LES MENSONGES, ÇA SUFFIT !
Bonjour,
Il y a quelques mois, j’avais, sous le coup de l’indignation (opération
“Plomb durci”), rédigé une “Lettre à un ami juif de mon pays” que vous
aviez peut-être reçu.
Depuis, j’ai continué à collecter des informations sur le drame du
peuple palestinien.
Vous trouverez ci-joint un texte, résumé de mes découvertes.
Il ne s’agit en rien d’un pamphlet, j’ai plutôt tenté de trouver des
informations vérifiables, des réponses objectives à diverses questions
qui échappent trop souvent au citoyen lambda que je suis.
Sans doute que certains d’entre vous n’y découvrirons rien de neuf...
peut-être alors pourra-t-il leur être utile comme petit aide-mémoire.
D’autres y trouveront, j’espère, matière à réflexion.
Si, malgré mon souci de vérification et de recoupement, certaines de ces
informations vous paraissent erronées, je serais sincèrement heureux de
recevoir vos rectifications, commentaires et critiques.
Il va de soi que ce texte peut être diffusé, à votre gré.
Bien cordialement
Rudi Barnet
LES MENSONGES, ÇA SUFFIT !
Enfant déjà, les témoignages et
les images sur la Shoah m’ont épouvanté.
L'horreur de cette “solution
finale“, cette volonté d’exterminer juifs, Roms ou homosexuels, parce qu’ils
sont différents, ont une autre religion ou une autre culture, m'a marqué pour
la vie.
Depuis, il m’a toujours paru vital pour la
conscience humaine, que cette tragédie, ainsi que tous les génocides perpétrés
par des êtres qui se prétendent humains (Patagonie, Etats-Unis, Arménie,
Rwanda…) soient présents dans les programmes scolaires pour que les générations
futures gardent mémoire de ces déshonneurs de l'humanité.
Plus tard, adolescent, j’ai aussi été scandalisé par les bombes au napalm et les défoliants que l'armée des Etats-Unis déversait sur la population du Vietnam et du Laos, les exactions du colonisateur français en Algérie et du belge au Congo, le terrible régime d’apartheid imposé aux noirs d’Afrique du Sud… Tant d'autres drames.
Si j’évoque ces quelques
souvenirs, c’est pour éviter toute ambiguïté, pour dire que ma révolte contre
l'injustice ne date pas d’hier, qu’elle n’a jamais tenu compte des ethnies,
races, croyances ou cultures. Que je n'ai simplement jamais accepté d'être du
côté des oppresseurs ou des bourreaux, quels qu'ils soient.
Bien qu'il m'arrive parfois de
douter de l'humanité des êtres qui peuplent ce monde, je continue, avec mes
faibles moyens, de tendre la main aux victimes, ici et ailleurs.
Juif ou Israélien?
Venons-en au drame palestinien… et
surtout à cette relation “militante“ à l'Etat d'Israël, cette solidarité
apparemment indéfectible de certains de mes concitoyens, qu'ils soient de
culture juive ou pas, avec ce régime.
N'étant “militant“ d'aucune
idéologie ou religion, j'ai cherché à comprendre cette attitude qui me paraît
tenir de l'autisme, n'être possible qu'en occultant l'Histoire, en niant les
faits et en méprisant “l'autre“.
Mes recherches m'ont amené à de si
nombreuses découvertes qu'il m'a semblé important d'être le plus précis et
complet possible pour que chacun puisse vérifier ou contredire ces
informations, seule base sérieuse pour un dialogue honnête et constructif.
Certaines de celles-ci étonneront
ou seront douloureuses pour certains, mais je suis profondément convaincu que
la recherche et la divulgation de la vérité est avant tout un témoignage du
respect de l'autre et le premier moyen de tendre la main.
Un conte pour enfants
A l'école de mon village, notre
instituteur nous vantait les mérites de “ces courageux colons qui allaient
faire fleurir un désert“ et parlait avec enthousiasme de l'implantation d'un
“peuple sans terre dans une terre sans peuple“.
Le monde sortait alors d’une
guerre terrible, la communauté juive avait connu une tragédie effrayante et le
petit écolier que j'étais se réjouissait de cet exode vers un avenir
prometteur.
Longtemps, j'ai cru à cette fable,
tout comme sans doute les jeunes Juifs socialistes, idéalistes de bonne
foi, venus d'Europe pour créer les premiers kibboutzim.
On sait maintenant que c'était un
mensonge propagé par l'appareil sioniste.
Loin d'être un désert, il y avait
là-bas des villes, des villages, des cultures, des jardins, des êtres humains
de religions diverses… Un peuple vivait sur cette terre!
Nous ignorions alors cette
imposture et nous ne savions pas, non plus, que cette colonisation avait débuté
bien avant la Shoah.
Le désastre qu’affronte le Judaïsme européen n’est pas mon affaire
Les premiers colons sionistes,
qualifiés de terroristes par l'occupant anglais, ne se préoccupaient guère de
ce qui se passait en Europe!
Petit exemple pour illustrer cette
absence de lien avec les martyrs de l'Holocauste : en décembre 1942, David Ben
Gourion – futur fondateur de l'Etat d'Israël qui vivait alors depuis près de 40
ans en Palestine – ayant été informé de la mise en œuvre de la “solution
finale“, affirmait, que “le désastre
qu’affronte le Judaïsme européen n’est pas mon affaire“.
Révélateur, non?
Aujourd'hui, nous devons donc bien
admettre que ce que me racontait mon instituteur était “bidon“ et que c'est bien
une invasion violente qui a été réalisée là-bas.
La Shoah n'est pas une
justification acceptable pour cette “implantation“ et Il faut donc dire avec
force que l'utilisation médiatique de ces monstruosités pour légitimer cette
colonisation est une ignominie!
Dire que ce n'était pas – et ce
n'est toujours pas! – au peuple qui vit en Palestine à payer le prix des crimes
de l'Allemagne nazie… ni les nôtres!
Il me paraît d'ailleurs assez
paradoxal et choquant de voir que des rescapés de l'horreur nazie, ou leurs
descendants, ne soutiennent pas aujourd'hui des êtres humains qui, à leur tour,
subissent l'oppression.
Par quelle aberration en
arrivent-ils à cet aveuglement, à cette indifférence au malheur d'innocents?
Un mufti bien utile
A l'école du village, on nous
racontait aussi que les quelques arabes qui vivaient en Israël étaient alliés
aux nazis, qu'il fallait les écraser puisque leur mufti (mollah) de Jérusalem
avait collaboré avec Hitler et appelé les Palestiniens à se joindre aux forces
de l'Axe.
Nous ignorions alors – certains
l'ignorent d'ailleurs toujours… ou ne veulent pas le savoir – que cet Amin
Al-Husseini vivait en Europe depuis 1937 (!), qu'il était largement discrédité
dans le monde arabe et que son influence sur la population de son pays était
plus que limitée.
Preuve en est le très maigre
résultat de ses exhortations auprès de ses compatriotes (1).
Que cet A-Hussein ait été un
personnage exécrable est incontestable – ce n'était visiblement pas l'avis du
gouvernement français qui l'hébergea et le protégea en 1945 – mais de là à en
faire le “chef“ des Palestiniens et lui consacrer plus de place au mémorial de
Yad Vashem qu'à des Himmler, Goebels (dans “Encyclopedia of the Holocaust“,
l'espace qui lui est consacré est seulement dépassé par celui concernant Hitler
lui-même) serait risible si ce n'était une manipulation tendant à présenter les
Palestiniens comme coresponsables du génocide hitlérien…
Vous avez dit manipulation
mentale?
