FREE PALESTINE
19 janvier 2024

!!ALARME!! Génocide à Gaza: J 104!! Le génocide en Palestine et le mensonge colonial

Source: Externe

La Fondation Frantz Fanon aurait aimé se plier au traditionnel échange des vœux et souhaiter, comme elle le fait depuis 17 ans, une bonne et heureuse année décoloniale et combative à toutes les personnes suivant son travail

 

Au regard des événements qui ont parcouru l’année 2023, avec une accélération dramatique pour le peuple palestinien et plus généralement pour tous les damnés luttant pour une alternative politique décoloniale, il est irraisonnable de penser que 2024 sera l’année du changement du paradigme de la domination.

La folie du monde, de leur monde, mène les peuples vers un chaos prévisible; non seulement pour des raisons écologiques ou environnementales mais d’abord parce que le système capitaliste est parvenu à déréguler nos vies, à délégitimer l’ensemble des droits économiques, sociaux et culturels et des droits politiques et civils, mais aussi à délégitimer le Droit international construit pour réguler les rapports de force.

Source: Externe

L’idéologie de la Modernité eurocentrée portée par le monde blanc ne cesse d’accoucher de monstres toujours plus atroces; ainsi du génocide, dont sont victimes les Palestiniens de Gaza, et plus généralement l’ensemble des Palestiniens - peuple occupé et colonisé depuis la Nakba - qui veut que chaque jour, nous assistions à la mise à mort d’un peuple, déclaré illégitime au nom d’une histoire fantasmée, et abandonné par une 'communauté internationale' qui perdu le sens du commun. 

Le régime occupant et colonisateur n’a-t-il pas reçu, depuis plus de 70 ans, le permis de tuer, d’occuper, d’expulser, de torturer et de commettre bien d’autres crimes de guerre sous le regard quasi passif d’une communauté internationale qui a oublié ses obligations sous le regard des Nations et qui a favorisé le statut d’impunité d’un Etat criminel au regard des normes impératives du Droit international et du Droit international humanitaire? Mais ce n’est pas le seul, et pourtant c’est le seul dont les media s’emparent avec un appétit de voyeur et une analyse si mensongère qu’il faut faire preuve d’esprit critique pour ne pas tomber dans les ornières de l’ignoble.

Dans ces discours, le responsable est toujours le Palestinien, terroriste patenté; il est, dès lors normal de le chasser, de le tuer et d’en faire la 'Une' des journaux télévisés depuis octobre dernier. Quand six millions d’Africains sont tués dans la région du Congo, aucune couverture médiatique ne vient relayer que l’exploitation commerciale du coltan engendre une militarisation de la région. Et qu’une fois de plus ce sont les populations qui paient. Leur sang n’est pas assez compréhensible.

Source: Externe

Les media se réveillent lorsqu’une guerre prétend opposer des civilisés à des sauvages; défendre les civilisés est moralement vendable, compter le nombre de sauvages tués devient alors une donnée  quotidienne. Et les media se repaissent du sang du barbare, pensant ainsi participer à une œuvre cathartique devant sauver leur monde de sa déchéance.

Si nous voulons comprendre comment un tel génocide éclate contre un peuple illégalement occupé et peut se dérouler sans trop de protestations, si ce n’est celles des organisations et associations luttant pour le droit des peuples à l’autodétermination et à la souveraineté politique, et celle des personnes dont la réalisation d’un tel acte illicite heurte le sens de l’humain, il nous faut accepter que les bases sur lesquelles notre “humanité” s’est construite sont le mensonge ontologique, un rapport au vrai contrarié, assorti d’une force de persuasion faisant passer pour vrai ce qui ne l’est pas.

Souvenons-nous de la catastrophe vécue par les peuples tués et esclavagisés par les colons, nouveaux découvreurs de territoires aux ressources naturelles innombrables soutenus par leurs royautés respectives dans leur opération de génocide visant les peuples indigènes et dans la commission de crimes contre l’humanité. Tout cela au nom d’un mensonge ignoble qui a structuré la société actuelle et l’a construite sur des croyances qui ont créé le lit du racisme institutionnel: les Africains ne pouvaient appartenir au genre humain, à cause de la pigmentation de leur peau, pas plus que les peuples indigènes dénués d’âme, d’État ou de culture reconnaissable.

Et cette éthique du mensonge continue de structurer nos sociétés au nom du profit capitaliste et libéral: les migrants profitant de nos systèmes sociaux avantageux; les musulmans voulant imposer l’islam aux non-musulmans; les Palestiniens voulant éradiquer les juifs, et la liste serait longue…

Source: Externe

Ethique du mensonge devenue une seconde nature et devenue vraie au point d’être adoptée en-dehors de ce pays et devient même la ligne forte d’un système bâti sur l’oppression, la colonisation et la mise en place d’une politique d’apartheid.

