Le cancer colonial sioniste récidive
Les colons autorisés à revenir dans des colonies évacuées en 2005
Le mouvement des colons a remporté une victoire mardi au Parlement israélien avec l’annulation d’une disposition législative interdisant aux Israéliens de séjourner dans une zone du nord de la Cisjordanie dont les habitants juifs avaient été évacués en 2005.
Cette année-là, ‘Israël’ s’était retiré unilatéralement de la bande de Gaza, évacuant les colonies juives dans ce territoire palestinien ainsi que quatre colonies du nord de la Cisjordanie, dans les environs de Naplus.
La loi votée pour permettre ce désengagement interdit depuis aux Israéliens de séjourner dans ces zones, mais un amendement adopté définitivement lors d’un vote nocturne au Parlement les autorise désormais à revenir dans la partie évacuée du nord de la Cisjordanie.
Ce vote rend désormais possible une éventuelle légalisation par les autorités de l’occupation israélienne d’une colonie recréée sans leur aval à Homesh, la seule des quatre colonies juives de la zone dont les habitants avaient dû être évacués de force en 2005 avant la destruction des lieux par l’armée israélienne.
Toute l’entreprise de colonisation israélienne en Cisjordanie est jugée illégale au regard du Droit international par l’ONU.
Alors que le conflit israélo-palestinien semble emporté dans une nouvelle spirale de violence depuis l’entrée en fonctions fin décembre d’un des gouvernements les plus à droite de l’histoire d’Israël sous la direction du 1er ministre Benjamin Netanyahu, le Conseil de sécurité de l’ONU a demandé le 20 février aux «parties de faire preuve de calme et de retenue et de s’abstenir de tout acte de provocation».
Le Conseil a rappelé qu’il s’opposait «fermement à toutes les mesures unilatérales qui entravent la paix, notamment, entre autres, la construction et l’expansion de colonies de peuplement par Israël, la confiscation de terres palestiniennes et la ‘légalisation’ des avant-postes de colonies».
Les colons d’extrême-droite ont fait de Homesh un symbole de leur combat. Un petit groupe de militants y a créé une «yeshiva» (un institut d’études talmudique) en 2009, évacuée des dizaines de fois depuis par les forces de l’ordre, jusqu’à ce que l’armée finisse par les laisser s’y installer.
En décembre 2021, un photographe de l’AFP y avait vu la yeshiva mais aussi un dortoir, deux installations de fortune constituées de bâches montées sur des armatures en bois, sous bonne garde de l’armée israélienne.
Le ministre des Finances israélien Bezalel Smotrich, lui-même habitant d’une colonie de Cisjordanie occupée, pour qui «les Palestiniens n’existent pas», comme il l’a déclaré dimanche, a qualifié sur Twitter le vote «d’historique».
"Cette nuit, nous commençons à effacer la honte de l’expulsion et à faire avancer la régularisation de notre présence à Homesh", a-t-il ajouté.
Rédaction al-Manar -
21.03.23
Source: almanar.com
De l’horreur à s’identifier au «camp du Bien» selon les normes occidentales
Il est des dates-anniversaires dont on aimerait bien ne jamais se souvenir. A moins qu’elles ne permettent de dénoncer un atroce et impardonnable crime. Ces jours-ci marquent celui de l’intervention américaine en Irak, il y a 20 ans
Non contents de leurs sanctions meurtrières – personne n’oubliera les propos de Madeleine Albright justifiant leur application au nom des «valeurs» occidentales, malgré la mort de près de 600.000 enfants privés de médicaments – le monde entier sait aujourd’hui que cette intervention avait comme prétexte un mensonge grossier de la part des plus hautes autorités américaines en la personne du Secrétaire d’État Colin Powell et sa fiole devant les instances de l’ONU, censée contenir des produits hautement toxiques détenus en quantité industrielle par le gouvernement du Président Saddam Hussein et qualifiés d’Armes de Destruction Massives (ADM) par ceux-là mêmes qui allaient incendier le pays à l’aide de leur arsenal dévastateur.
Dans la certitude de leur suprématie hégémonique, les Etats-Unis, flanqués de leurs alliés tout aussi complices, se sont lancés dans la destruction systématique de tout un pays. Aucun mot ne pourra dire ni traduire l’horreur que les habitants ont enduré depuis. Sans même compter le nombre exact des victimes – qui s’embarrasse en Occident d’un décompte précis dès lors que ces pays nous sont présentés comme «barbares»? – la majorité de ses citoyens ont tout perdu. Et le pays a été, comme promis par les funestes promoteurs de ces crimes, ramené à l’âge de pierre.
