La prochaine ambassadrice d’Israël en G-B: une extrémiste de la colonisation
La prochaine ambassadrice d’Israël au Royaume-Uni est une militante favorable aux colons, qui a encouragé le mouvement pour la destruction du domaine de la mosquée d’al-Aqsa
Tzipi Hotovely a un jour prétendu qu’il «n‘y a pas de peuple palestinien». Extrémiste de 41 ans, elle déclare ouvertement que les Palestiniens méritent moins de droits que les juifs. Elle essaie de justifier son fanatisme à partir d’une idéologie sioniste explicitement religieuse.
Les années qu’elle a consacrées à la 'souveraineté' coloniale ont fini par payer. Avant que ne soit annoncé son recrutement pour le poste à Londres, elle était devenue la première ministre des colonies d’Israël.
Cela lui donne la responsabilité de préparer l’annexion par Israël d’une part importante de la Cisjordanie.
Lors d’une lutte contre les projets d’Israël de démolition du village palestinien de Khan al-Ahmar, Hotovely a dénigré ce village, le traitant d’«avant-poste bédouin illégal» et a exigé sa destruction. Utilisant un écran de fumée colonialiste typique, Hotovely a insisté sur le fait que «nous devons éliminer cette communauté, après leur avoir proposé une alternative».
Après une immense lutte des villageois pour rester sur leurs terres, la destruction de Khan al-Ahmar par Israël a été reportée l’année dernière, sous la pression internationale.
Activiste du Likud de Benjamin Netanyahu, T.Hotovely va passer quelques mois à fonder le nouveau ministère des colonies israéliennes avant de s’installer au Royaume-Uni, ont rapporté les médias israéliens.
Le ministère est créé pour mettre en œuvre le projet israélien d’annexer jusqu’à un tiers des terres palestiniennes de Cisjordanie, le mois prochain. Elle devrait arriver au Royaume-Uni cet été et l’actuel ambassadeur, Mark Regev, serait en train de partir.
Hotovely fait campagne depuis des années pour l’annexion de toute la Cisjordanie et prétend que celle-ci, ainsi que l’Israël actuel, appartiennent aux seuls juifs... alors que toutes les colonies israéliennes sont illégales au regard du droit international et constituent un crime de guerre.
Hotolevy a été nommée vice-ministre des affaires étrangères d’Israël en 2015. Elle s’est récemment vantée, lors d’une conférence à Jérusalem, d’avoir, depuis son entrée en fonction, transformé le ministère des affaires étrangères d’Israël en un bastion du droit des colons, qui fait avancer Israël vers l’annexion.
«Tout le territoire qui se trouve à l’ouest du Jourdain ne peut être détenu que par une seule nation: le peuple juif», a-t-elle déclaré. Elle a également déclaré que la Cisjordanie appartient à Israël seul et qu’il n’y avait «aucun peuple palestinien reconnu dans le monde».
En 2017, elle a crié aux députés palestiniens de la Knesset, le parlement israélien, qu’ils n’avaient pas d’histoire, en brandissant un livre aux pages vides dont la couverture portait le titre 'Une histoire du peuple palestinien'.
«Connaissez-vous ce livre? Je vais en lire quelques extraits», a-t-elle dit, avant de révéler théâtralement ses feuilles vierges: «Amis et collègues de la Knesset, ce livre est vide!»
Elle a fait les gros titres après un discours prononcé en 2015 devant des fonctionnaires, qui marquait son arrivée au ministère des affaires étrangères, lorsqu’elle a invoqué des textes religieux pour affirmer que la totalité de la Palestine historique appartenait aux seuls juifs – ce qu’elle a appelé la 'Grande terre d’Israël'. «Cette terre est la nôtre», a-t-elle déclaré. «Tout est à nous. Nous ne sommes pas venus ici pour nous en excuser.»
Hotovely a également revendiqué le droit d’expulser les Palestiniens et de construire des maisons pour les juifs sur la terre volée, demandant au monde «de reconnaître le droit d’Israël à construire des maisons pour les juifs dans leur patrie, partout.» Israël a clairement indiqué que – après l’annexion – il n’accordera aucun droit de citoyenneté aux Palestiniens vivant sur ces terres.
Le plan d’annexion est mis en avant par le nouveau gouvernement israélien de coalition Likud-Bleu Blanc-Travaillistes, qui veut achever l’annexion avant l’élection présidentielle américaine de novembre au cas où Donald Trump, son soutien, perdrait.
