FREE PALESTINE
4 mars 2009

Le chiffre 335

Une fois encore, le président Sarkozy soulève le nom du soldat franco-israélien, Shalit, au sommet de Sharm el-sheikh, affirmant que l'aide à la reconstruction de Gaza ne pourra se faire que si ce soldat kidnappé lors de sa participation à une guerre contre Gaza, sera libéré et que le processus de concessions palestiniennes aura abouti au vol de toute la terre palestinienne.
Mais qui soulève la question des prisonniers palestiniens que l'Etat sioniste enferme dans les pires conditions ?
Qui se soucie de ces vies humaines que l'occupation détruit ?
Qui va enfin réclamer la libération inconditionnelle de ces milliers d'êtres humains, des militants, des combattants de la liberté ?


Le chiffre 335
( Rasim Ubaydat - al Quds )

Traduction CIREPAL (Centre d'Information sur la Résistance en Palestine)


Ce chiffre exprime le long voyage de la lutte nationale palestinienne, il est en progression continue, il augmente sans cesse. C'est le nombre des oubliés parmi les prisonniers de notre peuple palestinien, ceux dont la jeunesse a flétri dans les caveaux des prisons de l'occupation et les ténèbres de ses cellules, c'est le nombe de ceux qui ont passé plus de 15 ans dans les prisons et les centres de détention de l'occupation.

Un grand nombre d'entre eux a même mérité de faire partie du « Guiness, le livre des records », ces prisonniers qu'ignorent les chefs des Etats-Unis et d'Europe occidentale et d'autres, ceux qui prétendent appeler à la démocratie, à la liberté et aux droits de l'homme, ceux qui jour et nuit pleurnichent sur le sort du soldat israélien fait prisonnier dans la bande de Gaza, Gilad Shalit, ceux qui n'ont dit aucun mot, aucune phrase sur les prisonniers palestiniens, sur la répression et l'humiliation qu'ils subissent dans les prisons de l'occupation. Aucun de ces responsables n'a réclamé la libération des prisonniers de notre peuple palestinien, en considération du fait qu'il s'agit d'un pas très important pour convaincre notre peuple de l'utilité du choix des vaines négociations.

Comment notre peuple peut-il en être convaincu alors qu'il voit Israël, tous les jours, humilier délibérément nos prisonniers, faire de leur question un chantage politique, en faisant de leur libération une question dépendante de « bonnes intentions » ou des décisions unilatérales dont les 335 prisonniers en sont exclus, puisque c'est Israël qui tient ce dossier, de A à Z, en classifiant les prisonniers, posant comme impossible à libérer tous les prisonniers de l'intérieur (région occupée en 48), tous les prisonniers d'al-Quds et tous les prisonniers accusés avoir « les mains entâchées de sang », ce qui signifie que ces prisonniers sont devenus des sacs de pierre, des martyrs attendant leur mise à mort.

Nous savons parfaitement que, malgré la fermeté de ceux qui détiennent le soldat israélien Shalit, le dossier de nos prisonniers dans les prisons de l'occupation ne sera pas clos, cette occupation plongée dans le racisme et l'extrémisme, malgré les déclarations mielleuses et les vieilles rengaines répétées à propos des « concessions douloureuses » en vue de la paix et le soutien au camp palestinien de la modération, le gouvernement israélien ne fera aucune concession, ni sur ce dossier ni sur celui de la colonisation ou du retrait. Notre peuple est de plus en plus convaincu de l'inutilité du choix des négociations, et considère que l'accord d'échange avec le soldat Shalit est l'occasion pour la libération de ses fils détenus. Beaucoup sont même convaincus que l'échange de Shalit ne clorera pas le dossier des prisonniers, mais cassera au moins les critères et les interdits israéliens, concernant le nombre et la « qualité » des prisonniers inclus dans l'accord d'échange. Les nouvelles parlent de 20 prisonniers de l'intérieur condamnés à perpétuité et le même nombre ou plus de prisonniers d'al-Quds, ainsi que des prisonniers décrits par Israël comme ayant « les mains entâchées de sang ». On parle même de centaines de prisonniers palestiniens condamnés à perpétuité ou aux longues peines, dont les dirigeants politiques comme le secrétaire général du FPLP, Ahmad Saadat, le dirigeant Marwan Barghouty et d'autres ministres et députés, ainsi que des responsables militaires, ceux qu'Israël n'aurait pas libérés hors de ce cadre, tels les dirigeants des Brigades d'al-Qassam, Abbas Sayyid, Abdallah Barghouty, Ibrahim Hamid, Hassan Salameh et d'autres.