Des nazis bien tranquilles
N'est-il pas inconvenant qu'aucun
“Tribunal de Nuremberg ou de La Haye“ n'ait jugé les complices objectifs de
l'Holocauste, notamment les gouvernements anglais, étatsuniens et
canadiens qui “savaient“ dès 1941, qui connaissaient la mise en œuvre de
la “solution finale“… et qui ont cyniquement laissé faire?
On ne peut ignorer, non plus,
qu'après 1945, ces “Alliés“ ont été plus que laxistes avec les criminels de
guerre, notamment les USA – mais la politique de l'URSS était similaire – qui
ont accueilli et protégé nombre de nazis dont plus de 5.000 membres du sinistre
réseau de Reinhard Gehlen devenus de bons citoyens américains et “recyclés“
dans la CIA!
Pourquoi ces crimes et complicités n'ont-elles pas été dénoncées et jugées?
… Et petit témoignage personnel
C'est avec stupeur et colère que
j'ai appris de la bouche même d'un ex beau-frère qu'il coulait des jours
tranquilles à Tel-Aviv (il y est mort depuis) avec sa fille et ses
petits-enfants.
Cet homme était un SS belge de la
“Légion Wallonie“, il avait combattu sur le front de l'Est (à Stalingrad selon
ses dires), avait été emprisonné en Belgique et déchu de ses droits civils.
Cette révélation, irréfutable
(preuves à disposition), est pour le moins interpellante, non?
Que peut répondre cet Etat au fait
d'avoir accueilli cet homme – et si j'en crois ses dires, d'autres de ses
“camarades“ – comme citoyen israélien?
Comment Israël peut-il justifier
cela?
Etat des
lieux
Aujourd'hui, le territoire où vit le peuple
palestinien ressemble indéniablement aux “réserves indiennes“ des Etats-Unis.
Avec le blocus, Gaza est devenu le “plus grand camp
de concentration à ciel ouvert du monde“ (1,5
million de personnes enfermées dans un espace de 360 km2) et la Cisjordanie est constituée d'une myriade de villages
ou de camps de réfugiés militairement isolés les uns des autres.
Chaque jour, Israël
continue impunément le vol des maisons et des terres, l'installation de
colonies et la judaïsation de Jérusalem…
sous l'œil complice des Etats-Unis et de l'Union européenne.
Il faut y ajouter ce honteux
mur (près de 700 kms au total) qui empiète sur les terres palestiniennes et
prive les habitants de leurs récoltes, d'accès à leurs puits, à leur famille.
Qui peut d'ailleurs encore croire que ce mur a comme
objectif d'empêcher l'intrusion de terroristes quand on sait que, chaque jour,
plusieurs milliers d'ouvriers le franchissent clandestinement pour se faire
exploiter comme travailleurs "illégaux“… et sous-payés, évidemment.
… Et début
des questions
Quand, il y a un peu plus d'an,
l'armée d'Israël a fait pleuvoir la mort sur Gaza, faisant 1400 victimes dont
400 enfants, les discussions n'ont pas manqué avec des amis qui qualifiaient
d’autodéfense ce qui m'apparaissait comme un crime.
C'est à ce moment qu'a débuté ma quête d'information pour tenter de comprendre pourquoi, par quel mécanisme mental une grande partie des juifs de mon pays s'identifiaient à cet Israël lointain au point de justifier les massacres perpétrés par son armée?
Comprendre comment on en était
arrivé là, comprendre comment, par quel égarement des valeurs humaines la
population israélienne était devenue, objectivement, la complice d'un régime
qui traite le peuple palestinien comme de nouveaux “under-menschen“.
Comment des conquérants en
arrivent à se prétendre les défenseurs de la démocratie… et comment certains de
mes compatriotes arrivent à se voiler les yeux au point de justifier les actes
d'un régime qui a toutes les caractéristiques d'un Etat voyou?
Car on ne peut que constater que c'est bien à une
sinistre besogne que nous assistons depuis près de quatre-vingt ans, à des
agissement envers une population qui sont universellement qualifiés de crimes
contre l'humanité… Sauf là-bas.
Gloire à
Ben Gourion… Et vive Eretz Israël!
Une première découverte concerne l'affirmation que “cette situation de guerre est le résultat
des perpétuelles attaques palestiniennes contre un peuple pacifique et son
obstination à refuser le partage décidé par l'ONU en 1947“.
Cet argument est, personne ne devrait l'ignorer, un
mensonge éhonté.
Il est connu aujourd'hui qu'en 1942 déjà, le
programme dit “de Biltmore“, adopté par la direction sioniste sous l'égide de
Ben Gourion, envisageait bel et bien un État essentiellement juif sur
l'ensemble de la Palestine.
Ce même Ben Gourion projetait aussi l'expulsion des
“indigènes“, comme en témoigne l'accord qu'il avait conclu avec le roi Abdallah
de Jordanie qui prévoyait l'annexion par ce pays de la majeure partie des
territoires concédés par l'ONU à l'État arabe de Palestine… La plus grande
partie (55%) étant attribuée à Israël!
On voit donc bien que, si Ben Gourion accepta
apparemment le plan de partage, il était en réalité déterminé, comme il l'a
d'ailleurs publiquement déclaré, à “étendre
à tout prix l'État attribué aux Juifs et, pour ce faire, à porter la guerre à
l'intérieur des territoires attribués par l'ONU aux Arabes“.
Autre déclaration édifiante de ce même Ben Gourion à
qui le maire actuel de Paris (Pierre Delanoë, un Pierre Laval d'aujourd'hui?) à
dédié une esplanade sur les quais de la Seine : “Après la formation d'une grande armée à la suite de la création de
l'Etat, nous abolirons la partition et nous nous étendrons sur l'ensemble de la
Palestine!"
Un rapport du ministère des Affaires étrangères
israélien prédisait d'ailleurs, en 1949 : “La
sélection naturelle fera le tri entre les réfugiés les plus adaptables et les
plus combatifs et les autres, qui dépériront. Certains mourront, mais la
plupart, changés en épaves et en parias, iront grossir les classes défavorisées
dans les pays arabes “.
Les objectifs impérialistes étaient déjà clairs, non?
C'est la terre de nos ancêtres!
… Ou comment imposer une Histoire inventée
Pour justifier la solidarité entre
les juifs de mon pays et ceux d'Israël, certains de mes amis ont évoqué une
origine historique commune : “Nous juifs
sommes originaires d'une même contrée…La diaspora nous a dispersés et nous
retournons au pays après 2.000 ans d'exil“.
Ce dogme, on le sait aujourd'hui,
est contredit par la réalité historique et, par conséquent, la revendication
territoriale qui en découle est… aberrante.
Les dernières recherches,
notamment celles de Shlomo Sand, professeur à l'université de Tel-Aviv, ont
révélé que cette “reconquête“ est fondée sur une Histoire inventée – de doctes
intellectuels sionistes le savaient depuis longtemps mais préféraient mettre
ces informations sous cloche – et que
les juifs contemporains sont presqu'exclusivement les descendants des divers
peuples convertis à la religion juive (2).
Ces historiens mettent en évidence
qu'il n’y a aucun lien d’hérédité biologique entre la quasi totalité des
habitants qui vivaient sur cette terre il y a deux mille ans et ceux qui y ont
débarqué sous l'impulsion du mouvement sioniste.
Ces arrivants du début du 20ème
siècle ont d'ailleurs été mal “acceptés“ par les quelques milliers de citoyens
palestiniens de religion hébraïque qui vivaient là depuis des temps ancestraux.
Il est connu aujourd'hui que c'est
essentiellement le prosélytisme des missionnaires, extrêmement important dans
tous les pays du pourtour méditerranéen, de la Turquie à l'Espagne en passant
par les Balkans et Rome, et dans plusieurs pays africains (jusqu'en Ethiopie),
qui, jusqu'aux premiers siècles de l'ère chrétienne, est la cause essentielle
de l'expansion de cette religion.
