FREE PALESTINE
9 avril 2009

Israël, Etat génocidaire.

Israël, Etat génocidaire.

Les massacres de Ghaza, une suite de faits divers ?
Suivant cette présentation, officialisée tant par les gouvernements que par les organisations internationales, la fin des causes déclenchantes conduirait à la cessation de leurs conséquences. C’est là une conclusion qui paraît frappée de bon sens, semblant refléter le déroulement des événements ; elle offrirait, en plus, l’avantage d’ouvrir la voie à une solution simple : que les Palestiniens arrêtent leurs tirs de roquettes et les occupants cesseront de les massacrer. Ainsi serait permis, donc, le retour à un statu quo « bénéficiaire » aux deux parties en cause. La paix étant un bien absolu auquel nul ne peut renoncer et que nul ne saurait rejeter et la violence devant être bannie des relations entre les hommes, les deux parties « gagneraient au compte » et chacun pourrait enfin aller vaquer à ses activités quotidiennes, et le monde n’en pourrait être que meilleur !  

Une vision équilibrée des événements ?
Cette version des événements apparaît comme particulièrement équitable, car elle partage le blâme dès leur déclenchement et leur déroulement sur les deux parties ayant une certaine coresponsabilité dans ce massacre qui se joue à caméras roulant pour chacune des deux parties et supposée faire preuve de retenue, et tout rentrerait dans l’ordre au grand bonheur des dirigeants du monde, hommes de sagesse infinie qui tiennent à ce que tout un chacun jouisse de la paix lui permettant de vivre une vie digne d’être vécue. Certains de ces grands dirigeants ne ménagent pas leurs peines, et volent d’une grande capitale à l’autre pour rétablir l’ordre normal des choses au profit égal des deux parties.
 

Blâmer également les bourreaux et les victimes ?
Le problème avec cette vision des choses, c’est qu’elle distribue le blâme de manière égale entre un peuple dont l’annihilation programmée est mise en œuvre depuis trois quarts de siècle, et un groupe qui professe et pratique une idéologie - le sionisme - dont le cœur est l’annihilation de ce peuple. Le sionisme n’est pas un mouvement de libération nationale, comme se plaisent à le proclamer ses soutiens, mais une idéologie religieuse dont le point central est l’annihilation du peuple palestinien, sous prétexte que Dieu aurait promis aux tenants de cette idéologie la terre occupée par les Palestiniens, et aurait, en même temps, rendu « cachir » ou « halal » le massacre de ce peuple.
 

Le sionisme, une idéologie génocidaire
En mettant sur le même plan les Palestiniens et le groupe qui s’est donné pour mission d’accomplir l’ordre divin, tel qu’il le conçoit, de les massacrer, les tenants de cette position ne commettent seulement pas une erreur d’analyse, peut-être liée au fait que le déroulement des événements, dans sa complexité, doit être simplifié pour permettre d’arrêter le cours malheureux des choses, mais également prennent position en faveur de la poursuite du génocide des Palestiniens au nom d’une idéologie religieuse rétrograde qui se drape de nationalisme pour créer l’illusion de la modernité.
 

Du génocide accéléré au génocide par petites doses
Certains pourraient objecter que ne peut être qualifiée de génocidaire que l’idéologie qui commande une liquidation brutale et rapide du peuple considéré comme « en trop » sur un territoire, ou comme « inférieur » du fait de la couleur de sa peau, de sa race ou de sa religion. On considère, par exemple, que de bons exemples de génocides sont ceux menés par les nazis contre les races jugées inutiles, entre 1940 et 1945 : Sémites, Noirs, Tziganes, Slaves, etc., ceux perpétrés par les Serbes et les Croates contre leur population musulmane, entre 1992 et 1995, les massacres de neuf cent mille Tutsis au Rwanda en l’espace de 100 jours entre avril et la mi-juillet 1994, etc. Donc, suivant cette définition du génocide, l’opération d’élimination d’un peuple doit être concentrée dans le temps et effectuée de manière massive.
 

