FREE PALESTINE
2 novembre 2007

La loi « Bishara » en route

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Arouts7 est proche des colons israéliens
Mercredi 31 octobre 2007 Arouts7
La loi « Bishara » en route
par Shraga Blum
mercredi 31 octobre 2007 - 15:06
http://a7fr.net/Article/42907.htm

Après un débat particulièrement houleux, la Knesset a voté aujourd’hui en première lecture la proposition de loi qui interdit à un député de se rendre dans un pays ennemi, sous peine de se voir imposer l’inéligibilité. Selon les termes mêmes de la loi, « la visite dans un pays ennemi équivaut à un soutien à la lutte armée contre Israël ».

Cette disposition, déposée par Esterina Tartmann (Israël Beiteinou), avait déjà en début de semaine, passé le cap de la commission ministérielle pour les propositions de loi. Au nom du gouvernement, le ministre de l’Intérieur, Meïr Chétrit, a annoncé devant les députés que le gouvernement soutenait cette proposition, pour autant que les détails de la loi soient fixés en accord avec le gouvernement.

Esterina Tartmann, qui est à l’origine de la loi, s’est justifiée en utilisant un langage imagé : « Il y en assez de recevoir des crachats dans la figure par les députés arabes, et de dire que c’est de la pluie ». En effet, cela fait des années que les représentants arabes israéliens à la Knesset utilisent la liberté que leur donne la démocratie israélienne pour manifester, souvent ouvertement, leur soutien aux pays arabes, à la cause palestinienne, voire au terrorisme.
Les révélations, il y a quelques mois, de la trahison de l’ex-député Azmi Bishara, avaient convaincu certains élus de prendre enfin ce problème au sérieux. Pour Zevouloun Orlev, qui avait déjà déposé une proposition en ce sens au moment de l’Affaire Bishara, « Une visite en Syrie ou des rencontres avec des chefs du Hamas ou du Hezbollah n’entrent plus dans le cadre de la liberté d’expression »

Au nom du Likoud, Israël Katz a soutenu cette proposition, lançant aux députés arabes : « Azmi Bishara est parti en Syrie, il y est resté, il a trahi, et vous l’avez soutenu ! »

Du côté des députés arabes et d’une partie de la gauche, ce fut bien sûr le tollé ! Muhamad Baraké (Hadash) accuse les initiateurs et ceux qui votent en faveur de la loi, de « racistes », et menace : « si cela continue et que vous nous laissez le choix entre nous séparer de la Knesset ou nous séparer de notre peuple et de notre Histoire, nous vous laisserons la Knesset, et que les racistes s’étranglent ».

Ahmad Tibi (Taal-Raam) a lui aussi virulemment attaqué la loi « Des corrompus veulent une Knesset sans députés arabes. Cette Knesset à la figure d’Esterina. Je vous préviens que si je suis invité dans un pays arabe, je m’y rendrai, quelles qu’en soient les conséquences ! »

Taleb A-Sana (Taal Raam) parle carrément de « persécution politique ».

Jamal Zahalka (Balad) a accusé Israël de « détruire la démocratie en laquelle nous,Arabes, croyons ! »

Les députés d’extrême gauche ont également volé au secours de leurs collègues arabes. Zehava Gal-On (Meretz) a critiqué le gouvernement en disant : « Moi non plus, je ne raffole pas de visites dans des pays ennemis, mais souvenez-vous qu’un ennemi peut un jour devenir un ami ! Cette loi empêche aussi ces députés d’aller rendre visite à des membres de leur famille se trouvant en pays ennemi !»

Avshalom Vilan, quant à lui, a dressé un parallèle avec les contacts secrets entretenus à l’époque par Moché Dayan avec des responsables égyptiens : « Si cette loi avait été en vigueur à ce moment là, Dayan aurait été exclu de la Knesset, et il n’y aurait pas eu de paix avec l’Egypte ! »

Enfin Dov Hanin (Hadash), a déclaré qu’il s’agissait « d’un viol des droits fondamentaux de la démocratie, dont le droit d’être éligible fait partie »

Cette proposition de loi n’a pour le moment été votée qu’en première lecture, et de nombreux débats plus houleux et plus virulents les uns que les autres, sont encore prévus au programme. Mais on touche ici l’un des points vitaux de la démocratie israélienne, à savoir sa capacité de se défendre contre elle-même.

Au nom de la démocratie, peut-on tout permettre à ceux qui sont élus par la population ? Réponse prochainement...!

Commentaires
A
D'accord avec vous, cette proposition est infâme, elle était dans l'air depuis longtemps, l'erreur tactique d'Azmi Bishara a donné une occasion en or à ses promoteurs. Ca met la démocratie israélienne au niveau des régimes turc ou marocain, où je ne donnerais pas cher du mandat (et de la) peau d'un parlementaire qui irait rencontrer à l'étranger des représentants du PKK ou du Polisario, idem pour un parlementaire US qui se rendrait à Cuba, c'est d'ailleurs interdit depuis l'embargo décrété il y a des décennies de cela. Alors que seules des rencontres humaines peuvent faire progresser la paix, comme les rencontres secrètes entre des parlementaires israéliens et des dirigeants de l'OLP qui eurent lieu sous l'égide notamment de Pierre Mendès-France.
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