FREE PALESTINE
19 septembre 2011

L’épineux partage de la Palestine


L’épineux partage de la Palestine
Un seul Etat pour deux rêves

Entamées le 2 septembre sous l’égide du président Barack Obama, les négociations israélo-palestiniennes ne se heurtent pas seulement à la poursuite de la colonisation mais aussi aux vues radicalement différentes des deux parties sur Jérusalem, les réfugiés, les frontières, l’eau. Cette impasse amène un certain nombre de responsables, y compris israéliens, à prôner la création d’un seul Etat sur tout le territoire entre la Méditerranée et le Jourdain.

Par Alain Gresh

« Le moindre danger, le moindre mal, serait la création d’un Etat unique avec des droits égaux pour tous ses citoyens », annonce le président du Parlement. Figure de la vie politique, un ancien ministre surenchérit : il n’existe plus désormais d’autre option que la proclamation d’un seul Etat sur tout le territoire historique de la Palestine, de la Méditerranée au Jourdain. Une jeune députée aux convictions religieuses bien ancrées défend les mêmes conclusions. Trois personnalités palestiniennes ? Trois membres de l’organisation islamiste Hamas ? Trois antisionistes européens ? Non : ce diagnostic a été formulé par trois membres éminents de la droite israélienne.

Le premier, M. Reuven Rivlin, récuse l’idée d’une menace démographique arabe et observe que cette manière de penser « amène à évoquer le transfert ou le fait qu’il faudrait tuer les Arabes. Je suis horrifié par ces propos. Je vais dans les écoles où, lors de simulations d’élections, Lieberman [le ministre des affaires étrangères, dirigeant du parti d’extrême droite Israël Beitenou] obtient 40 % des voix et j’entends des enfants dire qu’il faudrait tuer des Arabes. (…) Ce type d’attitude a été créé par la position condescendante des socialistes [le Parti travailliste] qui affirment : “Nous [les Juifs] ici et eux [les Arabes] là-bas.” Je ne l’ai jamais compris. Quand Jabotinsky (1) disait : “Sion nous appartient”, il voulait dire un premier ministre juif et un vice-premier ministre arabe (2) ».

Le second, M. Moshe Arens, s’est illustré comme ministre de la défense et ministre des affaires étrangères dans les années 1980. Parrain politique de M. Benyamin Netanyahou, catalogué comme un « faucon », il s’est exprimé dans une tribune du quotidien Haaretz : « Que se passerait-il si la souveraineté israélienne s’appliquait à la Judée et à la Samarie et que l’on offrait à la population palestinienne la citoyenneté israélienne ? Ceux qui, en Israël et à l’étranger, considèrent “l’occupation” comme un mal insupportable seraient soulagés par un changement qui libérerait Israël de ce fardeau (3). »

Mais comment absorber cette population ? Israël, répond-il, inclut déjà des minorités bien insérées, comme les Druzes et les Tcherkesses. Quant aux musulmans arabes, leurs difficultés à s’intégrer « tiennent aux gouvernements israéliens successifs qui n’ont pas pris de mesures efficaces » : pour lui, c’est à cette première tâche qu’il faut s’atteler.

La troisième personnalité à avoir interrogé le consensus israélien est Mme Tzipi Hotovely, la plus jeune membre du Parlement, une étoile montante du Likoud, qu’elle a rejoint sur la sollicitation personnelle de M. Netanyahou. Hostile au désengagement de Gaza en 2005, elle prétend que celui-ci a démontré l’échec de toute idée de retrait. Elle est, de plus, attachée au maintien des colonies : « Les Juifs ont vécu à Hébron, à Beit El. Ce sont des lieux bibliques. C’est d’Hébron que le roi David a commencé à édifier son royaume. Je ne pense pas que nous pouvons les abandonner, sinon que signifie le sionisme ? Le sionisme c’est le retour à Sion, retourner à Jérusalem, retourner à tous ces lieux bibliques. Nous devons donc envisager le processus de paix sans déraciner les habitants des colonies (4). » Seule possibilité alors : l’extension de la loi israélienne à toute la Cisjordanie et l’octroi de la nationalité et du droit de vote aux Palestiniens. Bref, un Etat unique, qui, pour elle comme pour M. Rivlin ou M. Arens, ne peut être qu’un « Etat juif ».