Un génocide systématique perpétué sous couvert de la lutte contre le terrorisme
Lorsque l’opération d’élimination du peuple visé par les génocidaires, quelle que soit l’idéologie qui leur sert de justification, se déroule sur une longue période, elle pourrait, selon les tenants de la thèse exposée ici, être classée comme une addition d’opérations de maintien de l’ordre, comme des actions dont l’objectif serait de lutter contre les « mauvaises têtes », les « trouble-fête », les « terroristes », qui empêchent les bonnes gens de vivre leur vie, bref, des actions qui entreraient dans les missions normales des Etats et des gouvernements, de maintien de la paix et du minimum de sécurité permettant à tout un chacun de vaquer à ses affaires courantes, de s’occuper de sa famille et de ses affaires personnelles sans courir de danger ou mettre sa vie en péril ! Le problème avec cette grille d’analyse appliquée au sionisme, c’est qu’elle évacue totalement l’élément génocidaire de cette idéologie. Sa devise a été, est, et demeure : « Une terre sans peuple pour un peuple sans terre. » Il est vrai que, par rapport aux autres idéologies génocidaires, cette idéologie est mise en œuvre dans un système politique démocratique, où ses tenants peuvent, en toute démocratie, voter pour la mise en œuvre des mesures qui permettent son application sur le terrain. On peut reprocher beaucoup de choses au sionisme, mais on ne saurait lui reprocher d’exécuter de manière clandestine, et sans débat public parmi ses tenants, son action de nettoyage ethnique.
 

Y-a-t-il un sionisme génocidaire modéré ?   

Les différentes nuances du sionisme ne cachent nullement leur objectif final, ce qui rend difficile, sinon impossible, de trouver un sioniste modéré. Toutes les parties sionistes sont d’accord sur le fait que les Palestiniens doivent être physiquement éliminés de la « Terre promise ». Ce que les sionistes modérés veulent, c’est que cette élimination s’effectue avec le plus de modération possible : au lieu d’expulser les Palestiniens en masse, ou de les regrouper dans des camps de la mort à la mode nazie ou serbo-croate, on les encercle, on les prive d’accès à tout ce qui leur permet de vivre une vie normale, on leur confisque leurs terres, on les arrête, on les assassine un à un, de temps à autre on les bombarde, on détruit pour n’importe quel prétexte leurs habitations, on tue leurs enfants, etc. Les sionistes modérés estiment que le temps joue pour eux et que, donc, il n’est nullement nécessaire de se presser. Ils jouissent de soutiens puissants à travers le monde ; leur projet génocidaire est non seulement démocratique, puisque des instances élues veillent à sa mise en œuvre, mais il présente également l’avantage de paraître justifiable par des considérations de sécurité que nul ne saurait condamner. On assassine des Palestiniens, on leur confisque leurs terres, on les emprisonne, on construit autour d’eux une muraille de 8 mètres de haut, on les expulse, au nom de la sécurité. Bref, le sionisme modéré demande que l’on pratique « un génocide à visage humain ». Un génocide perpétré de manière démocratique. Les sionistes extrémistes, et ils sont foule, veulent accélérer le nettoyage ethnique ; ils considèrent que les justifications « humanistes » avancées par les sionistes modérés sont dangereuses car elles perpétuent le problème posé par un peuple dont l’existence est niée par les pères fondateurs de l’idéologie sioniste. Ils exigent des actions plus musclées contre les Palestiniens récalcitrants qui refusent de disparaître volontairement. L’idée de ces sionistes est d’arriver à échanger, non la terre contre la paix, puisque, selon eux, les Palestiniens n’ont pas de terre, mais « la paix contre la paix, » la paix des cimetières ou la paix de l’exil, au libre choix des Palestiniens. Le choix démocratique d’élus prônant et appliquant cette version extrémiste de l’idéologie sioniste est tout ce qu’il faut pour que les « défenseurs de la démocratie » considèrent que le génocide accéléré du peuple palestinien est légitime. Ainsi, ce qui est reproché aux leaders nazis, comme aux leaders serbes, croates et hutus, ce n’est pas le génocide qu’ils ont encouragé et brutalement exécuté contre une certaine partie de leur population, c’est seulement que ces génocides n’ont pas été décidés dans les formes requises par la démocratie, sur la base des principes de séparation des pouvoirs et d’élection des représentants du peuple « souverain et supérieur ».  

