FREE PALESTINE
24 janvier 2009

GAZA: Un rapport d'AMNESTY INTERNATIONAL‏

Crise à Gaza : suivi n°2

Amnesty International Londres a crée un blog depuis Gaza n’hésitez pas à le visiter et faites le savoir à tous vos amis, proches et associations : copier le lien puis cliquer dessus

http://livewire.amnesty.org/2009/01/20/busy-neighbourhoods-flattened-into-moonscapes/

Mémo :

Cette circulaire de suivi fait suite à une circulaire envoyée à tous les groupes et aussi aux groupes travaillant sur Israël/Territoires occupés/Autorité Palestinienne (ITOAP) le 15 janvier 2009 par mail : Conflit à Gaza : suivi n’°1

Un cessez-le feu fragile mais respecté :

Le cessez-le feu, actuellement en vigueur à Gaza, ne doit pas nous faire oublier le désastre humanitaire et le massacre de la population civile qu’a entraîné l’offensive israélienne depuis le 27 décembre 2008 sur Gaza. En trois semaines, sept cents civils palestiniens ont été tués sur au moins 1 300 morts, dont 410 enfants et 108 femmes, et plus de 5 300 blessés, selon les services d'urgence de Gaza. Du côté israélien : dix soldats et trois civils ont péri durant la même période.

Israël et le Hamas proclament un cessez-le-feu, chacun de leur côté entre le 17 et 18 janvier : dimanche, après l’instauration d’un cessez-le-feu unilatéral par l’Etat hébreu, le mouvement islamiste Hamas avait à son tour annoncé, de Damas, une cessation des hostilités, donnant une semaine à Israël pour quitter entièrement la bande de Gaza et demandant l'ouverture des points de passage pour laisser entrer les aides humanitaires.

Amnesty International espère que le cessez-le-feu, s’il est consolidé, mettra fin aux graves violations du droit international – humanitaire et relatif aux droits humains – actuellement commises par les forces israéliennes et le Hamas.

Recours disproportionné et crimes de guerre :

L’ONU, par la voix de son Secrétaire Général Ban Ki-Moon, a déclaré le mardi 20 janvier que les personnes responsables des bombardements israéliens ayant touché des bâtiments de l'ONU à Gaza " doivent rendre des comptes devant des instances judiciaires".

"Il doit y avoir une enquête approfondie, une explication complète pour s'assurer que cela ne se reproduira plus jamais.

Quant à Amnesty International, elle dénonce les actes de crimes de guerre durant le conflit à Gaza. Une équipe d’Amnesty International mène une mission à Gaza pour enquêter sur les conséquences humanitaires et les dégâts sur la population civile du recours disproportionné de l’offensive israélienne. L’équipe a constaté des preuves indiscutables du recours intensif au phosphore blanc dans des zones d’habitation densément peuplées de la ville de Gaza et dans le nord de la bande de Gaza.  Elle rappelle que le recours fréquent à cette arme dans les quartiers résidentiels de Gaza, où la population est dense, est non discriminant par nature. Une utilisation répétée de cette arme qui frappe sans discrimination a des effets terribles sur les civils et constitue un crime de guerre.

L’équipe d’AI constate  des rues et des allées attestant de l'utilisation de phosphore blanc, notamment des éclats encore en feu et les restes d’obus et de grenades tirés par l’armée israélienne. Selon, Christopher Cobb-Smith, expert balistique présent à Gaza avec l’équipe d’AI : « Le phosphore blanc est une arme destinée à créer un écran de fumée permettant de masquer les mouvements de troupe sur le champ de bataille. C’est un agent très incendiaire, qui explose dans les airs et ne devrait jamais être utilisé dans des zones civiles, en raison de ses effets dévastateurs. »

Préoccupations d’AI en matière d’armes :