Ces propositions tentent de résoudre une des contradictions fondamentales de l’aile libérale — au sens politique du terme — de la droite israélienne : comment concilier sa revendication de la souveraineté sur l’ensemble de « la Judée et [de] la Samarie » (la Cisjordanie) avec les principes démocratiques ? Comment éviter l’instauration d’un système d’apartheid dans lequel les Palestiniens seraient privés de leurs droits politiques ?

Déjà Menahem Begin, qui conduisit pour la première fois la droite à la victoire en 1977, avait tenté de trancher ce dilemme. Après avoir accueilli le président égyptien Anouar El-Sadate à Jérusalem en novembre 1977, il avait proposé un plan définissant sa conception de l’autonomie palestinienne et offert le choix aux résidents de la Cisjordanie et de Gaza entre les nationalités israélienne et jordanienne, et donc le droit de vote dans un des deux Parlements.

Cette idée sera vite abandonnée, car elle se heurtait à un obstacle qu’aujourd’hui encore aucune des trois personnalités évoquées n’arrive à surmonter : comment concilier la revendication d’un « Etat juif » avec l’octroi du droit de vote aux Palestiniens ? M. Arens prétend qu’ils ne représenteront que 30 %de la population totale, mais il sous-estime le nombre d’habitants de la Cisjordanie et « oublie » Gaza. Comment un tel plan pourrait-il enchaîner la population palestinienne au seuil fatidique des 50 % ? Même avec 40 %, aucun gouvernement ne pourrait se constituer sans l’appui d’une partie des Palestiniens, dont on comprend mal pourquoi ils soutiendraient le gouvernement d’un « Etat juif ».

Solution intérimaire
à long terme

Quelles qu’en soient les limites et les contradictions, ces thèses iconoclastes reflètent le pessimisme général qui accompagne l’impasse du « processus de paix », maintenu depuis des années en survie artificielle. Malgré la reprise des négociations israélo-palestiniennes sous l’égide du président Barack Obama, le 2 septembre 2010, peu de commentateurs parient sur les chances de ranimer le moribond. Le découragement s’est étendu, et il touche en premier lieu les responsables américains impliqués depuis des décennies dans le dossier.

Entre 1988 et 2003, M. Aaaron David Miller a servi comme conseiller de six secrétaires d’Etat successifs, sous trois présidences. Il a participé à toutes les tractations et négociations, publiques ou secrètes. Dans un article retentissant dont le titre résume sa pensée, « La fausse religion de la paix au Proche-Orient et comment je suis devenu non croyant (5) », il explique que le conflit israélo-palestinien n’est plus central pour Washington : d’autres, comme l’Irak, l’Afghanistan ou le Pakistan, et surtout l’affrontement avec l’Iran accaparent son attention, et même une grande puissance comme les Etats-Unis ne peut tout faire à la fois, surtout en ces temps de crise.

« Les croyants doivent réexaminer leur foi, alors que l’extension de sa puissance à travers le monde dépasse les capacités de l’Amérique, écrit M. Miller. Les Etats-Unis doivent faire ce qu’ils peuvent, travailler avec les Israéliens et les Palestiniens pour négocier les questions centrales du statut final (…), aider les Palestiniens à développer leurs institutions, amener les Israéliens à aider les Palestiniens en leur permettant de respirer économiquement, d’étendre leur autorité et de maintenir le calme à Gaza. (…) Mais l’Amérique doit être consciente de ce qu’elle ne peut pas faire autant que de ce qu’elle peut faire. »

Autre acteur influent, M. Robert Malley, qui a participé comme conseiller du président William Clinton aux négociations de Camp David (juillet 2000), tire également de son expérience des conclusions pessimistes, et développe une critique radicale de la solution d’un Etat palestinien aux côtés d’Israël : « Cette idée ne répond pas aux problèmes qu’elle prétend résoudre. Elle promet de clore un conflit qui est né en 1948 et sans doute avant, mais ne se préoccupe que des problèmes surgis en 1967. Mettre fin à l’occupation des territoires palestiniens est essentiel (…), mais les racines du conflit sont bien plus profondes : pour les Israéliens, il s’agit du refus palestinien de reconnaître la légitimité de l’Etat juif ; pour les Palestiniens, de la responsabilité israélienne dans la dépossession et la dispersion qui ont accompagné la naissance d’Israël (6). » La création d’un Etat palestinien, le débat sur le pourcentage de territoire que chacun récupérera n’apaiseront pas « les émotions les plus profondes et les plus viscérales, les nostalgies et les rancœurs ».

