FREE PALESTINE

23 juin 2025

!!Génocide à Gaza: J 626!! Nous, Palestiniens, à défaut d’être écoutés, aurons au moins la consolation de comprendre pourquoi on ne l’a pas été

 

 

J’entends souvent dire que les choses ont changé. C’est «incomparable» aujourd’hui. La Palestine a sa place dans les médias français, l’opinion a basculé du tout au tout. Un tel revirement a de quoi étonner et pour cause, il n’en est pas un. La façon dont la Palestine est racontée aujourd’hui n’est pas méliorative, elle est normale. Il n’y a aucune compensation, aucun favoritisme envers la Palestine qui viendrait équilibrer un passif discriminatoire dans le traitement médiatique.

 

Un retour à la normale, à la rigueur, oui, car rien ne l’a été depuis le 7 octobre 2023. Je ne donnerai aucun nom pour ne pas porter tort à ceux qui ont eu le bon sens, malgré tout, de porter la voix.

 

Je dirai seulement que des journalistes d’un grand quotidien français m’ont affirmé recevoir des pressions de leur direction pour ne pas parler des Palestiniens, par peur «d’embraser la France». Que j’ai attendu six heures avant de passer sur le plateau d’une grande chaîne de télévision, été informé du sujet et des invités dix minutes avant, reçu une tape sur l’épaule à mon entrée tandis qu’on me chuchotait à l’oreille «bonne chance et au fait, vous êtes sur un média pro-israélien».

 

J’ai consacré cinq heures de préparation et une heure de questions-réponses pour une émission où j’ai été le seul coupé au montage. J’ai vu mon interview sur un média du service public décalée d’un mois car les journalistes recevaient des menaces de groupes pro-israéliens. J’ai appris très récemment que j’étais supposé être seul interviewé pour un long format mais que cela était jugé trop dangereux pour la direction, qu’il fallait me faire dialoguer avec une ou un Israélien, ce qui n’avait jamais été imposé dans l’autre sens.

 

J’ai entendu avant un plateau «vous êtes modéré et c’est ce qu’on veut pour nos invités» et ai partagé ensuite ce dernier avec un Israélien qui a ouvert une de ses prises de parole par la phrase «on ne peut parler de génocide à la moindre sensibilité subjective».

 

J’ai été contacté pour une émission supposément bienveillante et me suis aperçu, après quelques recherches, qu’elle impliquait d’être seul «contre» (ou «vs» pour reprendre les termes du titre à venir) quatre Israéliens dont l’un était membre de l’armée. J’ai vu des invités refuser de me serrer la main, ne pas me regarder dans les yeux quand elles ou ils le faisaient, parler dans mon dos aux présentateurs après quoi je n’étais plus rappelé, cela sans que personne, jamais, n’invoque la déontologie, l’ingérence que représente le chuchotement à l’oreille d’un journaliste.

 

Et une question, à chaque fois, sur le trajet du retour. Une question dans les nuits agitées qui s’ensuivaient: comment en est-on arrivés là? Il n’y a pas une seule réponse, bien sûr. Toujours est-il que celles qu’on nous renvoie, nous Palestiniens, ne sont pas les bonnes. Le boycott médiatique israélien, l’impossibilité de se documenter sur place?

 

Il aurait fallu équilibrer alors, ne pas donner autant de largeur à ces voix anti-palestiniennes qu’on a si amplement entendues dans les colonnes et les plateaux. La soi-disant rareté des Palestiniens à même de parler avec «modération» (comme si c’était toujours souhaitable)? Là encore, tant d’invités qui n’ont pas eu à s’encombrer de pincettes, qui ont associé à l’envie les Gazaouis au Hamas, à Daech…

 

Cette façon de botter en touche ne dit ni comment nous en sommes arrivés là, ni surtout où nous allons. Le déni de cette catastrophe médiatique bannit toute leçon possible, tout avenir. Plus on continuera à se dédouaner dans les rédactions, à dire que ce n’était pas de la faute des petites mains, que cela venait de très haut, qu’on n’avait pas accès, plus les Palestiniens souffriront du double standard et de la surdité des journalistes.

 

Il faudrait affronter le problème, dès aujourd’hui, dans ces rédactions, énumérer les atteintes à la déontologie depuis le 7 octobre, comprendre d’où venaient les bâtons dans les roues, qui a dit «non»? Des journalistes? Des chargés de rédaction? Des directeurs de publication? Des investisseurs? Et pourquoi? Pourquoi avoir dit non?

 

Trois questions à poser, seulement trois, c’est ce que l’on demande, le plus tôt possible, dès la prochaine réunion de rédaction peut-être: 1/Quels ont été les moments où donner de la visibilité à la cause palestinienne a été vécu comme une prise de risque, ou un danger? 2/En quoi cela l’était-il effectivement? 3/Auprès de qui?

 

Nous, Palestiniens, à défaut d’être écoutés, aurons au moins la consolation de comprendre pourquoi on ne l’a pas été. De ne pas nous entendre dire dans la rue que l’on exagère, qu’il n’y a pas eu de biais médiatique. Non pas pour avoir raison, mais pour éviter que cela se reproduise, que nous soyons de nouveau réduits au silence. Car s’il y a une chose que nous avons apprise, nous autres, c’est que l’Histoire a la mémoire courte, et que l’oubli, lui, a la mémoire longue.

 

Jadd Hilal -

19.06.25
Source: arretsurinfo.ch

21 juin 2025

!!Génocide à Gaza: J 624!! Ce w-e, témoignage bouleversant et exceptionnel d'un jeune palestinien (+film)

 

 

 

À 18 ans, Mohamad Saleh a survécu à cinq guerres à Gaza, a perdu sa jambe à cause d’un tireur d’élite israélien et a subi plusieurs opérations chirurgicales

 

 

«Severed» (''Sectionné") raconte l’histoire de Mohamad Saleh, un jeune Gazaoui de 18 ans qui a vécu cinq attaques majeures sur la bande de Gaza. Au cours de ces attaques, il a perdu sa maison, des membres de sa famille, ses meilleurs amis et, à l’âge de 12 ans, une jambe.

 

Aujourd’hui exilé en Égypte, Mohamad s’efforce de recoller les morceaux de sa vie. À travers ses yeux, nous voyons la douleur et le traumatisme endurés par des milliers de personnes à Gaza, ainsi que leur force remarquable, leur résilience et leur détermination à vivre.

 

Le film a été présenté en avant-première au People’s Forum de New-York et peut désormais être visionné gratuitement en ligne.

 

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J’ai dormi d’un sommeil agité au cours des semaines suivant le 7 octobre, je sursautais à chaque notification WhatsApp. Avant l’aube, j’envoyais des messages à mes amis de Gaza: «Êtes-vous toujours en sécurité?» Je savais, bien sûr, qu’ils ne l’étaient pas. Ce que je demandais vraiment, c’était: «Êtes-vous toujours en vie?»

 

C’est un de ces matins que j’ai réalisé que mon ami Mohamad Saleh, qui a 17 ans, n’avait pas répondu depuis plusieurs jours – une éternité sous les bombardements.

 

J’ai consulté la page FB de Mohamad. Il avait posté son dernier message trois jours auparavant, le 11 octobre. «Ma sœur Maisa Saleh, 28 ans, ma nièce Habiba Sawalha, 16 ans, Kareem Al-Sawalha, 10 ans, ma nièce Sham Sawalha, 9 mois. Nous appartenons à Allah et c’est à Lui que nous retournerons». Il y avait une photo de sa mère, Noha, connue sous le nom de Um Jihad, pleurant sur un cadavre couvert de sang. Mon cœur s’est brisé.

 

J’ai rencontré Mohamad pour la première fois en mars 2019, lorsque je l’ai filmé pour une vidéo et un article d’accompagnement sur la pratique de l’armée israélienne consistant à refuser aux enfants la permission de quitter la bande de Gaza pour recevoir un traitement médical. Mohamad était un enfant doux et timide de 12 ans avec un beau sourire – et il avait été abattu par un sniper israélien au-dessus du genou lorsqu’il avait participé à la Grande Marche du Retour en octobre 2018. La balle a sectionné son nerf principal et aucun hôpital de Gaza ne pouvait effectuer la greffe de nerf compliquée dont il avait besoin; malgré cela, l’armée israélienne continuait à lui refuser un permis pour se rendre à Jérusalem avec sa mère pour l’opération.

 

J’ai fait appel à Physicians for Human Rights Israel, qui a déposé une plainte au nom de Mohamad. La veille de l’audience, l’armée israélienne a accordé à Mohamad et à sa mère un permis qui leur a permis de quitter Gaza le lendemain matin pour se rendre à l’hôpital Makassed afin d’y être soignés.

 

La chirurgie de transplantation nerveuse est d’une grande urgence. Les chances de réussite diminuent avec le temps, mais Mohamad n’a reçu l’autorisation de quitter Gaza que six mois après avoir été abattu. En fin de compte, la greffe a échoué.

