Simon Franssen, étudiant en troisième année de coopération internationale à la Haute École de la Province de Namur, a vécu une triste mésaventure fin janvier. Il devait se rendre en Palestine pour y effectuer un stage de trois mois prévu dans son cursus, au profit d’Addameer, une ONG qui défend les droits de l’homme et des prisonniers politiques. Mais il n’a jamais été plus loin que le contrôle des douanes. "La Palestine n’était pas vraiment conseillée par mon école. Mais pour moi, Ramallah n’est pas plus dangereuse que Bogota. Après avoir réalisé toutes une série de démarches, tout était normalement en ordre pour passer un bon stage. J’ai décollé le 31 janvier à 9h35 de Zaventem pour arriver à Tel Aviv à 13h30, heure belge. Je devais passer la soirée à Jérusalem pour me rendre le lendemain à Ramallah. Mais je n’ai jamais quitté la douane", explique-t-il.
Le début de 26 heures de calvaire. Interrogé, Simon a dans un premier déclaré être venu pour y faire du tourisme. "Si j’avais dit ouvertement que je venais pour du volontariat, je n’aurais d’office pas été plus loin. Et puis, je n’étais pas rémunéré. Lorsque j’ai dit que j’étais là pour une durée de trois mois, ça a bloqué."
Finalement, Simon a été envoyé dans une salle d’attente et a subi plus de huit heures d’interrogatoire. "Trois différents. Le premier s’est bien passé, les questions étaient simples. Au deuxième, j’ai rapidement compris la tournure qu’allaient prendre les événements. On m’a demandé si j’étais gay, si j’avais déjà été frappé par un Arabe, si j’avais des amis arabes, etc. On m’a dit que j’aurais de gros soucis si je mentais. Lors du troisième interrogatoire, mon GSM, ma boîte mail et mes conversations personnelles Facebook ont été fouillés."
Dès cet instant, l’étudiant namurois savait que c’était peine perdue. Après avoir récupéré sa valise - qui a également été fouillée - il a été placé dans un centre fermé durant dix-huit heures. "J’étais avec cinq personnes dans une petite cellule. Des barreaux occultaient la fenêtre. Le même principe que le 127bis. Les gardiens nous ouvraient pour aller prendre l’air mais cela se faisait toujours sous surveillance."
Finalement, Simon a embarqué à 16 h, heure locale, direction la Belgique où un dernier contrôle de routine l’attendait.
Sa mésaventure, il l’a contée sur Facebook. Elle a déjà été partagée plus de 130 fois. Ce vendredi, il s’envolera vers Dakar (Sénégal) pour y effectuer son stage, trouvé en dernière minute. "À la base, je n’étais que de passage en Israël mais ils ont purement refusé que j’aille en Palestine. Ce message avait surtout pour but de montrer ce que la Palestine vit depuis 70 ans. Je suis enchanté d’aller à Dakar mais ce stage n’aura pas la même saveur."
"Nous n’avons pas été informés de cette affaire mais nous pouvons néanmoins vérifier et nous renseigner. Ce genre de cas est déjà arrivé par le passé mais c’est tout de même extrêmement rare, à moins que l’ONG concernée pose des problèmes en matière de sécurité. Néanmoins, Israël, comme tous pays, se réserve le droit de laisser passer ou refuser des personnes sur son territoire."
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