FREE PALESTINE
5 janvier 2018

Heureuse Palestine avant la malédiction sioniste

Source: Externe

Le projet sioniste a, dès le début, désinformé l’opinion publique par une propagande mensongère. On se souvient du slogan «Une terre sans peuple, pour un peuple sans terre» répété à satiété (1). La phrase sonnait bien, et a fait le tour du monde. Nous allons analyser le premier terme de ce slogan. « Une terre sans peuple » voulait faire croire que la Palestine était une région vide de population, que les espaces y étaient encore disponibles à profusion, que l’absence d’hommes avait laissé la friche occuper les niches ainsi vacantes. Ce slogan voulait faire croire que la Palestine était une terre appauvrie que seule la force des colons juifs allait mettre en culture; et aussi que l’arrivée des kibboutz allait permettre de pallier au manque de bras. Ce mensonge a trompé l’opinion peu au fait des réalités de la Palestine. Aujourd’hui les historiens ont démasqué cette fourberie, mais l’objectif des inventeurs de ce slogan a été atteint. Nous devons, par respect pour le peuple palestinien, rappeler le souvenir des temps pas si lointains où la Palestine était une région densément peuplée, active tant dans l’agriculture que l’industrie de transformation. C’est l’objet de la présente contribution.

C’était une Palestine heureuse où toutes les communautés cohabitaient ; un pays peuplé, pour preuve la carte localisant les 418 villages, avec leurs habitants, détruits en 1948 (2). Le nettoyage ethnique (3) a poussé plus de 700 000 palestiniens à quitter leurs villages pour échapper aux massacres opérés par l’organisation paramilitaire sioniste Haganah, créée en 1920 et intégrée dans l’armée israélienne en 1948. Sur les ruines de ces villages, les sionistes ont souvent planté des arbres, pour effacer toutes les traces de leurs forfaits, et oser prétendre ensuite avoir contribué à faire « reverdir » une terre déserte ! A ce sujet, nous nous devons de relever les initiatives courageuses de citoyens israéliens au sein d’ONG comme Zochrott (4) qui se sont investis dans la mémoire de tous ces villages disparus.

Au 19è siècle, les Palestiniens cultivaient le coton dans les plaines de l’Ouest et certains hauts plateaux. Le centre du pays était planté d’oliviers qui convenaient bien au sol et au climat. Blé, froment, orge et sésame poussaient dans les vallées environnantes. L’huile extraite des olives était utilisée en cuisine et pour fabriquer du savon. La ville de Naplouse était un grand centre administratif, commercial, industriel et culturel. Les villes palestiniennes étaient non seulement des centres commerciaux, mais on y trouvait également des manufactures et des ateliers artisanaux.

En 1850 deux voyageurs européens décrivent ainsi la côte Sud: « Les greniers de la vallée du Jourdain sont inépuisables. Un océan de blé, un véritable océan de blé ». Autour de Jaffa, la production d’oranges quadruple en trente ans à peine. Ces oranges sont déjà fameuses, à cause de leur peau épaisse qui préserve bien leur fraîcheur. Mais la Palestine exporte aussi du vin, du blé et de l’huile d’olive.

Vers 1900, apparaît une industrie moderne : un recensement mené par les autorités britanniques indique 1 236 usines et ateliers en 1914. Le système des banques et du crédit se développe ainsi qu’un réseau de transports et de communication et le volume du trafic de marchandises augmente fortement. La Palestine est alors le pays de la région qui compte le plus grand réseau de chemins de fer par rapport à la population : six cents kilomètres pour un million d’habitants.

Nous sommes loin de la version mensongère déversée sur l’opinion pendant des années faisant croire à une terre misérable, désertique en grande partie, mal cultivée par quelques fellahs moyenâgeux. Une terre que seule l’arrivée des sionistes aurait mise en valeur, un désert que les sionistes auraient fait fleurir ; telles étaient les croyances alors largement répandues en Europe. Ces informations sont extraites du livre écrit par Christina Zacharia (5).

Avant le 20è siècle, la plupart des juifs de Palestine faisaient partie de l’ancienne communauté Yishuv qui s’y était installée, d’ailleurs plus pour des raisons religieuses que pour des motifs politiques. Il n’y avait pratiquement aucun conflit entre eux et la population arabe. C’est lors de l’arrivée des colons sionistes dans les années 1880 que les tensions surgirent : ils achetèrent des terres à des propriétaires absentéistes, ce qui conduisit à l’expropriation des paysans qui les avaient cultivées (6).

L’objectif du Fonds National Juif était de « convertir » la terre de Palestine, en possession inaliénable du peuple juif. Dans plusieurs endroits du Nord de la Palestine, des fermiers arabes refusèrent de quitter leur terre qui avait été achetée par le Fonds à des propriétaires absentéistes, et les autorités turques, à la demande du Fonds National Juif, les en chassa.