 

Je suis restée en contact avec Mohamad alors qu’il subissait une deuxième tentative (également infructueuse) de transplantation d’un nerf et qu’il endurait de douloureuses séances de kinésithérapie. J’ai collecté des fonds pour financer les soins médicaux de Mohamad et mon collègue à Gaza, Fadi Abushammala, lui a apporté chaque semaine des aliments riches en protéines pour favoriser la réparation des tissus. Rien de tout cela n’a suffi à sauver la jambe de Mohamad, qui a été amputée le 11 octobre 2021.

 

J’espérais que le pire de la souffrance de Mohamad soit derrière lui, qu’il guérirait de l’amputation, recevrait une prothèse et mènerait une vie relativement normale. Je n’avais aucune idée que les enfants, dont les os sont encore en croissance, ont besoin d’opérations d’amputation de suivi, et je ne comprenais pas non plus à quel point sa blessure était complexe. Mohamad a subi une autre opération d’amputation en juillet 2022, puis une autre le 6 septembre 2023. Il y a eu des complications; Mohamad est resté à l’hôpital pendant 17 jours.

 

Puis vint l’attaque du 7 octobre du Hamas contre le sud d’'Israël', suivie du bombardement massif de la bande de Gaza parIsraël'. «La maison voisine a été bombardée», m’a écrit Mohamad le 7 octobre depuis sa maison de Jabaliya, dans le nord de la bande de Gaza. Sa blessure n’était pas encore guérie de sa dernière intervention chirurgicale.

 

Le 10 octobre, il a écrit: «La situation est très difficile, il y a des bombardements partout». Puis, pendant des jours, c’est le silence, ce qui m’a amené à sa page Facebook.

 

Lorsque Mohamad m’a finalement envoyé un nouveau message le 16 octobre, il m’a dit que lui et ses parents avaient évacué leur maison (que l’armée israélienne a ensuite bombardée) le 10 octobre et s’étaient réfugiés dans l’école Halima Al-Sadia à Jabaliya. À ce moment-là, 'Israël' avait averti tout le nord de la bande de Gaza d’évacuer vers la moitié sud, mais lorsque j’ai demandé à Mohamad s’ils pouvaient se rendre dans le sud, il m’a répondu: «Pas de transport, pas d’eau, pas de nourriture. Nous mourons lentement, ma famille et moi».

 

Quelques minutes plus tard, il a écrit: «S’il m’arrive quelque chose, sachez que je vous aime beaucoup et que vous êtes comme ma sœur… Je ne sais pas si je survivrai au bombardement.» Une heure plus tard: «Je vous aime tellement, je vous vois saine et sauve».

 

Google Translate est un outil imparfait. Je n’ai pas pu savoir si les messages que je lui ai adressés lui ont fait comprendre à quel point je pleurais la perte de sa sœur et de ses nièces. Que je lui transmettais, ainsi qu’à sa famille, force et détermination nécessaires pour traverser ce cauchemar. Et que, d’une manière ou d’une autre, un jour, je le reverrais. Sain et sauf.

 

Fuite vers l’Égypte

 

Au cours des mois d’horreur suivants, je me suis accrochée à l’espoir que mon jeune ami survivrait et que nous nous reverrions. Je m’y accrochais lorsque Mohamad me contactait par intermittence via WhatsApp, m’informant d’un déplacement après l’autre. Je m’y suis accrochée lorsqu’il m’a envoyé un texto me disant qu’il avait mangé de la nourriture pourrie grouillant de vers, et lorsqu’il m’a envoyé des photos de sa nièce de 10 ans le 3 décembre, la tête enveloppée d’un bandage. La force d’une explosion à proximité avait brisé une fenêtre au-dessus d’elle pendant qu’elle dormait. «Son oreille a été (presque) coupée et elle a été rattachée par 38 points de suture», écrit-il.

 

Mais lorsque Mohamad a commencé à décrire l’agonie atroce de son membre amputé, alors que le système de santé de Gaza, débordé, était en train de s’effondrer, Fadi et moi avons décidé de faire plus qu’espérer. Jusqu’en janvier 2024, il était pratiquement impossible pour la plupart des Palestiniens de quitter Gaza. Mais à la fin de ce mois, une société égyptienne appelée Ya Hala a commencé à organiser des sorties de Gaza vers l’Égypte. Chaque voyage coûtait 5.000 dollars par adulte, à payer en dollars américains, en liquide. Il fallait des semaines, et parfois plus, entre le moment où l’on payait Ya Hala et celui où l’on était autorisé à quitter la bande de Gaza.

 

Le 7 avril, nous avons demandé à Mohamad si nous devions essayer de les évacuer, lui et sa mère, afin qu’il puisse recevoir un traitement médical en Égypte. «Inscrivez-nous pour voyager», a répondu Mohamad. «Si Dieu le veut, je me ferai opérer et je verrai les médecins.»

 

À ce moment-là, l’horloge tournait à l’imminence d’une invasion israélienne de Rafah. Chaque minute comptait. Mais faire entrer des dollars américains au Caire et mener à bien le processus d’enregistrement auprès de la société n’était pas une mince affaire. Ce n’est que le 14 avril que nous avons finalement réussi à enregistrer Mohamad et sa mère auprès de Ya Hala, après quoi a commencé une période de suspense angoissant, alors que nous attendions que leurs noms soient publiés sur les «listes de passage» quotidiennes de la société. Leurs noms allaient-ils être marqués au hasard par les services de sécurité israéliens ou égyptiens, ce qui signifiait qu’ils ne seraient pas autorisés à partir? L’armée israélienne allait-elle envahir Rafah et fermer la frontière avant qu’ils ne puissent passer?

 

Puis, aux premières heures du 4 mai 2024, les noms de Mohamad et de sa mère sont finalement apparus sur la liste de Ya Hala. Ils ont pris leurs quelques affaires et se sont dirigés vers le sud, à Rafah. Fadi et moi avons attendu des heures pendant que Mohamad nous tenait au courant: arrivée au côté palestinien du point de passage, obtention de passeports temporaires, passage en Égypte, passage de la sécurité égyptienne, embarquement dans le bus de Ya Hala pour le long voyage jusqu’au Caire et arrivée à sa destination. Le voyage leur a pris plus de 20 heures.

 

Peu après son arrivée, Mohamad nous a fait visiter, à Fadi et moi, l’appartement du Caire que notre collègue avait loué pour eux. Il nous a raconté qu’il était resté assis sous la douche pendant plus d’une heure ce matin-là, alors que l’eau coulait sur lui. Il nous a montré le tiroir de sa commode, rempli de petits paquets de chips qu’il avait achetés au marché de l’autre côté de la rue, «au cas où la guerre arriverait ici», a-t-il dit.

 

Pendant qu’il parlait, nous pouvions entendre Um Jihad pleurer en arrière-plan. Dunya, la sœur de Mohamad, âgée de 12 ans, était toujours à Gaza avec le père de Mohamad, nous a-t-elle dit. Fadi et moi étions stupéfaits: toutes les fois où nous étions allés chez Mohamad, nous avions pensé que Mohamad était le plus jeune de ses frères et sœurs, et que Dunya était l’une de ses nombreuses nièces et neveux. Si nous nous en étions rendu compte, nous aurions bien sûr collecté l’argent supplémentaire pour qu’elle puisse évacuer Gaza avec sa mère et son frère. Nous avons assuré à Um Jihad que nous enregistrerions Dunya auprès de Ya Hala dès que possible.

 

Le 7 mai, trois jours après que Mohamed et Um Jihad aient quitté Gaza, l’armée israélienne a envahi Rafah et a immédiatement fermé le poste frontière. Dunya était prise au piège. C’était terrible à envisager, tout comme une autre possibilité qui m’est apparue: si Fadi et moi avions su pour Dunya, il nous aurait fallu un jour ou deux de plus pour réunir l’argent nécessaire à son évacuation. Ils auraient peut-être tous été bloqués à Gaza.

 

«Nous sommes dans un entre-deux»

 

Le 16 mai, Fadi et moi sommes arrivés au Caire. Ce soir-là, j’ai emmené Mohamad chez un médecin pour qu’il s’occupe de sa douleur nerveuse lancinante et qu’il soit opéré la semaine suivante. Après le rendez-vous, au cours du dîner, le visage de Mohamad s’est assombri. Des fragments des sept derniers mois se sont bousculés hors de lui: l’exhumation de sa sœur Maisa et de ses enfants des décombres de leur maison bombardée, les secouristes jetant Sham, le bébé de Maisa, sur un tas de débris, pensant que le cadavre de Sham était une poupée, les bombardements des avions et des chars d’assaut sur le chemin du retour à l’école de Halima après une distribution de farine, les morceaux de corps éparpillés sur le sol, la tentative désespérée de récupérer le peu de farine pas imbibée de sang.

 

Des soldats israéliens se moquant de lui après une tentative de retour dans le nord de Gaza le 27 février, le traitant d’«infirme» et tirant sous son moignon, à l’endroit où se trouvait sa jambe.

