FREE PALESTINE
17 juillet 2012

Bienvenue en Palestine-Destination interdite.

Le livre  "Bienvenue en Palestine-Destination interdite" vient de sortir  !
Du trottoir du Caire aux prisons israéliennes: les missions en Palestine
racontées par celles et ceux qui les ont vécues...
Bonne lecture,
Cordialement,
Christophe Oberlin et Acacia Condes

bienvenue_Oberlin_Condes

Christophe Oberlin sera parmis nous

à Bruxelles le 28 Septembre 2012.

 

Vendredi 28 septembre 2012

 

De 19h00 à 22h00

 

Rue du Chevreuil,4 à 1000 Bruxelles

 

Info : 0476/84.19.69 et/ou info.egalite@gmail.com 

 

Prix : 5 Euro ( pour le billet de Train ) 

 

APPEL "BIENVENUE EN PALESTINE" DU 24 AU 31 AOÛT

 

APPEL "BIENVENUE EN PALESTINE" DU 24 AU 31 AOÛT

Personne de Contact pour Bruxelles 
welcomepalestinebelgium@yahoo.com
Nadia.boumazoughe
+32485549579

Une semaine fin août pour aller aider les enfants palestiniens à faire leur rentrée scolaire, cela ne se refuse pas ? Alors, contactez-nous !

 

 

ENTRETIEN AVEC CHRISTOPHE OBERLIN
Tempête dans un verre d’eau
Violemment critiqué par le Président du Conseil Représentatif des Institutions juives de France (CRIF), qui l’a incriminé pour de supposées intentions anti-israéliennes sur une question d’examen posée à ses étudiants, le professeur Christophe Oberlin s’explique.
21 JUIN 2012 | 

Silvia Cattori : Vous avez été l’objet d’attaques de la part du CRIF et du Bureau National de Vigilance Contre L’Antisémitisme. Comment vivez-vous le fait d’être gravement mis en cause ? Que s’est-il passé au juste ?

Christophe Oberlin : Depuis 30 ans j’enseigne et je suis responsable d’un certificat optionnel de médecine humanitaire depuis trois ans ; tout le monde n’est pas obligé de s’y inscrire. Je donne un cours de deux heures sur vingt heures d’enseignement en droit humanitaire dispensées par Amnesty International. J’ai donc posé une question d’examen - sur quatre questions - partant d’un cas réel qui avait été traité par les enseignants pendant les cours et dans la plus grande sérénité, il y a quatre mois. C’est un cas pratique qui parle d’un médecin qui reçoit vingt-deux cadavres portant le même nom de famille ; cela se situe à l’hiver 2008/2009 dans la bande de Gaza. À l’aide des éléments juridiques qui ont été enseignés pendant le cours, il a été demandé aux élèves de donner une qualification juridique pour savoir s’il s’agit-il d’un crime de guerre, d’un génocide, ou d’un crime contre l’humanité ; et d’argumenter leur propos à l’aide des définitions connues de ces différents crimes. C’est un cas pratique tel qu’on en utilise en médecine. On fait énormément d’évaluations par cas pratiques ; l’examen de la fin des études médicales se fait essentiellement sous la forme de cas pratiques. C’est l’occasion de montrer ses connaissances.

Bien entendu Si j’avais posé une question sur un cas pratique enseigné dans un cours, portant sur des femmes violées dans un camp de réfugiés au Darfour, personne n’aurait protesté. Il faut poser la même question à mes détracteurs. Auriez-vous protesté pour le Darfour ? La réponse est certainement non. La question suivante est : pourquoi ?

