FREE PALESTINE
9 avril 2007

Les deux inséparables : le sionisme et la colonisation

D. Asaad Abdel Rahman : Les deux inséparables : le sionisme et la colonisation.

C’est en 1972 que l’ex-membre de la Knesset israélienne Yechyaho Ben Fort écrit, dans le numéro du 14 juillet de Yediot Ahranot, un article intitulé « l’erreur, la naïveté et leur coloriage » : « En réalité, il n’y a pas de sionisme sans colonisation, il n’y a pas d’Etat juif sans l’évacuation des arabes et l’expropriation des terres ».

Ce qu’il écrit constitue l’essence même de la doctrine de « la colonisation ».

C’est en réalité la mise en application de la pensée stratégique sioniste qui adopta la méthode de l’expropriation des terres palestiniennes, après avoir expulser ses habitants par diverses méthodes et sous différents prétextes, religieux ou encore historiques (mais combien loin de la vérité), afin de rassembler les juifs de la diaspora du monde entier et les installer à la place des palestiniens.

L’objectif : la création d’un Etat conforme à la formule de propagande sioniste : « une Terre sans peuple pour un peuple sans terre ».

En effet, depuis la création d’Israël, ses leaders ont essayé de dépeindre l’expropriation et la prise des terres palestiniennes comme étant « la réforme » et l’exploitation de terres sauvages, sur lesquelles l’homme n’a pas encore marché !!

Par ailleurs, le droit international considère la colonisation comme illégale : elle constitue une violation claire des droits de l’homme.

L’article 49 du 4ème accord de Genève stipule : « L’Etat occupant ne doit pas faire migrer ou mouvoir de grandes tranches de sa population civile vers les territoires qu’il occupe. »

Cependant, alors que la situation devenait claire au monde, et que les palestiniens comprenait que la colonisation n’est en réalité que le vol de leurs terres et les terres de leurs pères et aïeux, la colonisation commença à prendre une toute nouvelle forme représentée par l’expulsion et le boycott des palestiniens dans des zones géographiques précises, bordées par des barbelés et des portes qui s’ouvrent et qui se ferment sous ordres israéliens. 

Ces derniers temps, les décisions du gouvernement israélien d’augmenter les habitations coloniales en Cisjordanie ont particulièrement augmenté ; par ailleurs, le premier ministre Ehud Olmert a ratifié la modification du tracé du « mur de séparation racial » visant à annexer des poches et blocs coloniaux, particulièrement la ville et les alentours d’al Quds.

En effet, depuis le 16 juin 2002, Israël a commencé la construction du mur de séparation qui morcelle les terres de la Cisjordanie, ajoutant une nouvelle souffrance à celle déjà endurée par les palestiniens.

Depuis cette date, et les efforts d’Ariel Sharon, puis d’Ehud Olmert, visent à appliquer ce plan du « mur » jusqu’au bout : les protestations palestiniennes et mondiales n’ont pas aboutit, pas même la décision de la Cour de Justice Internationale à La Haie, qui déclara l’illégalité du mur.

Le gouvernement israélien a pris diverses mesures afin de faire réussir son projet colonial : en parallèle avec sa dernière agression contre le Liban, la construction des poches coloniales a augmenté, comme le démontre le rapport du mouvement « Paix Maintenant » israélienne publié en Février dernier, et qui révèle que « les colons continuent à étendre sans arrêt les colonies, et à consolider celles déjà construites ».

Le rapport affirme que depuis le mois d’avril et jusqu'au mois d'août, la cadence de la colonisation s’est accélérée au point d’augmenter le nombre de colons de Cisjordanie de 5%, atteignant 268000 colons.

Le rapport indique que « les constructions d’habitations dans les colonies soi-disant destinée à la démolition continuent. »

Le mouvement souligne par ailleurs que le projet colonial ne se contente pas de piller les terres palestiniennes publiques et de se les approprier alors qu’elles sont propriétés du peuple palestinien.

En effet, le projet colonial pille et exproprie directement les terres palestiniennes privées.

Le dernier rapport du mouvement « Paix Maintenant » paru le 21 Novembre 2006 avait indiqué que 40% des terres colonisées de la Cisjordanie (130 colonies), s’étendent sur 60000 Dunum de terres palestiniennes enregistrées comme propriétés privées, ces chiffres s’appuient sur les données de « l’administration civile » israélienne. 

Vu que les colonies sont le berceau réel de la pensée extrémiste et raciste contre les palestiniens, certaines voix israéliennes s’élèvent en prévenant de la construction de nouvelles colonies.

Ainsi, Rafi Sigal et Eyal Weizman (qui sont deux constructeurs israéliens de gauche), assurent dans leur livre « L’occupation civile… la politique de construction israélienne » que le projet principal fut, et est encore, le morcellement des territoires palestiniens de manière à interdire aux palestiniens tout accès et communication d’un territoire à l’autre.

Les deux écrivains demandent par ailleurs la mise en justice de différents constructeurs israéliens et des compagnies dans lesquelles ceux-ci travaillent face à une Cour Internationale, en les accusant de complicité avec l’occupation illégale, la consolidation de l’injustice envers un peuple occupé, et la transformation de sa vie civile, architecturale et quotidienne ; tout cela en totale violation des traités internationaux tels les accords de Genève.

Ils arrivent enfin à la conclusion suivante en affirmant : « la réussite du projet colonial objectif de morcellement a conduit à un cauchemar que l’Etat israélien n’a jamais rêvé ».

C’est ce qu’assure l’écrivain Arnon Sofer dans le quotidien Maariv du 11 août 2005, où il indique que le danger des colons ne concerne pas uniquement les palestiniens, mais il les dépasse et constitue un danger aux juifs eux-mêmes, en disant : « Vous nous conduisez tous, en connaissance de cause, vers une catastrophe horrible afin de protéger une poignée de personnes des Conseils de colonies, totalement égarées et qui commirent durant ces longues années des faits outrageux.

Et voilà que l’on se rend compte soudainement, que la fin de votre période de chaos approche. »

Le quotidien jordanien : al Raï 

31-03

Traduction CPI

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