Armes au phosphore blanc

Amnesty International s’est montrée extrêmement préoccupée par l’utilisation par Israël de munitions contenant du phosphore blanc. L’utilisation de phosphore blanc comme écran de fumée ou pour marquer des cibles n’est pas interdite par le droit international humanitaire, néanmoins, la façon dont il est utilisé dans la bande de Gaza –zone densément peuplée- aurait due être prise en considération afin que les civils soient protégés respectant le principe d’interdiction des attaques indiscriminées par le droit international humanitaire. En effet, le phosphore blanc est également une arme incendiaire qui ne devrait jamais être utilisée dans des zones où la population civile est dense, en raison de ses effets dévastateurs : la substance cause notamment de graves brûlures lorsqu’elle entre en contact avec la peau. A cet égard, le Protocole III sur l'interdiction ou la limitation de l'emploi des armes incendiaires (Protocole additionnel à la Convention des Nations Unies de 1980 sur l'interdiction ou la limitation de l'emploi de certaines armes classiques) interdit l'utilisation d'armes incendiaires contre des civils et s’applique donc aux armes à phosphore blanc. Il s'agit d'une règle de droit international coutumier. Par conséquent, elle est contraignante pour Israël, même si l’Etat n'est pas partie au Protocole III. Israël a nié l'utilisation d'armes illégales. Pourtant la mission d’Amnesty International actuellement à Gaza a trouvé des preuves indiscutables de son utilisation par les forces armées israéliennes4, à une large échelle.

Dense Inert Metal Explosives (DIME)

D’autres allégations concernent l’utilisation de munitions DIME à Gaza par les forces israéliennes. Ces munitions ne sont pas expressément interdites par le droit international. Toutefois, comme toute nouvelle arme, leur utilisation soulève des questions sur la santé à long terme, des conséquences, qui nécessitent une étude plus approfondie. Leur utilisation dans des zones civiles densément peuplées pose aussi la question de la proportionnalité. Les munitions DIME sont composées d’explosifs et d’une poudre très dense de métaux lourds comme le tungstène. Des inquiétudes existent sur les effets toxiques des micro-éclats de tungstène. Amnesty International estime que d'autres études sont nécessaires avant de pouvoir déterminer si l'utilisation de munitions DIME est licite en vertu du droit international humanitaire.

Tirs de roquettes indiscriminés

Les groupes armés palestiniens comme le Hamas et d'autres factions palestiniennes (y compris les Brigades des Martyres d’Al-Aqsa, la branche armée du Fatah, parti du président Abu Mazen) ont tiré des roquettes sur des villes et villages dans le sud d'Israël. Amnesty International a appelé à maintes reprises le Hamas et tous les autres groupes armés palestiniens dans la bande de Gaza à cesser les tirs de roquettes, indiscriminés contre des villes, des villages dans le sud d’Israël, et de fait, contre la population civile.

Les Etats-Unis seraient sur le point de fournir des munitions à Israël

En plus des armes produites localement, les forces israéliennes utilisent des armes et autres équipement militaires qui sont fournis notamment par les Etats-Unis et la France*. Pendant ce temps, des roquettes et des équipements destinés à en fabriquer, introduits clandestinement dans la bande de Gaza depuis l’Egypte sont utilisés contre la population civile du sud d’Israël. AI a appris de source sûr que le 20 décembre 2008, le Wehr Elbe, un cargo allemand, a quitté les Etats- Unis avec une importante cargaison de 989 containeurs d’explosif et autres munitions. Ce cargo devait transiter par la Grèce où son chargement devait être transbordé sur un autre navire avant de rallier le port israélien d’Ashdod mais apparemment il aurait changé sa route, la Grèce s’étant opposée à l’opération. Amnesty International met tout en œuvre pour surveiller la situation du navire. Vous pouvez retrouver le trajet du bateau sur notre site*

Le 31 décembre 2008, quatre jours après le début de l’offensive israélienne, le Pentagone a autorisé deux autres cargaisons d’armes totalisant 325 containeurs de munitions – y compris des armes au phosphore blanc- en provenance des Etats-Unis. Ces deux cargaisons devaient être envoyées à Ashdod en Israël depuis Askatos en Grèce mais, selon des informations fournies à Amnesty International par le commandement du transport maritime militaire des États-Unis, cette commande a été annulée. Le ministère de la défense américain cherche d’autres moyens pour livrer ces chargements dans une installation de stockage américaine située en Israël. L’accord entre les Etats-Unis et Israël autorise « en cas d’urgence », la livraison aux forces armées israéliennes des munitions américaines stockées en Israël.

