FREE PALESTINE
19 décembre 2019

Réponse à une décision imbécile (de plus!) du gouvernement Macron: "Je suis antisioniste!" (2 articles)

Source: Externe

Le projet de loi sanctionnant l’antisionisme, au même titre que l’antisémitisme, a été adopté le 3 décembre dernier par 154 députés sur les 577 que compte l’Assemblée nationale française

 

Peu avant l’examen du texte soumis par Sylvain Maillard et porté par le Conseil représentatif des institutions juives de France ( Crif ), l’hémicycle était plein de députés, mais au moment de l’examen de cette résolution, il aura fallu le concours des élus républicains pour pallier la défaillance de ceux du groupe La République en Marche, très divisés sur la question.

Car le sujet n’était pas fait pour enthousiasmer le plus grand nombre, l’épée de Damoclès brandie au-dessus de la tête des Français leur interdisant, dorénavant, d’exprimer leur désaveu ou leur rejet de la politique de Benjamin Netanyahu et, plus encore, d’oser critiquer les exactions sionistes à l’encontre des Palestiniens de Ghaza et de Cisjordanie.

L’objectif du Crif était évident et la manœuvre aura abouti, malgré quelques correctifs qui enragent le président du Consistoire, Francis Kalifat, ardent artisan du projet, au point de traiter de lâches tous ceux qui cachaient leur enthousiasme, y compris le président de la République et celui de l’Assemblée nationale française. Il n’aura pas été le seul, car un autre député, Meyer Habib, en a fait autant, vis-à-vis de ses collègues de différents groupes.

Cette croisade du Crif a été légitimée par le président Emmanuel Macron qui, le 16 juillet 2017, lors de la commémoration de la rafle du Vel d’Hiv à laquelle il avait invité, pour la première fois, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, avait glissé sa petite phrase: «Nous ne céderons rien à l’antisionisme car c’est la forme réinventée de l’antisémitisme».

Promesse qui ne tomba pas dans l’oreille d’un sourd puisque la loi existe aujourd’hui qui fait d’une opinion un délit, de sorte qu’on se demande pourquoi les colonialistes ne réclameraient pas, à leur tour, la criminalisation de l’anticolonialisme, les racistes celle de l’antiracisme, et les religieux celle de l’anticléricalisme!

Source: Externe

Les conséquences de cette loi qui pénalise le délit d’opinion vont être très graves, y compris pour les médias, et E.Macron en portera l’entière responsabilité, lui qui ne peut ignorer que de très nombreux juifs sont foncièrement antisionistes et que plus nombreux encore sont ceux qui résistent aux sirènes des lobbies de Netanyahu.

De fait, sept décennies après la création de «leur» État, ~6 millions de juifs vivent en Israël et dans les colonies qui métastasent les territoires palestiniens, mais ~10 millions demeurent attachés à leur pays d’origine ou d’adoption. Et ce sont entre 600.000 et un million de citoyens juifs israéliens qui ont choisi de s’installer ailleurs qu’en Israël! Selon cette loi liberticide, ces juifs sont donc des antisémites parce qu’ils tournent le dos à l’idéologie sioniste?

Peu avant le vote, un collectif de 127 intellectuels juifs, des ONG et des députés français ont appelé l’Assemblée nationale à s’opposer à ce projet de loi. «Nous, universitaires et intellectuels juifs, d’Israël et d’ailleurs, dont beaucoup de spécialistes de l’antisémitisme et de l’histoire du judaïsme et de l’holocauste, élevons notre voix contre cette proposition de résolution», a écrit ce collectif dans une tribune au journal Le Monde.

La loi adoptée tente de reprendre la définition de l’antisémitisme de l’Alliance internationale pour la mémoire de l’holocauste (IHRA), déjà validée par plusieurs pays et soutenue par E.Macron en février dernier, devant le Crif.

«Pour les nombreux juifs antisionistes, cet amalgame est profondément injurieux», affirme le collectif qui compte parmi ses signataires plusieurs professeurs en poste à Paris, Oxford (Angleterre), Princeton (États-Unis), Camberra ( Australie ), El Qods Ouest, etc. «Pour les Palestiniens, le sionisme représente la dépossession, le déplacement, l’occupation et les inégalités structurelles.(…) Ils s’opposent au sionisme, non par haine des juifs, mais parce qu’ils vivent le sionisme comme un mouvement politique oppressif»

En 2018, un sondage de l’Institut français d’opinion publique (IFOP) révélait que 57% des Français ont «une mauvaise image d’Israël» et 69% «une mauvaise image du sionisme». N’est-ce pas là, désormais, un délit d’opinion? Que fait donc le gouvernement et qu’attend E.Macron pour punir ces antisionistes primaires? L’institut soulignait que l’électorat du Parti communiste, de la France insoumise et de l’extrême gauche française est, en même temps, le plus critique à l’égard de la politique israélienne et le plus réfractaire à toute forme d’antisémitisme.

Décidément, quelque chose ne tourne pas rond dans la patrie des 'droits de l’homme' où les libertés sont de plus en plus assiégées par la puissance de certains lobbies.

