En s’attaquant à I. Haniyeh, Israël et les États-Unis visent la résistance palestinienne
Le mouvement Hamas a rejeté la décision des États-Unis de placer son responsable politique, Ismail Haniyeh, sur sa « liste terroriste » mondiale, qualifiant cette initiative de « développement dangereux ».
Dans un communiqué publié mercredi, le Hamas a déclaré que la décision du Département d’État américain était « une violation du droit international, lequel a donné au peuple palestinien le droit de se défendre contre l’occupation israélienne et de choisir ses dirigeants. »
« Cette décision démontre le total parti pris américain en faveur de l’occupation israélienne, et fournit une couverture officielle pour les crimes israéliens contre le peuple palestinien », ajoute le communiqué.
Le Hamas, le mouvement politique palestinien qui administre la bande de Gaza sous blocus israélien, a appelé le gouvernement américain à « renverser » cette décision et à mettre fin à « ses politiques hostiles ».
« Cela ne nous empêchera pas de remplir nos devoirs envers notre peuple et de le défendre, et de libérer nos terres et nos lieux saints ».
La réponse du Hamas intervient peu de temps après que les États-Unis aient désigné Ismail Haniyehcomme un « terroriste mondial » mercredi.
Le Département d’État américain a publié un communiqué de presse disant que Haniyeh « a des liens étroits avec la branche militaire du Hamas » et « a été un partisan de la lutte armée, y compris contre les civils ».
Le placement de Haniyeh sur la « liste du terrorisme » signifie qu’il subira une interdiction de voyager, et que tous les biens dont il pourrait disposer aux États-Unis seront bloqués. Il y aura également une interdiction pour tout citoyen américain ou entreprise de traiter avec lui.
Le Département d’État américain a accusé le Hamas d’être impliqué dans des attaques qui ont entraîné la mort de 17 Américains depuis la création du groupe en 1987.
Rosiland Jordan d’Al Jazeera, en provenance de Washington, DC, a déclaré que cette désignation donne la possibilité pour les États-Unis d’intenter un procès à Haniyeh. « Cela rend peut-être plus facile pour le département de la Justice des États-Unis d’essayer de le traduire en justice pour son rôle présumé dans la mort de ces 17 Américains ».
Dans le communiqué de presse du département d’État, les États-Unis ont également désigné trois autres groupes armés comme étant des « groupes terroristes » : Harakat al-Sabireen – un groupe armé basé à Gaza, ainsi que deux groupes égyptiens – Liwaa al-Thawra et Harakat Sawa’d Misr.
« Une icône de la résistance »
Haniyeh, âgé de 55 ans, a été élu responsable politique du groupe en mai 2017, en remplacement de Khaled Meshaal. Né dans un camp de réfugiés à Gaza, ce dirigeant a longtemps été considéré comme pragmatique et flexible, soutenant la création d’un État palestinien aux côtés d’un État israélien.
S’adressant à Al Jazeera depuis la bande de Gaza, le haut responsable du Hamas Ghazi Hamad a déclaré que la décision des États-Unis s’inscrit dans une campagne plus large contre les Palestiniens depuis l’arrivée au pouvoir du président Donald Trump en janvier 2017 – il y a un an.
« Il est évident que cette animosité de l’administration américaine envers les Palestiniens est sans précédent – avec son soutien inconditionnel à Israël et sa décision concernant Jérusalem, et la réduction de son financement à l’UNRWA », a déclaré Hamad.
« Je pense que Donald Trump est malade mentalement. Depuis qu’il est devenu président … l’administration américaine a essayé d’imposer ses politiques erronées au Moyen-Orient. »
Hamad a ajouté qu’Haniyeh est une « icône de la résistance » et c’est « quelque chose dont nous sommes tous fiers ».
Trump a pris une série de décisions ces derniers mois qui ont augmenté les tensions dans la région.
Dans une rupture majeure avec des décennies de politique américaine, Trump a annoncé le 6 décembre que les États-Unis reconnaissent formellement Jérusalem comme la capitale d’Israël, et commenceront le processus de transfert de leur ambassade de Tel-Aviv à Jérusalem.
Ce mouvement a déclenché des manifestations dans les territoires palestiniens occupés et dans les grandes villes du monde.
Et le 17 janvier, le gouvernement américain a décidé de couper plus de la moitié de son financementprévu à l’agence humanitaire des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) – une institution qui a été la bouée de sauvetage de plus de cinq millions de réfugiés palestiniens depuis plus de 70 ans.
Al-Jazeera –
01.02.18
Source: Chronique de Palestine