FREE PALESTINE
22 novembre 2009

De sa cellule, Marouane Barghouti prêche la réconciliation

De sa cellule, Marouane Barghouti prêche la réconciliation

jeudi 19 novembre 2009, par La Rédaction

Le processus de paix avec Israël s’est soldé par un échec et les Palestiniens doivent se réconcilier pour obtenir l’Etat dont ils rêvent, estime Marouane Barghouti, le leader du Fatah emprisonné à vie en Israël.
Dans une interview accordée à Reuters de sa cellule, via ses avocats, le "Nelson Mandela palestinien" estime indéfendable la scission politique entre le Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, et le Fatah, qui administre la Cisjordanie.
Agé de 50 ans, l’instigateur de la seconde intifada, est considéré par Israël comme le "cerveau" des Brigades des martyrs d’Al Aksa, qui ont revendiqué nombre d’attentats meurtriers contre des Israéliens au début des années 2000.
Le leader palestinien, qui jouit d’une grande popularité dans les territoires occupés, estime que, face au ’sur-place’ de la diplomatie américaine au Proche-Orient, le Hamas et le Fatah ont le devoir de se réconcilier.
"Je ne vois pas de divergences politiques de fond entre le Fatah et le Hamas", affirme Barghouti, qui purge sa peine de perpétuité depuis 2004 pour cinq chefs d’assassinat.
Avant sa capture, sa condamnation et son incarcération, Barghouti était considéré comme un successeur possible de Yasser Arafat, mort le 11 novembre de la même année.
C’est au numéro deux officiel de l’OLP et du Fatah, Mahmoud Abbas, qu’échoira in fine la succession du leader charismatique de la cause nationale palestinienne. Abbas a annoncé récemment son intention de ne pas briguer un nouveau mandat à la tête de l’Autorité palestinienne.
Mahmoud Abbas n’a pas de successeur évident et son mandat devrait être prolongé exceptionnellement par le Conseil central de l’OLP, faute de possibilité d’organiser des élections présidentielle et législatives simultanément à Gaza et en Cisjordanie.
Mais le nom de Barghouti revient systématiquement comme son successeur potentiel au cas où Israël le gracierait ou le libérerait dans le cadre d’un échange de prisonniers.
"Compte tenu de l’échec des négociations et de l’absence de partenaire israélien pour la paix, la stratégie indispensable consiste d’abord a mettre fins aux divisions et à rétablir l’unité nationale", déclare Barghouti.
"Il n’y a pas d’excuse possible pour empêcher une telle réconciliation nationale, notamment à la lumière des derniers développements et de l’horizon bouché pour les négociations", ajoute-t-il.
Le leader emprisonné présente comme "un crime contre la nation" la scission intervenue dans le mouvement national palestinien lors du coup de force qui a permis au Hamas de chasser le Fatah de Gaza après de violents combats à la mi-juin 2007.
Il presse le mouvement islamiste de signer le projet d’accord de réconciliation inter-palestinienne mis au point par l’Egypte après des mois de négociations laborieuses.
Ce projet, accepté par Abbas, lequel a aussi incité le Hamas à le signer, prévoit la tenue des présidentielle et législatives en juin prochain, à la fois en Cisjordanie et à Gaza. Le mandat du Conseil législatif palestinien, où le Hamas est majoritaire, expire fin janvier.
Prié de dire s’il se présenterait à ce scrutin présidentiel, Barghouti, répond : "Quand la réconciliation nationale sera réalisée et qu’il y aura accord sur la tenue d’élections, je prendrai la décision opportune."
Tout retour de Barghouti sur la scène politique palestinienne dépend d’Israël, avec lequel le leader palestinien est partisan de négocier, contrairement au Hamas.
Mais, souligne-t-il, "parier sur les seules négociations n’a jamais été notre choix". "J’ai toujours appelé à une combinaison constructive de négociations, de résistance et d’action politique, diplomatique et populaire."

Ainsi invite-t-il aujourd’hui les Palestiniens à une "campagne populaire" contre les activités de colonisation juive, la "judaïsation" de Jérusalem-Est, le blocus israélien de Gaza, les expropriations foncières des Palestiniens et la construction du "mur de séparation raciste" entre Israël et la Cisjordanie.
En cela, Barghouti s’inscrit dans la stricte ligne politique du Fatah, dont le congrès, cet été, a prôné une campagne de désobéissance civile de préférence à une violence organisée de type ’troisième intifada’.

(Jeudi, 19 novembre 2009 - Avec l’agence Reuters)

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