FREE PALESTINE
2 avril 2007

Peres rejette tout « diktat », Abbas exhorte l’État hébreu à accepter

Le quotidien libanais d'expression française

Vendredi 30 Mars 2007  L’Orient-Le Jour

Peres rejette tout « diktat », Abbas exhorte l’État hébreu à accepter

l’initiative de Ryad

Le sommet arabe a renouvelé son offre de paix à Israël, qui n’en veut

pas en l’état

http://www.lorient-lejour.com.lb/page.aspx?page=article&id=338111

Le chef de la diplomatie saoudienne a accusé hier Israël de rejeter

systématiquement les offres de paix des Arabes, après que l’État hébreu

eut refusé d’accepter en l’état une initiative de paix vieille de cinq

ans réactivée par le sommet arabe de Ryad.

«À chaque fois que les Arabes adoptent des résolutions de paix claires

et franches, ils (les Israéliens) les rejettent catégoriquement », a

déclaré le prince Saoud al-Fayçal lors d’une conférence de presse après

la clôture de ce 19e sommet arabe. Il a estimé que l’attitude

israélienne n’était donc « pas étonnante » et « ne reflét(ait) pas la

position d’un État qui veut la paix ».

Dans la matinée, le vice-Premier ministre israélien, Shimon Peres, avait

rejeté tout « diktat » et réitéré qu’il n’était pas question pour Israël

d’accepter cette initiative dans sa forme actuelle, car « des

négociations n’auraient (alors) plus de raison d’être ».

La réaction de M. Peres et la réplique acerbe du prince Saoud al-Fayçal

attestent de l’avenir très incertain de cette initiative de paix,

adoptée par les Arabes lors de leur sommet de 2002 à Beyrouth, mais

restée depuis sans suite.

À l’origine une initiative du roi Abdallah d’Arabie saoudite alors qu’il

était prince héritier, ce plan de paix offre à Israël une normalisation

de ses relations avec tous les pays arabes en échange d’un retrait des

territoires arabes occupés par l’État hébreu depuis 1967, de la création

d’un État palestinien avec Jérusalem-Est pour capitale et d’un règlement

« équitable et agréé » de la question des réfugiés palestiniens.

Pour sa part, le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, a

déclaré lors de la même conférence de presse qu’Israël était seulement

intéressé par une normalisation de ses relations avec les pays arabes

sans aucune contrepartie. Mais, a-t-il averti, « la position arabe est

que rien n’est gratuit. Si les Israéliens veulent la normalisation, ils

doivent nous montrer ce qu’ils sont disposés à offrir en retour ».

Parlant durant la séance de clôture du sommet, le président palestinien

Mahmoud Abbas avait auparavant exhorté le gouvernement israélien à

accepter cette initiative arabe. « D’ici, je confirme la volonté des

Palestiniens de tendre la main de la paix au peuple israélien »,

avait-il dit. « J’appelle ce peuple et ses dirigeants à répondre à ce

rêve (...) afin que l’on puisse le réaliser ensemble avec l’appui des

États arabes et islamiques, ainsi que de l’ensemble de la communauté

internationale, et que l’on ne rate pas une autre chance » de régler le

conflit israélo-arabe, avait-il ajouté.

De son côté, le Hamas, qui dirige le gouvernement d’union palestinien, a

lui aussi des réserves à l’égard de l’initiative arabe. À Ryad, le

Mouvement de la résistance islamique n’a pas exprimé son opposition mais

demandé aux dirigeants arabes de ne pas faire de compromis sur la

question du droit des réfugiés à revenir là où ils étaient implantés en

1948.

Pour sa part, tout en qualifiant la réponse israélienne à l’initiative

de « très négative », le ministre égyptien des Affaires étrangères,

Ahmad Aboul Gheit, a affirmé que les leaders arabes « ne (la

considéraient) pas comme définitive ».

Fait rarissime, ce sommet de Ryad, qui a tranché sur les précédents

sommets arabes par la discipline et la rigueur avec lesquelles il s’est

déroulé, s’est achevé sans aucun communiqué final, comme c’est pourtant

la tradition. En revanche, toutes les résolutions, au nombre de 32, ont

été publiées dans leur intégralité, une grande première dans l’histoire

de ces sommets. Le prince Saoud al-Fayçal l’a expliqué en déclarant que

« l’action arabe ne (devait) plus être cachée de la nation arabe ».

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