Israël : une démocratie génocidaire
Les sionistes ont un système constitutionnel transparent, bien qu’ils n’aient, jusqu’à présent, pas une Constitution qui les forcerait à proclamer, noir sur blanc, que leur Etat est raciste. Ils n’ont pas de lois définissant les droits civiques de ceux qu’ils gouvernent, car ils seraient forcés de définir des droits pour les tenants de leur idéologie, différents des droits du peuple palestinien, dont l’existence est rejetée par le sionisme. Les sionistes appliquent avec grand soin le principe de la séparation des pouvoirs quand il s’agit de leurs ouailles naturelles, mais, pour ce qui est des Palestiniens, c’est la loi de la jungle qui leur est appliquée. Le système judiciaire sioniste fonctionne selon les règles imitant les institutions des pays les plus avancés, mais il est conçu pour légitimer la vision sioniste des choses, où le Palestinien n’existe pas par définition.
 

Le nettoyage ethnique de la Palestine 
On peut évidemment considérer cette analyse comme présentant une image trop négative du sionisme ; mais les témoignages d’Israéliens sont multiples et aisés d’accès pour, soit confirmer et justifier le caractère génocidaire d’Israël, mais également pour donner les preuves de la mise en œuvre de cette idéologie dans les plus sanglantes et les plus inhumaines de ses conséquences et la dénoncer. Ilan Pappe, historien israélien, que l’on ne peut accuser d’ antisémitisme, a écrit, en anglais, un livre intitulé Le nettoyage ethnique de la Palestine, où il explique le caractère systématique du génocide du peuple palestinien. Voici ce qu’écrit Pappe d’une tentative de députés arabes de la Knesset, assemblée élue du système démocratique sioniste, de demander à la Cour suprême d’Israël l’annulation d’une décision d’expulser et de déporter, en janvier 2006, des Arabes « israéliens » du village de Jaljulya : « Les membres arabes de la Knesset étaient parmi un groupe d’Israéliens qui ont fait appel à la Cour suprême d’Israël contre la dernière loi raciste. Quand la Cour suprême rejeta l’appel, leur énergie tomba. La décision de la Cour suprême a montré de manière claire à quel point ils étaient hors du coup aux yeux des systèmes parlementaires et judiciaires israéliens. Elle révéla, une fois de plus, qu’elle préférait le sionisme à la justice. Les Israéliens se réjouissent à répéter aux Palestiniens qu’ils devraient être heureux de vivre dans ‘‘la seule démocratie’’ de la région, où ils ont le droit de voter, mais personne ne se fait d’illusions sur le fait que leur vote puisse leur donner un quelconque pouvoir ou influence réels ». (p. 249). Ilian Pappe, dans son livre publié en 2006, ne fait que rappeler ce qu’un autre chercheur juif, Alfred Lilienthal, avait déjà documenté dans un livre intitulé La Connexion sioniste, publié en 1978, où il accumule les preuves de l’expulsion systématique des Palestiniens et de la confiscation de leurs terres, de la destruction de leurs villes, villages, mosquées, de la désacralisation de leurs cimetières, et de leur massacre, pour laisser la place aux émigrants juifs. Lilienthal rappelle en introduction à ce livre la phrase d’Albert Einstein, dont le nom est souvent mobilisé à titre posthume pour justifier les desseins les plus criminels du sionisme : « La paix en Palestine ne peut être atteinte par la force, mais par la compréhension. » Pappe cite aussi le commentaire, cité plus haut, et qu’il est utile de répéter ici, de Amon Soffer, professeur de géographie à l’université de Haïfa, et publié dans le Jerusalem Post du 10 mai 2004 : « Ainsi, si nous voulons rester en vie, nous avons à tuer et tuer et tuer tous les jours, tous les jours ... Si nous cessons de tuer, nous cesserons d’exister ... La séparation unilatérale ne garantit pas la ‘‘paix’’, elle garantit un Etat sioniste juif avec une majorité écrasante de juifs. » (p. 249). Cette déclaration, publiée par un grand quotidien israélien, justifie, explique et résume le massacre des Palestiniens qui se déroule actuellement à Ghaza, et peut être considérée comme synthétisant de manière brutalement cynique, et sans nuances de style, la politique israélienne à l’égard des Palestiniens, hier et aujourd’hui, et sans aucun doute demain aussi, comme à l’égard du peuple libanais, coupable d’abriter les Palestiniens expulsés de leurs terres et de leurs maisons en application de l’idéologie sioniste.
En conclusion :