 

Il a vu un drone israélien tirer dans le cou d’un garçon de 10 ans qui faisait du thé sur un petit feu à l’extérieur du collège technique palestinien de Deir Al Balah. «C’était la première fois que je voyais un enfant dont l’âme s’exprimait devant moi, et je ne pouvais rien faire.»

 

Plus d’une fois, Mohamad a pensé que la mort serait un soulagement. Mais sa famille dépendait de lui pour trouver de la nourriture.  Lorsque la douleur ou la frustration le submergeait, il se souvenait de ceux qu’il avait vus avec des amputations multiples ou qui avaient perdu toute leur famille. «Je me disais qu’au moins j’étais mieux loti qu’eux», a-t-il déclaré. «J’ai toujours ma mère, mon père et ma sœur avec moi.»

 

L’opération de Mohamad s’est déroulée sans problème et il est sorti de l’hôpital le lendemain. En convalescence dans son appartement du Caire le 24 mai, trois semaines seulement après avoir évacué Gaza, Mohamad a commence à faire défiler son téléphone. C’est ainsi qu’il apprend que son cousin et ami le plus proche, Mohammed Nafe, a été écrasé sous trois étages de décombres lorsqu’un avion israélien a bombardé son immeuble à Jabaliya. «Comment est-ce possible? me dit Mohamad, encore sous le choc. «Je lui ai parlé il y a trois jours». A moi-même, il a fallu un moment pour comprendre le choc que m’avait causé cette nouvelle. Je me souviens avoir rencontré Mohammed Nafe lors d’un appel vidéo, alors qu’il était assis au chevet de Mohamad à l’hôpital après son amputation en juillet 2022.

 

Le lendemain de l’assassinat de Mohammed Nafe, le journaliste Mohammed Mhawish et moi-même avons commencé à filmer Mohamad dans sa nouvelle maison au Caire. Je n’avais pas l’intention de faire un film de suivi sur Mohamad, mais j’ai pensé que des détails poignants de son histoire pourraient toucher des personnes qui ne voyaient pas les images de mort et de destruction massives. J’espérais également que le fait de travailler ensemble sur le film offrirait à Mohamad une chance de canaliser une partie de sa douleur dans un but plus large. Il a immédiatement accepté lorsque j’ai suggéré l’idée.

 

Alors que les semaines en Égypte se sont transformées en mois, et que les mois sont devenus une année, certains aspects de la vie de Mohamad se sont stabilisés. Il a accès à de la nourriture fraîche et à de l’eau. Il se prépare à passer ses examens de fin d’études, qui ont été interrompus après le 7 octobre. Lui et Um Jihad ont créé une communauté avec d’autres Palestiniens déplacés au Caire.

 

Mais la douleur nerveuse de Mohamad est réapparue, nécessitant une nouvelle intervention chirurgicale en novembre 2024. La douleur est réapparue au début d’avril, plus intense que jamais. Mohamad devra à nouveau se faire opérer; il souhaite retarder l’opération jusqu’à la fin de ses examens de fin d’études.

 

Les mois de privation et de guerre ont eu d’autres effets durables. Des verrues sont apparues sur les mains de Mohamad à cause d’un virus probablement dû à un système immunitaire affaibli. Mohamad a du mal à dormir la nuit; des cauchemars le hantent et il lutte contre la dépression. Son père, Dunya, et ses sœurs adultes ont regagné le nord de Jabaliya en janvier 2025, lors du cessez-le-feu de courte durée; il s’inquiète constamment pour eux, d’autant plus que Jabaliya est à nouveau bombardée. Et la perte de tant d’êtres chers, en particulier celle de Mohammed Nefe, est toujours présente dans son esprit.

 

A ce jour, le point de passage de Rafah reste fermé. Alia, la sœur aînée de Mohamad, a eu une petite fille le 22 mars, qu’elle a appelée Maisa en l’honneur de leur sœur. Um Jihad pense qu’il aurait mieux valu que leur famille reste unie, même si elle était confrontée à la mort. Bien que sa famille lui manque et qu’il aime sa patrie, Mohamad ne peut envisager de retourner dans un endroit aussi dévasté, où il a échappé de peu à la mort à plusieurs reprises.

 

Pourtant, une partie de lui restera toujours à Gaza. Comme tant de Palestiniens vivant en exil, Mohamad dit: «Nous sommes dans un entre-deux».

 

Lien pour visionner le film (en arabe avec ss-titres anglais): https://youtu.be/ILWTYfrwfuo

 

Jen Marlowe -

(cinéaste indépendante, journaliste, auteure, dramaturge et militante des droits humains)

05.06.25

Source: aurdip.org

20 juin 2025

!!Génocide à Gaza: J 623!! Cette UE qui nous a 'vendu la paix' est une inavouable entreprise guerrière dont les Palestiniens sont victimes

 

 

En plein génocide, l’Union européenne continue de financer 'Israël' 

 

 

93,5 milliards d’euros. Cette somme gigantesque, c’est le montant total de l’aide d’Horizon Europe, le programme de l’Union européenne pour la recherche et l’innovation (2021-2027). Théoriquement, ces fonds ne sont pas censés servir un quelconque but militaire. Les débouchés doivent être uniquement civils. Dans les faits, d’après une enquête publiée le 31 mai dernier par le média belge L’Echo, pas moins de 21 projets du programme Horizon Europe financent directement l’armée israélienne. 

 

La Défense israélienne financée par l’argent de l’UE 

 

Parmi ces financements européens, on retrouve notamment une aide d’un montant de 2,8 millions d’euros à destination d’Israel Aerospace Industries (IAI), un des plus grands groupes de défense israélien. Ce groupe joue d’ailleurs un rôle majeur dans les opérations militaires israéliennes mises en place depuis le 7 octobre 2023. 

 

Parfois, les financements d’Horizon Europe arrivent même directement sur le bureau du ministère de la Défense de l’Etat hébreu. C’est le cas du projet “UnderSec”. Ce programme, en cours jusqu’à la fin 2026, a pour but la sécurisation des infrastructures sous-marines. Pour ce faire, le ministère a reçu directement 100.000 euros de l’Union européenne. 

 

Même chose pour l’entreprise publique israélienne de défense Rafael Advanced Defence system, qui a reçu un demi-million d’euros des caisses du programme Horizon. 

 

Le média Orient XXI ajoute: “Depuis le 7 octobre 2023, le programme Horizon Europe, principal instrument de financement de la recherche et de l’innovation, a autorisé l’octroi de près d’une centaine de subventions à des entreprises et institutions israéliennes”.

 

Le fonds européen de défense mis en cause 

 

Ce n’est pas la seule voie de financement du complexe militaro-industriel israélien par l’UE. Le fonds européen de défense est aussi dans la tourmente suite aux révélations du média Disclose le 12 juin dernier. Cet organisme, contrairement au programme Horizon, finance des projets directement liés à la sécurité et la défense des pays. 

 

C’est le cas du projet Actus, financé par le fonds européen de défense à hauteur de 42 millions d’euros. Cette enveloppe, débloquée l’année dernière, vise à armer et améliorer des drones militaires. Et elle profite d’abord à la société Intracom Defense, coordinatrice du projet, qui a reçu 14 millions d’euros. Sauf que cette entreprise, domiciliée en Grèce, est détenue à 94% par Israel Aerospace Industries… Les drones développés par ce groupe israélien sont utilisés notamment “pour surveiller, cibler et frapper des bâtiments et campements où sont réfugiés des civils Palestiniens”, d’après Disclose.

 

Le financement des universités israéliennes

 

De nombreuses organisations de défense des droits humains en Europe dénoncent également les financements européens reçus par les universités israéliennes. C’est le cas de la Coordination européenne des comités et associations pour la Palestine (ECCP). Cette organisation explique en marge d’une pétition publiée le 2 juin dernier: “Les universités israéliennes forment une partie clé du tissu de l’establishment militaro-sécuritaire israélien et de son industrie d’armement”. 

 

En 'Israël', plusieurs universités ont des complexes militaires intégrés dans leurs campus, à l’instar de l’Université de Tel-Aviv (230 millions d’euros de fonds européens) ou encore de l’université Ben Gurion (54 millions d’euros de l’UE). Cette dernière collabore d’ailleurs activement avec l’armée israélienne et le ministère de la Défense pour ses programmes.
 

D’après l’ECCP, elles développent “des armes et des technologies de surveillance destinées à être testées dans le territoire palestinien occupé, en collaboration étroite avec tous les principaux fabricants d’armes israéliens.” L’organisation cite plusieurs projets et leur financement dans le cadre du programme Horizon: le projet Herwingt, 690.000 euros reçus par l’IAI ou encore le projet Respond Drones avec 1,4 millions d’euros à destination de l’IAI toujours. Pour rappel, ce groupe de défense se vante “d’expérience prouvée au combat à fournir des solutions” sur son site web. 