Voyez notre suprématie s’étaler dans toute sa splendeur, et tentez de ressentir et comprendre le regard de ces enfants traumatisés à jamais, en imaginant que ce seraient les vôtres : https://twitter.com/apocalypseos/status/1638096101583765508
La France de l’époque, quelque peu esseulée parmi les pays occidentaux, avait dénoncé ce recours délibéré à la force dès lors qu’aucune preuve probante n’avait pu conclure aux affirmations de Washington. Le ministre des Affaires étrangères, Dominique de Villepin et le Président Jacques Chirac avaient résisté malgré les pressions exercées sur eux en coulisses. L’image de la France s’en était d’ailleurs trouvée magnifiée en bien des endroits du monde, ce qui n’est plus de mise aujourd’hui, que du contraire, depuis que Nicolas Sarkozy s’est aligné docilement sur la politique atlantiste. Sacrée leçon pour ceux qui tentent de comprendre les tenants et aboutissants des faits.
Après les quelques premières années de cette dévastation, une voix, parmi d’autres, m’avait interpellé lors de cette tragédie. Une voix de femme. La voix irakienne de Layla Anwar que j’avais relayée dans mon livre La Démocratie Mensonge (2008) et dont je veux rappeler les propos d’une actualité brûlante:
Le blues d’une femme arabe –
Pas de passé, pas d’avenir…
Y a-t-il quelque chose en Irak, que les Américains n’aient pas détruit? La moindre chose?
Et vous osez vous étonner que je vous déteste tellement…
Et vous avez l’audace de venir sur mon blog pour m’interroger sur mes origines, ma résidence, mes idées, mes racines, mon sentiment d’appartenance… Quelle sorte de race êtes-vous? Quelle sorte de gens êtes-vous?
Oui. J’ai dit, gens, et pas, gouvernement. Je ne suis pas politiquement correcte. Votre gouvernement fait partie de vous et vous en faites partie. Que cela vous plaise ou non. Et ne venez pas me raconter dans votre style penaud que je ne connais que trop bien: «Oh, mais je n’ai pas voté pour celui-là!»
Je n’en ai rien à foutre pour qui vous avez voté ou non. Ce n’est pas mon problème.
Mon problème, c’est vous. Votre culture, votre comportement, votre mentalité, votre caractère, votre hauteur, votre arrogance, votre fausse fierté, votre dénégation, votre stupidité et votre ignorance collectives, votre mode de vie que je trouve ennuyeux, vide et déplaisant, votre accent qui est un affront pour mes oreilles… et mes sens.
Je ne vous aime pas. Point à la ligne.
Je sais, je sais que certains d’entre vous sont de braves gens… Je sais, je sais que l’Amérique n’est pas un groupe homogène…
Je sais toute cette foutaise. Cela ne fait pas un iota de différence dans ma vie et celle d’autres Irakiens.
Je n’attache plus aucune importance à vos nuances, votre langage politique, si vous êtes bons ou mauvais… Cela n’a plus aucunesignification pour moi et d’innombrables autres.
Nos vies ont été ruinées, totalement ruinées. On n’en a rien à foutre de vos nuances.
Tout ce que je sais est que vous avez détruit mon pays. Au-delà de toute réparation.
Le passé, vous l’avez pillé et détruit. Essayant d’effacer notre mémoire collective… Nos racines, d’où nous venons, ce qu’ont fait nos
ancêtres, leurs réalisations, leurs épreuves, leurs statues, leurs écrits…
Vous ne connaissez pas l’histoire, vous êtes rejetés de l’histoire. Vous n’avez pas d’histoire.
Vous n’avez pas de passé, vous n’avez rien… Vous n’êtes rien.
Vous n’êtes rien d’autre que des ogres de consumérisme. Pas simplement des trucs matériels, mais tout ce que vous pouvez avaler entier, vous le voulez.
Vous avalez même entier l’histoire d’autres gens. Vous êtes des gens cupides, avides, gloutons, voraces, jaloux, envieux…
Comme vous n’êtes rien, votre nihilisme contamine tout le reste… Vous détruisez et autodétruisez…
Pas d’avenir. Vous n’avez pas d’avenir, parce qu’à l’intérieur de vous-mêmes, votre avenir est limité à votre propre petit ego. Les petits ego n’ont pas d’avenir. Les petits ego sont des amibes, des parasites, se nourrissant des autres…
Vous croyez avoir une vision, mais votre vue se limite à votre estomac, à vos poches et à ce que vous avez entre les jambes… C’est tout. C’est là que cela s’arrête. Et cela ne fait sûrement pas de vous, des prophètes…
En quoi avez-vous contribué au monde? Quelque chose avec une substance réelle? Rien. A part la force et la puissance brutales… et votre culture écoeurante qui est aussi creuse et aussi vide que vous. Et justement parce que vous n’avez pas un avenir véritable, vous nous avez dévalisés du nôtre. Collectivement, vous êtes une bande de criminels, de voleurs, de brutes et de pervers de la pire espèce.
Depuis votre foutu 09/11, vous avez totalement détruit deux pays. L’Afghanistan et l’Irak.
Et vous ne vous êtes pas arrêtés. Pas un jour, pas une heure… Vous vouliez que le régime change en Irak. Vous l’avez obtenu.