* Amnesty International a identifié au moins 17 pays, en plus des Etats-Unis, qui ont fourni des armes ou des matériaux connexes à Israël depuis 2001. Si les Etats-Unis sont le principal fournisseur, d’autres transferts importants ont été effectués par l’Allemagne, la France, le Royaume Uni, l’Espagne, la République Slovaque, la République Tchèque, le Canada, la Slovénie, l’Australie, la Roumanie, l’Autriche, la Belgique, la Hongrie, la Serbie-Monténégro, la Bosnie- Herzégovine. Les Pays-Bas et la Grèce ont été les principaux pays de transit, notamment des armes américaines.

* Route du bateau – site de la section française:

http://www.amnesty.fr/index.php/agir/actions_en_cours/israel_territoires_occupes_autorite_palestinienne/actualites/un_embargo_sur_les_armes

Un embargo immédiat et total sur les armes aux parties au conflit armé à Gaza

La dernière chose qui soit nécessaire est bel et bien un nouvel apport d'armes et de munitions dans une région qui regorge d'armes utilisées de manière contraire au droit international et ayant un effet dévastateur sur les populations civiles. C’est pourquoi Amnesty International appelle à l’adoption par les Nations unies d’un embargo total et immédiat sur les armes, et enjoint les Etats- Unis à renoncer à ses projets de livraison d’armes en Israël. Le gouvernement américain ne devrait plus donner suite à ces livraisons d’armement en Israël, et le gouvernement grec et tout autre gouvernement ne devrait pas autoriser l’utilisation de leurs installations portuaires et autres pour l’envoi d’armes au gouvernement israélien ou aux autres parties au conflit.

Action à mener par les groupes :

En réaction à cette actualité sur les armes et leur usage, nous vous proposons d’écrire, sans plus attendre, au ministre français des Affaires étrangères, Mr Bernard Kouchner lui demandant :

  • que la France fasse pression pour que le Wehr Elbe ne livre pas son chargement mortel à Israël ;

  • qu’un embargo sur les armes soit adopté par le Conseil de sécurité des Nations unies.

Modèle de lettre

Monsieur le Ministre,

L'offensive lancée par Israël le 27 décembre 2008 dans la bande de Gaza contre le Hamas à aggraver de manière significative la crise humanitaire provoquée par le blocus israélien sur ce territoire depuis juin 2007. A ce jour, plus de 1300 palestiniens ont été tués et plus de 5300 ont été blessés dont de très nombreux civils notamment des enfants. Du côté israélien, on déplore la mort de trois civils, et plus de 50 blessés, victimes des tirs de roquette du Hamas.

Au cours de la crise, les tirs de roquette effectués par les groupes armés palestiniens et l'utilisation faite par Israël de ses armes y compris le phosphore blanc et les munitions DIME (DenseInert Metal Explosives) ont frappé de part et d'autre de manière indiscriminée civils et combattants, ce qui constitue une violation flagrante du droit international humanitaire. Alors qu’un cessez-le-feu a été décrété unilatéralement par chacune des parties au conflit armé, dans la bande de Gaza, la région n’a vraiment pas besoin d’un nouvel apport d’armes et de munitions alors qu’elle regorge déjà d’équipements militaires utilisés de manière contraire au droit international et aux effets dévastateurs sur les populations civiles.

Nous vous demandons donc d’agir immédiatement afin que les Nations unies adoptent un embargo sur les armes total et immédiat à destination d’Israël, du Hamas et des autres groupes armés palestiniens.