Chaabane Bensaci -

 

Source: Externe

Je suis antisioniste !

Les députés français viennent de voter une loi assimilant l’antisionisme à l’antisémitisme en le pénalisant. En plus d’être ridicule, c’est scandaleux!

Tout cela malgré les mises en garde de la part de nombreux intellectuels français (juifs et non-juifs) – comme dans la récente tribune publiée le 2 décembre dans Le Monde.

Il est clair que le législateur s’est complètement trompé ici en adoptant cette résolution. L’écart se creuse ainsi encore plus entre le droit et la justice dans ce pays.

Je m’appelle Gabriel HAGAÏ. Je suis juif pratiquant, franco-israélien et rabbin. Mes enfants sont tous juifs pratiquants, et certains vivent même en Terre Sainte. 
Et pourtant, je suis antisioniste! AN-TI-SIO-NISTE!!

Je m’explique. Le sionisme est un projet politique séculaire d’origine européenne qui usurpe l’identité juive pour la transformer en nationalisme primaire. C’est donc par définition un mouvement raciste, exclusiviste et hégémoniste, de facto faiseur d’apartheid. C’est cette idéologie toxique qui a donné naissance à l’État d’Israël.

 

Notre Torah est basée sur la justice, l’amour, l’humilité et l’inclusion – vertus incarnées par nos Prophètes et nos Saints, tels Moïse, Aaron et Hillel l’Ancien.

Tout le contraire des “valeurs” du sionisme, construit sur l’orgueil, l’oppression, la haine et l’exclusion – celles de Théodore Herzl, de Joseph Trumpeldor ou de Ben Gourion.

Selon notre Torah, on ne saurait établir une société saine sur l’injustice envers ne fût-ce qu’une seule personne (fût-elle non-juive) – a fortiori envers un peuple tout entier (les Palestiniens).

Il est dit (Deut. XVI:20): «Ṣedheq ṣedheq tirdof (justice, tu poursuivras la justice)!» Et (Deut. XXX:15-19): «Wuvâḥartâ ba-ḥayyîm (tu choisiras la vie)».

Source: ExterneDe même, la Torah doit être «[notre] sagesse et [notre] intelligence aux yeux des nations» (Deut. IV:6), plutôt qu’un manuel d’oppression nationaliste.

La Rédemption finale ne se fera que sur l’Amour inconditionnel (Ahavath-ḥinnâm), et pas sur autre chose.

C’est une caractéristique des idéologies en recherche de légitimité que d’emprunter du vocabulaire à d’autres domaines déjà reconnus, comme les religions ou les sciences. Les charlatans et les sectes y recourent quotidiennement. Ainsi le sionisme n’échappe pas à cette tendance.

Alors que ce mouvement est athée et nationaliste, il a cherché à s’établir dans la conscience populaire juive comme une alternative légitime à la tradition en recyclant son vocabulaire le plus sacré. Et il a (presque) réussi!

Comme nombre de rabbins ainsi que de juifs honnêtes de par le monde, je dénoncerai toujours cette arnaque qu’est le sionisme politique, ainsi que la pollution idéologique qu’il a introduite dans notre judaïsme.

Bien sûr – je ne suis pas dupe – l’antisionisme est aussi utilisé par ceux qui veulent purifier la Terre Sainte de toute présence juive (par un massacre pur et simple de la population israélienne, et par une destruction totale de tout ce qui a déjà été construit) – mais ce n’est évidemment pas mon cas, ni le cas de mes amis Palestiniens, ni celui de l’écrasante majorité des gens sains d’esprit.

Surtout que je suis plutôt un partisan de la non-violence, un adepte de la paix et de la justice.

Ce n’est pas parce que des antisémites se cachent derrière l’antisionisme que ce dernier est de l’antisémitisme; pas plus que parce que des islamophobes se cachent derrière la laïcité que celle-ci serait de l’islamophobie. Affirmer le contraire serait un sophisme.

Nulle volonté dans mon antisionisme de nier le droit à quiconque (juifs ou non-juifs) de vivre en Terre Sainte (le centre même de notre géographie sacrée). C’est justement par amour pour mes sœurs et frères israéliens que je dénonce les exactions humanitaires commises en leur nom par leur gouvernement.

Source: Externe

Ce que je désire, c’est une refonte totale de l’organisation politique en Israël-Palestine, et la création d’un nouvel Etat inclusif où tous vivraient avec les mêmes droits, à égalité en tant que citoyens, hébréophones et arabophones ensemble. Bref, la disparition du sionisme lui-même.

Qu’on se le dise: JE SUIS ANTISIONISTE!! Que les cerbères de cette loi inique “viennent me chercher” (pour paraphraser notre Président) et me coller un procès, s’ils osent!

Le rabbin traduit devant la justice pour antisionisme! Ridicule! On pourra ainsi démontrer publiquement l’incohérence pathétique de cette mascarade de bien-pensance.

Que Dieu nous aide.

Gabriel Hagaï -

06.12.19

Source: Alterinfo

Commentaires
Q
le crif est pro entité sioniste donc il est antisémites
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