Vous nous avez aussi changés, et moi, au-delà de n’importe quoi que je puisse reconnaître…
Je ne vous ai jamais haï, avant. Aujourd’hui, je vous hais. Je vous hais vraiment. Vous me dégoûtez collectivement. Vous dégoûtez même, nos anciennes divinités et esprits mésopotamiens. Vous dégoûtez chacune des lettres de l’Alphabet. Vous dégoûtez la terre, les rivières, le ciel, les montagnes, les arbres, les oiseaux d’Irak… Vous dégoûtez le cosmos…
Chaque fois que je repère quelque part à proximité, l’un d’entre vous et que j’entends cet accent horrible qui est le vôtre, je m’enfuis… Je vous évite comme la peste. Je ne supporte pas de vous entendre ou de vous voir.
Pour moi, vous ne représentez rien d’autre que la Mort et la Destruction. Votre laideur s’insinue partout…
Chaque fois que j’allume la télé ou la radio et que je vois ou que j’entends l’un d’entre vous, je zappe. Je souhaite pouvoir vous zapper hors de ma vie, une fois pour toutes…
Je sais, je me répète constamment, mais vous, vous continuez à répéter les mêmes actes.
L’Irak s’écroule, avec son passé et son avenir…
Je ne peux vous promettre qu’une seule chose, cela prendra peut-être du temps, mais nous allons vous entraîner avec nous!
17.09.2007
Layla Anwar –
Rien à ajouter…
Sinon que notre justice occidentale, incomparable et si souvent prise en exemple au rang de «nos valeurs» – dans les discours officiels! – n’a jamais inquiété le moindre des responsables ni de près ni de loin, dans ce qu’il faut pourtant désigner par les termes qui conviennent: des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité.
Et aujourd’hui, à quoi assistons-nous? La Cour Pénale Internationale (CPI) ose lancer un mandat d’arrêt à l’encontre du Président Vladimir Poutine et de Maria Lvova-Belova, commissaire nommée aux Droits de l’Enfant en Russie. Heureusement pour la CPI, le ridicule ne tue pas (quoi que…). Si depuis plusieurs années, l’Occident est passé maître dans ce qui s’appelle «l’inversion accusatoire», il y trouve-là son paroxysme. Voyez plutôt après seulement 15 ans de règne, le bilan du Président Poutine qui n’aurait certainement pas à rougir face à celui de ses pairs occidentaux, d’autant que depuis 2013, ces chiffres se sont encore nettement améliorés:
Aucune action de la CPI n’a jamais été entreprise à l’encontre des derniers présidents américains – ni israéliens, bien sûr – dont certains ont calculé qu’ils étaient directement responsables de près de 20 millions de morts rien que dans les pays suivants: Irak, Syrie, Libye, Yémen, Palestine, Soudan, Afghanistan. Sans parler de leurs interventions dans d’autres pays où leurs intérêts prévalent sur toute autre considération. Toujours au nom de «nos valeurs», paraît-il! Comment croire encore en ces sinistres personnages et leurs morbides allégations?
Le citoyen ordinaire se demande souvent pourquoi sa situation personnelle se trouve malmenée ces dernières années, et se plaint de voir comment le bien-être social si difficilement acquis par ses aînés paraît de plus en plus ténu quand il n’est pas carrément supprimé par l’État de droits dont on lui répète qu’il est bénéficiaire. Quand il mordra vraiment la poussière – comme cela semble se répandre lentement mais sûrement sous les directives européennes – il finira (peut-être) par comprendre que sa situation qu’il voit se détériorer un peu plus chaque jour est le résultat de politiques extérieures menées par les gouvernements aux ordres de la haute finance, apatride et délocalisée dans quelque refuge et paradis fiscal, bien éloigné des turbulences de terrain.
Avec cette dernière plaisanterie de la CPI, il n’est plus certain que le ridicule ne tue pas, parce que nous avons de la sorte définitivement perdu toute crédibilité sur la scène internationale. Et l’ordre nouveau auquel s’est attelé le Président Poutine, de plus en plus soutenu par l’ensemble des nations du monde au rang desquelles de grands pays comme l’Inde, l’Iran, le Venezuela, le Brésil, la Chine et de nombreux pays africains, pour renverser l’ordre ancien dont nous avons assurément abusé sur le dos des plus faibles sans nous y opposer avec la détermination qu’il eût fallu, est commencé. Le chantier est titanesque. Mais il prend forme. Tout devra être remis à plat. A l’exemple de la Chine qui vient de bousculer l’échiquier en parvenant à réconcilier l’Iran et l’Arabie saoudite, au nez et à la barbe des USA. Toutes nos prestigieuses organisations devront être repensées, jusqu’à l’ONU. Et la guerre en Ukraine n’en est que le début.