Et lorsqu’on me dit : mais vous posez une question sensible, etc…, je dois préciser que j’essaye d’être un pédagogue ; l’important c’est ce que les gens retiennent. Depuis trois ans, le cours se fait de la même manière ; c’est-à-dire qu’il comporte une partie d’enseignement théorique de l’histoire du droit humanitaire et de ses progrès successifs. Prenons un exemple : si vous faites un cours formidable sur la maladie en expliquant tous les symptômes, les moyens de diagnostic, le traitement, la chirurgie, mais que vous oubliez de dire à la fin de votre cours que, malheureusement, aucun traitement ne marche, que cette maladie est toujours mortelle, c’est vraiment une omission que l’on pourrait vous reprocher car ce serait incomplet. Ce qui est dit au cours de l’enseignement sur le droit humanitaire depuis trois ans est ceci : on vous a appris un certain nombre de choses ; mais malheureusement dès qu’un pays puissant - en gros les pays occidentaux, la France, les États-Unis, Israël, sont cités nommément dans un cours chaque année - est impliqué dans un acte de guerre, il ne respecte pas le droit humanitaire. Donc c’est un message essentiel ; il y a une pédagogie dans cet exemple qui ne consiste pas simplement à donner les définitions de ces crimes et à parler de droit humanitaire en termes de droit, mais aussi à faire savoir aux étudiants que ce droit n’est jamais appliqué dès lors qu’il s’agit d’un pays riche.

Silvia Cattori : Qu’est-ce que le Bureau National de Vigilance Contre l’Antisémitisme vient faire ici ?

Christophe Oberlin : Vous savez, en France, trois personnes peuvent fonder une association. Celle dont vous parlez a moins de 5 ans d’existence, donc elle ne peut même pas se porter partie civile. Je note quand même qu’à mon âge canonique, jamais personne ni en public ni en privé ne m’a accusé d’antisémitisme. Même le CRIF, qui m’a pourtant attaqué par écrit de façon extrêmement violente, n’a pas utilisé dans ses outrances le terme d’ « antisémitisme ». Le CRIF a par ailleurs inventé un mot - en tous cas je ne l’ai jamais entendu avant, c’est un néologisme - qui me qualifie d’« anti-israélisme ». Ce n’est pas dans le dictionnaire.

Silvia Cattori : En vous écoutant on en vient à se demander si ces fervents ambassadeurs d’Israël en France n’ont pas cherché un moyen de faire taire le chirurgien qui humanise en quelque sorte par son geste les blessés de guerre de Gaza, des résistants qu’Israël massacre et cherche à déshumaniser en les qualifiant de « terroristes » ? Du reste le président du CRIF Richard Prasquier [1] ne s’en cache même pas. « M.Oberlin se situe à la pointe extrême de la haine contre Israël et de la promotion du Hamas » a-t-il dit. N’est-ce pas le chirurgien, qui est capable d’avoir un point de vue politique en même temps qu’il soigne les blessés sur les lieux où Israël commet des crimes de guerre, que M. Prasquier a voulu viser ?

Christophe Oberlin : Il y a plusieurs questions dans tout ça. Il faudrait y répondre. Si M. Prasquier a le courage de venir discuter publiquement avec moi, je saurai, dans un débat avec lui, sérier les problèmes, ne pas tout mélanger. S’il veut qu’on parle d’Israël et de sa politique, qu’on parle de l’université et de mon enseignement, qu’on parle du Hamas, parler de tous ces sujets qui méritent débat et qui ne se discutent pas en trois phrases, je suis à sa disposition. Il y a des mélanges ahurissants : quand le président de l’université, sans me contacter, sans étudier la question qui lui a été posée par le CRIF, déclare à la presse qu’il s’agit d’une atteinte à la laïcité, tous les étudiants en droit en France, ont de quoi rire. J’ai posé la question à une avocate spécialisée dans la diffamation. Elle m’a répondu : ce qu’à dit le président de l’université est une énorme bêtise ; et une bêtise, ce n’est pas une atteinte à votre honneur ni à votre dignité. En France, il n’y a pas de loi contre la bêtise. Autrement dit il n’y a pas de diffamation. Chaque accusation mérite d’être discutée, je suis à la disposition de tout le monde pour discuter. Je ne crains vraiment pas, à mon âge, les forces dont vous venez de parler. Cela ne me fait pas peur.