Au quatrième siècle, avec la prise
de pouvoir du christianisme dans l'Empire Romain et la répression qui s'en
suivit, cette expansion cessa.
C'est d'ailleurs en bonne partie
cette répression par les chrétiens qui a causé le “repli sur soi“ de la
religion juive.
N'est-il donc pas absurde que tant
de juifs proclament leur appartenance à un "peuple élu retournant dans la
terre de ses ancêtres", alors qu'ils n'ont pas la moindre origine ethnique
commune, aucun lien, autre que religieux et culturel, avec cette terre?
La découverte de cette réalité
historique démontrant cette absence de filiation disqualifie donc à jamais
l'argument du “peuple retournant dans la terre de ses ancêtres“.
Elle amène aussi à ce constat
paradoxal que les seuls humains de la région qui peuvent se proclamer “sémites“
sont les Palestiniens... Qu'ils soient musulmans, juifs, chrétiens ou laïcs.
Pour toute réponse à ces révélations, leurs auteurs n'ont recueilli que des attaques personnelles, injures (traître à son pays, négationniste, juif ayant la haine de soi… et j'en passe), jusqu'à des menaces de mort de la part de ceux que leurs découvertes gênaient.
Cependant, s'il n'y a pas de “race juive”, loin de moi la volonté de nier l’existence d'une
communauté juive liée par une religion et un patrimoine commun (le terme
“peuple juif“ me semble également inadéquat : pas plus de “peuple juif“ que de
“peuple chrétien“ ou “peuple bouddhiste“).
… Mais il est grand temps, me
semble-t-il, de cesser de propager ce mensonge de la “race juive“ et que
Netanyahu arrête de proclamer cette stupidité “intégriste“ : “Nous étions là il y a 3.000 ans!“.
Grand temps d'expliquer largement
qu’il est aujourd’hui reconnu par tous les historiens sérieux que les Romains
n’ont pas chassé les juifs de Palestine, que la fameuse "diaspora" du
1er siècle est une faribole… et tordre aussi le cou à bien d'autres
légendes, telle la “sortie d'Egypte“, inculquées comme “vérités“ aux enfants.
Le silence sur ces découvertes et
la propagation de cette Histoire inventée ne sont-ils pas une insulte à
l'intelligence des citoyens… Juifs ou non?
Le “peuple juif“ étant une
fiction, aucune revendication territoriale ne se justifie.
De toute façon, son absurdité est
patente car il faudrait alors, en toute logique, accepter des revendications
similaires : restituer l'Oklahoma au peuple Séminole, chassé de son territoire
il y a seulement 200 ans, le Québec aux Iroquois, le Pérou aux descendants des
Incas, leur terre à la nation Mapuche, l'Australie aux Aborigènes...
Une religion bien utile
Certains de mes amis affirment que
cette solidarité des citoyens juifs repose sur une culture et une religion
communes.
Pour ce qui est de la culture, on
admettra sans peine qu'il n’y a plus que de légères différences entre celle des
séfarades et celle des ashkénazes… ou des falashas.
Quant à la religion, j'avoue que
cet argument me laisse pantois!
Imagine-t-on que les catholiques
européens se soient mobilisés pour défendre Franco sous prétexte qu'il
brandissait le catholicisme comme fondement de sa dictature? Imagine-t-on les
musulmans se dresser pour soutenir Kadhafi, sous prétexte qu'il respecte le
Coran?
Les plus hautes autorités
religieuses juives se sont d’ailleurs élevées, dès les années 20, contre cette
manipulation de la religion par les leaders sionistes (athées!) pour justifier
la colonisation et dès 1948, Albert Einstein, Hanna Arendt et bien d'autres
intellectuels et artistes juifs qualifiaient le sionisme de mouvement fasciste (3).
… Pour une démocratie bien particulière
Les régimes autoritaires, qu'ils
soient basés sur une religion ou une idéologie, sont bien entendu
inacceptables, mais Israël peut-il vraiment prétendre au titre de pays
démocratique?
Durant ma quête d'information,
j'ai découvert que la “Loi Fondamentale“ – comme on le sait, Israël n'a pas de
Constitution, ce qui aurait, notamment, impliqué de fixer une limite
territoriale – proclame qu’il s’agit d’un Etat juif… Théocratique, donc!
Théocratie mariée à Démocratie?...
Union de la carpe et du lapin, non?
Quelques autres particularités de
ce régime prétendument démocratique.
La carte d’identité des habitants
palestiniens d'Israël mentionne "arabe", seul le mariage religieux
juif a valeur d'Etat Civil (celui d'une autre religion, est seulement
“reconnu“), la population des territoires “annexés" en 1967 n’a pas de
statut de nationalité, les civils non-juifs peuvent être “jugés“ par des
tribunaux militaires, la discrimination ethnique à l'embauche est générale, une
grande partie des Bédouins du Neguev sont confinés dans des “townships“, seul
2% des terres peut être achetée par les “israélo-palestiniens“… etc.
D'autres discriminations encore :
les routes interdites aux non-juifs, les check-points humiliants ou cette
fameuse “loi de l'absence“ qui permet de s'approprier la maison du non-juif que
l'on a fait fuir, la privation de l'eau dans les territoires palestiniens (70
litres/jour contre 300 litres/jour pour les Israéliens!)…etc.
Toutes ces impositions
appartiennent plus à un régime pratiquant l'apartheid qu'à ce que nous appelons
la démocratie, non?
Comment peut-on soutenir un tel
régime et accepter de cet Etat ce que nous condamnons pour d’autres pays et
trouverions inacceptable dans le nôtre?
Comment on se fabrique un ennemi sur mesure
Quant aux “fanatiques islamistes“,
ignore-t-on qu'une grande partie des palestiniens est laïque… et que, simple
exemple, une majorité des habitants palestiniens de Bethléem est chrétienne?
Faut-il aussi rappeler que c'est
le gouvernement israélien qui a activement soutenu le cheik Ahmed Yassine dans
la création et le développement du Hamas pour, comme il ne l'a jamais caché, “affaiblir l'OLP et les organisations de
gauche à Gaza“, que c'est ce même gouvernement qui, soutenu par l'Occident,
a exigé des élections législatives à Gaza… prévoyant que le Hamas allait
l'emporter?
Peut-on se dire démocrate quand on
refuse ensuite, tout comme les USA et l'Union européenne, de reconnaître les
résultats de ces élections, pourtant considérées comme irréprochables par les
instances internationales de contrôle?
… Ces bêtes à deux pattes qui refusent de partager
Toute discussion sur cette
douloureuse tragédie doit absolument exclure toute "croyance messianique“.
Seuls les faits doivent être pris en compte pour la recherche d'une solution à
ce drame, pour dire le droit et la justice.
Malheureusement, comme l'a si
justement écrit le philosophe Michel Onfray : “Les constructeurs de fables détestent l'Histoire, ils refusent et
récusent les faits, ils détestent l'évidence et chérissent les fictions qui les
réconfortent dans leurs illusions".
Le chemin vers la paix nécessite
de rejeter d'emblée cet argument indécent de la symétrie, de parler d'un “conflit entre deux adversaires pour un territoire“ alors qu'il
s'agit clairement d'une entreprise coloniale.
Il est évident aussi que la
reconnaissance de “l'autre“, le respect de ses droits et la volonté de réparer
sont des conditions essentielles pour arriver à la paix.
