Il faut prendre des mesures urgentes pour lutter contre la discrimination
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> Israël et TO. Il faut prendre des mesures urgentes pour lutter
> contre la discrimination
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> 12 mars 2007
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> Déclaration publique
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> MDE 15/017/2007
>
> Amnesty International demande au gouvernement et au parlement
> israéliens de prendre des mesures concrètes pour réagir aux graves
> préoccupations exprimées ce 9 mars par l’organe d’experts des Nations
> unies
> sur la discrimination raciale. Notre organisation exhorte en particulier
> les autorités israéliennes à prendre en compte les commentaires du Comité qui
> soulignent à quel point, dans les territoires occupés palestiniens (TO),
> Israël a établi un système discriminatoire qui restreint et abîme les vies
> des Palestiniens.
>
> Amnesty International a lancé cet appel après la publication des
> observations finales du Comité des Nations unies pour l’élimination de la
> discrimination raciale, l’organe établi par traité pour superviser le
> respect par les États parties de la Convention internationale sur
> l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale (ICERD).
> Israël est État partie à l’ICERD depuis 1979, et a soumis son rapport au Comité
> avec plus de cinq années de retard, en excluant toute référence aux
> Territoires occupés palestiniens et au plateau du Golan, car Israël refuse
> de reconnaître que l’ICERD s’applique aux zones sous occupation israélienne.
> Critiquant la position israélienne, le Comité a déclaré catégoriquement
> que les Palestiniens des territoires occupés devaient bénéficier pleinement de
> leurs droits aux termes de la Convention, sans discrimination fondée sur la
> citoyenneté ou l’origine nationale.
>
> Le Comité a reconnu qu’Israël avait des préoccupations légitimes en
> matière de sécurité, mais a critiqué la série de mesures (points de
> contrôle, bouclages, permis et routes à accès limité) utilisées par les
> autorités israéliennes pour restreindre les déplacements des Palestiniens
> dans les TO, ainsi que leur nature discriminatoire et systématique. Le
> Comité a également demandé aux autorités israéliennes de cesser
> immédiatement la construction de la barrière/mur dans les TO, de
> démanteler les constructions déjà érigées, et d’octroyer des compensations aux
> personnes affectées par ces constructions. Le Comité a souligné que les
> installations israéliennes dans les TO sont illégales aux termes du droit
> international.
>
> Le Comité a émis six recommandations spécifiques concernant les TO
> et préconisé 17 mesures pour corriger la discrimination au sein de l’État
> d’Israël.
>
> Pour les TO, le Comité a recommandé que les autorités israéliennes
> :
> Mettent pleinement en oeuvre l’Avis consultatif de la Cour
> internationale de justice sur les conséquences juridiques de la
> construction du mur dans les territoires occupés palestiniens, préconisant la
> destruction de ce mur et le paiement de réparations (§ 33).
> Cessent le système discriminatoire de permis, de postes de
> contrôle, de bouclage et de restriction d’accès routier, pour que les
> Palestiniens jouissent de leurs droits humains, en particulier leur droit
> à la liberté de mouvement, à une vie de famille, au travail, à l’éducation
> et à la santé. (§ 34).
> Mettent un terme aux textes de loi discriminatoires, en
> particulier pour l’accès à l’eau ; cessent la démolition d’habitations palestiniennes,
> respectent le droit à la propriété des Palestiniens et jugent la même
> infraction de manière équitable, sans prendre en compte la citoyenneté du
> responsable (§ 35).
> Protégent les Palestiniens de la violence des colons israéliens,
> en particulier à Hébron, et enquêtent sur les agressions menées par des
> colons de manière prompte, transparente et indépendante, en poursuivant et
> condamnant les responsables, et en offrant des possibilités de réparation
> aux victimes (§ 37).
>
> En ce qui concerne Israël, le Comité a noté certaines évolutions
> positives, comme le vote en 2000 d’un texte de loi sur l’interdiction de
> la discrimination dans les produits, les services, et l’accès à des lieux de
> divertissements et aux lieux publics. Cependant, dans ses conclusions et
> recommandations, le Comité souligne pour l’essentiel la gravité et
l’ampleur de la discrimination visant les citoyens arabes en Israël.