Y aura-t-il parmi les plus lucides et les plus responsables en Occident, quelque sursaut empêchant la rupture complète et définitive d’avec l’Est du continent eurasien? C’est vraiment ce à quoi nous devrions travailler sans relâche ni compromis malsain avec les autorités russes pour commencer, et chinoises par la même occasion, pour l’avenir de nos enfants et petits-enfants. Au risque de suivre les Etats-Unis dans leur déclin comme nous pouvons commencer à le voir, et leur chute qui s’en suivra comme l’avait si justement prévu Laila Anwar.
Daniel Vanhove –
22.03.23
Pour les Palestiniens, le pire n'est jamais atteint
«Anéantissement» en Cisjordanie
La brutalité, la contradiction et l’imposture inhérentes au projet sioniste n’ont peut-être jamais été révélés de façon aussi flagrante que ces dernières semaines. En 1948/9, l’État colonial a détruit près de 500 villages et hameaux en Palestine. Jusqu’à aujourd’hui, il a détruit des dizaines de milliers de maisons dans les territoires qu’il occupe et dans les pays environnants qu’il a attaqués.
Pourtant, lorsque l’homme politique des colons, Bezalel Smotrich, a appelé à «l’anéantissement» d’un autre village, Huwarah, en Cisjordanie occupée, les médias sionistes «libéraux» ont eu une une réaction horrifiée, comme si rien ne pouvait être plus éloigné du véritable esprit du sionisme.
Dans le sillage de l’assassinat de deux colons à Huwarah, provoqué par celui de 11 Palestiniens à Naplus quelques jours plus tôt, les partenaires de la coalition «extrémiste» de Benjamin Netanyahu (comme s’il n’était pas lui-même un extrémiste) ont appelé à l’utilisation de la peine de mort contre les «terroristes» palestiniens qui tuent des «Israéliens», ce qui signifie clairement les Israéliens juifs, vivant sur des terres occupées, et donc les cibles de représailles, comme l’ont toujours été ceux qui occupent la terre d’un autre peuple.
Lorsque l’État colonial a prononcé la peine de mort contre la Palestine et son peuple en 1948 et qu’il massacre des Palestiniens depuis, alors qu’il existe déjà une condamnation à mort sous la forme des «exécutions extrajudiciaires», alors que des Palestiniens peuvent être tués sans recourir aux tribunaux et sans que les tueurs soient punis, il faut se demander: pourquoi s’embêter à mettre un vernis légal sur le processus?
Le duel entre les hommes politiques est distinct des sentiments de ceux qui ne se soucient pas de savoir où et comment les Palestiniens sont tués tant qu’ils le sont. Les parents des deux colons abattus à Huwarah se sont dits réconfortés «au moins un peu» par la nouvelle que leur assassin présumé avait lui-même été tué dans l’attaque de Jenin qui a fait six morts palestiniens et des dizaines de blessés graves.
Le «ministre de la Sécurité nationale» [ministre de la police] récemment nommé, Itamar Ben-Gvir, a appelé il y a quelque temps les colons de Jérusalem-Est à tirer sur les Palestiniens qui leur jettent des pierres, indépendamment du fait que la plupart d’entre eux sont des adolescents ou même plus jeunes.
Le parti de Ben-Gvir, 'Otzma Yehudit', a parrainé la loi sur la peine capitale, qui a été adoptée par 55 voix contre 9 au parlement de l’État sioniste. L’un de ses principaux membres, Limon Son Har Melech, a déclaré que la loi était «éthique et nécessaire». Encore une fois, pourquoi «nécessaire» alors que des soldats, des policiers, des agents infiltrés et des colons peuvent abattre des Palestiniens dans la rue en toute impunité?
Comme la nuit succède au jour, une vague de violence effroyable était certaine après la nomination par Netanyahu de Ben-Gvir au poste de ministre de la «Sécurité nationale» et de Smotrich au poste de «ministre des Finances». Les deux hommes sont des colons de Cisjordanie avec un long passé d’incitations contre les Palestiniens. Netanyahu savait d’après leurs antécédents à quel point ils seraient violents. C’est pourquoi il les a nommés, ce qui le rend également coupable.
Lors de l’une des dernières attaques, le 16 mars, un homme armé s’est penché sur un Palestinien blessé allongé sur le sol à Jenin et lui a tiré une balle dans la tête. C’est une pratique courante pour les soldats sionistes et les agents d’infiltration. Ils savent qu’ils ne seront pas punis pour des crimes aussi épouvantables, mais plutôt félicités pour avoir «éliminé» un autre «terroriste».
Netanyahu a salué Smotrich pour s’être rétracté mais n’a pas condamné la déclaration. Le double jeu est de condamner les «extrémistes» des colons tout en les utilisant comme de jeunes pionniers, protégés par les soldats dansant avec eux dans les rues de Huwarah, qui font chaque jour avancer le projet sioniste avec leur violence contre les Palestiniens. Ils sont l’équivalent des hooligans nazis qui ciblaient les juifs dans les rues de Berlin en 1936/7, comme le signifie l’utilisation des mots «kristallnacht» et «pogrom» par les sionistes «libéraux» pour décrire ce qui s’est passé à Huwarah.