Silvia Cattori : N’est-ce pas Vincent Berger, le président de l’université Paris-Diderot qui vous a désavoué et a annoncé une enquête administrative, donnant ainsi raison à vos détracteurs du CRIF qui n’a pas respecté ce qu’il vous reproche : son devoir de réserve ?

Christophe Oberlin : Je pense qu’il est sorti de sa réserve en me condamnant publiquement et en parlant d’atteinte à la laïcité. Là, véritablement, il est sorti de son devoir de réserve et il aurait dû y penser au moment où il s’exprimait. C’est son droit le plus strict d’ouvrir une enquête administrative qui donnera ce qu’elle donnera ; je n’en ai évidemment pas peur. Lors de cette enquête, il n’y aura de ma part que des écrits. Je ne répondrais que par écrit à des questions écrites. Il n’est pas question que cela se passe à huis clos et qu’il en sorte une espèce de blâme qui apporte des informations erronées.

Silvia Cattori : Vous avez écrit à la ministre de la recherche et de l’enseignement supérieur. [2] Est-ce à dire que les choses sont allées trop loin ? Et qu’attendez-vous en retour ?

Christophe Oberlin : Ayant vu, après toutes les outrances déversées, qu’on allait demander pour moi une sanction au niveau ministériel, j’ai écrit à la ministre de l’enseignement supérieur qui a tutelle sur moi car je souhaitais l’informer de façon à ce qu’elle ne soit pas prise de court lors d’une question impromptue dans une conférence de presse ou dans un couloir, et poussée à devoir dire des choses sur un sujet dont elle n’aurait pas eu un minimum de connaissance.

Silvia Cattori : Vous semblez très serein. Comme si tout ce bruit fait autour de vous ne vous touchait pas vraiment ?

Christophe Oberlin : Franchement, cette affaire ne m’atteint absolument pas. J’ai la chance, après une bonne carrière, d’avoir une reconnaissance dans le domaine médical. D’avoir beaucoup d’amis, d’être apprécié et soutenu.

Silvia Cattori : Récemment, une conférence dont vous étiez l’orateur et qui devait avoir lieu au lycée de Lannion (sous-préfecture des Côtes d’Armor), a été interdite par le recteur de l’académie de Rennes. Voyez-vous un lien entre ces deux incidents ?

Christophe Oberlin : C’est bien clair. Cela fait deux fois en quelques semaines que le milieu universitaire, à un certain niveau, s’attaque à ma personne. Et, à chaque fois, sous des motifs dont on voit bien qu’ils découlent de pressions, des responsables universitaires sont sommés de réagir publiquement et sans avoir véritablement pris le temps de réfléchir.

Silvia Cattori : Votre ouvrage « Bienvenue en Palestine, destination interdite » [3qui vient juste de paraître, tombe à pic. Vous y montrez précisément comment, par toutes sortes de tracasseries, Israël interdit l’accès à Gaza et à la Cisjordanie et maintient la population palestinienne emprisonnée sans que cela ne soulève de protestations chez nous. N’y a-t-il pas une totale symétrie dans les méthodes d’exclusion pratiquées par Israël contre les Palestiniens, et celle pratiquées en France par les organisations juives, par ces membres de la « Tribu » [4qui, comme Bernard-Henri Lévy, font ouvertement allégeance à Israël ? Cela ne démontre-t-il pas qu’il y a un grave problème en France, que des citoyens honnêtes peuvent être frappés parce que les divers pouvoirs cèdent immanquablement aux pressions du lobby pro-israélien ?

