!!ALARME!! Génocide à Gaza: J 121!! Gaza: crime de famine, un lent massacre silencieux
«Gaza est au bord de la famine. Si les États-Unis et le Royaume-Uni ne parviennent pas à utiliser tous les leviers possibles pour arrêter la catastrophe, ils en seront complices»
En ordonnant des mesures provisoires pour prévenir un génocide potentiel vendredi dernier, la CIJ n’a pas statué sur la question de savoir si Israël commet réellement un génocide – cela prendra des années de délibérations – mais les juges ont clairement indiqué que la population de Gaza est confrontée à des «conditions de vie» mettant leur survie en cause. Même le juge Aharon Barak, nommé par Israël pour siéger au comité, a voté en faveur d’une aide humanitaire immédiate.
Mais une catastrophe humanitaire comme celle que connaît aujourd’hui Gaza ressemble à un train de marchandises à grande vitesse. Même si le conducteur freine, son élan lui prendra plusieurs kilomètres avant de s’arrêter. Les enfants palestiniens de Gaza mourront par milliers, même si les barrières à l’aide sont levées aujourd’hui.
Gardez à l’esprit que la malnutrition rend le système immunitaire humain plus vulnérable aux maladies déclenchées par le manque d’eau potable et d’assainissement, et que ces maladies sont accélérées par la surpopulation dans des camps insalubres.
Lors des famines les plus notoires de la fin du XXè siècle – en Chine, au Cambodge, dans le Biafra au Nigeria et en Éthiopie – le nombre de morts était bien plus élevé, mais la famine était également plus lente et plus dispersée.
Jamais avant Gaza, les professionnels humanitaires d’aujourd’hui n’avaient vu une proportion aussi élevée de la population sombrer aussi rapidement vers la catastrophe.
«Toutes les famines modernes sont directement ou indirectement causées par l’homme – parfois par indifférence à l’égard de la souffrance ou du dysfonctionnement, d’autres fois par des crimes de guerre et, dans quelques cas, par un génocide.
Le Statut de Rome de la Cour pénale internationale(CPI), article 8(2)(b)(xxv), définit le crime de guerre de famine comme «l’utilisation intentionnelle de la famine contre des civils comme méthode de guerre en les privant d’objets indispensables à leur survie, notamment empêcher délibérément l’approvisionnement en secours prévu par les Conventions de Genève».
L’élément principal du crime est la destruction et la privation, non seulement de nourriture, mais aussi de tout ce qui est nécessaire à la vie, comme les médicaments, l’eau potable et un abri.
Le niveau de destruction des hôpitaux, des systèmes d’approvisionnement en eau et des logements à Gaza, ainsi que les restrictions au commerce, à l’emploi et à l’aide, dépassent tous ces cas.
Il est peut-être vrai, comme le prétend Israël, que le Hamas utilise les hôpitaux et les quartiers résidentiels pour son propre effort de guerre. Mais cela n’exonère pas Israël. Une grande partie de la destruction des infrastructures de Gaza par Israël semble avoir lieu en-dehors des zones de combat actif et au-delà de ce qui est proportionné aux nécessités militaires.
Israël devra agir de manière décisive s’il veut échapper à l’accusation d’avoir utilisé la faim pour exterminer les Palestiniens. La famine est un massacre au ralenti. Et contrairement aux tirs ou aux bombardements, les morts continuent pendant des semaines, même si les massacres cessent.
C’est le défi auquel sera confronté le Conseil de sécurité de l’ONU lorsqu’il débattra bientôt des ordonnances provisoires de la CIJ adressées à Israël.
Le simple fait d’autoriser l’aide et d’imposer certaines restrictions à l’action militaire d’Israël ne suffira pas à arrêter assez rapidement cette série de catastrophes tonitruantes.
Il y a plus d’un mois, le comité d’examen de la famine écrivait: «La cessation des hostilités et la restauration de l’espace humanitaire pour fournir cette assistance multisectorielle et rétablir les services sont des premières étapes essentielles pour éliminer tout risque de famine. »
En d’autres termes, la fin immédiate des combats est essentielle pour éviter un bilan calamiteux qui pourrait dépasser de loin le nombre de victimes de la violence.
À moins qu’Israël ne suive les recommandations du comité de lutte contre la famine, il provoquera sciemment des morts massives dues à la faim et à la maladie. C’est un crime de famine. Et si les États-Unis et le Royaume-Uni ne parviennent pas à utiliser tous les leviers possibles pour arrêter la catastrophe, ils en seront complices.»
Alex de Waal -
Directeur exécutif de la World Peace Foundation
02.02.24
Source: europalestine.com