 

L’opposition à ces programmes de financement s’organise 

 

Face à ces financements pour le moins douteux, les acteurs de la société civile tentent de forcer l’Union européenne à cesser toutes ses activités et partenariats économiques avec 'Israël'. Contactée, Nozomi Lanza,qui suit ces questions pour l’EECP, affirme que “les institutions européennes sont complices de la situation à Gaza” à cause de ces financements. Elle dénonce l’incapacité de ces organismes européens “à contrôler l’éthique de leurs propres projets.”
 

Les financements européens ne peuvent en effet être alloués à des pays qui violent les droits humains et qui sont en opposition avec les valeurs fondamentales prônées par l’Union européenne. Pour Mounir Satouri, député européen écologiste, “les dirigeants européens doivent urgemment couper court à ces financements, et sortir de la complaisance et de la complicité.”  Même son de cloche pour l’ECCP, qui entend présenter sa pétition à la Commission européenne le 20 juin prochain. Il y a quelques mois déjà, près de 200 ONG européennes avaient réclamé la suspension de l’accord d’association entre l’Union européenne et 'Israël', en vigueur depuis 25 ans.

 

Rédaction Agence Medias Palestine -

17.06.25

Source: Agence Medias Palestine

19 juin 2025

!!Génocide à Gaza: J 622!! En catimini, 'Israël' vient de modifier le droit foncier en Cisjordanie, pour se l'annexer

 

 

Le gouvernement israélien a légalisé l’annexion de plus de 60% de la Cisjordanie, mais personne n’en parle. Voici ce que cela signifie pour les Palestiniens.

 

Jusqu’au mois dernier, les Palestiniens de Cisjordanie conservaient leurs titres de propriété foncière au cas où leurs terres seraient revendiquées par l’État israélien ou par des colons israéliens. Mais une récente décision du gouvernement israélien a rendu leurs terres en Cisjordanie accessibles à l’enregistrement foncier par n’importe qui, y compris les colons, obligeant les Palestiniens à solliciter la reconnaissance de leur propriété foncière par l’État israélien ou à voir la propriété de leurs terres transférée aux mains des Israéliens.

 

Au début du mois, le gouvernement israélien a approuvé une décision visant à reprendre le processus d’enregistrement foncier des terres de la zone C de la Cisjordanie après des décennies de gel. Cette décision a de graves conséquences pour la propriété palestinienne des terres qui constituent 60% de la Cisjordanie, car elle met fin au traitement des terres palestiniennes de la zone C comme territoire occupé et les considère désormais comme faisant partie d’'Israël'.

 

 

Comment a commencé l’enregistrement foncier

 

Peu après son occupation de la Cisjordanie en 1967, l’armée israélienne a gelé le processus d’enregistrement foncier. Ce processus a connu une phase importante après l’annexion de la Cisjordanie par la Jordanie à la suite de la Nakba, lorsque les autorités jordaniennes ont autorisé l’enregistrement foncier en Cisjordanie. La plupart des Palestiniens ont conservé ces titres de propriété jordaniens pendant des décennies après le gel du processus par 'Israël' à la suite de l’occupation du territoire.

 

Dans les traités conclus à la suite des accords d’Oslo entre 'Israël' et l’Autorité palestinienne dans les années 90, les territoires de Cisjordanie ont été divisés en zones A, B et C. La zone A comprend les villes centrales, où l’Autorité palestinienne exerce son contrôle civil et sécuritaire, mais où les forces israéliennes pénètrent régulièrement pour arrêter des Palestiniens. La zone B comprend les zones urbaines des villes et des villages, où l’Autorité palestinienne (PA) n’exerce qu’un contrôle civil, mais aucune présence sécuritaire, ces zones étant contrôlées par l’armée israélienne. La zone C, qui représente plus de 60% de la Cisjordanie, comprend les meilleures terres arables, les ressources en eau, les frontières et les collines. C’est sur ces terres qu’'Israël' poursuit depuis des décennies l’expansion de ses colonies.

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Au cours des premières années qui ont suivi les accords d’Oslo, l'AP nouvellement créée s’est chargée de l’enregistrement foncier dans les zones A et B, mais son administration a également délivré des titres de propriété dans la zone C, bien qu’elle n’ait aucun contrôle ni aucune présence dans ces zones. Du point de vue d’'Israël', l’enregistrement de la propriété foncière palestinienne dans la zone C restait gelé, et ces terres restaient sous administration militaire israélienne et soumises à des ordres militaires.

 

 

Signification juridique de la décision

 

La récente décision du gouvernement israélien de reprendre l’enregistrement de la propriété foncière dans la zone C considère tous les titres de propriété foncière de l’AP comme «nuls et non avenus». Cela signifie que les propriétaires palestiniens de terres dans la zone C n’ont aucune preuve légale de leur propriété devant les autorités israéliennes, à l’exception de leurs anciens titres jordaniens, qui, dans de nombreux cas, n’incluent pas les générations suivantes d’héritiers. Cela signifie que l’ensemble du processus est automatiquement ramené plusieurs décennies en arrière pour les Palestiniens.

 

Mais cette décision a également une profonde implication politique, car les terres palestiniennes ne sont plus considérées par 'Israël' comme des terres sous administration militaire, comme c’était le cas depuis 1967. Au lieu de cela, 'Israël' place l’enregistrement de la propriété foncière entre les mains d’organismes gouvernementaux civils, ce qui constitue en soi une mise en œuvre pratique de l’annexion. Plus important encore, cela ouvre la voie à la légalisation du contrôle de ces terres par les colons israéliens.

 

«Les Palestiniens sont désormais contraints de prouver la légitimité de leur propriété devant les tribunaux israéliens, qui sont eux-mêmes partiaux», a déclaré Abdallah Hammad, directeur du plaidoyer au Jerusalem Legal Aid Center (JLAC), à Mondoweiss.

 

«La plupart des terres de Cisjordanie sont des propriétés privées dont les propriétaires possèdent des documents jordaniens prouvant qu’ils ont payé des impôts pour leur propriété, mais ils n’avaient pas encore terminé le processus d’enregistrement de leur propriété lorsque l’occupation a eu lieu en 1967», a expliqué M. Hammad. «Comme l’occupation restreint l’accès aux terres de la zone C et limite l’économie agricole palestinienne, la valeur économique de ces terres est dépréciée, ce qui permet de les déclarer ‘à usage public’. Il y a ensuite les terres qui appartenaient déjà à l’État jordanien et qui sont donc des terres publiques. Mais elles n’appartiennent pas légalement à l’État israélien.»

 

Selon M. Hammad, la principale différence introduite par cette nouvelle décision est qu’elle ouvre la voie à l’enregistrement des terres inutilisées et des terres appartenant à l’État jordanien comme terres appartenant à l’État israélien. «Avant cette décision, le gouvernement israélien déclarait une terre comme étant 'à usage public', et le propriétaire palestinien s’opposait à cette déclaration devant les tribunaux israéliensMais désormais, les terres qui ne font l’objet d’aucun titre de propriété privée récent ou qui entrent dans la catégorie des 'terres publiques' seront enregistrées comme terres appartenant à l’État israélien, ce qui facilitera leur utilisation pour l’expansion des colonies et la légalisation des avant-postes. C’est une annexion qui se déroule sous nos yeux», a souligné M. Hammad.

 

 

Des décennies de colonisation

 

Pour les Palestiniens, la décision du gouvernement israélien signifie que leurs espoirs de conserver leurs terres s’éloignent encore davantage. «Nous avons gardé l’espoir de préserver nos terres jusqu’à ce qu’une solution politique soit trouvée, mais il semble désormais que le seul scénario possible soit la perte totale de nos terres», a déclaré à Mondoweiss un propriétaire palestinien de la ville de Taybeh, à l’est de Ramallah, qui a souhaité rester anonyme.

 

«Quand j’étais enfant, nous travaillions les terres à l’est de la ville, qui surplombent la vallée du Jourdain, comme nos pères l’avaient fait pendant des siècles», se souvient-il. «Nous alternions entre la culture du blé une année et celle d’autres céréales comme les pois chiches et les lentilles l’année suivante. Ma famille produisait trois tonnes de blé, dont nous tirions notre pain, car tout le pain que nous consommions provenait de ces terres, et nous échangions le reste contre d’autres produits ou le vendions.»

 

«Après 1967, notre travail sur la terre a diminué car nos produits ont perdu beaucoup de valeur et nous ne pouvions plus vivre de la terre. Beaucoup ont commencé à travailler en 'Israël' comme ouvriers du bâtiment, tandis que d’autres, comme moi, sont partis étudier à l’étranger», a-t-il expliqué.

 

«Pendant cette période, des familles bédouines de la vallée du Jourdain ont commencé à utiliser nos terres pour faire paître leurs troupeaux et y vivre, ce qui nous a permis de protéger ces terres de la confiscation par les autorités israéliennes, en particulier après leur classification en zone C dans les années 1990. Nous avons également poursuivi le processus d’enregistrement auprès de l’Autorité palestinienne et obtenu nos titres de propriété, pensant que cela nous aiderait à prouver notre droit de propriété», a-t-il souligné.

