FREE PALESTINE
19 décembre 2018

Le destin d'une famille de résistants - témoignage

Source: Externe

Beaucoup d'entre les militants pour la Palestine n'imaginent pas ce que 'résister' à une occupation militaire veut dire au quotidien. Et jusqu'où l'occupant pousse sa barbarie à l'encontre de civils démunis. Umm Nasser Hmaid, dans le camp de réfugiés al-Am’ari, à Ramallah, y laisse ses fils et ses biens

Vendredi soir, nous avons appris que les forces sionistes d’occupation se dirigeaient vers le camp de réfugiés d’al-Am’ari à Ramallah, pour détruire l’immeuble de 4 étages de Umm Nasser Hmaid, une grande femme et mère palestinienne de 6 fils.

L’un d’entre eux a été tué par les forces d’occupation et les 5 autres croupissent dans les geôles sionistes, condamnés à perpétuité pour des faits de résistance. L'occupant a déjà détruit 3 maisons de la famille Hmaid.

Avec d’autres militants du Fatah, principalement de la Commission de Résistance à la Colonisation et au Mur, nous nous sommes installés dans la maison pour tenter d’empêcher la démolition.

Vers 1 heure du matin, des centaines d’unités spéciales de l’armée et du renseignement sionistes lourdement armés ont pris d’assaut et encerclé le camp de réfugiés d’Al-Am’ari jusqu’à atteindre la maison en tirant des coups de feu en rafales.

Nous étions une quarantaine de personnes dans la maison, chantant et scandant des slogans pour la Palestine et la liberté.

Les soldats se sont positionnés sur tous les toits autour de la maison, ainsi que sur le toit de la maison elle-même, visant chacun de nous avec leurs fusils d’assaut.

Soudain, ils ont envahi la maison et nous ont donné 3 minutes pour partir, ce que nous avons bien sûr refusé. Ils ont d’abord expulsé manu militari les journalistes qui étaient parmi nous, puis ils nous ont sauvagement attaqués.

Nous nous trouvions au 4è étage, ils nous ont traîné un par un dans les escaliers, jusqu’en bas, exprimant une haine énorme. Un soldat se tenait sur chaque marche, depuis en haut, et chacun d’entre eux nous a frappés.

Imaginez ce que c’est que d’être tabassé par environ 50 soldats, l’un après l’autre, chacun d’entre nous, du 4è étage jusqu’au rez-de-chaussée.

Ils nous ont menottés et traînés jusqu’à un terrain de jeux près des locaux du Croissant rouge palestinien; je pensais que nous étions les seuls mais quelques minutes après, ils ont amené environ 300 citoyens de tous âges, dont des femmes et des enfants.

Source: Externe

Ils nous ont laissés là, menottés, dans le froid glacial, pendant environ 4 heures. Nous avons fait tout un boucan, criant qu’au moins ils laissent les femmes et les enfants aller dans un endroit abrité, alors ils les ont emmenés dans une école proche, puis ils nous y ont emmenés également. 

Vers 7h du matin, ils ont fait exploser la maison, mais elle ne s’est pas écroulée, alors ils ont décidé de poser à nouveau des explosifs et à 9h, ils les ont fait exploser et la maison est tombée.

Ensuite ils nous ont libérés après 9 longues heures dures et glacées. Mais le moment où nous avons éprouvé le plus de douleur et de rage est quand la maison est tombée. 

Younes Arar -

16.12.18

Source: ISM

Commentaires
Derniers commentaires
Recevez nos infos gratuites
Visiteurs
Depuis la création 866 143
Archives