Les meurtres à Naplus, à Jenin et dans les environs portent à près de 100 le nombre de Palestiniens tués en Cisjordanie cette année. Certains des morts sont des enfants, d’autres des personnes âgées, tandis que les jeunes résistants, même s’ils sont armés d’armes légères, sont pratiquement sans défense lors des assauts sur leurs villes impliquant des voitures blindées, des drones et des hélicoptères. Une tactique courante consiste à faire sauter une maison avec un missile et à tuer ceux qui survivent alors qu’ils en sortent en courant.
L’«Occident» continue de regarder ailleurs. En Australie, ce qui était important pour le lobby sioniste et ses comparses dans les médias (dont Morry Schwartz, l’éditeur du Saturday Paper et de deux magazines de commentaires sociaux et politiques modérés The Monthly et le Quarterly Essay) était que les Palestiniens invités au récent festival des écrivains d’Adélaïde, Ramzy Baroud, Muhammad Kurd et Susan Abulhawa ne soient pas autorisés à parler, ou à ne parler que dans un langage approuvé par les sionistes. Ils ne devaient pas être autorisés à décrire avec leurs propres mots les horreurs qu’eux-mêmes, leurs familles et leur peuple ont endurées pendant des décennies aux mains de l’agresseur. Ce serait «antisémite». Au crédit de la directrice juive du festival, elle a tenu bon et ils ont eu leur mot à dire.
En même temps qu’il assassine des Palestiniens, l’État sioniste continue d’attaquer la Syrie, bombardant l’aéroport de Damas ou Halab, bombardant où il veut et quand il veut. Il viole constamment l’espace aérien libanais et renouvelle régulièrement la menace de bombarder les réacteurs nucléaires iraniens et de déclencher une guerre catastrophique. Encore une fois, «l’Occident» regarde ailleurs, ce qu’il continuera sans aucun doute à faire jusqu’à ce que les sionistes brûlent la maison. Que dira-t-il alors – qu’il n’avait rien vu venir?
Jeremy Salt -
20.03.23
Source: ISM
Le sinistre sort des Palestiniens détenus arbitrairement ou sans procès
Les Palestiniens peuvent être maintenus prisonniers dans des conditions sinistres dans les prisons israéliennes pendant des années, sans inculpation ni procès – et ce n’est là qu’une partie de la répression quotidiennement subie
Amal Nakhleh, 19 ans, souffre d’une maladie rare et de longue durée appelée myasthénie grave, qui a pour conséquence une faiblesse musculaire sévère. En novembre 2020, alors qu’il avait 16 ans, Amal a été arrêté à un poste de contrôle israélien situé entre les villes palestiniennes d’Atara et de Birzeit et s’est vu signifier une liste de chefs d’accusation liés à des jets de pierres.
Amal a été libéré en décembre, mais en janvier 2021, il a été de nouveau arrêté et soumis à un mandat de détention administrative qui a été reconduit à plusieurs reprises.
"J’ai subi une intervention chirurgicale juste avant mon arrestation, se souvient Amal. À cause de cette maladie, je dois passer un scanner tous les 6 mois et suivre un traitement médical en continu. Pendant tout le temps de mon emprisonnement qui a duré 15 mois, je n’ai été autorisé qu’une seule fois à passer un scanner et il n’y a eu ni suivi médical ni prise en charge adaptée."
Les rapports indiquent qu’au moins 600 prisonniers palestiniens souffrent de problèmes de santé, dont une bonne partie sont atteints de maladies chroniques. Amal a également contracté la Covid-19 en prison, et raconte la période qu’il a passée en quarantaine: "Ils me donnaient uniquement un bol de riz pour le déjeuner et du pudding au chocolat pour le dîner. Je pesais 69 kilos quand je suis entré, et j’en pesais 61 quand je suis sorti dix jours plus tard". Des campagnes internationales ont appelé à la libération d’Amal, laquelle est finalement intervenue en mai 2022.
Le système pénitentiaire israélien constitue une facette souvent sous-estimée de son régime d’apartheid. Le traitement des prisonniers palestiniens peut impliquer une détention arbitraire, une détention administrative sans procès, et des conditions qui, selon la communauté internationale des droits humains, constituent des violations «cruelles et flagrantes», voire «sadiques» du Droit international. En 2022, les autorités israéliennes ont arrêté 7.000 Palestiniens (soit, près de 20/jour-ndlr), selon le Palestine Center for Prisoners Studies (PCPS). Au moins 164 d’entre eux étaient des femmes et 865 des enfants, dont 142 avaient moins de 12 ans. Et parmi toutes les personnes arrêtées, 2.340 ont fait l’objet d’une détention administrative.
Le précédent gouvernement israélien, censé être centriste, ayant été remplacé par une coalition d’extrême-droite résolue à faire en sorte que les conditions de vie des prisonniers palestiniens ne s’améliorent pas, les Palestiniens s’attendent à une exacerbation de cet état de fait.