Christophe Oberlin : Je crois qu’il y a effectivement un grave problème en France. Le CRIF aujourd’hui n’est pas représentatif ; je ne suis pas certain qu’il représente les gens qui y adhèrent ou sont des sympathisants. Souvenons-nous de Théo Klein, qui a été un des grands représentants du CRIF ; je me souviens qu’il tenait des propos profondément humanistes et fraternels vis-à-vis des Palestiniens. Il insistait sur le fait que le judaïsme ne devait pas s’appuyer sur le négatif, sur la victimisation, mais qu’il fallait au contraire insister sur les valeurs positives. C’est finalement tout le contraire qui a été malheureusement développé par ses successeurs. On manque de grandes voix, du côté de la communauté juive, qui calmeraient un peu le CRIF. Aujourd’hui, le CRIF est devenu tout simplement un lobby. Il a le droit de s’exprimer en tant que lobby, mais n’a pas réellement de caractère représentatif. Je reçois beaucoup de soutien de la part de gens que je ne connais pas qui se déclarent être juifs et sont scandalisés par les outrances du CRIF.

URL : http://www.silviacattori.net/article3349.html


Christophe OBERLIN est né en 1952. Chirurgien des hôpitaux et professeur à la faculté Denis Diderot à Paris, il enseigne l’anatomie, la chirurgie de la main et la microchirurgie en France et à l’étranger. Parallèlement à son travail hospitalier et universitaire, il participe depuis 30 ans à des activités de chirurgie humanitaire et d’enseignement en Afrique sub-saharienne, notamment dans le domaine de la chirurgie de la lèpre, au Maghreb et en Asie. Depuis 2001, il dirige régulièrement des missions chirurgicales en Palestine, particulièrement dans la bande de Gaza où il a effectué près d’une trentaine de séjours. Il est l’auteur de deux livres essentiels sur Gaza : “Survivre à Gaza”, et “Chroniques de Gaza 2001-2011”.

Silvia Cattori

 


 

[1] Richard Prasquier, a écrit : « Outrage devant le détournement des devoirs du maître au profit d’une tribune pour les obsessions du militant, outrage devant le mépris envers les principes hippocratiques d’égalité des patients, comme s’il n’y avait pas eu de blessés, de morts, d’invalides à cause des crimes du Hamas…, outrage devant cette volonté d’incruster dans le cerveau des étudiants la haine plutôt que le savoir ».

[2] Voir : « Cristophe Oberlin : Lettre Ouverte à la Ministre de la Recherche et de l’Enseignement Supérieur », 18 juin 2012. 
http://www.silviacattori.net/article3343.html

[3Bienvenue en palestine, destination interdite. Christophe Oberlin et Acacia Condes, Éditeur :ENCRE D’ORIENT, 2012 http://www.encredorient.com

[4] Terme utilisé par BHL, voir : « Bernard-Henri Lévy : " Je suis le représentant de la tribu d’Israël " », 6 juin 2012. 
http://www.silviacattori.net/article3293.html

Source

 


Document

Bienvenue en Palestine. Destination interdite.

Extraits d’un livre choc.

 

Se rendre dans les territoires palestiniens occupés par Israël devient de plus en plus difficile. La bande de Gaza est presque fermée. Le voyageur désireux de se rendre en Cisjordanie est soumis à de multiples tracasseries, dont la moindre n’est pas l’obligation de mentir sur sa destination en s’inventant différentes motivations, pour ne pas être refoulé.

L’État d’Israël cherche à décourager les visiteurs étrangers en les bloquant en amont, c’est-à-dire dès leur arrivée à l’aéroport Ben Gourion à Tel Aviv. Ici sont relatées plusieurs initiatives collectives pour se rendre en Palestine à l’invitation d’associations palestiniennes. L’une à Gaza en décembre 2009, l’autre en Cisjordanie en décembre 2010. La troisième, de nouveau en Cisjordanie, en juillet 2011, a réuni plusieurs centaines d’hommes, de femmes et d’enfants, Européens en majorité.

Ces voyageurs pour la paix ont pris leur billet pour Tel Aviv avec la ferme intention de ne pas mentir sur leur destination. C’est cette aventure extraordinaire que le lecteur est invité à découvrir : les préparatifs du voyage, l’incroyable décision du ministère israélien de l’Intérieur de diffuser aux compagnies aériennes du monde entier une « liste noire » de 342 noms de personnes à refuser à l’embarquement. Un épisode qui n’a pas de précédent dans l’histoire de l’aviation civile !

