FREE PALESTINE
24 mars 2007

De Gucht n'a pas convaincu Olmert

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De Gucht n'a pas convaincu Olmert

RENÉE-ANNE GUTTER CORRESPONDANTE À JÉRUSALEM

Mis en ligne le 22/03/2007 - - - - - - - - - - -

Le chef de la diplomatie belge a rencontré le Premier ministre israélien, hier à Jérusalem. Leurs positions divergent quant à l'attitude européenne envers le nouveau gouvernement palestinien. Le Hamas reste infréquentable. "Le Premier ministre Olmert et moi sommes d'accord sur la finalité, à savoir un accord global israélo-palestinien et la nécessité d'un interlocuteur palestinien fiable pour y parvenir. Mais nous avons constaté une nuance dans notre appréciation" nous a dit le ministre belge des Affaires étrangères, mercredi soir à Jérusalem, après sa rencontre avec le chef du gouvernement israélien. C'est en effet avec Ehoud Olmert que Karel De Gucht a entamé la dernière étape de sa tournée actuelle au Moyen-Orient. Selon M. Olmert, l'attitude européenne - donner une chance au nouveau gouvernement palestinien et ouvrir déjà des contacts avec ses ministres non-Hamas - est "une erreur", car elle est de nature à renforcer le Hamas. Mais M. De Gucht appuie l'analyse de la plupart des pays européens, qui voient dans cette ouverture de leur part un moyen de renforcer au contraire les modérés palestiniens. Pour M. De Gucht, le gouvernement palestinien "doit prouver sur le terrain qu'il est de bonne foi et qu'il est aussi en mesure de contrôler ce qui se passe sur son territoire". C'est-à-dire concrètement : libérer le soldat israélien tenu en otage à Gaza, faire cesser les tirs de roquettes sur Israël, progresser dans les conditions posées par le quartet international (reconnaissance d'Israël et des accords existants, renoncement au terrorisme). "Les actes vaudront bien plus qu'une déclaration de programme, que chacun interprète selon ce qu'il a envie d'y lire". Pas de contact avec le Hamas A Brême, à la fin de ce mois, les ministres européens des Affaires étrangères feront le point. "Nous devons essayer de travailler avec ce nouveau gouvernement dans la mesure où il réalisera ce qu'il a promis", nous dit M. De Gucht. Mais pour l'heure, pas encore question de contacts avec les ministres Hamas. Et les conditions ne sont pas encore réunies, non plus, pour rétablir l'aide financière directe au nouveau gouvernement. Rétablir cette aide prématurément "serait une reconnaissance de fait et pourrait bien renforcer le Hamas". Ce jeudi, le ministre belge a d'autres rendez-vous en Israël, dont un avec son homologue Tzipi Livni, des experts militaires, les familles des soldats enlevés au Liban et à Gaza. Il voit aussi des intellectuels et pacifistes israéliens et palestiniens. Vendredi, il est attendu à Ramallah où il sera reçu par le président Mahmoud Abbas et où il sera surtout le premier dirigeant étranger à s'entretenir avec un membre du nouveau gouvernement palestinien. En l'occurrence, son homologue Zyad Abou Amr, étiqueté "indépendant". Marc Otte, l'envoyé spécial de l'Union européenne au Proche-Orient, a déjà eu des premiers contacts avec M. Abou Amr et un autre indépendant, le ministre des Finances, Salam Fayad. Et camouflet pour Israël : le consul-général des Etats-Unis à Jérusalem a lui aussi déjà eu un entretien avec M. Fayad. Le gouvernement Olmert, pour sa part, compte boycotter tout officiel étranger qui verra des ministres Hamas.

© La Libre Belgique 2007

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