Les Juifs natifs de Palestine, eux aussi, réagirent négativement au sionisme. Ils ne voyaient pas l’intérêt d’un Etat juif en Palestine et ne voulaient pas exacerber les relations avec les Arabes (6).

Et vint la malédiction du projet sioniste

Nous utilisons à dessein cette expression car, dès ses débuts, le projet sioniste portait en lui les germes de la destruction. Théodore Herzl, le fondateur du sionisme n’écrivait-il pas déjà: « Nous essaierons de faire disparaître la population [arabe] sans ressources de l’autre côté de la frontière, en lui procurant du travail dans les pays de transit, tandis que nous lui refuserons tout travail dans notre propre pays… Le processus d’expropriation et l’expulsion des pauvres devront se dérouler discrètement et avec circonspection… » (6).

Cette population que, pourtant, deux chercheurs juifs, auteurs d’un volumineux travail intitulé « Eretz Israël dans le passé et dans le présents » publié en 1918 aux Etats-Unis, déclaraient être les descendants des habitants judéens (juifs) du 1er siècle ap. J.C. Les auteurs, David Ben Gourion, Yitzhak Ben Zvi, écrivaient que « l’origine juive des fellahs pouvait être démontrée par le biais de la recherche philologique de la langue arabe vernaculaire ainsi que par l’investigation de la géographie linguistique » (7).

La malédiction pour la Palestine se préparait dans les cabinets feutrés des chancelleries occidentales. Les Palestiniens ignoraient ce qui se tramait dans les coulisses.

La déclaration de Balfour, en novembre 1917, par le gouvernement britannique, est le fait d’une puissance européenne qui concerne un territoire non européen, et ne tient aucun compte de la présence et des souhaits de la majorité des autochtones vivant sur ce territoire.

Comme Balfour l’a lui-même écrit en 1919 « La contradiction avec la lettre de la convention (la déclaration anglo-française de 1918 promettant l’indépendance aux Arabes des anciennes colonies ottomanes en récompense pour leur soutien aux alliés) est encore plus flagrante dans le cas d’une nation indépendante de Palestine que dans celui d’une nation indépendante de Syrie. En tout cas, en Palestine, nous ne proposons même pas de consulter les habitants sur ce qu’ils souhaitent … »

Joseph Weitz, directeur du Fonds National Juifécrivait le 19 décembre 1940 : « Que ce soit bien clair : dans ce pays, il n’y a pas de place pour deux peuples… Jusqu’à présent, l’entreprise sioniste… s’est bien déroulée, à son rythme, et elle pouvait se contenter ‘d’acheter des terres’ – mais cela n’aboutira pas à l’Etat d’Israël ; il faut que cela se fasse d’un coup, à la manière d’un Salut (c’est le secret de l’idée messianique) ; et il n’y a pas d’autres moyens que de transférer les Arabes vers les pays voisins, de les transférer tous ; à l’exception peut-être de Bethléem, de Nazareth et du Vieux Jérusalem, nous ne devons leur laisser aucun village, pas même une simple tribu » (6).

La Nakba (3) et toutes les actions mises en œuvre pour déposséder les Palestiniens trouve son support religieux dans les exhortations de la bible hébraïque. Ainsi Israël Shahak (8) rappelle l’influence pernicieuse des lois particulières contre les anciens Cananéens et les autres nations qui habitaient la Palestine avant la conquête de Josué. Toutes ces nations devaient être entièrement exterminées selon les directives génocidaires de la Thorah (les 5 premiers livres de la Bible hébraïque). Les versets de la Bible exhortant au massacre des Madianites (9) ont été repris solennellement par un important rabbin israélien pour justifier le massacre de Qibbiya.(10). Israël Shahak ajoute : « Je n’en finirais pas de citer les proclamations sanguinaires contre les Palestiniens, lancées par des rabbins au nom de ces lois. » (11).

Gilad Atzmon (12) écrit : « L’Etat d’Israël ne cesse d’appliquer l’exhortation de Moïse (13). L’épuration ethnique de la population palestinienne en 1948 et les mauvais traitements constants infligés au peuple palestinien depuis lors font de Deutéronome 6:10-12 une prophétie réalisée. Depuis plus de 60 ans, l’exhortation biblique du vol est transformée en praxis légale. Le pillage israélien des villes, maisons, des champs et des puits de Palestiniens est entré dans le système juridique israélien : en 1950-51, les législateurs israéliens avaient d’ores et déjà entériné la ‘loi sur les propriétaires absents’ une loi raciste empêchant les Palestiniens de retourner sur leurs terres, dans leurs villes et leurs villages, et permettant aux nouveaux Israéliens de vivre dans des maisons qu’ils n’avaient point bâties».