Ce récit surprenant met en scène des femmes et des hommes de bonne volonté face à l’arbitraire du pouvoir israélien et à la chaîne des complicités dont il bénéficie. Il est émaillé de toute une série de témoignages directs et d’une analyse serrée des publications de presse en Israël, d’abord, puis en France, autour de cet événement.

 

Se rendre dans les territoires palestiniens occupés par Israël devient de plus en plus difficile. La bande de Gaza est presque fermée. Le voyageur désireux de se rendre en Cisjordanie est soumis à de multiples tracasseries, dont la moindre n’est pas l’obligation de mentir sur sa destination en s’inventant différentes motivations, pour ne pas être refoulé.

L’État d’Israël cherche à décourager les visiteurs étrangers en les bloquant en amont, c’est-à-dire dès leur arrivée à l’aéroport Ben Gourion à Tel Aviv. Ici sont relatées plusieurs initiatives collectives pour se rendre en Palestine à l’invitation d’associations palestiniennes. L’une à Gaza en décembre 2009, l’autre en Cisjordanie en décembre 2010. La troisième, de nouveau en Cisjordanie, en juillet 2011, a réuni plusieurs centaines d’hommes, de femmes et d’enfants, Européens en majorité.

Ces voyageurs pour la paix ont pris leur billet pour Tel Aviv avec la ferme intention de ne pas mentir sur leur destination. C’est cette aventure extraordinaire que le lecteur est invité à découvrir : les préparatifs du voyage, l’incroyable décision du ministère israélien de l’Intérieur de diffuser aux compagnies aériennes du monde entier une « liste noire » de 342 noms de personnes à refuser à l’embarquement. Un épisode qui n’a pas de précédent dans l’histoire de l’aviation civile !

Ce récit surprenant met en scène des femmes et des hommes de bonne volonté face à l’arbitraire du pouvoir israélien et à la chaîne des complicités dont il bénéficie. Il est émaillé de toute une série de témoignages directs et d’une analyse serrée des publications de presse en Israël, d’abord, puis en France, autour de cet événement.

Extrait

"""" L’une des forces de l’opération « Flottille aérienne » – et c’est bien ceci qui met les autorités israéliennes en porte-à-faux – est l’extrême diversité sociologique des pacifistes qui prennent part à l’opération. Ils sont parfois « classables » dans des groupes sociologiques à peu près définis : gauche pacifiste, altermondialistes, anciens communistes, socialistes désenchantés, mais aussi droite sociale, musulmans et catholiques pratiquants. Ils sont aussi parfois totalement « inclassables », ceux que les sondeurs appellent les « atypiques ».

Tout l’éventail des âges est représenté : de 9 à 83 ans, avec deux « pics » : autour de la trentaine (les « hooligans », cible privilégiée de la propagande gouvernementale israélienne), mais aussi et surtout, la soixantaine et même au-delà, avec une majorité féminine : les « mamans, et même les « grands-mamans ». Certaines utilisent l’arme absolue : la dérision. Peppa est de celles-là. Personne ne sait comment elle a réussi, en prison, à changer de toilette tous les jours !

Parfaitement « classe », il faut l’avoir entendue appeler au travers de la porte une gardienne pour lui demander avec la plus extrême courtoisie : « Pourriez-vous m’apporter un café avec du lait, s’il vous plaît, mademoiselle ? » Difficile de qualifier ces femmes de terroristes ou de provocatrices violentes... Elles sont tout le contraire : tirées à quatre épingles, affables ; polyglottes, elles parlent d’une voix douce et posée, une solide complicité les lie les unes aux autres, et surtout ce qu’elles disent est d’une force extraordinaire. Fiona W. et Dee M. sont deux Irlandaises très représentatives de ces grands-mères indignées.