Voici quelques-unes des recommandations du Comité à Israël :
>
> Il faut remédier à l’absence de toute disposition relative à
> l’égalité ou à l’interdiction de la discrimination dans le droit
> fondamental
> d’Israël (§ 16) ; la définition d’Israël comme État-nation juif ne doit
> pas conduire à une distinction, exclusion, restriction ou préférence
> systémiques fondées sur la race, la couleur, la descendance ou l’origine ethnique, en ce qui concerne les droits humains (§ 17, 22).
> Un traitement égal doit être appliqué à toute personne pour le
> droit au retour dans son pays et la possession de biens (§ 22) ; la Loi de
> 2003 sur la nationalité et l’entrée en Israël (suspension temporaire), qui
> ne permet pas aux résidents des TO de vivre avec leurs conjoints en
> Israël, doit être abrogée (§ 20).
> Il faut étudier des alternatives au relogement d’habitants de
> villages bédouins non reconnus du Negev, en particulier en reconnaissant
> ces villages et en reconnaissant les droits des Bédouins à posséder,
> développer contrôler et utiliser les terres et ressources communales qu’ils
> possédaient, habitaient ou utilisaient traditionnellement (§ 25).
> Les autorités doivent cesser leur timidité en matière de poursuites
> visant les hommes politiques, responsables gouvernementaux et autres
> personnalités publiques tenant un discours haineux à l’encontre de la
> minorité arabe ; il est rappelé au ministère public, de manière générale,
> l’importance de poursuivre les actes racistes, notamment toute infraction
> commise avec un mobile raciste (§ 29).
> Il faut établir un mécanisme national sur la discrimination
> raciale, sous la forme d’une commission des droits humains ou d’un organe
> spécialisé (§ 31).
>
> Le Comité a demandé au gouvernement israélien de lui rendre un
> nouveau rapport dans l’année sur les quatre domaines de recommandations
> suivants : la discrimination dans le regroupement familial palestinien,
> aux termes de la loi sur la nationalité et l entrée en Israël ; la ségrégation
> raciale manifeste entre les secteurs arabe et juif ; le relogement forcé
> de villages bédouins non reconnus du Negev ; et les restrictions de mouvement
> discriminatoires (Mur, postes de contrôle, restrictions de l’accès
> routier, permis) visant les Palestiniens des TO.
>
> Le Comité a critiqué le texte de loi sur la nationalité et l’entrée
> en Israël en raison de ses conséquences discriminatoires pour le
> regroupement familial en Israël, mais n’a pas commenté la politique
> également discriminatoire d’Israël dans les TO, selon laquelle tous les
> conjoints d’origine étrangère aux TO se voient désormais interdire le
> regroupement familial et le permis de résidence. Cette interdiction
> globale de résidence dans les TO opposée aux conjoints - pour la plupart des
> femmes, originaires de pays comme la Jordanie, les États de l’Union européenne,
> les Etats-Unis et d’autres – n’est pas justifiable par des raisons de sécurité
> ou autres. Ces conjoints ne demandent pas à résider ou travailler en
> Israël, mais seulement à vivre avec leurs familles dans les TO. Il s’agit plutôt
> d’une politique discriminatoire - les colons israéliens résidant dans les
> TO (illégalement, aux termes du droit international) ne souffrent pas de ces
> restrictions - qui semble constituer à la fois un châtiment collectif
> infligé aux Palestiniens et une continuation de la politique démographique
> d’Israël visant à réduire la population palestinienne.
>
> Pour prendre connaissance du rapport d’Amnesty International sur le
> Comité des Nations unies pour l’élimination de la discrimination raciale,
Ø veuillez consulter :
Ø http://web.amnesty.org/library/Index/ENGMDE150072007?open&of=ENG-ISR
Ø
>
> Pour de plus amples informations sur la session du Comité et ses
> observations finales, veuillez consulter :
> http://www.ohchr.org/english/bodies/cerd/cerds70.htm
>
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> Service Presse
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> Françoise Guillitte
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