Que faire, alors que M. Malley affirme, dans le même temps, récuser la solution d’un seul Etat ? Comme nombre de commentateurs américains, il se rallie à l’idée d’une « solution intérimaire à long terme », dont les contours varient, mais qui permettrait de reporter à plus tard (à quand ?), les dossiers les plus sensibles, ceux de Jérusalem ou des réfugiés.

Roger Cohen, éditorialiste de poids au New York Times, a résumé ainsi ce point de vue (7). « Obama, qui a déjà reçu le prix Nobel, devrait réduire les attentes, arrêter de parler de paix, bannir le mot, commencer à parler de détente. C’est ce que veut Lieberman, c’est ce que dit vouloir le Hamas, c’est le sens des dérobades de Netanyahou. Ce n’est pas ce que veut Abbas, mais il est sans pouvoir. Comme me l’a dit un spécialiste de science politique israélien, Shlomo Avineri, “un statu quo non violent est loin d’être satisfaisant, mais ce n’est pas mal non plus. Chypre n’est pas si mal”. (…) La paix des braves doit être remplacée par une trêve des médiocres. »

Ce pessimisme se nourrit de la fausse symétrie qui marque depuis 1993 l’action des grandes puissances : deux peuples vivent sur cette terre, ils doivent arriver à un accord, ce qui suppose de la « bonne volonté » et l’isolement des extrémistes « des deux bords ». Une position qui occulte les responsabilités particulières de l’occupant en le mettant sur le même plan que l’occupé, et qui oublie que tous les gouvernements israéliens ont poursuivi leur politique de conquête de la terre même après les accords d’Oslo : entre le moment de leur signature en 1993 et aujourd’hui, le nombre de colons est passé de cent mille à trois cent mille, sans compter les deux cent mille installés à Jérusalem-Est. Parallèlement, « l’addition des territoires situés à l’ouest du mur de séparation, des terres détenues par les colonies officielles et sauvages, des espaces utilisés par les routes de contournement et des zones militaires fermées de la vallée du Jourdain, que les autorités israéliennes entendent conserver en toute hypothèse (8) », représente 45 % du territoire de la Cisjordanie. Les partis politiques israéliens, de droite comme de gauche, rejettent impunément les résolutions des Nations unies et la légalité internationale.

En septembre 2000, le déclenchement de la seconde Intifada, a permis au premier ministre de l’époque, M. Ehoud Barak, de convaincre la grande majorité de l’opinion juive israélienne qu’il n’y avait pas, qu’il n’y avait même jamais eu, d’« interlocuteur palestinien » (9). Même la décision historique du sommet des pays arabes de Beyrouth en mars 2002 — accepter une paix globale avec Israël en échange de la création d’un Etat palestinien dans les frontières de 1967 — fut repoussée avec mépris. Et ce refus, le gouvernement ne le paie d’aucun prix, puisque les principales puissances du monde, les Etats-Unis comme l’Union européenne, la Chine comme la Russie, traitent avec lui comme si l’occupation n’existait pas — même si l’image d’Israël dans l’opinion s’érode sensiblement.

« L’égalité ou rien »

Plus fondamentalement, le groupe dirigeant israélien refuse, dans les faits, de reconnaître les Palestiniens comme des égaux. Les accords d’Oslo n’ont pas entamé cette arrogance, ni l’idée que la vie d’un Palestinien ne vaut pas la sécurité d’un Israélien. Se targuant de l’hostilité de ses voisins, tirant argument du génocide des Juifs durant la seconde guerre mondiale, les dirigeants israéliens ont construit une conception de la sécurité absolue, hors d’atteinte de n’importe quelle puissance, et qui entraîne le pays dans des guerres sans fin. Une solution est-elle possible si le principe d’égalité entre tous les êtres humains habitant sur cette terre n’est pas reconnu ? « L’égalité ou rien », proclamait l’intellectuel américano-palestinien Edward Said (10) : une idée désormais portée par divers protagonistes, et d’abord par les Palestiniens d’Israël, qui la revendiquent avec de plus en plus de force.

D’où l’inquiétude d’un journaliste israélien, auteur d’un des premiers livres consacrés au Fatah (11), Ehoud Yaari. Dans un article du printemps 2010, il affirme que, d’ici quelques années, l’appui à la solution de deux Etats va décliner, que d’autres idées vont surgir, que la disparition de l’Autorité palestinienne va entraîner l’annexion de facto des territoires occupés et que les Palestiniens réussiront ainsi à assurer « par effraction la domination démographique que les dirigeants israéliens affirment craindre depuis des décennies et qu’ils ont tenté d’éviter en occupant plutôt qu’en annexant. Cette annexion à rebours ne laissera pas d’autre choix que d’exister avec une majorité arabe (12) ». Pour lui, donc, un armistice est nécessaire, qui pourrait être facilité par un retrait d’Israël sur la ligne fixée par le « mur de sécurité », ce qui entraînerait le démantèlement de soixante colonies et le rapatriement de cinquante mille colons (sur cinq cent mille…).