les massacres actuels perpétrés contre le peuple palestinien à Ghaza ne sont pas les conséquences circonstancielles de causes circonstancielles ;
ils s’inscrivent dans la droite ligne de l’idéologie génocidaire sur laquelle s’est construit et se perpétue l’Etat d’Israël, le seul Etat au monde qui se proclame publiquement comme génocidaire ;
on peut estimer que ne pourraient être qualifiées de génocides que les actions systématiques, brutales et limitées dans le temps, d’élimination de populations jugées inférieures ou de trop sur un territoire ;
le sionisme par sa devise « Une terre sans peuple pour un peuple sans terre » est une idéologie génocidaire, dont l’ objectif était et demeure d’éliminer physiquement, par le massacre ou l’expulsion, le peuple palestinien ;
le sionisme modéré se différencie du sionisme extrémiste, non par le fait qu’il rejette la solution finale du problème palestinien par l’élimination physique ou l’expulsion du peuple palestinien de ses terres, mais par le fait qu’il estime que l’on peut perpétrer un « génocide à visage humain » et que les sionistes, au vu des appuis puissants dont ils disposent, peuvent étaler dans le temps le génocide du peuple palestinien ;
le nettoyage ethnique de la Palestine est richement documenté, expliqué et justifié, non seulement par les tenants de l’idéologie sioniste, mais également par les juifs qui la rejettent ;  l’Algérie n’est pas une ONG ; l’envoi de médicaments et d’aide alimentaire n’est pas suffisant pour rendre publique une position politique ; on comprend, cependant, que pour des motifs de sécurité que les autorités ont la liberté et les compétences administratives d’évaluer, soient interdites ou réduites les autorisations de manifestations publiques de soutien au peuple palestinien, et que l’on préfère les manifestations à huis clos, accompagnées de discours officiels ;
mais, de telles manifestations de soutien, accompagnées d’émissions de télévision racontant les malheurs du peuple palestinien, sont frappées du sceau de l’ ambiguïté si elles ne sont pas accompagnées de gestes politiques forts : il y a des occasions, et celle-ci en est une, où la discrétion des démarches diplomatiques et la routine des discours au niveau des organisations internationales, ne suffisent pas pour confirmer l’engagement ferme aux côtés du peuple palestinien. L’argument souvent répété « on n’a pas de leçons à recevoir... », n’a rien de convaincant : même un père de famille peut l’utiliser pour justifier l’abandon de sa famille, ou un homme honnête pour justifier ses crimes !
Il est peut-être temps pour l’Algérie de revoir sa participation à L’UPM, une machine destinée essentiellement à faire reconnaître, de jure comme de facto, non seulement la légitimité d’Israël, mais également son droit au génocide du peuple palestinien ; le problème de l’UPM n’est pas celui du nombre de vice-présidents ou la composition de son secrétariat ou de son siège !
Et qu’on ne se cache pas derrière les résolutions de la Ligue arabe. Tout un chacun sait qu’elle joue le rôle de cache-misère et d’instrument de fuite de leurs responsabilités politiques de la part des gouvernements qui en font partie.
Et que la presse nationale cesse d’appeler l’armée d’occupation sioniste « Tsahal » qui veut dire en hébreu à la fois « réjouissance » et « gémissement » ; à chacun de comprendre qui se réjouit et qui se lamente !
 

Note de renvoi 

(1) Professeur de géographie à l’Université de Haïfa. 

Mourad Benachenhou

25/03 

Source : http://www.elwatan.com/Israel-Etat-genocidaire 

http://www.palestine-info.cc/fr/default.aspx?xyz=U6Qq7k%2bcOd87MDI46m9rUxJEpMO%2bi1s7o6YqzabGMTX6PHVAbTqJUWGzqnw%2frQZ8VS%2fSX4Xtud06OcyC2cbTex5xVjJQytIzDv7c0DBk3ZfjsYP7vECLwpcJ2SdVaRTTY17QQeGk93w%3d 

C'est le sionisme qui mène à la guerre.

Irrationnelle, la politique du gouvernement israélien? Non, elle est conforme à la doctrine fondatrice d'Israël: le sionisme avec ses dérives de racisme et de colonialisme. Einstein avait raison. 

