FREE PALESTINE
24 avril 2012

une voyageuse israélienne publie la preuve des mensonges israéliens

Bienvenue Palestine : une voyageuse israélienne publie la preuve des mensonges israéliens

mardi 24 avril 2012



Témoignage de Mya, une militante israélienne.

Bienvenue en Israël, le pays où celui qui proteste contre le racisme est en danger.

19 avril 2012. Mya Guarnieri

"Dimanche dernier, au moment où les Forces de Sécurité israéliennes encerclaient les militants qui essayaient d’entrer en Palestine, une conférence raciste se tenait à Ramle où une femme dans la quarantaine recevait des coups parce qu’elle s’opposait au racisme. Bienvenue à un Israël terrifiant, où ceux qui ne sont pas racistes sont en danger !

Bien que presque tous les militants de “Bienvenue en Palestine” aient été empêchés d’entrer en Cisjordanie, la campagne fut très réussie. Alors même que les médias locaux et internationaux observaient, 79 internationaux parvenus jusqu’à Tel Aviv se virent refuser l’entrée en Israël. Et pourtant ils n’essayaient pas d’entrer en Israël. Ils essayaient de se rendre à Bethléem, dans la zone A sous contrôle de l’Autorité Palestinienne. Et ils attirèrent l’attention du monde entier sur le fait qu’Israël semble considérer la zone A comme une zone qui lui appartient ; que les Palestiniens n’ont aucun pouvoir sur leur propre territoire, que l’occupation coupe les Palestiniens du monde et rend toute vie normale impossible.

La mission a fait toute la lumière sur l’intolérance de l’unique démocratie du Moyen Orient quand elle réagit aux simples mots de « Palestine » et « palestinien ».

Dans l’avion qui m’emmenait de Genève à Tel-Aviv, j’ai eu la chance de rencontrer quelques uns de ces militants. Une femme parmi eux me montra la lettre qu’elle allait présenter aux autorités israéliennes. On n’y faisait pas mention de l’occupation ni de la Nakba, le genre de chose qui aurait suffit à envoyer des agents de Sécurité en toute urgence. Non, tout ce qu’elle disait c’est qu’on l’avait invitée à participer à la construction d’une école palestinienne et qu’on l’hébergerait à Bethléem.

Pour les autorités israéliennes les militants étaient des provocateurs qui cherchaient à délégitimer Israël. Si le fait de construire une école palestinienne peut être vu comme un acte de provocation, si le simple fait de rencontrer des Palestiniens est un acte qui vise à « délégitimer » Israël, qu’est-ce que cela révèle d’un état comme Israël ?

A la sortie de l’avion je restai en arrière derrière un groupe de militants pendant qu’ils passaient au contrôle des passeports. En silence ils montrèrent la lettre « provocatrice » aux autorités qui, rapidement, les amenèrent vers un lieu de détention.

Quant à moi, j’eus seulement la possibilité de prendre une photo des employés du Ministère du Tourisme qui offraient des fleurs et de l’eau aux passagers qui arrivaient au Terminal 1. En suite, les agents de la sécurité menacèrent de m’arrêter au moment où j’essayais de filmer quelque chose d’autre. Ils menacèrent de m’arrêter car je mettais trop de temps à passer le contrôle des passeports. A ce moment là on m’ordonna de présenter mon passeport et alors deux hommes m’escortèrent jusqu’à un bus qui m’attendait moi, les autres Israéliens et quelques internationaux au Terminal 3 dans le bâtiment principal.

C’est là que j’ai constaté que l’intolérance d’Israël ne s’arrête pas aux Palestiniens. Comme je m’approchai du Hall des arrivées je remarquai que l’on permettait à des gens d’extrême-droite de protester contre les militants de la mission. Quand des Israéliens déplièrent de petits morceaux de papier qui disaient « Bienvenue en Palestine » -et quand l’un d’entre eux montra le dessin d’un enfant palestinien- les agents de Sécurité les entourèrent. Comme ils étaient poussés vers un lieu de détention les manifestants extrêmistes les suivirent tout en criant que les "gauchistes" feraient mieux d’« aller en Syrie » et qu’Israël « est le pays le plus démocratique au Moyen Orient »- ce qui était on ne peut plus ironique vu que ces militants étaient arrêtés alors qu’ils tenaient un petit morceau de papier où s’inscrivait le mot Palestine.

Le vrai visage d’Israël se montra aussi lors de la conférence de presse à Ramle, non loin de l’aéroport International Ben Gourion. Là, des politiciens et des citoyens de droite d’Israël y compris des Membres de la Knesset et des rabbins payés par le gouvernement se rassemblèrent pour discuter du « problème » des étrangers (c’est-à-dire des non juifs) en Israël, ou comme l’a exprimé le ministre de l’Intérieur Eli Yishai : comment « protéger l’entreprise sioniste ».

David Sheen a assisté à la conférence et, via Twitter, a envoyé des rapports sur l’incitation à la violence des politiciens et des rabbins. (Issa Edward Boursheh a écrit un article avec les rapports Twitter de Sheen). Un Membre de la Knesset expliqua qu’il avait mis sur pied une organisation pour « sauver » les juifs de Tel-Aviv des mains des étrangers. Un autre déclara qu’il n’y avait pas des réfugiés africains et qu’ils étaient tous des infiltrés. (Considérant les horreurs auxquelles beaucoup de Soudanais ont dû échapper, est-ce que cela ne fait pas penser à la négation de l’holocauste ?

Yishai a réduit les travailleurs immigrés à des machines, y compris ceux qui arrivent ici avec des visas délivrés par Israël, en faisant remarquer que les femmes étrangères ne devraient pas obtenir de congés de maternité car en fait « elles sont là seulement pour travailler pour nous ».

Puis il y a eu une discussion générale avec le public sur le fait qu’il faut maintenir la majorité ethnique d’Israël. Un membre de la Knesset fit la remarque selon laquelle « l’immigration non juive vers Israël n’est pas moins dangereuse que la menace militaire de l’Iran ». Tous ceux qui dans l’audience avançaient des faits contredisant les arguments intolérants des politiciens et des rabbins –ou qui simplement les mettaient en doute- recevaient des invectives et étaient réduits au silence, y compris des représentants des Nations Unies.

C’est ainsi qu’Israël et les Israéliens traitent la dissidence –en réduisant les gens au silence par l’intimidation.

Comme si cela n’avait pas été assez clair à Ramle ou à l’aéroport, quelques fans de l’équipe de foot Beitar s’illustrèrent en frappant une femme d’âge mûr qui protestait contre leur slogan raciste « Mort aux Arabes ! ».

Pris dans leur ensemble, les événements de dimanche dernier prouvent que l’intolérance et le racisme israéliens s’étendent bien au delà des Palestiniens. C’est le cas des non-juifs en général et de tous ceux qui les soutiennent. Si vous osez prononcer le mot « palestinien » ou « Palestine » et si vous parlez franchement contre le racisme vous serez remis à votre place, parfois violemment. Bienvenue en Israël : un endroit terrifiant où ceux qui ne sont pas racistes courent un grand danger.

(Traduction : A & P. )

CAPJPO-EuroPalestine

ARTICLE PARU EN ANGLAIS SUR UN SITE INTERNET ISRAELIEN

http://972mag.com/welcome-to-israel...

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