60 ans de Naqba, 5 ans de guerre en Irak. « Barbare »… Vous avez dit : « Barbare » ?...
60 ans de Naqba, 5 ans de guerre en Irak. « Barbare »… Vous avez dit : « Barbare » ?...
La situation de la Palestine est un exemple flagrant des injustices que nos « démocraties » dominantes perpétuent, et illustre de manière dramatique les conséquences et les déséquilibres – ce que d’aucuns appellent pudiquement « les dommages collatéraux » – qui s’ensuivent.
Israël n’applique aucune des Résolutions de l’ONU. Israël bafoue toutes les règles et conventions internationales. Israël est en infraction manifeste avec le Droit humanitaire. Israël est reconnu par diverses Institutions internationales comme hors la loi. Israël continue de perpétrer ses crimes au vu et au su de tout le monde. En toute impunité… et dans le seul objectif de maintenir son voisin sous sa botte. Les méfaits de ce « terrorisme » d’Etat se poursuivent dans l’ombre et l’acquiescement des Etats-Unis, probablement l’Etat le plus « voyou » de la planète. La loi du plus fort prévaut toujours. Les intérêts des parties, à tous niveaux, sont tellement liés que personne ne parvient à arrêter la fuite en avant d’une situation qui ne peut mener à terme, qu’à l’impasse pour tous… Et ce ne sont pas les milliards de dollars supplémentaires de l’administration Bush alloués au gouvernement israélien pour sa « défense » qui amélioreront les choses. Pas plus que ceux destinés à « acheter » les pays arabes des alentours. Par contre, cela favorise à coup sûr, l’exacerbation des tensions dans la région et la poursuite d’accrochages entre rivaux. Ainsi que les évidents profits du complexe militaro-industriel américain qui les alimentent…
L’inflation du nombre de victimes palestiniennes se poursuit dans l’indifférence générale de nos (ir)responsables politiques, se gargarisant pourtant à la moindre occasion des valeurs « démocratiques » qu’ils se targuent de défendre, et qu’ils entendent imposer aux autres nations – de préférence arabes et musulmanes – sous-entendu, non encore parvenues à notre niveau de « civilisation » (…)
Malheureusement, en-dehors de déclarations et de discours élimés jusqu'à la trame, aucun de nos politiciens suffisants n'a manifesté assez de courage ni d’éthique que pour oser prendre des mesures qui auraient signifié à l'occupant israélien qu'il avait, depuis longtemps, dépassé toute limite. Quoi de surprenant pour le citoyen qui observe les mœurs de ces princes ? Dans le meilleur des cas, l’engagement de nos valeureux « démocrates » se résume depuis longue date à quelques déclarations consternantes, allant de « la vive préoccupation » des uns à la « demande de retenue» des autres… Point barre. Ne conviendrait-il pas d’y voir la confirmation que, définitivement, la politique telle qu’elle est pratiquée aujourd’hui, ne semble plus avoir pour priorité l’émergence de valeurs morales, mais qu’elle est d’abord et prioritairement le terrain d'un incessant rapport de forces entre des énergumènes assoiffés de pouvoir et des privilèges que ce dernier autorise ? Notion que la plupart des citoyens s’obstinent à ne pas comprendre, attendant des élus politiques qu’ils manifestent leur attachement à une Justice qui fait rarement partie de leurs préoccupations premières, et dès lors, de leurs us… alors qu’elle est pourtant l’un des fondements même de toute « démocratie » qui se respecte. Nombre d’entre nous sommes encore incroyablement naïfs… Et il en va tout naturellement de même pour la diplomatie. Lieu de rapport de forces et de pouvoir par excellence, où s'affirme la domination des plus puissants sur tous les autres. Les évènements au Moyen-Orient l’illustrent bien, où les USA font systématiquement pression voire même obstacle aux autres Etats pour laisser Israël agir à sa guise, en toute impunité.
La guerre illégale menée en Irak par la douteuse coalition américano-britannique, sans avoir obtenu l’aval du Conseil de Sécurité de l’ONU, en est un autre exemple. Ou encore, celui de l’été 2006, lorsque au Liban, l’Etat hébreu reçut de son puissant allié US le temps nécessaire – et les bombes les plus sophistiquées qui soient – pour le « nettoyage » du Hezbollah au Sud du pays.
Mais, comment s’étonner de ce genre de dérive, dès lors que 26 % du budget ordinaire de la prestigieuse institution onusienne sont financés par les USA, qui en règlent aussi 60% du programme alimentaire mondial par prélèvement sur leurs surplus ?...
Rien n’est dû au hasard, tout est devenu économique. Et le reste n’est bien souvent, que mensonge !
Depuis la deuxième Intifada, l’envahisseur israélien a redoublé d’ingéniosité dans la morbidité de techniques dont certains de ses artisans sont devenus « experts ». Au point que l’armée américaine embourbée dans son infâme guerre en Irak, a fait appel aux conseillers israéliens, « spécialistes » en guérilla urbaine. Ces mêmes « spécialistes » qui ont mis au point une technique imparable d’invasion des maisons particulières, passant de l’une à l’autre par les murs mitoyens qu’ils dynamitent. Plus besoin de risquer la vie des troupes en passant par les ruelles. Ceux-là surgissent dans votre salon par la béance d’une explosion et, après avoir tout démoli, passent à la maison suivante, par le même procédé. La Palestine fournit à ces brutes un laboratoire de premier ordre, particulièrement en ce qui concerne la Bande de Gaza. Toutes les techniques de négation de l’individu y sont testées, tant au niveau physique qu’au niveau psychologique, passant de l’usage d’armements interdits par les Conventions internationales – comme les munitions à l’uranium appauvri ou au phosphore – pourtant dénoncé par plusieurs rapports officiels, au détournement des taxes diverses revenant aux Palestiniens. Sans parler des privations de nourriture, d’eau, d’électricité, de mobilité, ainsi que le recours aux tortures en tous genres qui y sont devenues d’une banalité confondante. Ni de l’utilisation d’enfants comme boucliers humains. Ni des emprisonnements arbitraires de mineurs. Ni de l’odieux Mur de séparation, qui a fini par convaincre l’envahisseur américain qu’il était LA solution dans son embourbement à Bagdad… « Barbare », vous avez dit « barbare » ?...
Daniel Vanhove -
Extraits de La Démocratie Mensonge… à paraître sous peu aux Ed. M. Pietteur dans la coll. Oser Dire.
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lire aussi : Sur l’utilisation du terme « génocide » dans le conflit israélo-palestinien.
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