Ainsi donc le projet sioniste n’a apporté, depuis un siècle, que mort, souffrances, destructions, violences de toutes sortes, qui perdurent aujourd’hui encore. On ne s’imagine pas le degré de cruauté dont fait preuve aujourd’hui la politique israélienne envers les Palestiniens. C’est bien un projet maléfique qui a frappé cette région et le Moyen-Orient dans son ensemble. Une malédiction. Un projet de mort et de destruction planifié par l’Etat d’Israël ; les lecteurs se reporteront au plan d’Oded Yinon, dénoncé en son temps par Israël Shahak (14) pour en être convaincus.

MARC Jean -

30.12.17

(1) http://arretsurinfo.ch/la-grande-mystification-une-terre-sans-peuple-pour-un-peuple-sans-terre/

(2) Palestine 1967 – Villages arabes détruits en 48 .

(3) Abondamment documenté dans le livre d’Ilan Pappe,  »Le nettoyage ethnique de la Palestine », Fayard, 2006

(4) http://www.zochrot.org/en/wrapper/19

(5) Christina Zacharia et Samih Farsoun, Palestine et the Palestinians, cité dans Michel Collon, Israël, parlons-en, éditions,Investig’Action,2011, p.48. L’ouvrage de Christina Zacharia et Samih Farsoun retrace en détail toute l’histoire de la Palestine avec ses diverses activités économiques, sociales et politiques aux différentes époques.

(6) Pour plus d’informations: https://blogs.mediapart.fr/fxavier/blog/091212/conflit-israelo-palestinien-mythes-et-realites

(7) Shlomo Sand, Comment le peuple juif fut inventé, Fayard, 2008, p.260

(8) Israël Shahak, juif israélien, né en Pologne en 1933, décédé en 2001, interné au camp de Bergen Belsen, professeur de chimie organique, fut, sa vie durant, un infatigable militant des droits de l’homme, 

(9) Le premier génocide de l’histoire, le massacre des madianites in Roger Garaudy A contre-nuit: La Bible et le premier génocide

(10) R.Sha’ul Yisra’eli, » Taqrit Qibbiya Le’or Halakhah » (Les événements de Qibbiya à la lumière de la Halakhah) in Hattorah Wehammedinah, vol.5,1953/4, cité dans Israël Shahak, Histoire juive-Religion juive, Le poids de trois millénaires, Editions La vieille Taupe, 1996, p.189. La Halakha (hébreu: הלכה «Voie», Halokhe selon la prononciation ashkénaze, plur. halakhot) regroupe l’ensemble des prescriptions, coutumes et traditions collectivement dénommées «Loi juive». Essentiellement fondée sur la Bible hébraïque et, dans le judaïsme rabbinique, sur le Talmud. Pour plus d’informations sur ce massacre : Wikipedia/Massacre de_Qibbya

(11) Israël Shahak, Histoire juive-Religion juive, Le poids de trois millénaires, éditions La vieille Taupe, 1996 p.189

(12) Gilad Atzmon, La parabole d’Esther, Anatomie du peuple élu, Editions Demi-Lune, Coll. Résistances, 2012, p.182

(13)  Gilad Atzmon fait référence à un passage biblique : « Le dieu juif tel qu’il est portraituré par Moïse dans le livre du Deutéronome (un livre de la bible hébraïque).  Yahweh, ton Dieu, te fera entrer dans le pays qu’il a juré à tes pères de te donner. Tu posséderas de grandes et bonnes villes que tu n’as point bâties, des maisons pleines de toutes sortes de biens et que tu n’as point remplies, des citernes creusées que tu n’as point creusées, des vignes et des oliviers que tu n’as point plantés… (Deutéronome 6:10-12) est une  déité maléfique qui incite son peuple au saccage, au pillage et au vol  ». Gilad Atzmon, La parabole d’Esther, Anatomie du peuple élu, Editions Demi-Lune, Coll. Résistances, 2012, p.181

(14) http://arretsurinfo.ch/israel-une-strategie-perseverante-de-dislocation-du-monde-arabe-par-oded-yinon/

Source: Arrêt sur info

Commentaires
H
L’auteur rapporte des sources qui ne sont pas des références dignes de Foi ou venant d’hérétiques. <br /> <br /> - Les Palestiniens d’aujourd’hui, ne sont pas les 7 peuples de Canaan, heureusement !<br /> <br /> - L’ « Etat » d’ « Israel » n’est pas le Peuple Juif ; les sionistes n’ont rien à voir avec Moise et ne sont pas commandés par D’ à faire du nettoyage ethnique, ce qui contredit la Thora.<br /> <br /> Pour une juste interprétation de la Thora, il faut étudier les commentateurs originaux de la Thora, sinon on fait dire à la Thora ce qu’elle n’a pas dit dans le but de justifier ses pensées et actions comme le font les sionistes religieux.<br /> <br /> Je rappelle que le Peuple Juif aujourd’hui se trouve toujours encore en Exil et Dispersion et n’a rien à voir avec la politique des sionistes quand bien même ceux-ci portent un Keppele et des Tsitsis et étudient la Thora, Talmud y compris.
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