Tous ces projets de « solution intérimaire » ne feraient en réalité, dans le cadre des rapports de forces actuels, que prolonger l’occupation sous d’autres formes, les Palestiniens étant confinés dans des réserves, sans unité territoriale, sans contrôle de leurs frontières, sans pouvoir économique et politique.

Quant à la menace brandie par l’Autorité d’une proclamation de l’indépendance de l’Etat palestinien, elle apparaît dérisoire (13). Ne serait-ce que parce que cet Etat a déjà été proclamé par l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) en 1988, et reconnu par plus d’une centaine d’Etats. Même si l’Union européenne en faisait autant, serait-elle prête à en tirer les conséquences et à traiter Israël comme une puissance occupante qu’il faut sanctionner pour la contraindre à évacuer l’Etat qu’elle occupe ?

La perspective d’un seul Etat sur tout le territoire historique de la Palestine ne soulève pas moins de problèmes (14), comme le montre le débat soulevé dans le « camp propalestinien » par les propositions de MM. Rivlin ou Arens.

M. Uri Avnery, vétéran du combat pour la paix, dénonce avec force les failles de ces projets : ils excluent Gaza ; l’Etat unique sera juif ; l’annexion de la Cisjordanie permettra la poursuite de la colonisation ; l’octroi de la citoyenneté aux Palestiniens se fera, au mieux, sur une dizaine d’années, voire sur une génération. Et il conclut : « Dans le film de Roman Polanski Rosemary’s Baby, une jeune femme donne naissance à un beau bébé qui se révèle être le fils de Satan. La vision de gauche si attractive d’un seul Etat devient un monstre de droite (15). »

Ce point de vue est contesté par Ali Abunimah, un intellectuel américano-palestinien animateur du site The Electronic Intifada et auteur d’un livre argumenté prônant un Etat unique (16). S’il relève, comme Avnery, les limites des projets de la droite, il poursuit : « Une fois que les Juifs israéliens concèdent la nécessité de droits égaux pour les Palestiniens, ils ne pourront pas imposer unilatéralement un système qui maintient des privilèges indus. Un Etat commun devra prendre en compte les intérêts collectifs légitimes des Juifs israéliens, mais il devra aussi le faire pour tous les autres. »

Et il dresse un parallèle avec ce qui s’est passé en Afrique du Sud : « Au milieu des années 1980, la grande majorité des Blancs avaient compris que le statu quo de l’apartheid était intenable, et ils commencèrent à envisager des “réformes” bien éloignées des demandes du Congrès national africain (ANC) pour une égalité universelle — une personne, une voix dans une Afrique du Sud non raciale. (…) Jusqu’à la fin, les sondages indiquaient que la grande majorité des Blancs rejetaient le suffrage universel, mais acceptaient une sorte de partage du pouvoir tant qu’ils gardaient un droit de veto sur les décisions stratégiques (17). »

De son côté, le Hamas se tient à l’écart du débat, se bornant à accepter la création d’un Etat palestinien en Cisjordanie et à Gaza et à promettre, dans ces conditions, une hudna (trêve) plus ou moins longue avec Israël, mais sans reconnaissance. Quant à ce que serait la « libération de toute la Palestine » et l’avenir de sa population juive, le mouvement islamiste se limite à des déclarations sur l’acceptation par l’islam des minorités religieuses.

Alors que les deux organisations les plus représentatives des Palestiniens, le Fatah et le Hamas, restent absentes du débat pourtant ancien sur l’Etat unique (lire « Le cheminement d’une idée »), des intellectuels comme Edward Said ou Tony Judt, une partie du mouvement de solidarité avec la Palestine, une fraction significative mais minoritaire de l’opinion palestinienne ont soutenu ou soutiennent l’utopie d’un Etat unique et démocratique (18). Comme la proposition du Fatah de la fin des années 1960, celle-ci reste cependant desservie par ses ambiguïtés : s’agit-il d’un Etat de tous ses citoyens sur le modèle sud-africain ? d’un Etat binational sur le modèle de l’ancienne Tchécoslovaquie ? Que serait sa Constitution et quelles garanties offrirait-elle aux différentes communautés, nationales et religieuses ? Comment cet Etat se situerait-il par rapport à son environnement ? Adhérerait-il à la Ligue arabe ?

