UNE JOURNEE DE RAPPEL DE PLUS… COMME UN NOUVEAU COUP DANS L’EAU ?
UNE JOURNEE DE RAPPEL DE PLUS… COMME UN NOUVEAU COUP DANS L’EAU ?
Comme chaque année, nous ne serons qu’une poignée à nous rappeler que le 29 novembre a été déclaré par l’ONU : Journée des Droits inaliénables du peuple palestinien.
Quelques uns – souvent les mêmes – nous gratifieront de leurs envolées lyriques à travers des discours savamment pesés – équidistance oblige –, d’autres de leurs « visions » voire de leurs promesses… restées la plupart du temps, sans effet sur le quotidien d’un peuple mis à genoux depuis plus de 60 ans par le manque de courage et de probité de nos démocraties éclairées (paraît-il ?).
Au vu des évènements, nous devrions peut-être en profiter pour nous interroger sur la pertinence d’une telle déclaration… restée sans suite. Et dans la foulée, sur le sérieux de ces éminences qui semblent souvent oublier que derrière leurs discours éloquents dans des enceintes prestigieuses, souffrent des gens qui ne voient aucune amélioration dans leur quotidien, que du contraire.
En effet, quels sont les droits des Palestiniens aujourd’hui ? Pratiquement aucun, sinon de courber l’échine, de se taire, de plier sous l’occupation, de ramper devant leur geôlier, et de se soumettre toujours et toujours plus aux diktats odieux de l’envahisseur sioniste. Ce dernier, lui, se les arroge tous, y compris celui d’ignorer le Droit international en ne respectant aucune des résolutions onusiennes, pratiquant la torture, emprisonnant des mineurs, empêchant les malades d’avoir accès aux soins, punissant l’ensemble d’une population par privations collectives, et surtout, en ayant instauré un régime reconnu comme l’un des pires d’entre tous : l’apartheid.
Comment l’Etat d’Israël de plus en plus articulé sur un tel racisme peut-il prétendre au statut de « démocratie » quand il traite ses voisins directs comme des sous-hommes, et se comporte à de multiples égards en-dehors du Droit ? Si les conséquences n’en étaient pas si dramatiques, cela relèverait d’une mauvaise plaisanterie.
Il conviendrait dès lors de ne pas se tromper dans l’approche, et de garder en tête que bien peu de ces 29 novembre successifs ont changé le cours inexorable des choses pour les premiers concernés… parce que « se rappeler » procède toujours d’une démarche rétroactive, alors que les opprimés du moment apprécieraient notre intervention… de leur vivant.
Après ces cérémonies empesées et faussement contrites, quelle attitude peuvent donc adopter ceux qui veulent vraiment soutenir les Palestiniens contre l’occupation raciste et coloniale de leurs terres par l’Etat sioniste, sinon celle d’encourager sans réserve, la résistance palestinienne dans tout ce qu’elle aura jugé utile de mettre en œuvre pour se rappeler à notre (mauvaise) conscience !? De même, de quoi pourrions-nous nous rappeler que nous nous n’oublierons jamais ? Plusieurs choses, à mon sens, et peut-être pour commencer, que le peuple palestinien ne doit pas seulement lutter contre l’occupation israélienne… mais aussi :
- contre les démocraties européennes mensongères, ne tenant aucun de leurs engagements, foulant aux pieds leurs propres principes à de multiples reprises ;
- contre les monarchies pétrolières qui les appellent pourtant « leurs frères », mais se montrent incapables d’arrêter l’approvisionnement en pétrole d’un Etat dont l’armée en a bien besoin pour perpétrer ses crimes, et qui dans la foulée ne s’embarrasse pas d’en priver une population à l’agonie ;
- contre les USA devenus le pays dont la faillite s’étale un peu plus sous nos yeux chaque jour, qu’elle soit militaire, économique, financière, écologique, culturelle,… trahissant surtout sa faillite morale… et probablement la nôtre, par mimétisme ;
- contre certains lobbies dont le travail n’a de cesse d’entretenir la division et la mise au ban d’un peuple dépouillé de tout, y compris de ses droits les plus élémentaires ;
- contre certains intellectuels qui s’étalent et se répandent dans des médias complices et ergotent confortablement sur la justesse d’un mot, d’un reportage, d’une information ;
- et surtout, contre cette indifférence crasse qui nous étreint et dont nous faisons aujourd’hui notre conscience molle et diluée… préférant nous arrêter devant des images anciennes, des souvenirs patiemment reconstitués, en lieu et place de reconnaître la nécessité de soutenir de façon déterminée les opprimés actuels par des décisions politiques concrètes…
Ainsi, plutôt que de se traîner comme certains de nos politiciens sournois devant l’Etat d’Israël afin d’en faciliter son rapprochement avec l’Europe, il en faudrait au contraire, qui auraient le courage de sa condamnation officielle pour non-respect du Droit élémentaire, en rappelant que le Droit et la Justice sont des matières non négociables. Dans le cas contraire, si nous ne parvenons pas à condamner clairement le racisme de l’Etat d’Israël et sa politique d’apartheid en lui indiquant qu’il s’agit d’une élémentaire question de justice, nous devrons bien reconnaître que la plupart de nos pompeuses déclarations en soi-disant soutien des opprimés ne sont souvent que de la poudre aux yeux aux relents démagogiques.
Et l’ultime conclusion de ce nouveau 29 novembre que pourront en tirer les Palestiniens, sera de se rappeler qu’en définitive, ils ne peuvent réellement compter que sur eux-mêmes pour qu’un jour soient reconnus leurs droits !
Daniel Vanhove –
Observateur civil
Auteur de La Démocratie Mensonge
Editions MARCO PIETTEUR – Collection OSER DIRE –
EAN 9782919937110 - ISBN 2-919937-11-1 – 192 pages – 17.00 €.
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