Nous sommes également profondément préoccupés par le fait que le Wehr Elbe, cargo dont le propriétaire est une compagnie allemande, a quitté les Etats-Unis le 20 décembre 2008 avec une importante cargaison de 989 containeurs d’explosif et d’autres munitions à destination d’Israël. Le navire aurait dû décharger sa cargaison à Askatos (Grèce) pour qu’elle soit transbordée sur un autre navire en direction du port israélien d’Ashdod mais la Grèce s’y serait opposée. Les armes seraient donc toujours sur le navire. Nous vous demandons instamment de prendre toutes les mesures diplomatiques possibles pour que la livraison n’ait pas lieu. Par ailleurs, nous sommes vivement préoccupés par le fait que la France fait partie des principaux fournisseurs d’armes et d’équipements militaires à Israël. En 2007, le montant des autorisations d’exportation de matériels de guerre délivré à Israël s’élève à plus de 120 millions d’euros.

Nous nous réjouissons du soutien constant de la France en vue de l’adoption d’un Traité international sur le commerce des armes classiques qui permettrait de prévenir tout transfert d’armes lorsqu’il existe un risque grave de violations des droits humains et du droit international humanitaire.

La nécessité d'un tel traité reste forte à la lumière des événements à Gaza. C’est pourquoi il est essentiel que la France prenne toutes les mesures nécessaires pour empêcher un nouvel afflux d’armes dans la région.

Nous vous prions de croire, Monsieur le Ministre, à l’expression de ma haute considération.

Ecrivez soit par voie postale :

Monsieur Bernard Kouchner

Ministre des Affaires Etrangères et Européennes

37, quai d’Orsay

75007 Paris

Ou écrire un courriel à :

webmestre.paris-dci@diplomatie.gouv.fr

Actualités à suivre sur notre site Internet :

         Page internet spéciale Gaza depuis la page d’accueil de notre site

"Gaza et Israël : protéger les civils"

http://www.amnesty.fr/index.php/amnesty/s_informer/actualites/gaza_et_israel_proteger_les_civils

Cette page est accessible :

a) via la rubrique générale du site "S'INFORMER-Actualités"

b) via la rubrique ITOAP/actualités

         lien sur l’embargo des armes :

http://www.amnesty.fr/index.php/agir/actions_en_cours/israel_territoires_occupes_autorite_palestinienne/actualites/un_embargo_sur_les_armes

            la pétition assortie :

http://www.amnesty.fr/index.php/agir/actions_en_cours/israel_territoires_occupes_autorite_palestinienne/actualites/un_embargo_sur_les_armes/petition_pour_un_embargo_sur_les_armes_total_et_immediat

Vos interlocuteurs/trices sont :

Michel Morzière coordonnateur Israël/Territoires occupés/Autorité Palestinienne (ITOAP) disponible pour un éclairage analytique de la situation à Gaza. isrtopal@amnesty.fr – mercredi toute la journée

Sabreen Al’Rassace (coordonnatrice Région Moyen Orient) en charge de la crise à Gaza disponible pour toute question relative à la mise en place du dispositif de réactivité. salrassace@amnesty.fr (permanente)

Bernadette André (coordination ITOAP) assure l’animation des groupes pour toute question relative aux débats, interventions, événements : isrtopal@amnesty.fr – mercredi toute la journée

Merci de nous informer de vos activités via notre email : isrtopal@amnesty.fr 

Vive le peuple en Palestine et en exil.

Vive le mouvement international solidaire avec le Peuple Palestinien.

Vive l'Union Général des Etudiants de Palestine en Palestine et en exil.

Vive le mouvement syndical en Palestine et en exil.

Commentaires
I
salam que allah soi tout toujour ac vou et vou protege des juif
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D
Oublié de préciser que j'ai fait le suivi no 3 vendredi dernier . Cordialement
Répondre
S
"Selon un communiqué de l'Elysée, la FRANCE a décidé vendredi soir le déploiement immédiat de l'une de ses frégates dans les eaux de Gaza pour participer à la lutte contrebande d'armes en Palestine DONC SURPENDRE LA MISSION HUMANITAIRE DE L'EPRUS". Je ne vois pas en quoi l'AIDE HUMANITAIRE GENE A CETTE PARTICIPATION C'EST HONTEUX, ET TRES GRAVES DE NOUS DEVOILER VOS VISAGES INSENCIBLES FACE A DES ENFANTS BLESSES QUELLE HONTE D'ETRE FRANCAIS ! J'ai HONTE DE VOUS !!
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