 

Aujourd’hui, le gouvernement israélien considère que ces titres de propriété délivrés par l’AP n’ont aucune valeur. Mais ce processus n’a pas commencé après octobre 2023. Le résident de Taybeh explique que les autorités israéliennes considéraient déjà les titres de propriété de l’Autorité palestinienne comme ayant une valeur secondaire depuis de nombreuses années.

 

«En 2020, des colons israéliens ont créé un petit avant-poste sur nos terres situées à l’est, classées en zone C, et ont commencé à y faire paître des vaches et à chasser les Bédouins», explique le propriétaire foncier de Taybeh. «Lorsqu’un groupe de propriétaires, dont je faisais partie, s’est rendu sur place pour soutenir les Bédouins et a présenté ses titres de propriété, la police israélienne nous a dit que nos titres palestiniens étaient sans valeur et que nous devions en obtenir de nouveaux auprès des autorités israéliennes. C’était il y a déjà cinq ans.»

 

En effet, la branche de l’administration civile de l’armée israélienne a conseillé au gouvernement israélien d’ouvrir l’enregistrement des titres fonciers dans la zone C de la Cisjordanie en novembre 2020. Le quotidien israélien Israel Hayom rapportait alors que l’ancien chef des colonies israéliennes avait qualifié la recommandation de l’Administration civile de «moyen d’imposer la souveraineté israélienne sur toute la Cisjordanie et pas seulement sur la vallée du Jourdain». Le média israélien décrivait cette proposition comme «l’étape la plus importante vers la légalisation des colonies», qui aurait «des implications dramatiques sur le conflit entre Palestiniens et colons israéliens concernant la propriété foncière, en faveur des colons».

 

«Les conséquences de cette décision laissent entrevoir un avenir très sombre», déclare Abdallah Hammad, membre du JLAC. «Cela va bouleverser la situation comme jamais auparavant, car ce ne seront plus les colons israéliens qui demanderont la légalisation de leurs avant-postes. Ceux-ci seront légalisés presque immédiatement, tandis que les Palestiniens seront considérés comme des étrangers, contraints de justifier leurs droits sur les terres de leurs familles et de leurs ancêtres. Quand j’entends les gens parler du risque d’annexion, je leur dis: c’est l’annexion! Elle a déjà commencé et elle progresse.»

 

«La plupart des terres de notre ville se trouvent dans la zone C», souligne-t-il. «Elles ont des noms. Elles sont présentes dans nos chansons, nos traditions, nos souvenirs. Nos familles ont vécu de ces terres pendant des générations, et tout cela nous est refusé.»

 

«Nous nous accrochons à nos terres depuis des décennies, dans l’espoir de protéger nos droits, mais aujourd’hui, nous avons le sentiment que tous nos espoirs ont été vains. Nous avons l’impression que nous allons nous faire dépouiller de nos terres sous les yeux du monde entier.», a-t-il ajouté.

 

Qassam Muaddi -

13.06.25

Source: Agence Medias Palestine

18 juin 2025

!!Génocide à Gaza: J 621!! Un basculement historique dans les rues de Bruxelles

 

 

Free Palestine, from the river to the sea !

 
 
Ce qu’il fallait démontrer est devenu une évidence. Ce dimanche15 juin 2025, plus de 110 000 personnes ont déferlé dans les rues de Bruxelles, capitale de l’Union européenne, siège de l’OTAN, centre névralgique du pouvoir occidental, pour affirmer haut et fort un message que les militants crient depuis des décennies: «Free Palestine, from the river to the sea». Cette manifestation, d’une ampleur inédite en Belgique, constitue un basculement historique, un marqueur politique de la fin d’un monde, celui de l’impunité israélienne, de l’hypocrisie européenne et du soutien sans faille aux entreprises coloniales.
 
Ce moment, nous devons l’inscrire dans une lecture politique globale et radicalement anticoloniale. Ce n’est pas simplement une manifestation massive: c’est une rupture symbolique et politique majeure. À l’heure où des centaines de milliers de personnes dans les villes du monde entier se mobilisent aussi, il devient évident que la solidarité internationale a changé de camp. Le soutien à la Palestine n’est plus marginal. Il est massif, populaire, transcontinental, plurinational. C’est la voix des peuples contre les États.
 
 
I. Bruxelles au cœur de la tempête : géopolitique d’une insurrection morale
 
Manifester pour la Palestine à Bruxelles, ce n’est pas une simple déclaration d’intention: c’est une prise de position stratégique au sein même des institutions impérialistes. Bruxelles, c’est la ville qui héberge la Commission européenne, le Parlement européen, et le quartier général de l’OTAN. La présence de plus de 110 000 personnes aux abords de ces bastions politiques occidentaux constitue un coup de tonnerre politique, une irruption du peuple dans un espace réservé aux technocraties sourdes aux souffrances du Sud.
 
À l’heure où l’État israélien mène un génocide en temps réel à Gaza — cette démonstration de force populaire vient rappeler que le silence européen n’est plus tenable. La Cour internationale de Justice a elle-même reconnu qu’Israël «pourrait être en train de commettre un génocide», et malgré cela, les gouvernements occidentaux, dont la Belgique persistent dans le soutien militaire, diplomatique et économique au régime sioniste.
 
 
II. Le soutien au sionisme est devenu minoritaire : vers un tournant irrémédiable
 
Ce que cette manifestation révèle avec éclat, c’est que le soutien inconditionnel à 'Israël' n’est plus que le fait d’une minorité de gouvernants, de lobbies et de médias complices. En Belgique, les partis du pouvoir — en particulier le MR et la N-VA — persistent dans une posture de soutien au régime israélien, quitte à piétiner les droits humains, à criminaliser les militants et à instrumentaliser la lutte contre l’antisémitisme pour museler toute critique du sionisme.
 
Mais cette minorité est désormais isolée politiquement et délégitimée moralement. La rue ne demande plus des mots, elle exige des actes concrets: des sanctions immédiates contre 'Israël', la rupture des accords économiques, la fin de la coopération militaire, le boycott des institutions culturelles et universitaires israéliennes, l’application du droit international, et la reconnaissance immédiate du droit a la résistance du peuple palestinien.
 
Cette exigence populaire s’inscrit dans la continuité de campagnes comme BDS (Boycott, Désinvestissement, Sanctions), qui depuis 2005, appelle à une mobilisation citoyenne mondiale contre le colonialisme israélien. Ce mouvement, à l’instar de la lutte contre l’apartheid en Afrique du Sud, est devenu un étalon moral et politique de notre époque.
 
 
III. De la mer au Jourdain: décoloniser, démanteler, libérer
 
Il est désormais politiquement légitime de dire qu’'Israël' est un État colonial d’apartheid. Ce ne sont pas des mots radicaux, mais des constats rigoureux, appuyés par des rapports d’organisations comme Human Rights Watch, B’Tselem, ou encore Amnesty International. Ces rapports affirment, preuves à l’appui, que le régime israélien pratique une politique de domination systématique du peuple palestinien, dans un cadre qui correspond pleinement à la définition juridique de l’apartheid selon le droit international.
 
Dès lors, l’appel pour une Palestine libre, de la mer au Jourdain, n’est pas une négation d’un peuple, mais une revendication de justice, de dignité, de décolonisation totale. Il ne peut y avoir de paix sans justice, et il ne peut y avoir de justice sans démantèlement de toutes les structures coloniales israéliennes: mur de séparation, colonies, check-points, régime juridique discriminatoire, et l’impunité meurtrière de l’armée.
 
 
IV. Le peuple contre l’État : une nouvelle forme de diplomatie populaire
 
Ce soulèvement moral mondial marque l’émergence d’une diplomatie des peuples, face à l’échec absolu de la diplomatie d’État. Les institutions internationales sont discréditées, les médias dominants décrédibilisés, les chefs d’État occidentaux désavoués. Ce sont les peuples, les diasporas, les mouvements sociaux, les artistes, les jeunes, les quartiers populaires qui portent aujourd’hui la voix de la justice.
 
Ce que nous vivons, c’est une insurrection éthique contre l’ordre mondial raciste et colonial. L’imaginaire politique est en train de basculer. Le paradigme n’est plus celui de la négociation sous occupation, mais celui de la libération radicale. Ce n’est pas un hasard si les voix palestiniennes, afro-descendantes, autochtones, antiracistes et anticoloniales convergent à l’échelle mondiale.
 
 
V.Le début de la fin de l’impunité
 
Cette manifestation de Bruxelles est plus qu’un rassemblement: c’est une promesse, une prophétie politique, un tournant. Elle signale le début de la fin d’'Israël' en tant que régime colonial d’apartheid, comme ce fut jadis la fin de l’Afrique du Sud blanche. Ceux qui continuent de soutenir 'Israël', aujourd’hui, sont du mauvais côté de l’Histoire. Ils ont perdu la bataille morale, et bientôt, ils perdront la bataille politique.
 
Ce 15 juin 2025, le peuple belge a montré qu’il n’était pas complice. Il a montré que les crimes contre l’humanité ne passeront plus sous silence. Il a montré que la Palestine libre n’est pas un rêve, mais un horizon en marche, une lutte irrépressible, portée par des millions de consciences éveillées, déterminées, solidaires.
 
