FREE PALESTINE
6 juin 2020

Face au régime israélien d'apartheid, les habituels bêlements de l'UE

Source: Externe

Le chef de la politique étrangère de l’UE, Josep Borrell, attaqué à propos de l’apartheid israélien

 

Fin mai, quelques vérités rares ont été exprimées au Parlement européen lorsque Mick Wallace, député pour l’Irlande, a parlé de l’apartheid israélien et de la manière dont le sionisme est un «projet colonialiste».

Un important groupe de pression en faveur d’Israël — alarmé par cette flambée non contrôlée de langage honnête et exact – a rapidement condamné les déclarations de Wallace comme étant «viles».

L’Institut transatlantique AJC pro-guerre, la branche à Bruxelles du Comité juif américain, a demandé que le groupe parlementaire de gauche de Wallace «retire» ses mots. Une telle déligitimation d’Israël n’a pas sa place au Parlement européen. 

Wallace s’est exprimé à une audition de la sous-commission du Parlement sur la sécurité et la défense, où il a attaqué le chef de la politique étrangère européenne, Josep Borrell, à propos de l’échec du bloc des 27 nations à faire rendre des comptes à Israël.

Le député irlandais a souligné l’annexion prévue par Israël de larges portions de la Cisjordanie occupée.

Wallace a rappelé à Borrell que le 4 février, l’UE avait averti Israël que «des mesures vers une annexion, si elles étaient mises en oeuvre, ne pourraient être acceptées sans opposition».

«Maintenez-vous cette déclaration?», a questionné Wallace, demandant si les contre-mesures de l’UE incluraient la suspension de l’Accord d’association entre l’UE et Israël – un généreux accord d’échange commercial et de coopération – «dont la validité est basée sur le respect par Israël des droits humains et du droit international».

Mike Wallace a aussi indiqué une autre contradiction flagrante dans la politique de l’UE: «Pourquoi l’UE a-t-elle restreint les exportations et importations de la Crimée, dont elle a dit que c’était un territoire annexé illégalement, alors qu’elle continue à permettre à Israël d’exporter des biens de territoires palestiniens et syriens illégalement annexés et occupés?»

«Projet colonialiste»

Le député irlandais a formulé de plus larges critiques sur le fait que l’UE insiste sur la solution à deux Etats qui est un échec: «Ne serait-ce pas merveilleux si nous avions vraiment un état démocratique pour les juifs et les Palestiniens entre le Jourdan et la Méditerranée?» a demandé Wallace.

«Actuellement, la solution à deux Etats est morte, l’état unique [qui existe] est un Etat d’apartheid. Le sionisme est un projet colonialiste».

Borrell a éludé les questions spécifiques de Wallace, mais a reconnu qu’il y a une profonde division à l’intérieur du bloc. Si tous les gouvernements de l’UE sont fermement pro-Israël, il y a de légères nuances.

Borrell a indiqué que 25 des 27 gouvernements avaient approuvé une déclaration récente selon laquelle l’annexion israélienne de territoires occupés serait contraire au droit international. Mais deux pays – l’Autriche et la Hongrie – ont refusé de la signer.

Même ainsi, la déclaration soutenue par les 25 omet de lancer un avertissement à propos de conséquences spécifiques concernant les montants énormes de soutien de l’UE que reçoit Israël.

Source: Externe

Les Palestiniens demandent des sanctions

Lors de l’audition, J.Borrell ne s’est pas laissé entraîner sur les sanctions qu’Israël pourrait subir. Il a promis que l’UE «engagerait toutes nos capacités diplomatiques afin d’empêcher» l’annexion mais que si Israël la poursuivait, «nous devrons étudier soigneusement quelle pourrait être la réponse à la fois au niveau gouvernemental et au niveau de l’UE».

En attendant, a-t-il ajouté, «je pense qu’il est bon de ne pas anticiper les événements, seulement de dire clairement ce que nous avons déjà dit».

Cela inspire peu de confiance puisque depuis des décennies, les «capacités diplomatiques» de l’UE se sont réduites à d’occasionnels bêlements «d’inquiétude» à propos des actions d’Israël, tout en continuant à l’arroser d’échanges commerciaux et d’assistance.

En attendant, les Palestiniens ont intensifié leurs demandes de mesures réelles pour faire rendre des comptes à Israël. La semaine dernière, des dizaines d’organisations de la société civile palestinienne, dont des associations professionnelles, des syndicats, des groupes de défense des droits humains et de revendications, ont publié un appel aux gouvernements pour qu’ils adoptent «des contre-mesures effectives, y compris des sanctions», afin de «stopper l’annexion illégale par Israël de la Cisjordanie occupée et les graves violations des droits humains».

Leurs demandes incluent un embargo sur les armes et la coopération militaire, la suspension des accords de libre échange et une interdiction de commerce avec les colonies d’Israël sur le territoire palestinien occupé.

Ils appellent aussi les gouvernements à «garantir que les individus et les acteurs institutionnels responsables de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité dans le contexte du régime d’occupation illégale et d’apartheid d’Israël soient traduits en justice».

Ali Abunimah -

29.05.20

Source: Agence Medias Palestine

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