Un tel projet ne peut se construire qu’à partir d’une lutte commune aux Palestiniens et à au moins une fraction significative de la population juive israélienne. L’exemple de l’Afrique du Sud est souvent invoqué. Mais, au-delà de la question de savoir si Israël est ou non un Etat d’apartheid, le modèle sud-africain de sortie de conflit a été possible parce que l’ANC, à travers son alliance avec le Parti communiste, avait une « base blanche ». De plus, il avait adapté son discours et ses méthodes de lutte à sa volonté de bâtir une société « arc-en-ciel » et d’éviter l’exode de la population blanche qu’avaient connu, par exemple, l’Angola et le Mozambique. Il n’avait utilisé l’arme du terrorisme que de manière limitée, craignant que cela ne lui aliène le soutien de l’opinion, notamment blanche (19). L’ANC, tout en luttant de manière intransigeante pour le principe « une personne, une voix », avait su prendre en compte les peurs de la communauté blanche.

Une telle démarche au Proche-Orient supposerait de nouvelles formes d’organisation, du côté palestinien comme israélien, pour surmonter les peurs, les haines et les préjugés qui séparent les deux protagonistes. Evoquant le difficile pèlerinage dans sa maison de Jérusalem, le grand poète palestinien Mahmoud Darwich écrivait :

« Demanderai-je à des inconnus qui dorment / dans mon lit… la permission d’une visite / de cinq minutes à moi-même ? / Me courberai-je avec respect devant les habitants / de mon rêve d’enfant ? / Demanderont-ils : Qui est ce visiteur étranger / indiscret ? Pourrai-je parler / de paix et de guerre entre victimes et victimes / des victimes, sans une seule incise ? / Me diront-ils : Pas de place pour deux rêves / dans la même alcôve ? (20) »


(1) Vladimir Zeev Jabotinsky (1880-1940), leader de la droite sioniste. Ses thèses ont inspiré les partis de droite.

(2) Haaretz, Tel-Aviv, 15 juillet 2010.

(3) « Is there another option ? », Haaretz, 2 juin 2010.

(4) TheJewishPress.com, 10 juillet 2009.

(5) « The false religion of Mideast peace : And why I’m no longer a believer », Foreign Policy, Washington, mai-juin 2010.

(6) Ecrit avec Hussein Agha, « Israël and Palestine : Can they start over ? », The New York Review of Books, 3 décembre 2009.

(7) « A Mideast truce », The New York Times, 16 novembre 2009.

(8) Denis Bauchard, « L’Etat palestinien en question. La solution des deux Etats est-elle encore possible ? », PDF, note de l’Institut français des relations internationales, Paris, mars 2010.

(9) Lire « Le “véritable visage” de M. Ehoud Barak », Le Monde diplomatique, juillet 2002.

(10) Israël, Palestine, l’égalité ou rien, La Fabrique, Paris, 1999.

(11) Strike Terror : The Story of Fatah, Sabra Books, New York, 1970.

(12) « Armistice now », Foreign Affairs, New York, mars-avril 2010.

(13) Les scénarios ont été très intelligemment examinés par Jean-François Legrain dans « Palestine : un Etat ? Quel Etat ? », PDF, Gremmo.mom.fr, 11 décembre 2009.

(14) Cf. Dominique Vidal, « Palestine : à propos de l’Etat binational », France-Palestine.org, 23 novembre 2009.

(15) Uri Avnery, « Rosemary’s Baby », Gush-Shalom.org, 24 juillet 2010.

(16) Ali Abunimah, One Country, Metropolitan Books, New York, 2006.

(17) « Israelis embrace one-state solution from unexpected direction », Electronicintifada.net, 21 juillet 2010.

(18) Lire Leila Farsakh, « L’heure d’un Etat binational est-elle venue ? », Le Monde diplomatique, mars 2007.

(19) Cf. Nelson Mandela, Un long chemin vers la liberté, Le Livre de poche, Paris, 1996, p. 341.

(20) Comme des fleurs d’amandier ou plus loin, Actes Sud, Arles, 2007.



http://www.monde-diplomatique.fr/2010/10/GRESH/19739 - octobre 2010

Commentaires
Derniers commentaires
Recevez nos infos gratuites
Visiteurs
Depuis la création 865 905
Archives