Si l’on croyait encore que le monde ne voit pas, les rues de Bruxelles viennent de prouver le contraire. Le monde voit, il sait, et il agit.
 
Palestine vaincra.
De la mer au Jourdain.
Jusqu’au retour.
 
Nordine Saïdi -
15.06.25
17 juin 2025

!!Génocide à Gaza: J 620!! Un sous-traitant du GHF révèle les détails “horribles” du “piège humanitaire” américano-israélien

 

 

Au moins 245 Palestiniens ont été tués par les forces israéliennes sur les sites d’aide du GHF depuis le lancement du plan controversé à la fin du mois dernier

 

 

Un sous-traitant américain anonyme employé sur l’un des sites d’aide de la Fondation humanitaire (GHF) dans la bande de Gaza a qualifié l’ensemble de l’initiative de «pur chaos», la qualifiant d’«absolument horrible» tout en accusant les forces israéliennes de tirer continuellement sur des Palestiniens non armés.

 

«Je pensais m’engager dans une mission d’aide. Mais ce dont j’ai été témoin à Gaza est horrible», a écrit le contractant anonyme dans un article de Zeteo. publié le 12 juin. «Je fais partie des centaines d’agents de sécurité qui se sont rendus à Gaza pour faciliter l’aide dans le cadre du nouveau projet GHF soutenu par les États-Unis. Et ce ne sont que des conneries» a-t-il ajouté.

 

Il a déclaré que son groupe de 300 personnes déployées à Gaza avait reçu des mitrailleuses et des pistolets, et que si certains d’entre eux avaient un passé militaire, d’autres n’en avaient pas – soulignant que «personne n’a été testé pour s’assurer qu’il avait reçu une formation adéquate».

 

“On nous a ensuite remis des armes moins létales: des bombes lacrymogènes, des grenades flash. Vous l’avez deviné: personne n’a été testé pour voir s’il savait comment les utiliser correctement. À quelle distance peut-on lancer une grenade assourdissante? Si vous voulez pulvériser du gaz poivré sur quelqu’un, où faut-il le pulvériser? Pendant combien de temps? Personne ne le sait, car personne ne nous l’a dit. Nous parlons de gens qui n’ont pas accès à l’eau, et nous sommes prêts à leur pulvériser du gaz poivré au visage”, a-t-il déclaré.

 

Le sous-traitant a également souligné qu’aucune formation sur le respect des cultures n’avait été prévue. Il a confirmé que le deuxième jour après la mise en place de la GHF, le site où il travaillait a été entièrement envahi par des civils palestiniens affamés. “Ils n’ont jamais été agressifs envers nous”, a tenu à souligner le sous-traitant.

 

Après avoir reculé une deuxième fois, le sous-traitant confirme que son groupe a reçu l’ordre d’expulser tous ceux qui cherchaient de l’aide et qu’il a vu d’autres sous-traitants tirer à balles réelles en l’air. L’un d’eux a même poussé un Palestinien à terre.

 

“Nous nous sommes tous mis en ligne et avons commencé à repousser ces gens. Nous disions aux femmes en pleurs qui essayaient de ramasser de la nourriture pour leur famille qu’elles devaient partir. Elles regardaient cette nourriture par terre dont elles avaient désespérément besoin, et elles ne pouvaient pas la prendre. C’était absolument horrible”.

 

“On m’a dit plus tard que l’armée israélienne voulait évacuer ces personnes parce qu’elle s’apprêtait à passer. Elle est rapidement arrivée avec des chars, comme pour assurer la sécurité, mais nous avions déjà repoussé les gens”, a-t-il poursuivi, ajoutant que “l’idée selon laquelle l’armée israélienne n’est pas impliquée est une connerie”.

 

Le sous-traitant a confirmé que l’armée israélienne a installé des bureaux dans les locaux de la GHF. Bien qu’ils ne soient pas directement “sur place” durant les opérations d’aide, leurs chars et leurs unités de snipers se trouvent à quelques centaines de mètres seulement, et “on peut les entendre tirer toute la journée”.

 

Le sous-traitant mentionne un épisode en particulier où des centaines de Palestiniens qui s’approchaient d’un site d’aide ont été pris sous le feu de l’artillerie israélienne.

 

“Les chars tirent toute la journée près de ces sites d’aide. Les snipers tirent depuis ce qui était autrefois un hôpital. Les bombes et les balles volent toute la journée dans une seule direction, vers les Palestiniens… Mais il n’y a jamais de tirs en provenance de la direction opposée”, a-t-il ajouté, qualifiant les sites de distribution de “pièges humanitaires”.

“L’Occident n’a pas vraiment envie de croire les médias palestiniens”, a également déclaré le sous-traitant.

 

Il y a deux jours à peine, au moins 36 personnes venues chercher de l’aide ont été tuées et 208 autres blessées lors d’attaques israéliennes contre des sites de la GHF. Une vidéo diffusée sur Internet montre l’artillerie israélienne bombardant un groupe de civils le matin du 10 juin alors qu’ils tentaient de rejoindre le site d’aide du couloir de Netzarim.

 

https://x.com/OnlinePalEng/status/1932460556457234728

 

Depuis le lancement de la GHF le 27 mai, au moins 163 Palestiniens qui cherchaient de l’aide ont été tués et 1.495 blessés par l’armée israélienne sur les sites d’aide.

 

Le bureau des médias du gouvernement de Gaza a qualifié les sites de la GHF de “pièges mortels”. La GHF a été condamnée à plusieurs reprises par l’ONU et d’autres organismes humanitaires internationaux pour avoir été conçue pour favoriser le déplacement de la population palestinienne à Gaza.

 

La plupart des centres de distribution sont situés dans le sud de Gaza, dont un dans le centre, près du couloir de Netzarim. Les Palestiniens sont contraints de parcourir de longues distances sous les bombardements et les tirs, avant d’être entassés dans des espaces extrêmement exigus et soumis à des restrictions très strictes.

 

Pendant ce temps, l’opération menée actuellement par 'Israël', baptisée “Chars de Gédéon”, continue de faire chaque jour des dizaines de morts et des milliers de déplacés à travers Gaza.

 

Rédaction The Cradle -

13.06.25

Source: arretsurinfo.ch

16 juin 2025

!!Génocide à Gaza: J 619!! Derrière le vacarme de la guerre du régime terroriste israélien contre l'Iran, la survie s’organise au jour le jour dans l’enfer de Gaza

 

 

Gaza, entre morts et famine

 

 

Alors que l’occupation israélienne a délibérément coupé les réseaux de communication et d’internet dans la bande de Gaza, la ville assiégée s’enfonce de plus en plus dans l’obscurité et l’isolement. Elle a été abandonnée, livrée seule aux formes les plus atroces de meurtre et de répression, sans que le monde ne voie ni n’entende ses gémissements.

 

La coupure des communications n’était pas une simple mesure technique, mais un écran intentionnel pour commettre des massacres loin des caméras, loin des yeux des organisations humanitaires et des médias. En l’absence du regard du monde, les portes de l’enfer se sont ouvertes sur Gaza, et le poids du génocide s’est intensifié — une guerre sans témoins, une agression sans pitié.

 

Ce matin, Gaza s’est réveillée sur un nouveau chapitre de la tuerie continue: 12 morts et environ 50 blessés suite à un bombardement israélien ciblant des civils innocents rassemblés avec espoir pour attendre des camions d’aide humanitaire dans le nord-ouest de la ville, espérant obtenir de quoi calmer leur faim. Au même moment, la zone de Netzarim, au centre de la bande n’a pas été épargnée par les tirs: les forces d’occupation ont ouvert le feu sur des citoyens attendant l’aide avec la détresse des désespérés. 7 autres personnes ont été tuées, et des dizaines de blessés ont été transportés vers les hôpitaux d’Al-Awda et Al-Aqsa, portant des plaies parfois sans même une compresse pour les couvrir.

 

Aujourd’hui, Gaza n’est plus simplement une ville sous blocus; elle est devenue une prison à ciel ouvert, envahie par le chaos, la famine et le désespoir. Pas de nourriture, pas d’eau, pas de médicaments. La faim assiège les gens jusque dans leurs maisons — ou plutôt, dans les ruines de ces maisons détruites par les avions.

 

La peur s’infiltre à chaque instant dans les cœurs. Chaque quartier est devenu un réservoir de tristesse et de misère, chaque maison un récit suspendu de mort. Les femmes errent dans les rues, les yeux éteints, à la recherche d’un morceau de pain pour nourrir leurs enfants. Elles portent des sacs vides et des cœurs lourds de douleur. Les hommes, eux, attendent dans les files de la mort devant les points de distribution d’aide installés par l’occupation, qui se sont transformés en pièges collectifs: nul ne sait si celui qui attend obtiendra de la nourriture… ou une balle mettant fin à son attente de survie.