« Pour moi, s’exclame Dee, c’est complètement ahurissant que nous ayons été mises en prison à Ramleh en Israël... parce que nous avons dit la vérité ! Si nous avions menti, nous serions à Bethléem ? » Dee est en fait une « vétérante » : elle est allée plusieurs fois en Cisjordanie. Elle a été choquée par ce qu’elle y a vu, et entend bien prendre sa revanche en gagnant la bataille des images.

« Avant mon départ, on m’a suggéré d’emporter une caméra cachée, et ma réaction immédiate a été d’accepter. Je souhaitais avoir les images ou un film vidéo des choses graves que je verrais, des choses qui vous déchirent le cœur. »

Sur la vidéo qu’elle a réussi à tourner... on voit les couloirs, les lourdes portes grillagées, les discussions avec un directeur de prison embarrassé, le soldat qui, perché sur une table, filme avec application les « terroristes » rassemblés ! Il en va de la sécurité d’Israël ! Le ridicule du « traitement » israélien de l’événement saute aux yeux : Dee nous en donne définitivement les images.

À l’arrivée à la prison de Givon, la « surreprésentation » féminine parmi les pacifistes apparaît clairement : la section II réservée aux femmes est pleine, et nos deux héroïnes accompagnées de quelques autres doivent être hébergées dans la section V des hommes ! On retrouve alors ici aussi une attitude récurrente des autorités israéliennes qui consiste à mentir contre l’évidence, en vue de maintenir un créneau d’honorabilité et de « légalité ».

De même qu’Israël n’est pas en guerre contre les Palestiniens, ce qui donnerait à ceux parmi eux qui sont emprisonnés le droit de bénéficier de certaines règles du Droit de la guerre et impliquerait certains devoirs pour Israël, ici, on signifie à nos pacifistes qu’ils ne sont pas « prisonniers »… bien qu’ils soient dépouillés, enfermés en prison et qu’on s’apprête à les expulser ! Ils appartiennent à une autre « classe » ! « Vous n’êtes pas en Israël, vous êtes en transit », disent-ils ! « Mais nous sommes bien sur le sol israélien, dans une prison israélienne, couchés sur des lits israéliens, mangeant de la nourriture israélienne, avec des gardiens israéliens qui nous aboient dessus », répliquent les détenus.

Fiona et Dee décrivent aussi les mille et une façons de leurs gardiens de mettre les prisonniers en situation d’infériorité et d’humiliation. Mais, très vite, la résistance s’organise : les prisonnières refusent de sauter de leur lit dès l’aube pour « être comptées », de laver le sol pour obtenir un simple verre de café. Elles se mettent en grève de la faim quand les hommes sont punis… pour avoir passé un coup de fil ! Grâce à la caméra cachée de Dee M., on assiste à l’interview surréaliste du directeur de la prison. À la question : « Pourquoi sommes-nous enfermées ? », il répond, la main sur le cœur : « Je ne le sais pas ! »

Les prisonnières veulent formuler un recours en justice, afin d’obtenir une réponse à ces simples questions qui semblent embarrasser tant leurs interlocuteurs. Ce qu’elles demandent en vain, deux prisonnières de nationalité australienne et néo-zélandaise l’obtiendront, grâce à leur avocat israélien Omer Shatz. Un juge d’instance rendra en 48h son point de vue : « Je ne me prononcerai pas sur la volonté des plaignantes d’entrer dans les territoires palestiniens, mais Israël n’avait pas de raison de leur refuser l’entrée sur le territoire israélien. Pour le reste c’est l’affaire des autorités militaires. » Et les deux voyageuses opiniâtres de finir leur périple là où elles l’avaient décidé : en Cisjordanie !

« Le sentiment que nous avons, poursuivent Dee et Fiona, c’est que ce qui était implicite auparavant, interdire l’entrée dans les Territoires occupés, était utilisé par les militaires pour expulser les gens. Ça n’avait jamais été explicite ni discuté dans un tribunal. Maintenant, la procédure en justice a eu lieu, et l’affaire éclate au grand jour. »

Merci, les indignées !