"Si nous nous révélons incapables de parvenir à une cohabitation et à des accords honnêtes avec les Arabes, alors nous n'aurons strictement rien appris pendant nos deux mille années de souffrances et mériterons tout ce qui nous arrivera." (Albert Einstein, lettre à Weismann, le 25 novembre 1929)
Aux yeux de nombreux observateurs, la politique actuelle du gouvernement israélien peut sembler parfaitement irrationnelle. Pourquoi courir le risque d'embraser le Liban, alors même que celui-ci se détache petit à petit de la Syrie? Pourquoi attaquer militairement le Hamas, à l'instant précis où ce mouvement s'apprêtait à céder aux pressions internationales et à reconnaître le «droit à l'existence» d'Israël? En réalité, ces actes ne sont incompréhensibles que si l'on s'obstine à juger la politique d'Israël à l'aune de son discours officiel, celui qu'il tient sur la scène internationale, affirmant que «nous souhaitons seulement vivre en paix avec nos voisins». Les choses deviennent beaucoup moins obscures lorsqu'on examine la politique de l'Etat israélien à la lumière de sa doctrine fondatrice: le sionisme.
Quand, vers 1885, des hommes comme Léo Pinsker, Ahad Haam et Theodor Herzl envisagèrent de créer un «foyer national juif» en Palestine, ils furent loin de faire l'unanimité autour d'eux. A vrai dire, la plupart des juifs refusèrent ce projet. D'abord parce qu'il n'avait aucun sens: il était matériellement impossible d'envisager l'émigration de tous les juifs du monde vers la Palestine (aujourd'hui encore, l'Etat d'Israël ne réunit qu'une infime portion des juifs de la planète, même s'il s'arroge le droit de parler en leur nom). D'autre part, la très grande majorité d'entre eux n'avaient aucune envie de quitter le pays où ils étaient nés; malgré les persécutions et les discriminations, ils se considéraient très justement comme des citoyens de France, de Belgique, des Etats-Unis, d'Allemagne, de Hongrie ou de Russie. Enfin, beaucoup de juifs, surtout les intellectuels et les progressistes, s'opposaient radicalement au caractère délibérément raciste et colonialiste du projet sioniste. Ils ne se reconnaissaient pas dans les propos d'un Ahad Haam quand celui-ci décrétait que «le peuple d'Israël, en tant que peuple supérieur et continuateur moderne du Peuple élu doit aussi devenir un ordre réel»; ils ne pouvaient suivre Theodor Herzl quand il disait vouloir «coloniser la Palestine», y créer un Etat juif et, pour ce faire, «rendre des services à l'Etat impérialiste qui protégera son existence». Même après la guerre et l'Holocauste, des personnalités juives de premier plan, tout en apportant parfois leur soutien matériel et moral aux juifs qui s'installaient en Palestine, continuèrent de refuser radicalement l'idée d'y créer un Etat juif. Einstein: «La conscience que j'ai de la nature essentielle du judaïsme se heurte à l'idée d'un Etat juif doté de frontières, d'une armée, et d'un projet de pouvoir temporel».
Le racisme et le colonialisme israéliens ne tiennent pas à la nature d'une majorité gouvernementale; ils sont le fondement même d'un Etat qui se définit non par référence à une nation, mais à une religion et à une ethnie particulières; un Etat qui affirme, sur base de légendes poussiéreuses, le droit de «son» peuple à l'appropriation exclusive d'une terre pourtant déjà habitée et exploitée par d'autres populations. Quelle terre? Là encore, les textes fondateurs du sionisme éclairent la politique actuelle. Lorsqu'il s'adresse en 1897 au gouvernement français, dans l'espoir d'obtenir son appui pour la fondation d'Israël, Herzl écrit: «Le pays que nous nous proposons d'occuper inclura la Basse-Egypte, le sud de la Syrie et la partie méridionale du Liban. Cette position nous rendra maîtres du commerce de l'Inde, de l'Arabie et de l'Afrique de l'Est et du Sud. La France ne peut avoir d'autre désir que de voir la route des Indes et de la Chine occupée par un peuple prêt à la suivre jusqu'à la mort». Après la Première Guerre mondiale et les accords Sykes-Picot, les mêmes promesses seront adressées à l'Angleterre. Et depuis 1945 elles jouissent, comme on sait, de l'oreille très attentive du gouvernement américain. De la Basse-Egypte au Sud-Liban... Il suffit d'un regard sur les cartes successives du Moyen-Orient, depuis la fondation d'Israël, pour observer avec quelle régularité systématique le plan de Theodor Herzl a été poursuivi. De la Galilée et de la bande côtière de Jaffa, les territoires proposés par le premier plan de partage de Bernadotte en 1948, Israël s'est progressivement étendu vers Jerusalem, la Mer Morte, le Neguev, le plateau du Golan au sud de la Syrie; aujourd'hui elle phagocyte petit à petit la Cisjordanie et Gaza; elle convoite même le Sud-Liban.