 

Quant aux enfants — ceux qui ne connaissent de l’enfance que le nom — on les voit fouiller les décharges à la recherche de restes de nourriture ou de quelque chose à vendre pour acheter de quoi survivre. Leurs visages sont pâles, leurs yeux agrandis par l’horreur de ce qu’ils voient, et leurs corps amaigris témoignent d’une faim chronique impitoyable. Leur enfance est volée, minute après minute, sous le fracas des explosions, les cris des mères, le froid et la peur. Ils ne jouent pas. Ils ne rêvent pas. Tout ce qu’ils ont aujourd’hui, c’est un petit espoir: se réveiller vivants le lendemain.

 

Gaza souffre dans un silence absolu. Elle meurt dans un silence encore plus profond. Personne n’entend sa voix, personne ne se tourne vers sa souffrance. Aucune institution internationale n’est en mesure de protéger les vies, aucun sursaut de conscience mondiale ne vient briser son sommeil. La douleur est devenue le langage quotidien de ses habitants, la dignité piétinée sous les bottes de l’occupant, et le monde se contente d’un silence complice ou de condamnations tièdes qui n’éteignent aucun feu, ne sauvent aucun sang.

 

Chaque instant qui passe est écrit en lettres de sang. Chaque jour s’imprime dans la mémoire comme un cauchemar collectif interminable.

 

Ce qui se passe à Gaza n’est pas une simple agression militaire, mais une catastrophe humanitaire, un crime moral et historique à part entière. Ce qui se déroule dépasse toutes les lois, tous les usages, toute logique. Ils ont voulu faire de Gaza un cimetière collectif pour la voix, l’image, et la dignité.

 

Se taire, c’est participer. Se taire, c’est trahir tous les principes d’humanité et de justice. Gaza n’a pas besoin de mots de condoléances. Elle a besoin d’un cri de conscience, d’une position courageuse, et d’une volonté mondiale de mettre fin à cette hémorragie… avant que la dernière bougie n’y soit éteinte.

 

Abu Amir -

15.06.25

Source: ISM

15 juin 2025

!!Génocide à Gaza: J 618!! Dans un chaos qui s'amplifie suite aux agressions sionistes contre l'Iran, la Marche mondiale vers Gaza continue

 

Marche Mondiale vers Gaza – Détermination malgré les arrestations et les saisies de passeport à Ismaïlia

 

 

Des personnes du monde entier, dont des Palestiniens de la diaspora, ont tenté de quitter le Caire aujourd’hui pour Ismaïlia afin de constituer un groupe et rencontrer des délégations de plus de 50 pays différents. L’objectif est de poursuivre le voyage vers Al-Arich pour marcher jusqu’au poste-frontière de Rafah. Tout cela en solidarité avec le peuple palestinien, actuellement victime d’une panne de télécommunications, en plus d’une famine et d’un génocide perpétrés par 'Israël' depuis 20 mois.

 

Ces personnes sont venues ici pour accomplir ce travail de solidarité, conscientes des risques et de l’importance d’attirer l’attention sur la nécessité de mettre fin à la famine et au génocide.

 

Nous avons déjà vu des personnes être arrêtées et expulsées simplement parce qu’elles étaient accusées de vouloir participer à la marche.

 

Aujourd’hui, nous avons assisté à de nouvelles formes de répression, comme des arrestations et des saisies de passeports, non seulement aux points de contrôle, mais aussi alors qu’elles se rendaient à l’hôtel ou marchaient dans la rue à Ismaïlia. D’autres ont été arrêtées et expulsées aujourd’hui.

 

J’ai lu des messages disant qu’il ne fallait pas s’en étonner, de la part de l’Égypte, que les étrangers étaient naïfs à son égard, ou simplement des messages du genre: «Je vous l’avais bien dit, pourquoi essayer?»

 

Mais voilà, il faut essayer! 

 

Si nous abandonnons et cessons d’essayer de mettre fin à un génocide qui dure depuis 20 mois en utilisant tous les moyens à notre disposition, en tant que citoyens ordinaires et personnes de conscience, à quoi renonçons-nous vraiment? Nous ne renonçons pas seulement au peuple palestinien, mais aussi à l’idée d’humanité partagée et de responsabilité collective dans ce monde.

 

Ces personnes venues en Égypte pour participer à cette marche viennent de tous les horizons, mais partagent cette belle idée que nous sommes collectivement responsables de contribuer à améliorer les conditions de vie dans ce monde pour tous, en particulier pour les personnes les plus opprimées en ce moment.

 

Ce qui me préoccupe actuellement, ce sont mes amis qui viennent d’Ottawa pour ce voyage et qui sont toujours détenus et enfermés dans un autobus depuis plusieurs heures, sans date limite de libération ou d’expulsion. Ils n’ont rien fait de mal et ont simplement été arrêtés dans la rue parce qu’accusés de participer à la marche. Que partagent-ils sur les réseaux sociaux? À quoi pensent-ils? Ce n’est ni leur libération, ni leur bien-être qui est au cœur de leurs préoccupations. C’est le génocide et la famine qui se poursuivent à Gaza.

 

L’oppression qu’ils subissent actuellement est insignifiante comparée à ce que les Palestiniens subissent au quotidien. Leur bien-être me tient profondément à cœur et j’ai essayé d’inciter le Canada à faire pression pour leur libération en toute sécurité. Mais surtout, je suis fier d’eux pour leur détermination et leur courage à agir malgré les risques. Pour ne pas abandonner ni céder au défaitisme.

 

Nous devons continuer à tenter de briser le siège, de mettre fin au blocus et de mettre fin au génocide. Gaza est l’histoire, et l’a toujours été. Mettre fin au génocide est une responsabilité collective et un devoir moral si nous croyons sincèrement en une humanité partagée. Ma vie n’a pas plus de valeur que celle d’un Palestinien à Gaza.

 

Même si le monde le perçoit ainsi, nous le refusons. Et en réalité, nous comprenons l’importance d’utiliser le privilège que nous détenons pour nous servir de notre corps afin de nous rapprocher d’un monde où les Palestiniens verront leurs droits fondamentaux à la vie, à la dignité et à l’autodétermination respectés. C’est pourquoi nous agissons ainsi.

 

Rejoignez-nous !

 

Yipeng Ge -

13.06.25

Source: ISM

14 juin 2025

!!Génocide à Gaza: J 617!! Puisque les gouvernements n'agissent pas, les citoyens montrent la voie: après la Flotille de la Liberté, une Marche mondiale pour Gaza

 

 

Dans un geste audacieux défiant le blocus suffocant infligé par 'Israël' à Gaza, des dizaines de milliers de personnes venues du monde entier se préparent à rejoindre la “Marche de la liberté”, un convoi transnational destiné à acheminer de l’aide humanitaire et à faire pression sur les autorités égyptiennes pour qu’elles ouvrent le poste-frontière de Rafah

 

 

S’adressant à Quds News Network, Youssef Aziz, responsable des médias pour la Marche de la liberté, a expliqué que l’initiative est née d’un engagement personnel de jeunes expatriés arabes en Europe et en Afrique du Nord.

 

“L’idée est venue d’un groupe de jeunes Marocains et Algériens vivant à l’étranger”, a déclaré Aziz. “Ils ont décidé de quitter leur travail et leur vie quotidienne, de prendre seulement un sac à dos et de se diriger vers Gaza pour briser le blocus”.

 

Ce qui n’était au départ qu’une simple initiative individuelle s’est depuis transformé en un vaste mouvement coordonné. La campagne rassemble désormais des délégations de 54 pays et devrait attirer des dizaines de milliers de participants, voire 50.000 selon M. Aziz.

 

Bien que les chiffres exacts ne soient pas divulgués pour des raisons de sécurité, les estimations suggèrent qu’au moins 20.000 personnes se joindront au mouvement, dont environ 10.000, rien que pour le “Convoy of Steadfastness” (Convoi des résolus) basé en Tunisie.

 

La Marche de la liberté est coordonnée avec la Marche mondiale vers Gaza, un mouvement pacifique mené par des civils qui rejette toute affiliation politique. Sa mission repose sur la dignité humaine, la justice et la solidarité avec la population assiégée de Gaza.

 

"Nous adhérons pleinement au message mondial de paix, d’humanité et de solidarité non élitiste”, a déclaré Aziz. “Nos objectifs régionaux restent les mêmes: faire pression sur les autorités égyptiennes pour qu’elles autorisent l’acheminement de l’aide à Gaza via Rafah et pour dénoncer le blocus israélien”.

 

Le convoi principal devait partir le 12 juin pour se rendre au Caire, puis à Arish et enfin à Rafah. La marche se veut une manifestation civile non-violente pour attirer l’attention de la communauté internationale sur cette question grâce à la présence des médias et à l’urgence humanitaire.

 

Malgré son caractère pacifique, le convoi a rencontré de nombreux obstacles. Les autorités égyptiennes n’ont pas encore délivré les autorisations officielles et l’on craint de plus en plus que les ressortissants palestiniens et égyptiens ne soient empêchés de participer.