Au moment où des dizaines de rencontres publiques ou secrètes, entre les dirigeants de l'Autorité palestinienne et le gouvernement israélien, rencontres poursuivies et permanentes depuis l'accès du président Abbas à la tête de l'Autorité, n'ont avancé d'aucun pas sérieux dans ce dossier, Israël l'ayant maintenu comme une carte de chantage politique et soumise à ses conditions et critères.

Ce nombre de nos prisonniers, qui sont détenus depuis plus de 15 ans, nous comptons à ce qu'il soit divisé en deux ou plus, avec l'accord de l'échange de Shalit, bien qu'il ne clorera pas le dossier entièrement, mais il pourra réaliser plusieurs objectifs, le premier étant la libération de ces prisonniers, en toute fierté et dignité, sans impliquer conditions ni engagements. Il donnera de nouveau confiance et espoir à notre mouvement des prisonniers, dans sa révolution et ses organisations de la résistance, après que le désespoir et la démoralisation aient touché ses rangs, lorsque le négociateur palestinien et les accords d'Oslo ont laissé à Israël le soin de jouer comme il veut.

Un accord d'échanges ainsi conlu diffusera l'optimisme et l'espoir au sein de notre peuple, et malgré le prix extrêmement lourd payé par notre peuple avec le siège, le martyre et la destruction, la voie et le choix de la résistance et de la fermeté ont prouvé leur efficacité et leur justesse, et c'est un message clair à Israël, aux Etats-Unis et à l'Europe occidentale, que notre peuple n'abandonnera pas et ne fera pas dépendre le sort de nos prisonniers à leurs conditions, catégorisations ou chantages.

La poursuite de l'entêtement israélien sur ce dossier entraînera notre peuple et nos organisations à rechercher des moyens et des choix autres, pour assurer leur libération des prisons israéliennes. C'est également un message clair à l'Autorité palestinienne, sur la nécessité de revoir globalement et sérieusement la voie qu'elle a empruntée, qu'il est nécessaire de l'asseoir sur de nouvelles bases et avec de nouvelles conditions, qui empêchent Israël de profiter de la voie des négociations pour faire passer ses plans pour imposer des réalités sur le terrain et poursuivre la colonisation, la confiscation et le démantèlement de la terre palestinienne, faisant de la partie palestinienne un simple faux témoin de ses agissements.

Les négociations, par ses méthodes et ses mécanismes sont devenus vaines et n'accorderont même pas le minimum de droits à notre peuple. Ce qui attend notre peuple, est encore plus grave avec la constitution d'un gouvernement israélien de droite, qui lève l'étendard de l'expulsion et du nettoyage ethnique et de plus, le refus de reconnaître son existence.

C'est pourquoi nous devons, en tant que peuple, partis, organisations de la résistance et institutions civiles, agir par tous les moyens pour faire libérer nos prisonniers et considérer que cette question est centrale, elle concerne tout Palestinien. Nos prisonniers font face à la mort lente, dans les prisons israéliennes, et les directions carcérales inventent quotidiennement de nouvelles formes de tortures, essaient par tous les moyens de les dépouiller de leur nature combative et les poussent vers le désespoir et la démoralisation.

Ce nombre de 335 peut encore augmenter, mais nos prisonniers risquent de devenir des martyrs, dans les prisons. N'oublions pas les prisonniers martyrs ont presque atteint le nombre de 200.

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