FREE PALESTINE
24 juin 2007

Alvaro de Soto, dresse dans un rapport de fin de mission

Al-Ahram Hebdo  Semaine du 20 au 26 Juin 2007, numéro 667
Palestiniens. L’envoyé spécial du secrétaire général de l’Onu au
Proche-Orient, Alvaro de Soto, dresse dans un rapport de fin de mission,
censé resté confidentiel, une critique rigoureuse contre la diplomatie
internationale, qui a mené au constat aussi dramatique dans les
territoires palestiniens.
L’envoyé spécial de l’Onu accuse

http://hebdo.ahram.org.eg/arab/ahram/2007/6/20/leve4.htm

Daté du 5 mai, peu de temps avant que De Soto ne laisse son poste, c’est
un document adressé à quelques seniors du cercle restreint interne à
l’Onu, et donc « confidentiel », comme il est écrit dans toutes les 53
pages, mais que le quotidien britannique The Guardian est arrivé à obtenir.

Après 25 ans de service diplomatique aux Nations-Unies, le responsable
péruvien tente de reconstruire et analyser les événements cruciaux de
septembre 2005 à mai 2007. Le retrait unilatéral de Gaza décidé par
Sharon, la sortie de celui-ci de la scène politique et la victoire du
Hamas aux législatives de janvier 2006, le boycott subséquent du
gouvernement palestinien par Israël et la communauté internationale, la
guerre du Liban, la mise en place d’un gouvernement palestinien d’unité
nationale en mars 2007 et le maintien du siège international.

Dans ce rapport, De Soto fait en tout cas preuve de courage quand, sans
mâcher ses mots, il condamne l’influence dominante exercée par les
Etats-Unis et
« la tendance à l’autocensure qui en découle » à
l’intérieur des Nations-Unies, quand il s’agit de critiquer Israël. A
l’Onu, « il règne une sorte de réflexe conditionné, pour toute situation
où l’Onu doit se prononcer, de se demander d’abord comment Israël et les
Etats-Unis réagiront plutôt que de réfléchir sur quelle proposition il
est plus juste de prendre ».

Le responsable onusien se demande d’ailleurs s’il est nécessaire de
pourvoir au remplacement de son poste et au maintien du Quartette, qui
regroupe l’Union européenne, les Etats-Unis, l’Onu et

la Russie

, qui se
sont transformés en « spectacle secondaire ».
« Le fait est que
l’impartialité a été obligée, par la force, de se soumettre, et, depuis
le début de l’année 2007, dans des formes qui sont sans précédent ».

Cette soumission est notamment lisible, explique-t-il,
dans l’attitude
du Quartette par rapport au gel par Israël des transferts de taxes
effectués en faveur de l’Autorité palestinienne : « Le Quartette s’est
vu interdire de se prononcer sur le sujet parce que les Etats-Unis,
comme leurs représentants nous l’ont signifié, ne souhaitent pas
qu’Israël transfère ces fonds à l’OLP », en dépit des « conséquences
dévastatrices sur le plan humanitaire ».

L’ex-envoyé spécial de l’Onu
regrette d’ailleurs la politique de siège
imposé au Hamas : « Le Hamas évoluait et pouvait encore le faire et nous
devions l’encourager dans cette évolution, de sorte qu’un dialogue
puisse s’instaurer dans lequel l’Onu aurait eu un rôle à jouer ».


Israël s’est enfermé dans « une position de rejet massif » dans la
tractation avec les Palestiniens « en insistant sur des conditions
préalables qui, il devait le savoir, n’étaient pas soutenables ».

Et plus loin :
« Je me demande si les autorités israéliennes réalisent
qu’elles récoltent ce qu’elles sèment, et elles encouragent
systématiquement le cycle violence-répression au point qu’il se nourrit
de lui-même ».

Il y a pire encore. Alvaro
de Sotos reproche aux Etats-Unis d’avoir «
poussé à une confrontation entre le Hamas et le Fatah », et il cite un
diplomate américain qui lui confie : « J’aime cette violence », alors
que les heurts palestiniens fratricides se développent.

Commentaires
P
European Union Leaders Reach Deal On Reform Treaty?<br /> I’ve so many doubts about it.
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