Cela implique qu'il faut cesser de
diaboliser l'adversaire ou de nier son existence et sa qualité d'être humain,
comme l'ont fait en leur temps les Golda Meir (“Les Palestiniens? Ça n'existe pas!") ou Menahem Begin ("Les
Palestiniens sont comme des bêtes marchant sur deux pattes! ), comme ont continué à le faire tous les gouvernements
israéliens – Lieberman, le Ministre actuel des Affaires Etrangères est un
spécialiste pour ce genre d'anathème raciste – et comme continue,
malheureusement, à le faire une partie de la population israélienne quand elle
crie “Mort aux Arabes!“ dans les rues de Tel-Aviv.
Genèse d'un nettoyage ethnique
L'affirmation que “les territoires ont légalement été concédés
par l'Angleterre“ est d'une grande hypocrisie car tant l'accord dit
“Sykes-Picot“ de 1916 que la “Déclaration Balfour“ de 1917 ne tenaient pas le
moindre compte des habitants qui vivaient dans la région… considérée comme
inhabitée par les britanniques et les sionistes.
Déjà à cette époque, la complicité
des groupuscules sionistes avec l'armée britannique d'occupation avait entraîné
de nombreuses réactions violentes de la population palestinienne… dont,
notamment, l'affreux massacre de 67 colons juifs à Hébron en 1929.
En réponse à la grande révolte
palestinienne de 1936, suite aux attentats terroristes des groupes comme
l'Irgoun ou la Haganah, le “Plan Peel“ fut élaboré.
Il attribuait 30% du territoire au
mouvement sioniste… et envisageait (déjà!) le déplacement de la population
palestinienne.
Le plan de partage de l'ONU est –
nul ne devrait l'ignorer – essentiellement le résultat d'un “arrangement“ entre
grandes puissances, sans consultation de la population.
On ne peut, non plus, ignorer
qu’en 1948, les terres dites “achetées“ par les organisations sionistes ne
représentaient que 4% du pays (estimation de l'ONU) et ne pas oublier qu’il à
fallu une armée surarmée de près 100.000 hommes (bien plus puissante que
l’ensemble des armées de tous les pays environnants), une vague d’attentats, de
massacres de civils et, avec la complicité active de l'Angleterre,
l’éradication par les bombardements de plus de 400 villages, pour faire fuir
plus de 800.000 palestiniens.
En d’autre lieux, ce comportement
s’appelle "nettoyage ethnique".
Qui peut être solidaire d’un
mouvement politique et d'un Etat qui pratique ainsi?
Qui peut aussi s'étonner dès lors que le peuple vivant dans ce pays et les Etats voisins n'aient pas accepté la décision de l'ONU, aient refusé d'être spoliés de leurs terres ou se soient opposés à l'implantation d'un nouveau régime colonial à leur frontière?
Qui peut s'étonner qu'ils se
soient révoltés?
“Plomb durci“ n'est qu'une riposte légitime aux roquettes…
Un argument souvent évoqué est que
le harcèlement par les roquettes du Hamas dont était victime Israël depuis huit
ans justifiait le bombardement de Gaza.
C'est faire peu de cas des enquêtes
internationales sur les causes de la rupture de la trêve.
Toutes sont unanimes (même Henri
Siegman, ancien directeur de l'American Jewish Congress, le concède) : c'est
Israël qui a d'abord bombardé Gaza et fait huit victimes.
… Et c'est seulement le lendemain
de cette attaque que, en représailles, les roquettes ont été lancées sur la
petite ville de Sderot (Nadj, avant l'expulsion des habitants palestiniens en
1948).
De plus, cette offensive militaire
sur Gaza était, comme l'a révélé le quotidien israélien “Haaretz“, préméditée
et planifiée depuis six mois!... Et le Parlement européen avait été informé en
décembre 2008 par Tipi Livni en personne (alors Ministre des Affaires
étrangères d'Israël) de l'imminence de l'attaque! (4)
Les roquettes sur Sderot… Un
prétexte!
On ne peut, non plus, ignorer que
durant les mois qui ont précédé l'attaque, Israël n'a cessé de violer la trêve
(qui incluait la levée du blocus!) qu'il avait pourtant signée, en continuant
d'affamer et de harceler la population de Gaza.
Faut-il rappeler le massacre par
l'aviation israélienne, en février 2008, de ces petits écoliers Gazaouis – ils
avaient entre huit et quatorze ans – qui jouaient sur un terrain de football?
Comme le déclara Shmuel Zakai,
haut militaire israélien : “Le gouvernement
a commis une erreur majeure en aggravant la situation économique catastrophique
des Palestiniens de Gaza. On ne peut pas simplement donner des coups (…) et
s'attendre à ce que le Hamas se contente de s'asseoir sans agir“ (5).
… Sur un petit peuple désarmé
Ce discours geignard du “petit
peuple qui ne fait que se défendre“ serait risible s'il n'était fallacieux.
Il est bien connu que la puissance
militaire d'Israël – incluant l'arme atomique (6èmearsenal nucléaire
au monde!) – est considérablement supérieure à celle de l'ensemble des pays
voisins et que son armée est considérée comme une des plus importantes forces
militaires de la planète.
Par ailleurs, ces tirs
palestiniens ne sont pas à considérer isolément mais font partie d'un tout.
Le drame de Gaza n'est autre qu'un épisode de plus d’une guerre qui a commencé
il y a près de quatre-vingt ans, une péripétie de plus de la résistance d'un
peuple qui a subi bien plus de bombardements et d’attentats que la population
israélienne et qui compte infiniment plus de morts civiles.
Marek Edelman, le héros juif de
l'insurrection du ghetto de Varsovie, décédé en 2009, soutenait publiquement la
lutte de ce peuple et appelait “partisans“ ceux que le gouvernement israélien
qualifie de “terroristes“.
Qui peut aussi accepter que,
pendant l’assaut sur Gaza, Israël a continué ses "exécutions ciblées"
et le vol des terres en Cisjordanie… alors qu'aucune roquette n’était tirée par
les palestiniens de ces territoires occupés?
De même, qui peut accepter que
l’aviation israélienne continue, chaque jour depuis 2006, de violer l’espace
aérien du Liban, d'arraisonner des bateaux humanitaires dans les eaux
internationales?
… Tout ça pour se défendre?
Liberté pour quelques milliers de Shalit!
J’espère, comme tout pacifiste, que
le jeune Shalit retrouvera sa famille et je ne peux que condamner le
non-respect des lois humanitaires par ses ravisseurs!
Mais, on semble oublier que cet
“enlèvement“ d'un militaire par le Hamas a entraîné immédiatement l'opération
“Pluies d'Eté“, cette attaque sanglante lancée par Ehud Olmert qui a provoqué
des centaines de morts civiles et l'emprisonnement, sans jugement, d'une
soixantaine d'élus palestiniens.
Ne serait-il pas juste – la
justice n’étant pas à géométrie variable – que le gouvernement israélien
applique la même loi humanitaire pour le millier de Gazaouis maintenus au
secret depuis juin 2007 ... par “mesure
de sécurité“ dixit la Cour Suprême d'Israël.
Juste aussi que, par exemple,
Israël libère Salah Hamouri, le citoyen français (pas “palestinien“ comme Mr
Kouchner tente de le faire accroire) condamné par un tribunal militaire et
incarcéré depuis mars 2005 pour avoir eu “l'intention“ (sans le moindre élément
de preuve) de tuer un leader d'extrême droite?
La justice ne voudrait-elle pas qu’ont
libère surtout les milliers de résistants, de prisonniers d’opinion et
d'enfants (310 mineurs fin 2009, selon l'ONU) qui ne bénéficient pas de la
publicité permanente faite par les officines israéliennes pour le jeune Shalit?