Leena Khattab est l’une des plus de 17.000 femmes palestiniennes arrêtées par Israël depuis le début de l’occupation de la Cisjordanie en 1967. S’adressant en exclusivité à Tribune, elle se souvient de son expérience traumatisante de 2014, alors qu’à seulement 18 ans elle purgeait une peine de prison de 6 mois.
"J’ai été arrêtée pour avoir soi-disant jeté des pierres; une chose que je n’ai même pas faite, dit-elle. À partir du moment où j’ai été arrêtée dans la rue, tout a été extrêmement humiliant et dégoûtant. Je me souviens avoir été battue à plusieurs reprises, et ça a commencé dès que je suis montée dans la jeep militaire. Et ils ont instrumentalisé le fait que j’étais une femme. Cela a été tellement déshumanisant et douloureux, mais j’ai refusé de pleurer ou de leur offrir la réaction qu’ils souhaitaient. À un moment, ils ont déchiré mes vêtements et m’ont attachée sur une chaise dehors, me laissant dans un froid glacial pendant plusieurs heures."
Diverses organisations de défense des droits humains ont déjà dénoncé les mauvais traitements infligés aux femmes dans les prisons israéliennes, tandis que d’anciennes prisonnières ont relaté des agressions sexuelles. D’autres se sont plaintes d’avoir été photographiées nues et fouillées corporellement. Les méthodes de torture utilisées lors des interrogatoires ont également été documentées par Addameer, l’association de soutien aux prisonniers palestiniens et de défense des droits humains.
À un moment, au cours de notre conversation, Leena raconte son expérience de l’al-bosta. Le mot se traduit littéralement par «bus public», mais dans ce cas précis, il désigne le moyen de transport utilisé pour emmener les prisonniers palestiniens vers les tribunaux ou les cliniques dans des véhicules aux fenêtres noircies dont les cellules sont hermétiquement séparées. Les trajets peuvent durer jusqu’à 12 heures. Il n’y a pas d’arrêts pour se reposer ou pour aller aux toilettes, et il n’y a aucune nourriture. Les prisonniers les appellent des tombes ambulantes.
"Pour moi, c’était un voyage vers la mort, poursuit-elle. La température à l’intérieur est inférieure à zéro et nous étions assis sur de durs sièges métalliques tout en étant menottés dans des positions inconfortables et dans une promiscuité asphyxiante. Je me rappelle les avoir vus quand ils ont amené un enfant et qu’ils ont cherché des menottes à sa taille parce que ses mains étaient trop petites. Aujourd’hui encore, je tressaille quand quelqu’un mentionne al-bosta".
Et pourtant, Leena soutient que son expérience aurait pu être pire, et qu’il existe des preuves de détention administrative illimitée dans les prisons israéliennes – cela concernait au moins 820 Palestiniens, en décembre 2022.
La détention administrative est une procédure illégale qui permet à Israël de détenir des personnes sans inculpation ni procès, sous prétexte qu’elles envisageaient d’enfreindre la loi à l’avenir – des arguments fondés sur des preuves qui ne sont pas communiquées aux intéressés. Les détenus se retrouvent ainsi démunis, impuissants, face à des accusations dont ils ignorent tout, sans aucune possibilité de les réfuter et sans savoir quand ils seront libérés. Des experts de l’ONU figurent au nombre de ceux qui ont à plusieurs reprises exprimé leurs inquiétudes et demandé qu’il soit mis fin à cette pratique.
Nidal Abu Aker, 54 ans, est un journaliste palestinien; il a été arrêté à maintes reprises et a passé environ 15 ans en prison, la plupart du temps sous le régime de la détention administrative. La principale accusation portée par les autorités israéliennes à l’encontre de Nidal est qu’il est militant et participe à des événements organisés par le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), qui est un mouvement interdit par la loi israélienne.
Les preuves d’accusations de ce type sont souvent gardées secrètes, les accusations elles-mêmes devenant ainsi des instruments de répression. En octobre 2022, six importants groupes palestiniens de défense des droits humains ont fait l’objet de perquisitions et ont été contraints de fermer leurs portes après avoir été accusés d’entretenir des liens secrets avec l’organisation.
La détention administrative a en quelque sorte privé Nidal et sa famille d’une vie normale. Sa fille Dalia s’est ouverte sur l’effet dévastateur que l’emprisonnement de son père a eu sur ses proches: "Mon père a manqué tant de moments inoubliables et importants. Je me suis fiancée récemment; c’était une gigantesque fête qui ressemblait à un événement national, avec de nombreux membres de la communauté présents, à l’exception de la seule personne que je souhaitais tant voir là."
"Mon père n’a jamais réussi à se construire une vie en dehors de la prison. Tout ce qu’il veut, c’est vivre une vie normale et jouer son rôle de père. Mais c’est impossible." Des recherches ont montré que la détention des parents peut avoir un impact profond sur le bien-être social et psychologique de leurs enfants. Aujourd’hui âgée de 25 ans, Dalia a vu son père entrer et sortir de détention pendant une grande partie de sa vie.
