FREE PALESTINE
31 janvier 2015

Quand les Palestiniens apprendront-ils ?

  

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  Quand les Palestiniens apprendront-ils ?

Se tourner vers le droit international n’est pas la réponse –

Demandez simplement à l’Amérique et à Israël

Si la requête de la Palestine est « entièrement contreproductive », qu’est-ce que cela fait du massacre de civils par Israël l’été dernier ?

Par Robert Fisk

Janvier 06, 2015 "ICH" - "The Independent" –

Jetez un os à un vieux chien et il va évidemment courir après. Il en va de même avec « la requête de la « Palestine » de rejoindre la Cour pénale internationale (CPI). Une tentative prévisible de Mahmoud Abbas de juger Israël pour crimes de guerre à Gaza, cette année, nous dit-on.

Ou peut-être qu’un « sabre à deux tranchants » - des bâillements sont  permis pour de tels clichés – qui pourrait aussi mettre le Hamas « sur le banc des accusés ».

Israël a été indigné. Les US étaient « fortement opposés » à une telle requête infâme par le potentat âgé qui pense qu’il gouverne un Etat qui n’existe même pas.

Mais accrochez-vous un moment. Ceci n’est pas l’histoire, n’est-ce pas ? La narration réelle est sûrement totalement différente. La BBC ne l’a pas eue. Ni CNN. Pas même Al Jazeera. Mais sûrement l’événement le plus significatif de tous est que les descendants de l’OLP – condamnés, il n’y a qu’en quart de siècle, comme l’organisation « terroriste » la plus dangereuse au monde, son leader fallacieux Yasser Arafat étiqueté « notre Bin Laden » par le leader fallacieux d’Israël Ariel Sharon - veulent en réalité se CONFORMER AU DROIT INTERNATIONAL !


Que le ciel nous préserve d’une telle pensée, mais ces insensés – après tous leurs appels passés pour l’extinction d’Israël, après tous les bombardements suicide et les intifadas – demandent à rejoindre un de organes judiciaires le plus prestigieux sur terre. Pendant des années les Palestiniens ont réclamé justice. Ils ont été à la Cour internationale de La Haye pour que le mur d’apartheid d’Israël soit démantelé – ils ont même gagné, et Israël s’en est contrefichu. Tout Palestinien sensé (ou Palestinienne) pourriez-vous penser, aurait depuis longtemps tourné le dos à de telles initiatives de paix.

Pourtant ces malheureux Palestiniens persistent, après ces insultes les plus humiliantes, à avoir recours au droit international pour résoudre leur conflit avec Israël. Et ils y vont de nouveau, cherchant consciencieusement à être membre de la Cour pénale internationale. Ces Arabes n’apprendront-ils jamais ?

Et, bien sûr, les Américains menacent de punir une telle effronterie. Ils stoppent ces millions de dollars d’assistance aux Palestiniens. Soutiennent le refus d’Israël à accepter une telle approche par la « Palestine » de la Cour pénale internationale L’UE – spécialement la Grande-Bretagne et la France – acceptent cette bêtise. Israël a déjà décidé de bloquer plus de £80 millions en taxes appartenant à l’Autorité palestinienne.

Le porte-parole du Département d’Etat US nous a dit que son gouvernement était « profondément préoccupé » par la demande palestinienne. C’est « entièrement contre-productif », a-t-il informé le monde. Cela ne fait « rien pour faire avancer les aspirations du peuple palestinien à un Etat souverain » - pourtant, on aurait pu penser qu’être membre d’un organe judiciaire aussi vénérable aurait fait beaucoup pour persuader le monde que les Palestiniens étaient prêts à assumer toutes les charges d’un Etat.

Après tout, les Palestiniens devraient en effet avoir à se conformer au droit international et – si la loi s’appliquait rétrospectivement – ils devraient eux-mêmes subir le fardeau de l’opprobre à la fois pour les crimes du Hamas et les meurtres passés de l’OLP. Les Etats-Unis, effectivement – et ce fait bizarrement, n’apparaissait pas dans la rafale d’informations sur la demande d’être membre de la « Palestine » - ont refusé eux-mêmes de se joindre à la Cour pénale internationale. Et pour une bonne raison : parce que, comme les Israéliens – bien que ce ne soit pas tout-à-fait comment tout le fandango nous a été expliqué – Washington aussi est inquiet que ses soldats et des autorités gouvernementales soient traduit en justice pour crimes de guerre. Pensez à la torture par noyade, Abu Ghraib, le rapport sur la torture de la CIA…    