Certains de ces Palestiniens sont
enfermés depuis des années sans jugement (304 à fin 2009) dans les prisons
israéliennes où, comme en témoigne les rapports d'Amnesty International, la
torture est récurrente?
Comment peut-on accepter ce “deux
poids, deux mesures“?... Parce qu'un arabe ne vaut pas un blanc?
En souvenir des premiers “terroristes“
Tuer délibérément des civils est
un crime de guerre qu'il faut absolument condamner, quels qu’en soient les
auteurs ! Même s'ils sont des actes de résistance contre un occupant, les
attentats suicides palestiniens me remplissent d'horreur.
Mais il faut bien constater que
l'histoire de l'expansion d'Israël déborde de massacres et que c’est le
mouvement sioniste qui a fait exploser les premières bombes au milieu des
civils.
Faut-il rappeler les attentats
meurtriers du groupe Stern d'Itzhak Shamir (futur premier ministre)? Les
massacres perpétrés par l’Irgoun de Menahem Begin (également futur premier
ministre)? L’attentat de l’hôtel King David qui, outre les militaires anglais,
tua une majorité d’employés palestiniens?
Faut-il rappeler les bombes dans
les marchés populaires qui firent tant de morts? Les odieux massacres des
habitants désarmés de Deir Yassin, de Kafr Kassem, de Beit Hanoun, de Jénine,
de Khan-Younis, de Raffah, de Beït Lahya…tant d'autres?
Faut-il aussi rappeler la tuerie de Cana ordonnée par Shimon Peres, celle perpétrée à Lydda et Ramle par Moshe Dayan celle de Sabra et Chatila, par la milice libanaise sous les ordres du général Sharon?
Quelle différence “qualitative“ entre
les attentats palestiniens et ces massacres?
La principale est que les victimes
des uns étaient des émigrants venus d'Occident, celles des autres des arabes
autochtones!
Autre question : les bombes au
phosphore blanc utilisées au Liban et à Gaza ne visaient-elles pas à,
délibérément, tuer des civils, comme le montre clairement le rapport de l'ONU,
ce fameux “Rapport Goldstone“ (juriste juif et sioniste!), exécré par le
gouvernement israélien?
A ce propos, il est bon de
rappeler qu'il a été établi par une équipe d'experts indépendants
internationaux renommés – pas par le seul Mr Goldstone – avec l'aide de
nombreuses ONG et associations israéliennes qui, malgré l'opposition et les
pressions de leur gouvernement, ont fourni des informations.
N'est-il pas impérieux de
reconnaître et réparer, autant que possible, ces crimes?
Ces centaines de milliers de
palestiniens expulsés de leur terre et de leurs maisons, n'ont-ils pas droit à
la justice?
Tout honnête homme ne doit-il pas
s’opposer à l’infamie et demander que les responsables soient jugés… pour
qu'enfin les israéliens cessent de vivre dans le mensonge.
… Et des réfugiés de la Shoah
A l'occasion du 60ème
anniversaire de la libération d'Auschwitz, Sharon a glorifié son régime comme
le dernier refuge des juifs victimes du nazisme.
La réalité est bien différente
pour les quelques 200.000 rescapés qui résident encore en Israël.
La moitié vit sous le seuil de
pauvreté (surtout ceux originaires de l'Europe de l'Est) et est régulièrement
insultée par des rabbins comme Ovadia Yossef, idéologue du parti Shass, qui
affirme que le sort de ces “mauvais juifs“
est “la punition de Dieu pour leurs
péchés“.
Depuis soixante ans que faisons-nous d'autre que chercher la paix?
Bien qu’il soit critiquable, les
hommes ont instauré un organe pour la régulation de la paix dans le monde,
l’ONU.
On ne peut tenir pour négligeable,
que depuis soixante ans les divers gouvernements d’Israël n’ont jamais respecté
aucune des trente-cinq (!) résolutions de cet organisme, qu’Israël refuse aussi
d’appliquer les décisions du Tribunal International… et a répondu par le
silence à la proposition de paix unilatérale faite par l’ensemble des pays
arabes en 2002.
Il est vrai que cet Etat n'a guère
de raisons de se conformer au Droit international puisque même l'Union
européenne n'applique pas ses propres lois et règles – notamment celles
contenues dans la Quatrième Convention de Genève – et se rend ainsi complice
des exactions commises.
Regardons la carte du pays
aujourd'hui.
Voyez tous ces territoires conquis
(toujours pour se défendre, bien entendu!) depuis 60 ans.
Voyez la Cisjordanie, ses familles
reléguées dans ce qu'il faut bien appeler des “ghettos“.
Voyez la colonisation sauvage de
Jérusalem-Est et l'expulsion brutale de ses habitants.
Voyez l'oppression religieuse :
restrictions d'accès à la mosquée Al-Aqsa (troisième lieu saint de l'Islam),
destruction de mosquées, de cimetières ancestraux… etc.
Voyez ce blocus de Gaza, condamné par la Communauté Internationale (résolution
du Conseil de sécurité de l'ONU N°1860). Ce blocus qui affame
la population (elle y échappe seulement grâce aux tunnels), l'empêche de
reconstruire – le ciment y est interdit d'entrée, excepté pour les bâtiments de
l'UNRWA qui a pu reconstruire dix de ses douze hôpitaux, début 2010 –
rendant, notamment, impossible la réparation des égouts détruits par “plomb
durci“.
Voyez aussi cette nouvelle mesure
militaire – encore une fois contraire à la Convention de Genève – qui veut
interdire aux Palestiniens, implantés en Cisjordanie mais originaires de Gaza,
d'y résider.
Aujourd'hui,
près de la moitié des terres agricoles de la bande de Gaza sont devenues
inutilisables du fait des destructions, de la pollution par le phosphore ou de
leur localisation à l'intérieur de la zone de sécurité définies par l'armée
israélienne, les pêcheries sont paralysées à cause de l'interdiction d'aller en
haute mer…
... Tout ça pour arriver à la
paix?
Il n'y a pas de problème humanitaire à
Gaza!
Selon divers rapports de l'ONU
(encore une fois pas crédible?), 80% des aides humanitaires envoyées par les
gouvernements et les ONG sont (à juin 2010) interdites d'entrée sur le
territoire de Gaza.
Toujours selon l'ONU, la moyenne hebdomadaire des camions franchissant le point de passage de
Kerem Shalom reste très inférieure à celle en vigueur avant juin 2007 (540
contre 2807) mais, bien entendu, Israël proclame via le colonel Moshe Levy : “Il n'y a
pas de problème humanitaire à Gaza! Il n'y a pas de pénurie de nourriture ni
d'autres choses, sauf celles qui alimentent le mouvement terroriste et
renforcent le Hamas“.
…
Vous avez dit "circulez, il n'y a rien à voir“?
Les lois internationales ne nous concernent
pas!
Fin
mai 2010, la marine israélienne a, une fois de plus, violé le droit
international en “arraisonnant“ un convoi humanitaire dans les eaux
internationales (à plus 60 kms des côtes!).
Des
militants pacifistes provenant de 42 pays étaient sur ces bateaux.
Ils
transportaient des chaises roulantes pour estropiés, des maisons en kit, du
ciment, du matériel de construction…
Comme
toujours, le Mossad n'ignorait rien du contenu des bateaux... et certainement
pas l'identité des quelques 700 personnes qui s'y trouvaient.
Les
commandos en ont tué une dizaine et blessé de nombreux autres!
Cette
attaque en haute mer contre un bateau civil est indéniablement une piraterie
maritime… Pas pour les commandos israéliens!
C'était un “flottille terroriste“!
Bien
entendu, Israël proclame qu'il n'est pas responsable du massacre!