 

“On rencontre des complications juridiques et des restrictions, en particulier à l’encontre des Palestiniens et des Égyptiens qui souhaitent se joindre à la marche”, a déclaré Aziz. “Il n’y a pas de coordination claire avec les autorités égyptiennes au niveau diplomatique, mais nous avons des équipes de facilitation sur le terrain”.

 

Aziz a confirmé que des lettres diplomatiques ont été envoyées aux ambassades égyptiennes, mais qu’aucune réponse officielle n’a été reçue. Les organisateurs restent néanmoins déterminés.

 

“Quoi qu’il arrive, nous ne reviendrons pas sur notre décision. Si nous sommes arrêtés, que ce soit à l’aéroport du Caire ou à Arish, nous déciderons sur place de la suite à donner”.

 

Afin de surmonter les éventuels obstacles juridiques, le mouvement a mis en place des équipes juridiques en Égypte, dans tous les pays participants et sur le plan international.

 

Aziz a souligné que la marche n’est que le début de plus larges initiatives de soutien à Gaza par la solidarité civile. “Ce n’est pas une campagne ponctuelle. C’est le point de départ d’une série de convois destinés à acheminer l’aide et à briser le blocus”, a-t-il déclaré.

 

La Marche mondiale vers Gaza a souligné qu’elle ne forcera aucun checkpoint ni aucune frontière, mais cherchera plutôt à négocier le passage à Rafah en coopération avec des groupes humanitaires, des ONG et des diplomates. Son appel est clair: “Si les États échouent, le peuple doit agir”.

 

Pour la population de Gaza, le message d’Aziz est simple mais fort: “Nous vous considérons comme des défenseurs de la justice. Notre objectif est de vous soutenir en vous apportant de l’aide. Le moins que nous puissions faire est d’être à vos côtés”.

 

Alors que Gaza continue de subir des bombardements incessants et un blocus quasi total, la Marche de la liberté est une mobilisation rare et forte de la société civile mondiale, unie par une croyance commune en la justice et la dignité humaine.

 

Que la marche atteigne Rafah ou soit stoppée en cours de route, ses organisateurs sont déterminés à maintenir Gaza à l’ordre du jour mondial.

 

Depuis le 7 octobre 2023, le génocide perpétré par 'Israël' à Gaza a tué plus de 54.000 Palestiniens (officiellement-ndlr.MCP), dont une majorité de femmes et d’enfants, et blessé plus de 126.000 autres personnes. Des quartiers entiers ont été rasés, des hôpitaux et des abris bombardés, et plus de 1,9 million de personnes déplacées, créant l’une des pires crises humanitaires de l’histoire moderne.

 

Le 20 mai 2025, la Cour pénale internationale (CPI) a pris une mesure historique en annonçant son intention de délivrer des mandats d’arrêt contre le 1er ministre israélien Benjamin Netanyahu et l’ancien ministre de la Défense Yoav Gallant pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité, notamment pour avoir recouru à la famine comme arme de guerre, à l’extermination et au ciblage délibéré de civils.

 

Ces développements ont amplifié les appels internationaux à mettre fin au blocus, acheminer l’aide humanitaire et traduire en justice les responsables des atrocités commises.

 

 

Rédaction Quds News Network -

10.06.25

Source: almanar.tv.com

13 juin 2025

!!Génocide à Gaza: J 616!! Dorénavant moins de 5% des terres agricoles de Gaza, utilisables

 

 

 

Moins de 5% des terres agricoles de Gaza sont désormais cultivables et/ou accessibles, exacerbant encore le risque de famine dans le territoire palestinien dévasté, selon un nouveau bilan satellitaire publié par l’Organisation des Nations-Unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO) et le Centre satellitaire des Nations-Unies (UNOSAT).

 
 

La détérioration «alarmante» des infrastructures agricoles du territoire «détériore davantage la capacité de production alimentaire et exacerbe le risque de famine dans la région», indique la FAO dans un communiqué.

 

L’analyse a révélé qu’au mois dernier, plus de 80% de la superficie totale des terres cultivées de la bande de Gaza a été endommagée (12.537 hectares sur 15.053) et 77,8% n’est pas accessible aux agriculteurs, ce qui ne laisse que 688 hectares (4,6%) disponibles pour la culture.

 

Effondrement du système agroalimentaire

 

L’évaluation indique également que 71,2% des serres de Gaza et 82,8% des puits agricoles ont été endommagés.

 

La situation est particulièrement critique à Rafah et dans les gouvernorats du nord, où «quasiment» plus aucune terre agricole n’est accessible, ajoute le bilan.

 

«Les terres cultivées, les serres et les puits ayant été détruits, la production alimentaire locale s’est arrêtée. La reconstruction nécessitera des investissements massifs et un engagement soutenu pour rétablir les moyens d’existence et l’espoir», a déclaré dans un communiqué, Beth Bechdol, Directrice générale adjointe de la FAO.

 

Avant le début du conflit, l’agriculture représentait environ 10% de l’économie de Gaza, et plus de 560.000 personnes dépendaient entièrement ou partiellement de la production agricole, de l’élevage ou de la pêche pour leur subsistance.

 

Des dommages estimés à plus de 2 milliards de dollars

 

Au début de cette année, la FAO a estimé que la valeur totale des dommages et des pertes subis par le secteur agricole à Gaza depuis le début des hostilités, en octobre 2023, s’élevait à plus de 2 milliards de dollars (835 millions de dollars de dommages, 1,3 milliard de dollars de pertes). Les besoins en matière de redressement et de reconstruction sont évalués à environ 4,2 milliards de dollars.

 

Avec la rupture du cessez-le-feu, ces chiffres auront sans aucun doute encore augmenté, soulignant l’énorme défi que représente la reconstruction du secteur agricole.

 

«Ce niveau de destruction n’est pas seulement une perte d’infrastructure, c’est un effondrement du système agroalimentaire et des lignes de vie de Gaza. Les terres cultivées, les serres et les puits ayant été détruits, la production alimentaire locale s’est arrêtée», a ajouté Mme Bechdol, rappelant que la reconstruction nécessitera «des investissements massifs».

 

Raids sur Gaza

 

Ces derniers développements interviennent alors que les bombardements ne faiblissent pas. Selon les rapports de la presse, l’armée israélienne annonce avoir mené plus de 200 frappes en 48 heures dans la bande de Gaza.

 

Sur le plan humanitaire, 107 camions d’aide humanitaire sont entrés à Gaza, a annoncé le Cogat, l’organisme du ministère de la défense israélien chargé des affaires civiles dans les territoires palestiniens. Mais ces données n’ont pas été confirmées par les agences humanitaires de l’ONU.

 

Lors d’une rencontre avec la presse vendredi dernier, le Secrétaire général de l’ONU avait déclaré qu’après près de 80 jours de blocage de l’aide, un filet d’aide a finalement pu être acheminé. Ces derniers jours, près de 400 camions ont été autorisés à entrer à Gaza par le point de passage de Kerem Shalom. Mais seuls 115 camions ont pu être collectés, et rien n’est parvenu au nord du territoire assiégé.

 

Aide symbolique

 

«Nous venons de passer 11 semaines sans que rien n’entre dans la bande de Gaza, pas de nourriture, pas de médicaments pendant 11 semaines, rien à part des bombes», a d’ailleurs déclaré James Elder, porte-parole du Fonds des Nations-Unies pour l’enfance (UNICEF).

 

«Aujourd’hui, une semaine après que l’aide vitale ait finalement été autorisée à entrer dans la bande de Gaza, l’ampleur de cette aide est douloureusement inadéquate», a-t-il affirmé à ONU Info. «Il s’agit d’un geste symbolique qui ressemble plus à un geste cynique qu’à une véritable tentative de s’attaquer à la crise de la faim qui sévit parmi les enfants et les civils à Gaza».

 

Aujourd’hui, les habitants de Gaza restent exposés à un «risque critique de famine», ont averti au début du mois des experts en sécurité alimentaire soutenus par les Nations-Unies. Dans leur dernière mise à jour, ils estiment qu’une personne sur cinq à Gaza - 500.000 - risque de mourir de faim.

 

Les abris de l’UNRWA débordés

 

Par ailleurs, l’Agence des Nations-Unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) a indiqué que ses abris à Gaza sont «submergés de personnes déplacées cherchant désespérément la sécurité» alors que «aucun endroit n’est sûr et qu’aucune zone n’a été épargnée par les hostilités».

 

«De nombreuses familles s’abritent dans des bâtiments abandonnés, inachevés ou endommagés», a souligné l’agence, tandis que d’autres, «y compris des enfants et des femmes enceintes, dorment à la belle étoile».

 

Les conditions sanitaires sont également «désastreuses», a averti l’UNRWA, avec des centaines de personnes «devant partager une seule toilette», dans certains cas.

 

«La crise actuelle et la crainte de nouveaux déplacements ajoutent une souffrance insupportable à ceux qui survivent déjà avec un minimum de nourriture», a insisté l’agence onusienne sur le réseau social X.

 

Rédaction ONU Infos -

26.05.25

Source: news.un.org

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