Même selon les normes israéliennes, Hotovely est une extrémiste. L’annonce qu’elle sera la prochaine ambassadrice d’Israël a également soulevé une certaine opposition parmi les sionistes au Royaume-Uni, qui craignent qu’elle ne nuise à l’image d’Israël.
Ecrivant pour The Jewish News, Jenni Frazer a décrit sa nomination comme une insulte au Royaume-Uni et a averti qu’elle allait "éloigner nombre de juifs britanniques" d’Israël.
Même Mélanie Philips, islamophobe de droite et chroniqueuse au Times, s’oppose à la nomination de Hotovely comme ambassadrice, craignant qu’elle ne résonne «à l’oreille des Britanniques comme une fanatique de la fanfaronnade».
Mais Hotovely a mis près de 15 ans à réaliser son ascension. Sa carrière politique a sérieusement commencé à la suite d’une participation à la télévision israélienne en 2006. Elle a profité de cette apparition pour exprimer son soutien au bombardement du Liban par Israël cette année-là – un attentat qui a fait environ 1200 morts.
Cela a attiré l’attention du leader du Likud, Benjamin Netanyahu – qui était alors dans l’opposition. Il l’a personnellement recrutée pour rejoindre son parti et se présenter à la Knesset en 2008.
Entrée au parlement israélien après la victoire du Likud l’année suivante, elle a immédiatement commencé à utiliser sa position de députée du parti au pouvoir pour faire campagne en faveur du droit des colons juifs de Cisjordanie à déplacer et à opprimer les Palestiniens.
En 2012, par exemple, elle a exprimé son soutien à un groupe d’extrémistes juifs de la ville palestinienne de Hébron qui avaient pénétré par effraction dans la maison d’une famille palestinienne et l’avaient volée.
L’affirmation manifestement fausse des colons selon laquelle ils auraient acheté le bâtiment à ses propriétaires palestiniens a été jugée sans fondement par un tribunal israélien, des années plus tard.
Mais Hotovely avait immédiatement justifié le vol flagrant de maisons palestiniennes, en s’appuyant sur des récits bibliques. «C’est la patrie juive. C’est la première terre où le roi David a commencé sa royauté», a-t-elle déclaré dans une interview au Fonds d’Hébron, un groupe de colons. La maison «doit rester sous contrôle israélien – j’appellerais cela de la souveraineté», a-t-elle insisté.
Hotovely a prétendu s’inquiéter de l’illégalité supposée du village palestinien de Khan al-Ahmar, en raison du fait qu’il aurait été établi «sans avoir obtenu la permission des autorités israéliennes». Pourtant, son engagement à obtenir un permis de construire s’est magiquement évaporé lorsque les Israéliens se sont lancés dans des activités de construction non autorisées.
Interrogée dans cette interview de 2012 pour confirmer que les colons d’Hébron «n’ont pas besoin de l’approbation du gouvernement», elle a répondu: «Absolument … il s’agit d’un marché libre et du droit d’un juif de vivre partout.»
Au cours des années qui ont suivi, elle a utilisé ses fonctions ministérielles pour mobiliser de la même manière le soutien aux vols et aux meurtres commis par les colons.
Plus récemment, elle a pris la parole lors d’une manifestation du groupe extrémiste 'Women in Green', disant qu’elle était venue «en soutien à la souveraineté israélienne en Judée et Samarie» – employant la terminologie biblique pour la Cisjordanie.
Elle a également apporté son soutien à un groupe extrémiste juif qui a pour objectif la destruction du domaine de la mosquée Al-Aqsa à Jérusalem. Dans un discours prononcé en 2017 devant les partisans de l’Institut du Temple, Hotovely les a invités à pénétrer dans l’enceinte de la mosquée, le troisième site le plus saint de l’Islam.
Elle a également soutenu le travail de Lehava, un groupe anti-métissage, financé par le gouvernement qui terrorise ceux qui contractent des mariages et entretiennent des relations entre Arabes et juifs. Elle a fait valoir qu’il était important «d’empêcher les mariages mixtes, et que Lehava est le groupe le plus apte à le faire».
S’adressant à un groupe de pression américain pro-Israël en 2017, elle a attaqué les juifs américains qui épousent des non-juifs: «Les juifs américains se perdent massivement. Je vois les chiffres, je suis au ministère des affaires étrangères : 80% des juifs américains s’assimilent.»
Défendant ouvertement le colonialisme et le racisme sionistes, Tzipi Hotovely sera une véritable représentante de l’État d’Israël au Royaume-Uni.
Hotovely n’a pas répondu à une demande de commentaires.
Asa Winstanley -
15.06.20
Source: Agence Medias Palestine