Israël est au Moyen-Orient ce que l'Afrique du Sud de l'apartheid fut, jadis, à l'Afrique australe: une colonie euro-américaine, imposant aux populations autochtones une domination à caractère raciste, et dont l'existence serait impossible sans l'aide matérielle d'une puissance impérialiste «en échange de services rendus». Souvenons-nous d'ailleurs qu'Israël s'est vu condamner à plusieurs reprises par les Nations unies en raison de sa collaboration militaire et nucléaire avec le régime sud-africain. Qui se ressemble s'assemble...
Quand un gouvernement juge que la vie d'un soldat est plus importante que celle de dizaines d'enfants et de civils, au seul prétexte que ce soldat est juif alors que les civils et les enfants sont musulmans, chrétiens ou sans religion, alors l'Etat que représente ce gouvernement est un Etat raciste. Quand des forces armées, dans les territoires qu'elles occupent illégitimement, interdisent aux civils de se déplacer, de puiser l'eau aux puits et aux sources, de labourer leurs champs, de visiter leur famille, de se rendre à l'école ou à leur travail, de circuler d'un village à l'autre, d'amener un enfant malade chez le médecin, tout cela pour l'unique motif que ces civils ne sont pas de confession juive ou de nationalité israélienne, alors cette armée est celle d'un Etat raciste et colonialiste.
Dire cela aujourd'hui, en Europe, oser contester les fondements du projet sioniste, c'est risquer de se voir attaquer comme antisémite, voire comme négationiste. Il est temps que cesse cette hypocrisie. La Shoah ne peut justifier les souffrances des Palestiniens et des Libanais. De quel droit les dirigeants israéliens, nés pour la plupart après 1945, parlent-ils au nom des victimes du nazisme? De quel droit prétendent-ils s'approprier la mémoire exclusive d'un crime perpétré contre toute l'humanité? Oser invoquer l'Holocauste pour justifier son propre racisme est une insulte, non un hommage au martyr juif.
On s'est offusqué d'entendre le président iranien dire qu'il fallait «rayer Israël de la carte». Ce serait pourtant bien l'unique solution que de voir disparaître politiquement bien sûr, l'Etat d'Israël et, pareillement, les prétendus «territoires palestiniens», ces nouveaux bantoustans. Gommons de la carte du Moyen-Orient la frontière honteuse entre juifs et Arabes. La politique de «deux peuples, deux Etats», la politique du partage de la Palestine sur une base religieuse et ethnique, est une politique d'apartheid qui n'apportera jamais la paix. Revenons-en à ce qui fut toujours, jusqu'à Oslo, le projet de l'OLP, mais aussi celui d'un grand nombre de juifs comme, derechef, le grand physicien et humaniste Albert Einstein: «Il serait, à mon avis, plus raisonnable d'arriver à un accord avec les Arabes sur la base d'une vie commune pacifique que de créer un Etat juif».
 

Source: La Libre Belgique

25 juillet

Nico Hirtt  

http://www.michelcollon.info/index.php?view=article&catid=6%3Aarticles&id=1977%3Acest-le-sionisme-qui-mene-a-la-guerre&option=com_content&Itemid=11 


« Ainsi, si nous voulons rester en vie, nous avons à tuer et tuer et tuer : tous les jours, tous les jours ... Si nous cessons de tuer, nous cesserons d’exister... La séparation unilatérale ne garantit pas la paix, elle garantit un Etat sioniste juif » avec une majorité écrasante de juifs. » Amon Soffer(1)
A suivre le massacre perpétré sur la population palestinienne, tel que présenté par les médias, on pourrait tirer la fausse conclusion que c’est une suite de faits divers, une chaîne de causes circonstancielles ayant entraîné des conséquences elles aussi circonstancielles.
 

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