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Les Auteurs :

Christophe Oberlin est chirurgien des hôpitaux et professeur à la Faculté Denis Diderot à Paris, il enseigne l’anatomie, la chirurgie de la main et la microchirurgie en France et à l’étranger. Parallèlement à son travail hospitalier et universitaire, il participe depuis trente ans à des activités de chirurgie humanitaire et d’enseignement en Afrique sub-saharienne, notamment dans le domaine de la chirurgie de la lèpre, au Maghreb et en Asie. Depuis 2001, il dirige régulièrement des missions chirurgicales en Palestine, particulièrement dans la bande de Gaza où il a effectué près d’une trentaine de séjours.

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Acacia Condes est agrégée d’espagnol. Elle a travaillé dans l’enseignement (chargée de cours à Paris-IV Sorbonne). Elle a fait plusieurs voyages personnels et missions collectives en Palestine : pendant la 1ère et 2e Intifada (entre 1991 et 2003), et récemment, en décembre 2010. Issue d’une famille de républicains espagnols exilés en France, elle s’est engagée dans quelques-uns des combats libérateurs de l’époque, notamment en appui aux luttes du peuple palestinien pour la conquête de ses droits.

 

Par Jean-Paul Mari

APPEL "BIENVENUE EN PALESTINE" DU 24 AU 31 AOÛT

 

APPEL "BIENVENUE EN PALESTINE" DU 24 AU 31 AOÛT

Personne de Contact pour Bruxelles 
welcomepalestinebelgium@yahoo.com
Nadia.boumazoughe

+32485549579

Une semaine fin août pour aller aider les enfants palestiniens à faire leur rentrée scolaire, cela ne se refuse pas ? Alors, contactez-nous !

APPEL "BIENVENUE EN PALESTINE" DU 24 AU 31 AOÛT

« Nous, Palestiniens, Israéliens et Internationaux, qui avons participé aux initiatives « Bienvenue en Palestine » de juillet 2011 et avril 2012, vous appelons à poursuivre avec nous le combat pour la liberté de circulation en Palestine et contre l’enfermement du peuple palestinien.

La nouvelle mission qui se déroulera du 24 au 31 août 2012 vise, comme les précédentes, à permettre aux défenseurs des droits de l’homme et des droits nationaux du peuple palestinien de se rendre librement en Palestine.

Puisque des représentants israéliens ont déclaré publiquement en avril dernier qu’ils nous avaient bloqués parce que nous voulions passer par l’aéroport de Tel Aviv pour nous rendre en Cisjordanie, alors que le passage approprié aurait été, selon eux, de transiter par la Jordanie et le Pont Allenby (voir sur : http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=2sCIp1Ss6_k) , nous avons donc décidé de les prendre au mot.

Nous souhaitons répondre à l’invitation du gouverneur et du maire de Bethléem, ainsi qu’à celle des associations palestiniennes de venir les rencontrer sur place, cet été, pour partager quelques jours leur quotidien, et préparer avec eux la rentrée scolaire, dans un contexte où l’éducation des enfants palestiniens est rendue de plus en plus difficile par la colonisation et l’occupation.

Des femmes, des hommes et des enfants de plusieurs pays ont déjà répondu présents à cet appel et ont pris leur billet d’avion, via Amman. Faites-en autant ! Contactez-nous à contact@bienvenuepalestine.com s’il y a des infos que vous ne trouvez pas sur ce site.

Nous appelons les gouvernements à soutenir le droit des Palestiniens à recevoir des visiteurs, et le droit pour leurs ressortissants respectifs de visiter librement la Palestine.

Les Palestiniens qui nous invitent, tout comme les participants à la mission Bienvenue en Palestine d’août 2012, demandent à pouvoir transiter sans encombre par le Pont Allenby, où il serait difficile à nos dirigeants d’invoquer une quelconque « souveraineté israélienne ».

Plus d’infos sur http://www.bienvenuepalestine.com

Et contactez-nous pour vous inscrire à contact@bienvenuepalestine.com

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