"C’est tellement éprouvant. Parfois, mon père purgeait plusieurs mois de détention et nous attendions avec impatience sa libération, et puis sa peine était prolongée le jour même où il devait sortir. Si sa peine avait été fixée, nous aurions au moins pu prévoir sa libération, mais au lieu de cela, nous ne savons jamais quand il va sortir et c’est à tort qu’il passe tout ce temps en prison." Mohammad, le fils de Nidal, a confirmé qu’à la mi-janvier, la détention de son père avait été de nouveau prolongée de 6 mois.
Mohammad a lui-même passé 5 ans 1/2 dans une prison israélienne, dont la totalité, à l’exception d’une année, en détention administrative. Il a évoqué les souvenirs désagréables des inspections des chambrées et des décomptes de têtes comme étant la partie la plus angoissante de son incarcération. "Des gestes très anodins sont considérés comme des actes de révolte, et toutes les rébellions sont écrasées. Il existe des forces spéciales, les Massada, qui ont ce rôle précis." Mohammad fait ici référence à l’Unité de contrôle et de répression d’Israël, dont les membres se livreraient à des punitions collectives lors de raids dans les prisons.
"J’ai été une fois témoin d’un raid de ces forces, se souvient Mohammad. Ils semblent avoir le pouvoir de tuer en cas de nécessité, et voir cela se passer en temps réel est comme assister à un massacre. Un individu a eu la jambe largement tailladée, les os étaient visibles, tandis qu’un autre a eu le nez tranché en deux."
Malgré la peur que ces événements inspirent, les prisonniers palestiniens essaient de tirer le meilleur parti de la situation. Leena s’est mise à la broderie pendant son séjour en prison et a souvent envoyé des créations à sa famille en cadeau. "C’était pour moi une façon agréable de m’occuper, de m’astreindre à une certaine routine, de continuer de résister et de montrer à ma famille que je ne me laissais pas abattre par la détention", se souvient-elle.
Comme Amal était en 11è année lors de son arrestation, il s’est inscrit à l’examen Tawjihi – un équivalent du GCSE ou du GED [diplôme obtenu généralement vers 16 ans dans certains pays anglo-saxons, sanctionnant la fin de l’enseignement général. Il peut s’obtenir dès 14 ans-NdT] – et l’a réussi avec un score de 79%. "Ce n’était pas du tout facile. Il y avait de nombreuses intrusions au sein de la prison et des mesures de punition collective, mais j’ai essayé de consacrer à l’étude mon peu de temps libre."
L’emprisonnement n’est qu’une partie d’un système qui voit les Palestiniens être quotidiennement soumis à la violence et aux meurtres, assiégés, vivant dans des maisons constamment menacées de démolition et d’en être dépossédés de force. Dans ces circonstances, les épreuves des prisonniers palestiniens sont aussi un microcosme de l’expérience palestinienne en général; et Itamar Ben-Gvir, le nouveau ministre israélien de la sécurité nationale, a réitéré sa promesse d’introduire des mesures plus sévères encore à l’encontre des prisonniers palestiniens, y compris l’adoption de la peine de mort.
Mais tant que la communauté internationale continuera de détourner le regard et à protéger Israël sans aucunement tenir le pays pour responsable de ses multiples violations des droits humains, les Palestiniens comme Amal et Leena continueront de s’exprimer. "La liberté et la dignité sont des lignes rouges; c’est la seule chose qui nous importe et que nous voulons dans notre pays, dit Leena. J’espère que le monde nous entendra, mais si cela arrivera, je n’en ai aucune idée."
Jacobin Mag & Hamza Ali Shah -
16.03.23
Source: les-crises.fr
Un vent contraire se lèverait-il aux Etats-unis à l'encontre du régime d'apartheid sioniste?
Le fascisme théocratique au pouvoir en Israël place Washington dans une position inconfortable
Les États-Unis avaient annoncé qu’ils ne participeraient pas à une conférence organisée à Washington DC à l’intention d’économistes connus en raison de la présence du ministre israélien des finances, Bezalel Smotrich, chef du parti sioniste religieux. Même si les États-Unis lui ont accordé un visa diplomatique, il s’agit là d’un message clair indiquant qu’il est boycotté en raison de ses récentes déclarations racistes sur les Palestiniens et le village de Huwarah.
Dans le même temps, l’ancien maire de New-York, Michael Bloomberg, a attaqué les changements juridiques proposés par le gouvernement de Benjamin Netanyahu, les comparant aux actions du président américain en disgrâce Richard Nixon et les décrivant comme un désastre pour Israël.
La tentative de Netanyahu de se protéger par le biais de ces «réformes» juridiques a fait croire à des dizaines de milliers de citoyens israéliens qu’ils seraient exposés à la persécution et à la discrimination en raison de leurs attitudes et de leurs préférences. En outre, l’alliance stratégique entre Israël et les États-Unis repose sur un engagement affiché en faveur de l’État de droit; la réforme judiciaire proposée affaiblira les relations d’Israël avec le monde occidental.
