Jamal Zahalka : « Nous vivons dans notre patrie depuis bien avant la naissance d’Effie Eitam, de son père et de son grand-père »

Jamal Zahalka : « Nous vivons dans notre patrie depuis bien avant la naissance d’Effie Eitam, de son père et de son grand-père »

Sami Ali

Mahsom, 5 mars 2008

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Le député Effie Eitam a promis aux députés arabes qui avaient pris part hier à la manifestation de protestation à Oum Al-Fahm, suite aux tueries dans la Bande de Gaza : « Le jour viendra où nous vous chasserons de cette maison ». Le député Talab El-Sana (du parti Ra’am-Ta’al) : « Effie Eitam est le dernier à pouvoir récriminer contre la population arabe. Dans n’importe quel Etat civilisé, sa place serait derrière les barreaux pour ses actes commis au cours de la première Intifada ».

L’incitation des députés de la droite israélienne et du centre contre les députés arabes connaît une escalade. Aujourd’hui mercredi, le député Effie Eitam (Union Nationale – Parti national religieux) a appelé a l’expulsion des députés arabes qui ont pris part à la manifestation de protestation organisée hier dans la ville d’Oum Al-Fahm, suite aux tueries perpétrées par Israël dans la Bande de Gaza.

« Le jour viendra où nous vous chasserons de cette maison et aussi du foyer national du peuple juif », a crié Eitam à l’adresse des députés arabes. « Ce que nous avons à faire, c’est de les expulser ainsi que tous ceux qui ont pris part hier aux débordements et aux dérèglements à l’encontre de l’Etat. Là, votre peuple nous combat, c’est à cet endroit-là que vous appartenez ».

Les députés arabes ne sont pas demeurés en reste. Le président du groupe Balad, le député Jamal Zahalka, a dit qu’Effie Eitam était « un petit opportuniste occupé à essayer de gagner en popularité en jouant sur la corde du racisme et de la haine. Dans ses propos, Eitam a commencé par une incitation à l’encontre des citoyens et de leurs dirigeants politiques. Nous n’avons pas voulu lui répondre, afin de ne pas lui fournir l’occasion de faire les titres des médias, mais on ne peut passer sous silence son appel à nous expulser de notre patrie. Nous vivons dans notre patrie depuis bien avant la naissance d’Eitam, de son père et de son grand-père. » Jamal Zahalka a encore déclaré que le sionisme était du racisme, avant d’être éloigné de la salle du Parlement. « Vous êtes fou et raciste. Vous êtes fasciste », a lancé Zahalka à l’adresse d’Eitam.

Le député Talab El-Sana (du parti Ra’am Ta’al) a dit qu’Eitam était le dernier à pouvoir récriminer contre la population arabe et que, dans n’importe quel pays civilisé, sa place serait derrière les barreaux, pour ses actes commis durant la première Intifada. « Il aurait dû passer en cour martiale pour ses actes et ses harcèlements à l’égard des Palestiniens », a dit le député El-Sana.

Le député Avigdor Lieberman a, lui aussi, pris part à la chorale des incitateurs en lançant à l’adresse du président du parti Hadash, le député Mohamed Barakeh : « Allez en Palestine, allez à Ramallah et à Gaza ». Barakeh a répondu : « Je suis chez moi, dans ma patrie. C’est vous l’immigré ici. Disparaissez là d’où vous venez ».

Il y a environ deux semaines, le président du parti « Yisrael Beitenou », le député Avigdor Lieberman, a menacé de partir « en croisade contre ceux qui collaborent avec le Hezbollah et le Hamas ». Il a lancé au député Zahalka : « Vous êtes une cinquième colonne. Vous êtes des traîtres à l’Etat d’Israël. Vous pouvez être tranquille, nous nous arrangerons pour que vous arriviez à l’endroit qui vous convient. »

Lieberman a attaqué les dirigeants de la communauté arabe sur leur opposition à l’application du service national au sein de celle-ci, et il a affirmé qu’ils dissuadaient les jeunes gens intéressés à prendre part au service national. Lieberman se référait au discours tenu par Zahalka lors d’une réunion de protestation contre le projet du gouvernement d’engager les jeunes Arabes dans un service national et où il avait dit que la société arabe vomirait celui qui choisirait de se porter volontaire pour le service national, et qu’elle le considérerait comme un lépreux.

Zahalka : « Nous ne nous lançons pas contre les jeunes, mais nous ne voulons pas qu’ils en paient le prix en étant ostracisés par leurs amis. Le service national est encore un système pour contrôler les citoyens arabes, effacer leur identité nationale et mettre leur citoyenneté au service de l’Etat juif. Nous ne sommes pas opposés au fait que les jeunes fassent du travail volontaire dans des écoles ou des hôpitaux. Lieberman mène une croisade contre la communauté arabe, sans égard aucun pour la position des députés arabes sur le sujet », a dit Zahalka.

(Traduction de l'hébreu : Michel Ghys)