“Ce sont ces soi-disant pacifistes qui, sous
couvert de convoi humanitaire, sont venus provoquer notre démocratie et créer
de la violence. Nous n'avons fait que nous défendre contre cette attaque“
Elle
ajoute : “ces dangereux envahisseurs
étaient armés!" (6)
On
sait maintenant qu'ils étaient bien armés... de ce qu'ils avaient trouvé sur le
bateau : clubs de golf, couteaux de cuisine, bâtons, barres de métal…!
Israël
justifie son attaque en arguant que la “Flottille de la Liberté“ n'a pas obéi
aux injonctions de l'armée israélienne.
Depuis
quand doit-on obéir aux ordres illégaux d'un Etat qui monte à l'assaut d'un
bateau dans les eaux internationales?
Comme
le prouvent les résultats des autopsies des victimes, le commando était venu
pour tuer.
“Les
autopsies montrent que les neuf victimes ont été criblées de balles, plusieurs
d'entre elles à bout portant et certaines d'une balle à l'arrière du crâne“.
(7)
A ma
connaissance, très peu de medias “officiels“ de mon pays ont fait la “une“ de
cette information, pourtant capitale.
C'est
seulement au bout de trois semaines qu'une TV d'ici l'a rendue publique…
Journaliste mais pas téméraire.
Les
résultats des autopsies sont accablants : cinq des neuf victimes ont été
touchées à la tête.
Le
jeune étudiant américano-turc de 19 ans a été abattu par cinq balles, dont deux à la tête
(une à bout portant contre le visage, l'autre à la nuque) et une dans le dos.
Hormis
ce jeune étudiant, les huit autres victimes “officielles“ étaient toutes des
pères de famille (commerçant, journaliste, pompier…) dont la moyenne d'âge est
de plus de 40 ans… il y avait même un vieil ingénieur de 61 ans.
Des
terroristes bien particuliers, non?
…
Mais, sans doute que la “Commission
d’enquête“ mise en place par Israël – l'accusé enquête donc sur ses propres
crimes! – estimera que c'était de l'auto-défense et que les rapports d'autopsie
ne sont pas des preuves.
Il n'y a qu'une vérité, la nôtre!
Quand
on connaît les pratiques antérieures de cette “armée la plus morale du monde“
on sait que l'assaut meurtrier de ces bateaux était un acte délibéré… Pas une
bavure!
Devant
l'indignation mondiale, c'est heureusement sans violence qu'Israël s'est
ensuite emparé du “Rachel Corrie“, refusant de l'identifier autrement que par
“Linda“ (son nom précédent).
Rachel
Corrie était une jeune pacifiste américaine, tuée par un bulldozer militaire,
en 2003 à Gaza, parce qu'elle s'interposait à la démolition d'une maison
palestinienne.
… Et
Netanyahu n'a aucun regret!
On
tire dans le tas et ensuite on applique la proposition faite à la Knesset par
la députée du Likoud, Miri Regev, à l'annonce de la tuerie : “le plus important est de s'occuper très vite
des informations négatives des medias, de façon à ce qu'elles disparaissent“.
… Et nous sommes imbattables pour la
propagande!
La
désinformation a été immédiatement lancée : “Ce
ne sont pas des pacifistes, mais des terroristes contre lesquels nous nous
sommes seulement défendus… Et avec une grande modération! (Netanyahu à la
TV israélienne).
Ailleurs
aussi, c'est éloquent : C'était une
embuscade organisée! Nos braves soldats sont tombés dans un piège! C'est des
mercenaires qui étaient à bord! Il y avait plein d'armes dans ces bateaux de
“pseudo pacifistes“! Les chargements de ces bateaux étaient inutilisables, les
aliments avariés!... “Ceux qui sont contre Israël sont des animaux, des chiens
enragés, des hyènes!" (Radio Judaica).
“C'est un groupe lié à Al-Quaida qui
dirigeait l'opération!" (l'ambassadeur
d'Israël au Danemark).
Elle
s'amplifiera certainement encore.
Les
services de propagande fabriqueront des “preuves“ si nécessaire (comme la
publication de ces photos d'armes… datant de 2002) de manière à diaboliser les
participants de cette flottille malgré la présence à bord de gens comme Mairead
Maguire, Prix Nobel de la Paix 1976.
On
les transformera en terroristes assoiffés de sang qui ont attaqué une armée
pacifique.
La
technique est récurrente!
Cette
ignominie aura au moins eu pour conséquence d'informer largement sur les
pratiques israéliennes et d'obliger cet Etat, sous la pression internationale,
à alléger le blocus sur Gaza.
Vous avez dit blocus? Où voyez-vous un blocus?
Dernièrement, un présentateur de
la RTBF a affirmé, dans le journal TV, que “Maintenant qu'Israël a levé son blocus, sauf côté mer…“. Propagande,
incompétence?
Quelle est la réalité?
Israël a indéniablement allégé son
blocus, mais refuse de communiquer la liste des produits qu'il entend
interdire.
Avant le blocus, la liste des
produits autorisés était de 4.000 et au moment où j'écris… de 80!
L'allègement est pour le moins…
léger.
Parmi les produits interdits, il y
a le chocolat, les instruments de musique, les blocs-notes, le ciment, le sel,
la majorité des médicaments et du matériel médical… Tous “Produits militaires“
bien entendu, comme ces sept appareils respiratoires offerts par la Norvège aux
hôpitaux, confisqués par l'armée.
Cet “allègement“ fera aussi,
j'espère, que Moubarak ne terminera pas son mur d'acier côté égyptien… décision
d'édification prise en coordination avec Israël et les Etats-Unis?
A ce propos, on passe généralement
sous silence que c'est Israël, et non l'Egypte, qui, comme le prévoit le plan
de désengagement de Gaza du 6 juin 2004, contrôle en réalité la frontière entre
l'Egypte et Gaza!
Je ne
sais si l’on peut parler de génocide à l’encontre du peuple palestinien, mais
une telle stratégie et de tels moyens sonnent comme un prélude, non?
Ah! Cette fameuse “charte“ du Hamas?
Dans son discours de diabolisation
des “extrémistes islamiques“ l'Etat d'Israël se réfère toujours à l'ancienne
“Charte du Hamas“… Mais passe sous silence le “Document d'Entente Nationale“ de
2006, signé par le Hamas (!), qui accepte l'Etat israélien à côté d'un Etat
palestinien dans le respect de la résolution 242 de l'ONU de 1967 fixant les
frontières entre ces deux Etats.
Pourquoi Israël s'oppose-t-il à
cet engagement qui équivaut, pour les Palestiniens, à renoncer à 78% du
territoire originel et ainsi entériner la conquête juive?
... Et pourquoi ne parle-t-on
jamais du refus à l'existence de la Palestine contenue dans la charte du Likoud
(«le
gouvernement israélien rejette catégoriquement la création d’un Etat
arabo-palestinien à l’ouest de Jourdain»)?
Ce refus d'appliquer le droit
international depuis plus de 60 ans et cette volonté de rejeter toute offre de
délimitation des territoires est, pour le moins, un étrange témoignage de désir
de paix, non?
Les Palestiniens n'ont aucun droit sur
cette terre!
On peut d'autant plus avoir de
sérieux doutes sur cette volonté d'arrêter la conquête quand on entend les
exhortations de Pinhas Wallerstein, patron
de “Yesha“, le Conseil des Colons, considéré comme un “faiseur de gouvernements
israéliens“, proclamant que “les colons
ne partiront jamais de Judée-Samarie“ et “Cette présence juive, partout, est nécessaire pour empêcher un Etat
palestinien“, et encore “Les
Palestiniens n'ont aucun droit sur cette terre“.