En conséquence, d’éminents membres démocrates du Congrès américain ont envoyé une lettre au président Joe Biden pour lui demander de faire tout ce qui est en son pouvoir pour éviter que le système judiciaire israélien ne soit endommagé. Ils lui demandent également d’utiliser tous les moyens diplomatiques disponibles pour empêcher le gouvernement d’extrême-droite en Israël de continuer à nuire aux institutions politiques et de compromettre la possibilité d’une solution à deux États avec les Palestiniens.
Cela confirme sans l’ombre d’un doute que M. Netanyahu conduit Israël vers une rupture avec les États-Unis, et pas seulement au sein de la société israélienne. Il est, avec certains de ses ministres, impopulaire à Washington. Un conflit avec les États-Unis aurait des conséquences désastreuses pour la sécurité et l’économie d’Israël.
Les avertissements diplomatiques adressés par Washington à M. Netanyahu concernant sa réforme judiciaire et ses relations avec les Palestiniens ont été ignorés. Par conséquent, la visite de M. Smotrich aux États-Unis pour la conférence n'a pas prévu de réunions avec des hauts fonctionnaires du gouvernement.
Lorsqu’une administration américaine boycotte le ministre israélien des finances, c’est grave. Elle envoie un message négatif aux investisseurs, aux banquiers et aux hommes d’affaires qui s’inquiètent des conséquences sur l’économie israélienne des changements apportés par M. Netanyahu au système judiciaire.
De plus, il est d’usage que chaque 1er ministre israélien se rende à Washington peu après la formation de son gouvernement; ces visites ont une importance symbolique et illustrent la relation spéciale entre les deux pays, mais M. Netanyahu n’a pas reçu d’invitation à se rendre aux États-Unis à l’occasion de sa réélection, et il n’est pas certain qu’il en reçoive une un jour.
Il est évident qu’en ignorant les messages de l’administration américaine, il se montre critique à l’égard de la Maison Blanche de M. Biden. Tel-Aviv pourrait donc perdre sa position privilégiée à Washington. La déclaration raciste de Smotrich sur Huwarah a eu l’effet d’une bombe à fragmentation sur les relations israélo-américaines. Jusqu’à présent, on ne sait pas comment cela va les affecter.
L’aggravation de la crise israélienne avec les États-Unis pourrait affecter la coopération stratégique, notamment en ce qui concerne le programme nucléaire iranien. Il est difficile de croire que B.Netanyahu ne voit pas cela et ne comprend pas les conséquences potentiellement désastreuses pour Israël.
En ce qui concerne Washington, il doit contrôler les extrémistes au sein de son gouvernement. En outre, l’ambassadeur américain à Tel-Aviv, Thomas Nides, a confirmé qu’il avait conseillé à M. Netanyahu de freiner les changements juridiques.
De plus, le résumé de 2021 du département d’État américain comprenait, pour la première fois, des données sur la violence de l’armée d’occupation israélienne, de la police et des colons à l’encontre des Palestiniens en Cisjordanie occupée.
Le département d’État a appelé le gouvernement israélien à agir de manière décisive pour prévenir la violence contre les Palestiniens et à poursuivre les responsables des attaques, en particulier à Huwarah. Une telle violence est inacceptable et Israël doit agir de la même manière dans tous les cas et investir les mêmes ressources pour prévenir de telles attaques et poursuivre les responsables.
Dans les médias américains, l’attaque contre l’actuel gouvernement de droite en Israël s’est poursuivie. Les commentateurs ont tendance à s’accorder sur le fait que M. Netanyahu détruit la société israélienne de l’intérieur et met en péril l’avenir des institutions politiques et judiciaires en Israël dans le but de bloquer les inculpations dont il fait l’objet.
La question est non seulement très importante, mais aussi très personnelle. M. Netanyahu espère que les changements juridiques conduiront à la fin de son procès pour abus de confiance, corruption et fraude, pour lesquels il pourrait être emprisonné.
Tel-Aviv a récemment accueilli des visiteurs américains de haut niveau: le secrétaire d’État Antony Blinken, le secrétaire à la défense Lloyd Austin, le conseiller à la sécurité nationale Jake Sullivan et le chef de la CIA William Burns. Tous ont révélé des divergences inhabituelles entre les hôtes et leurs invités en ce qui concerne les affaires intérieures d’Israël.
Les Américains ont parlé de la tempête entourant le projet de B.Netanyahu de modifier le système judiciaire et ont fait part des préoccupations américaines concernant les propositions controversées. Les fonctionnaires américains ont fait de même avec leurs homologues israéliens.
Il est donc clair que les États-Unis disent à Israël que les changements sont inacceptables pour la Maison Blanche, et que l’administration Biden est soutenue dans cette démarche par le Sénat et la Chambre des représentants, la Cour suprême et la Constitution américaine.
Adnan Abu Amer (Gaza) -
16.03.23
Source: Chronique de Palestine