FREE PALESTINE
7 août 2007

Rice n’est pas venue dans la région pour établir un Etat palestinien,mais pour soutenir l’occupation sioniste

04 août 2007 El Watan
Visite de Condoleeza Rice à Ramallah (Cisjordanie occupée)
Mahmoud Abbas veut du concret
http://www.elwatan.com/spip.php?page=article&id_article=73753

  La secrétaire d’Etat américaine, Condoleeza Rice, était, la fin de la
semaine écoulée, de nouveau dans la région du Proche-Orient, cette fois,
avec un nouveau dossier à défendre : celui de la conférence
internationale de paix que devrait organiser la direction américaine au
cours de l’automne prochain.

Ghaza : De notre correspondant

Il ne s’agira pas d’une quelconque « séance photo », a dit la secrétaire
d’Etat pour marquer le sérieux et l’importance de cette conférence pour
la concrétisation d’une paix durable dans la région. Mme Rice s’est
prononcée, jeudi à Ramallah, en Cisjordanie occupée, en faveur d’un
dialogue approfondi entre Israël et les Palestiniens sur les modalités
de création d’un futur Etat palestinien. Et comme si l’accord du
gouvernement israélien de discuter de questions fondamentales qui
conduiront à la création d’un Etat palestinien était, à lui seul, une
énorme concession de sa part, que les Palestiniens devraient payer d’une
façon ou d’une autre, Mme Rice a insisté sur ce point au cours de la
conférence de presse conjointe avec le président palestinien Mahmoud
Abbas. « Je soulignerai qu’une fois encore le Premier ministre israélien
(Ehoud Olmert) s’est dit prêt à discuter d’étapes fondamentales qui
conduiront à l’établissement d’un Etat palestinien », a-t-elle insisté.
« Et je crois qu’il devrait y avoir un approfondissement du dialogue
entre les Palestiniens et les Israéliens sur tous les aspects du
processus de fondation d’un Etat palestinien. » Pour les Palestiniens,
les questions fondamentales sont les frontières, celles d’avant
l’occupation par Israël en 1967, de la Cisjordanie, de la bande de Ghaza
et de la ville sainte d’Al Qods, des réfugiés et de l’eau. Le président
Abbas l’a reconfirmé au cours de la conférence de presse. Il a dit qu’il
était important pour les Palestiniens de « savoir ce que sera le
résultat, ce que sera l’aboutissement » de leurs négociations avec
Israël, allusion à leur aspiration à un Etat indépendant, souverain et
viable. « Mais en ce qui concerne les phases d’application, on pourra en
discuter plus tard », a-t-il annoncé.


Hamas dénonce

Pour une fois, Mme Rice a paru vouloir renforcer le président Abbas en
disant : « Au final, il faudra résoudre la question des réfugiés, des
frontières et de Jérusalem. » En ce qui concerne le Premier ministre
israélien qui cherche à échapper à la mort politique qui l’attend à coup
sûr s’il n’arrive pas à améliorer sa cote de popularité au sein de la
société israélienne, les négociations de paix avec les Palestiniens sont
peut-être son ultime chance.
Mais, malheureusement, au lieu de profiter
de l’aubaine que pourrait représenter la conférence de paix proposée par
Washington pour aller au fond des choses, une fois pour toutes avec les
Palestiniens, Olmert paraît plus intéressé par une forte présence des
pays arabes, surtout ceux qui ne disposent pas de relations politiques
avec l’Etat hébreu, ce qui renforce le pessimisme des Palestiniens de
voir cette conférence leur apporter des solutions concrètes à leur
catastrophe qui dure depuis près de 60 ans. Au cours de cette visite, la
première après la domination totale du Hamas sur la bande de Ghaza, au
mois de juin dernier, Mme Rice a signé un accord avec le Premier
ministre Salam Fayad, aux termes duquel les Etats-Unis consacreront 80
millions de dollars au renforcement des forces de sécurité de l’Autorité
palestinienne en Cisjordanie.
Le président Abbas a déclaré : « Nous
poursuivrons nos efforts pour améliorer la situation en matière de
sécurité. » La visite de Mme Rice a été vivement dénoncée par le Hamas,
surtout pour son parti pris avec le président Abbas et son mouvement
Fatah. « Rice n’est pas venue dans la région pour établir un Etat
palestinien, comme elle et son maître Bush l’affirment, mais en
revanche, elle est venue pour soutenir un parti palestinien contre un
autre, et pour soutenir l’occupation sioniste »
, a déclaré le
porte-parole du Mouvement de la résistance islamique Sami Abou Zouhri.


Deux baccalauréats

Le Hamas, de plus en plus isolé et marginalisé depuis son coup de force
contre les services sécuritaires de l’Autorité palestinienne dans la
bande de Ghaza, refuse toujours les conditions posées par le président
Abbas pour un retour au dialogue avec le Fatah. La déchirure entre la
bande de Ghaza et la Cisjordanie où l’influence du Hamas paraît beaucoup
moins importante, s’approfondit de jour en jour. Dans ce contexte, les
résultats du bac ont été annoncés, jeudi, pour les élèves de la bande de
Ghaza, ce qui a soulevé un véritable tollé à Ramallah en Cisjordanie où
les résultats n’ont pas encore paru. Le ministre palestinien de
l’Information, Riyad Al Malki, a déclaré que le gouvernement de Fayad ne
reconnaît pas ces résultats et a considéré comme faux, tout diplôme
signé par un responsable du Hamas.
Cette évolution a semé une véritable
panique parmi des dizaines de milliers d’élèves ainsi que leurs parents.
Sur le plan sécuritaire, le mouvement du Djihad islamique semble devenir
la cible privilégiée des hommes armés du Hamas et des soldats
israéliens. Plusieurs accrochages armés entre les militants des deux
camps ont été enregistrés depuis le contrôle de la bande de Ghaza par le
Hamas. Les plus forts sont ceux de jeudi passé, au cours desquels deux
éléments du Djihad ont été tués et plusieurs autres ont été blessés. De
son côté, une force de l’armée israélienne a tué un dirigeant du Djihad
islamique, tôt hier matin, à Naplouse, en Cisjordanie occupée.

Fares Chahine

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