Pas étonnant que Jeffrey Rathke, le moulin à paroles qui parle pour le Département d’Etat dise que la demande palestinienne « endommage salement l’atmosphère » avec Israël, « mine la confiance » et « crée des doutes sur l’engagement (palestinien) pour une paix négociée ». Et, souvenez-vous, Abbas n’a fait sa demande qu’après que l’Amérique ait voté contre – l’Amérique a précédemment utilisé son veto plus de 40 fois dans l’intérêt d’Israël pour rejeter l’autodétermination de la Palestine depuis 1975 – une résolution au Conseil de sécurité de l’ONU pour mettre fin à l’occupation du territoire palestinien pour 2017.

Mais bien sûr, de quoi traite réellement toute cette bagarre est fort simple. Le monde est fatigué d’être témoin de la souffrance de Palestiniens. Ceux avec une once de sympathie humaine sont écœurés d’être diffamés comme antisémites ou antisionistes (quoique ce soit) chaque fois qu’ils expriment leur indignation face à la cruauté d’Israël envers les Palestiniens.

Tuer plus de 2000 Palestiniens l’été dernier, dont des centaines d’enfants, a été un massacre de masse. On a observé cette absurdité si souvent maintenant – à Gaza en grande partie – que même nos statistiques se sont imprégnées de sang.

Qui se rappelle maintenant des morts de la guerre de Gaza de 2008-9 ? 1417 Palestiniens morts, dont 313 enfants, plus de 5500 blessés. C’est le conflit au sujet duquel le Président élu Obama n’avait pas à faire de commentaires.

Et qui sait quel autre détail ouvrirait le fait d’être membre de la boîte de Pandore qu'est la CPI ? Ce pilote bombardier qui en 2002 a tué 15 civils, dont 11 enfants, dans un bloc d’appartements à Gaza pour assassiner un responsable du Hamas, par exemple ? Cela ne constituerait-il pas un crime de guerre ? Ces atrocités  n’« endommagent-t-elles pas salement l’atmosphère » et ne « minent-elles pas  la confiance ». Ces bains de sang n’étaient-ils pas « entièrement contre-productifs » ? Et la colonisation juive de la Cisjordanie occupée ?

Bien sûr, faire du pétard sur les attaques suicide attribuées au Hamas et aux Jihadistes islamiques comme crimes de guerre. Attraper les voyous de l’Autorité palestinienne qui torturent et assassinent leurs propres prisonniers. Mais ce n’est pas ce qui préoccupe Israël et les US. Ils sont inquiets qu’après des mois d’argumentations, de disputes et de fouilles dans des milliers de documents, des juristes puissent décider qu’Israël –horreur des horreurs – puisse être obligé de répondre pour lui-même devant une justice internationale, une chose qu’un veto habituel US ne pourrait pas prévenir.

Supposez maintenant un instant qu’Israël et l’Amérique aient voulu que les Palestiniens signent le document de Rome. Faites apparaître l’idée – ne serait-ce qu’une seconde – qu’Israël et l’Amérique ont insisté sur le fait que les Palestiniens doivent se conformer à un traité international et devenir membres de la Cour pénale internationale pour se qualifier comme Etat. Le refus d’Abbas de le faire serait une preuve supplémentaire de ses intentions « terroristes ». Pourtant quand Abbas signe le document de Rome, quand les Palestiniens veulent se conformer à un traité international, ils doivent être punis – certainement une « première » dans l’histoire moderne.

Je ne peux penser qu’à deux phrases qui font l’affaire pour ce scandale des politiciens occidentaux. Confondre leur politique. Contrecarrer leurs stratagèmes fripons.

L’impasse au Moyen-Orient en un mot

A propos de laquelle… Avi Shlaim, parmi les meilleurs historiens israéliens, vient de sortir une nouvelle édition de son travail précieux Le Mur de fer ; Israël et le Monde arabe. « La perspective d’un changement réel dans la politique étrangère américaine semble faible à non existante, » écrit-il. « Et il n’y a pas non plus en ce moment le moindre indice pour suggérer que des dirigeants israéliens soient intéressés le moins du monde par une véritable solution des deux Etats…Ils semblent inconscients du dommage que l’occupation fait à leur société et à la réputation de leur pays à l’étranger. » C’est cela en un mot, n’est-ce pas ?

© independent.co.uk

Commentaires
L
de tout coeur MERCI & bravo !!
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