“Formation” d’étudiants chrétiens à la propagande pro-israélienne

	“Formation” d’étudiants chrétiens à la propagande pro-israélienne Par Michal Lando
	Tandis que la communauté juive américaine débat du pour et du contre d’une relation croissante entre partisans juifs et partisans chrétiens d’Israël, le lune de miel se fait de plus en plus intime. lire aussi: http://mcpalestine.canalblog.com/archives/2007/07/16/5614391.html                http://mcpalestine.canalblog.com/archives/2007/07/12/5597240.html                http://mcpalestine.canalblog.com/archives/2007/07/13/5604572.html Sur les campus des universités, dans l’ensemble des Etats-Unis, des étudiants chrétiens incitent leurs camarades à rejoindre leur action de « plaidoirie pour Israël », aux côtés de leurs homologues juifs. Cette semaine, leurs suppliques vont commencer à se matérialiser. Un groupe d’étudiants chrétiens sionistes d’une université californienne vont en effet être formé, cette semaine, à défendre Israël face aux critiques qui courent les campus. Cet entraînement, dispensé à la faculté Bakersfield de l’Université de Californie est le premier pas vers la création d’une branche de l’association Christians United for Israel [CUFI], une organisation créée voici de cela un an et sise à San Antonio, au Texas par le pasteur évangélique John Hagee afin de rameuter les chrétiens autour du soutien à Israël. Cette instance sera la première du genre ; l’espoir étant de créer des CUFIs de Campus analogues dans l’ensemble des campus universitaires américains. Ces dernières années, Hagee, qui est l’auteur de plusieurs ouvrages consacrés aux prophéties bibliques, et qui est opposé aux concessions territoriales aux Palestiniens pour des raisons biblico-textuelles, est à l’avant-poste du mouvement chrétien sioniste, qui noue des relations étroites avec plusieurs organisations juives clés, tel l’American Israel Public Affairs Committee [Aipac]. Les dirigeants de Christians United for Israel, qui recherchent toujours à s’installer au plan national [de l’ensemble des Etats-Unis] n’avaient pas l’intention de travailler avec les facs si rapidement. Mais un afflux d’appels venus d’étudiants de différents campus, désireux d’établir des filiales afin de lutter contre les sentiments anti-israéliens, les ont convaincus d’accélérer le processus : « La dernière chose que nous voudrions, ce serait de rebuter les étudiants », a indiqué le secrétaire général de la CUFI, David Brog, poursuivant : « Nous sommes tout à fait déterminés à ‘édifier’ la future génération ». La CUFI établira des partenariats avec des assoc’ tel le David Project, un groupe pro-israélien de Boston, qui travaille extensivement les lycéens du deuxième cycle et les étudiants, afin de le faire profiter de son entrisme sur les campus. Cette semaine, Andrew Summey, Directeur de l’Entrisme Chrétien du Projet David est en train d’être préparé à rétorquer y compris à la rhétorique la plus radicale utilisée contre Israël. Le curriculum du cours de bourrage de crâne a été mis au point par le David Project, qui a produit notamment Columbia Unbecoming, un film controversé au sujet des étudiants juifs à l’Université Columbia. Il enseignera aux membres de l’assoc’ comment répondre aux accusations selon lesquelles Israël serait « colonialiste », ou encore un « pays d’apartheid » – des accusations qu’on entend tous les jours dans les lycées et les facs aux Etats-Unis. Défendre Israël, c’est quelque chose qui est venu tout naturellement à Summey, qui se souvient de sa môman « qui prenait le temps, avant chaque repas, de prier pour Israël», en 1982, durant la Première Guerre du Liban. A en juger au congrès annuel de l’Aipac, en mars dernier, à Washington, où Hagee a été salué par un tonnerre d’applaudissements, beaucoup de juifs sont en faveur d’une alliance croissante avec des chrétiens sionistes. Hagee a suscité des ovations debout, notamment lorsqu’il a dit aux 6.000 délégués : « Nous sommes en 1938 : l’Iran, c’est l’Allemagne. Quant à Ahmadinejad, c’est le nouvel Hitler ! » Mais concomitamment, un nombre croissant de voix critiques sont en train de prendre le dessus. Un article dans The Jewish Week, publiée à New York, avant le congrès de l’Aipac, comportait des déclarations de plusieurs juifs sceptiques au sujet des liens croissants entre forces pro-israéliennes et mouvement chrétien sioniste. Toutefois, beaucoup de dirigeants israéliens persistent à voir dans les Evangéliques d’importants partenaires. « L’Etat d’Israël trouve dans la communauté chrétienne une importante base de soutien, et nous coopérons avec les chrétiens dans beaucoup de projets », a déclaré David Saranga, consul d’Israël chargé des médias et des affaires publiques, à New York. Ce consulat a actuellement un partenariat avec des associations évangéliques tels ‘Eagles Wings’ [Ailes de l’Aigle, ndt], qui a pour mission d’envoyer des étudiants chrétiens en Israël. « Des amis peuvent être amis, tout en ayant des opinions différentes. Quand il s’agit d’Israël, alors, là : nous avons beaucoup de choses en commun ! » a déclaré Saranga. Le cours « Comprendre le conflit israélo-palestinien » sera proposé à deux reprises au cours de la semaine à venir, à des étudiants du campus de Bakersfield. Bien que désireux de ne pas livrer de détails sur ce cours, une partie du programme d’une durée d’une heure consistera en un vidéo-clip montrant des enfants palestiniens auxquels on enseigne à combattre Israël. Mais Summey a dit que le David Project n’a pas l’intention de suggérer l’idée que cette vidéo reflèterait tous les Palestiniens. « Ce cours n’adopte pas de position politique sur le conflit » [sic !] a-t-il tenu à préciser. Le curriculum du David Project, qui enseigne l’histoire et la science politique, sera un nouveau territoire pour de nombreux étudiants chrétiens sionistes qui ont pour habitude de justifier l’existence d’Israël en faisant référence à la Bible. « Nous leur enseignerons à répliquer, afin qu’ils aient plus de choses à dire que simplement le fait que le Bon Dieu a refilé le territoire à Israël », a indiqué Charles Jacobs, directeur du David Project. « Nous leur apprendrons à comprendre le conflit, non pas en tant que conflit de frontière, mais en tant que conflit régional entre Arabes et juifs, en tant que centre focal d’une guerre mondiale ».
	Source : The Jerusalem Post
	Traduction : Marcel Charbonnier

http://www.ism-france.org