Mais,
après tout, il ne fait que reprendre une des déclarations de David Ben Gourion
qui en 1948 proclamait déjà : "Nous devons tout
faire pour nous assurer que les Palestiniens ne reviendront jamais, les vieux
mourront et les jeunes oublieront“.
Il
n'y a de paix que la paix des morts, quoi!
Cette
colonisation sauvage est permanente.
Elle
s'est même amplifiée après l'attaque de la “Flottille de la Liberté“.
Fin juin 2010, encore
une fois, au mépris des engagements pris et des lois internationales, le comité
central du Likoud a approuvé à l’unanimité la “poursuite du développement des colonies en Cisjordanie et partout en
Eretz Israël, notamment dans le Néguev et en Galilée et dans le Grand Jérusalem“.
Les
fanatiques sionistes religieux, ne cessent de brûler champs et mosquées, telle
celle du village de Lubbati Charqiya (le 4/5/2010) de leurs voisins
palestiniens.
Les
colons d'Ytzhar (une des 121 colonies illégales de Cisjordanie) justifient tout
cela au nom d'une “mission confiée par
Dieu“ (8) … Pendant que les autorités israéliennes regardent ailleurs.
Qui
sont les barbares?
Le Boycott est une action légale!
Cette campagne BDS (Boycott,
Désinvestissement, Sanctions) n'est pas une initiative venue de l'extérieur,
elle a été demandée par 170 organisations palestiniennes représentatives
(religieux, laïques, syndicats…) et a pour but de faire cesser l'impunité
d'Israël en le forçant à respecter les règles internationales.
… Et ce n'est pas, comme la
propagande sioniste essaie de le faire accroire, une campagne illégale!
Concernant les produits importés
en Europe, l'appellation “Made in Israël“ est
frauduleuse pour des produits fabriqués par des entreprises implantées dans les
colonies de Cisjordanie.
En
effet, “l’Accord d’Association UE-Israël“ (en vigueur depuis 2000 et ratifiée
par tous les pays de l'Union) et diverses directives en interdit l'entrée dans
l'Union européenne.
De
plus, la Convention de Genève de 1949 spécifie clairement le statut de
territoire “occupé“ de la Palestine et s'oppose à toute collaboration avec le
gouvernement israélien dans ses projets de colonisation.
Il est
donc illégal, pour une entreprise ou un investisseur occidental quelconque de
collaborer, même indirectement, à des projets israéliens en Cisjordanie.
L'action
tentant de faire appliquer le Droit est donc parfaitement justifiée… Et c'est
ceux qui s'opposent à cet action qui enfreignent la loi!
Concernant
le boycott universitaire, on ne peut ignorer qu'aucune université arabe
n'existe en Israël même (ces citoyens représentent pourtant 20% de la
population) et qu'aucun cours en arabe n'est dispensé dans les sept
“officielles“.
… Mais
Ehud Barak, Ministre de la Défense, a approuvé l'accès au statut d'université
d'un collège situé dans la colonie d'Ariel en Cisjordanie occupée, Université
qui n'est accessible qu'aux seuls colons, évidemment!
Au
moins par le silence, mais souvent de manière active en se mettant au service
des officines gouvernementales, ces universités israéliennes contribuent à
maintenir l'oppression.
A quand
une action de ces universitaires pour s'y opposer et rejoindre les trop rares
personnalités qui manifestent leur désaccord?
Il en
va de même concernant la culture.
Il ne
s'agit en aucune manière de boycotter des individus – de nombreux artistes
israéliens sont accueillis dans des manifestations en Europe – mais de
s'opposer aux opérations de propagande de l'Etat israélien et à ceux qui
soutiennent, objectivement, cette politique.
Notre machine de propagande balayera tout ça
Il
semble que tout ce qui peut être médiatisé, surtout émotionnellement, est
aujourd'hui mobilisé dans cette vaste campagne de propagande orchestrée et
financée par Netanyahou pour tenter de rétablir une image positive d'Israël
dans le monde.
Que
penser, en effet, de l'envoi massif d'aide et de sauveteurs (respect pour eux!)
aux malheureux Haïtiens? Pendant ce temps, Israël refusait l'entrée à Gaza des
biens de première nécessité et des médicaments, causant, faute de soins, la
mort de plusieurs centaines de Palestiniens!
L'objectif
du gouvernement?
Comme
le titrait le journal “Maariv“ : “Pénible
vérité : la catastrophe d’Haïti c’est bon pour les Juifs“…“chaque désastre
a besoin d’un héros et les héros d’Haïti sont les Israéliens"… « Nous
n’aidons pas seulement les Haïtiens dans leur tragédie, mais nous contribuons à
unir le monde juif et démontrer les valeurs juives de l’Etat d’Israël“.
Ce discours me paraît proprement
scandaleux car il instrumentalise ouvertement le malheur des Haïtiens pour
encenser l’Etat d’Israël et tenter de redresser son image.
… Et nous avons aussi nos collabos!
La
machine est puissante et ne manque apparemment pas de moyens financiers.
Voyez
les vastes opérations de promotion, parfois fort subtiles et perfides, des
cinéastes, écrivains ou musiciens, dans les manifestations européennes.
Voyez
les opérations de séduction vers les secteurs économiques, la multiplication
des émissions TV, des conférences, la mise en valeur de “vedettes“ européennes
– l'ineffable BHL, certains cinéastes (même de mon pays), entre autres –
affichant ouvertement leur idées pro-sionistes dans les medias.
Ces
artistes et ces intellectuels mettent leur travail et leur renommée au service
de cette propagande. Ont-ils conscience d'être des “collabos“?
Quelques
“consciences“ culturelles ont heureusement dénoncé ce marketing politique et
ont pu faire échouer certaines de ces opérations.
Sparadrap sur la bouche ou
matraque? Au choix!
Cerise sur le gâteau, le muselage de la presse indépendante
locale.
Depuis le début 2010, les arrestations et les expulsions de
journalistes se multiplient… Sans provoquer la moindre protestation des grands
médias occidentaux.
Voyez, entre autres, le cas de Uri Blau, journaliste
de “Haaretz“, obligé de se réfugier dans la clandestinité et menacé d’une longue peine de prison
pour espionnage, pour avoir écrit des articles démontrant, preuves à l'appui,
comment des commandants de l’armée israélienne ont violé les lois de la guerre.
Le même sort est réservé aux responsables d'ONG qui témoignent des
exactions de “Tsahal“ et aux intellectuels et chercheurs israéliens “douteux“.
Voyez aussi l'agression violente sur le vieux militant
progressiste Uri Avenry (86 ans) qui revenait d'une manifestation contre la
politique de Netanyahou qui avait rassemblé 10.000 personnes dans les rues de
Tel-Aviv (5/6/2010)… Et les appels à l'assassinat de la députée Haneen Zoubi, devenue la proie de la haine sioniste
pour avoir voulu témoigner à la Knesset des exactions contre les pacifistes de
la “Flottille de la Liberté“.
… Et
pendant ce temps, dans le silence complice des medias et des nations
occidentales, les bombardements continuent sur les habitants de Gaza, tel
celui, en mai 2010, sur Kahn Younis, sous le prétexte fallacieux de “démolition
de tunnels“ (la maison détruite était très éloignée de la frontière).
Espérons
que cette stratégie échouera et que les Netanyahu, Perez, Barak, Lieberman et
consort ne pourront se dédouaner de leurs crimes.
Anti-fasciste… Pas antisémite!
Je me rends parfaitement compte
que ce qui précède est douloureux à lire pour certains, surtout si on est
sous-informé – J'ai moi-même été effaré devant certaines découvertes – mais il
n'y a ici aucune volonté de blesser.
C'est simplement le reflet de
l'incompréhension et de l'inquiétude d'un citoyen lambda devant le soutien
indéfectible d'autres citoyens et de représentants politiques à un pays et à un
régime aussi cynique et antidémocratique.
Si la dénonciation de l'antisémitisme
est plus que légitime – elle m'est permanente – ce soutien à l'Etat d'Israël ne
peut qu'entraîner la confusion entre judaïsme et politique israélienne.
J'ajouterai que cette confusion fait un tort énorme aux juifs honnêtes… et ne
peut que renforcer l'islamisme radical.
Il me paraît abject d'accuser
d'antisémites ceux qui s'opposent à la politique d'un Etat… Pas à la culture ou
à la religion d'une communauté.
J'espère que les juifs intègres ne se boucheront pas les
oreilles ni ne fermeront leur cœur en me qualifiant de
“militant pro-palestinien“.
Comme laïc, seule l'injustice
faite à des humains me motive et me traiter de “partisan“ serait une insulte à
ma capacité d'autonomie de pensée.
Pas plus “pro-palestinien“ que
“pro-zoulou“ à l'époque du régime raciste sud-africain… Et pas, non plus, naïf
de croire que tout va pour le mieux côté palestinien, qu'il n'y a de corruption
que chez les Olmert, Sharon, Barak et consort.
Pas d'angélisme!
Les vrais amis d’Israël sont ceux qui
dénoncent l’occupation…
Comme membre de la Communauté
citoyenne, je ne peux accepter que cet Etat voyou soit le seul à être au-dessus
des lois internationales, le seul qui ne doive pas respecter la justice et le
droit.
… Et il est inadmissible que
certains représentants de la communauté juive d'ici pratiquent en permanence le
sordide amalgame “Shoah/Israël“, tel ce président du CCOJB, l'organisation
prétendant représenter l'ensemble des juifs de Belgique, qui vitupère sur les
opposants au régime israélien, les traitant, “d'antisémites qui n'osent pas s'afficher“, de “malades mentaux“ ou encore de “nouveaux nazis“.
Je ne puis imaginer que les juifs
de mon pays se reconnaissent dans ces propos ignobles et ne donnent pas raison
à Albert Einstein et Hanna Arendt quand il mettaient le monde en garde contre
le sionisme!
Pour ma part, je fais miennes les
paroles de Gidéon Lévy : «Si je suis critique par rapport aux guerres
menées par Israël, c’est parce que je me sens responsable des miens. En tant
que patriote israélien, il est de mon devoir de ne pas laisser mon pays sombrer
dans le désastre de l’occupation (…) Les vrais amis d’Israël, ceux qui se préoccupent vraiment de l’avenir
de ce pays, sont ceux qui dénoncent l’occupation et surtout, qui disent aux
Israéliens la vérité».
… Comme ces courageux
activistes de la paix israéliens chantant “le
fascisme ne passera pas“ dans les rues de Jérusalem ou comme Stéphane Hessel (survivant de l’Holocauste et un des rédacteurs de la Déclaration
universelle des droits de l'homme de 1948) qui déclarait récemment : “la meilleure
façon pour les artistes, écrivains et universitaires internationaux de convaincre
Israël de sa dégradation morale et de son isolement éthique est tout
simplement de ne plus rien avoir à faire avec ce gouvernement criminel“.
Tout ça c'est la faute à l'Iran!
Je n'ai vraiment aucune sympathie
pour le régime d'Ahmadinedjad, mais brandir la menace atomique contre un Etat
qui affirme vouloir se rendre autonome sur le plan nucléaire industriel quand
on est soi-même une puissance atomique illégale avec quelques 200 missiles à
tête nucléaire pointés sur les Etats voisins me paraît… “surréaliste“!
L'ingénieur Modechai Vanunu a fait 18 ans de prison, dont 11 en isolement, dans les geôles
israéliennes pour avoir révélé l’activité nucléaire militaire clandestine de
son pays.
Il
y retourne encore régulièrement chaque fois qu'il ose rencontrer un étranger…
comme cette année pour avoir rencontré sa compagne Norvégienne.
Pendant
ce temps Mr Lieberman joue les justiciers et menace – je rappelle qu'il est
ministre – de raser par la bombe atomique les palestiniens et l'Iran.
Chercher l'erreur!
Israël est l'enfant d'un viol, mais cet enfant a le droit de vivre!
Tout honnête homme ne peut que
s'élever contre les pratiques d'un régime colonial qui pratique le nettoyage ethnique, l'apartheid et commet des crimes de guerre.
Mais, si demain
la situation était inversée, si le peuple d'Israël subissait l'injustice, je
serais à son côté tout comme je me révolte et proteste, avec mes faibles
moyens, contre tout acte raciste subi par un citoyen de mon pays.
S'il est évident que l'Etat
d'Israël a été créé par le vol des terres et la spoliation des habitants de la
région, la réalité est là : ce pays existe… Et comme l'écrit Shlomo Sand : Israël est l'enfant d'un viol, mais cet
enfant a le droit de vivre!
Mon espoir est qu'Israël devienne
autre chose qu'un colonisateur génocidaire… De voir un pays qui accepte de
rendre justice et de traiter les Palestiniens sur un pied d'égalité.
Arrêtons le mensonge!
Il me paraît urgent que les medias
qui soutiennent l'Etat d'Israël cessent leur manipulation des faits et leur
humanisme de Tartuffe, que les fanatiques sionistes ne nous abreuvent plus de
justifications hypocrites et de discours démagogiques en traitant d'antisémites
ceux qui sont simplement des antifascistes.
Comment d'ailleurs peut-on encore
aujourd'hui se proclamer “sioniste et progressiste“ quand on sait que cette
idéologie, à l'origine une réaction contre l’antisémitisme
européen mais devenue mouvement de conquête au service d’un projet nationaliste
par la décision de construire un Etat juif, est basée sur la négation du
peuple autochtone et instrumentalise la légende biblique.
L'utopie est un projet qu'on n'a pas tenté de réaliser
Comme l'écrit l'historien israélien Ilan Pappé, professeur à
l'Université anglaise d'Exeter, “Le retrait de l’armée de la vie des
Palestiniens opprimés en Cisjordanie, la levée du blocus de Gaza et l’abolition
de la législation raciste et discriminatoire contre les Palestiniens en Israël
seraient le premier pas fort bienvenu vers la paix.
Il est
également essentiel de discuter sérieusement et sans préjugés ethniques d’un
retour des réfugiés palestiniens, selon des modalités respectant leur droit
fondamental au rapatriement et les chances de réconciliation en Israël et en
Palestine.
Toute
politique allant dans ce sens doit être approuvée, accueillie et mise en œuvre
par la communauté internationale et les populations vivant entre le Jourdain et
la mer Méditerranée.
Alors, les
seules flottilles qui se rendront à Gaza seront celles des touristes et des
pèlerins (9)
En espérant que cette
"bouteille à la mer" ne sera pas perdue… Et que les responsables
politiques européens prendront enfin leurs responsabilités.
Rudi Barnet
1.- “Les Arabes et la Shoah“ de Gilbert Achcar, professeur à
l'Université de Londres
2.- “Comment fut inventé le peuple juif“ de Shlomo Sand,
Fayard Poche
3.- “New
York Times“ du 2/12/1948
4.- Témoignage de Me De Keyser, députée européenne, au
“Tribunal Russell“ (2/3/2010)
5.- “Haaretz“ du 22/12/2008
6.- Déclaration de l'ambassadrice
d'Israël en Belgique le 31/5/2010
7.- “The Guardian“ du 5/6/2010
8.- “Le
Monde“ du 18/6/2010
9.- “Herald Scotland“ du
6/6/2010