N’est-ce pas ce que les colons israéliens et leur gouvernement fantasment en assurant que l’ensemble des Palestiniens ne sont pas légitimes sur leurs terres? Ce mensonge s’est trouvé renforcé par les actes commis en septembre 2001 aux Etats-Unis. Les gouvernements israéliens successifs ont embrayé le pas en déclarant que l’ensemble des Palestiniens terroristes, où qu’ils soient, suivant une doctrine théorisée depuis le début des années 1980 par Bension Netanyahu et son fils Benjamin, actuel 1er ministre israélien, au sein du think-tank d’extrême-droite Jonathan Institute[1].

L’identité du Palestinien ne doit plus exister, pas plus que sa culture, qui est préemptée par le colonisateur et lorsqu’elle résiste trop, les murs du théâtre tombent, les responsables administratifs sont arrêtés ou tués lors d’incursion de l’armée d’occupation, ainsi du théâtre de Jenin.

Pour ceux qui travestissent la réalité par un fantasme mensonger, les Palestiniens sont les ennemis; dès lors rien ne peut plus les contredire, puisque c’est donné pour vrai, à la théâtralisation de leur mise à mort. Le monde jette un œil, mais détourne pudiquement le regard face à l’horreur. Il n’y a pas de mot pouvant redonner une âme à ce qui a été commis, à ceux qui l’ont commis ou qui l’ont laisssé commettre, alors qu’une partie de l’histoire de l’Etat d’Israël s’est construite à partir d’un génocide pour lequel les responsables ont dû, légalement, répondre de leurs actes. Le sionisme pense-t-il, avec ce génocide, avoir atteint son acmé? Le réveil risque d’être difficile, il faudra contempler l’abjection, l’indignité et l’inhumanité commises.

Ceux qui ont été à la manœuvre durant ce génocide seront-ils un jour traduits devant la Cour pénale internationale (CPI)? Rien n’est moins sûr, tant le système de domination est capable de trouver des élans pouvant lui assurer de sauver les pires criminels par une pratique de l’impunité initiée, au moment des abolitions.

Source: Externe

Le système avait alors préféré sauver l’entreprise ‘plantations’ plutôt que de punir les responsables de crimes contre l’humanité et de génocide.

Si, au moment des abolitions, seuls les criminels ont reçu des compensations alors que les victimes n’ont eu d’autre choix que de quitter la plantation pour y revenir afin d’échapper à la loi contre le vagabondage et de devenir les travailleurs précaires de leurs anciens propriétaires, l’Etat israélien, quant à lui, alors qu’il commet, depuis plus de 75 ans, un nombre innombrable de crimes de guerre, de nettoyage ethnique, de génocide, reçoit des aides financières et du matériel militaire de pays occidentaux qui ne savent comment faire oublier le crime de lèse humanité commis par des Blancs contre d’autres Blancs durant la seconde guerre mondiale. Ces Etats savent qu’ils doivent garantir la paix et la sécurité et qu’ils ne doivent participer, d’aucune manière, à la violation des droits fondamentaux par le soutien ou l’aide à la commission d’actes illicites, sinon ils prennent la responsabilité d’être poursuivis pour complicité de commission de génocide, crimes de guerre et crimes contre l´humanité tels que définis dans le Statut de Rome (art. 7/8) et dans la Convention sur la prévention et la répression du crime de génocide (art.3-e).

Les Palestiniens ont compris depuis bien longtemps qu’il ne leur était proposé que des plans en faveur de l’occupant et non dans le respect du droit à l’autodétermination et de la souveraineté politique et nationale. Ce qui en dit long sur la nature des relations internationales qui se trouvent ébranlées par l’argument donnant à l’Etat d’Israël 'le droit de se défendre'. A-t-il le droit d’occuper un peuple, d’emprisonner un peuple, de torturer un peuple, d’imposer l’apartheid à un peuple, de génocider un peuple?

Cet Etat a-t-il le droit de décider de l’avenir de Gaza dans un entre-soi sordide et raciste avec ceux qui mènent le monde à sa perte, sans même consulter les Palestiniens? Mais n’est-ce pas habituel? Cela ne s’est-il pas produit lorsqu’à Berlin, en 1885, les colonisateurs se sont partagés le continent africain?

Source: Externe

La tragédie vécue par le peuple palestinien engage à ne jamais céder à la facilité dans la compréhension de l’histoire mais à tirer des fils, fussent-ils improbables, car nous n’en avons pas encore fini avec les conséquences de ce que furent les «Grandes Découvertes» à partir de 1492. Leur analyse permet de comprendre où nous en sommes et de l’importance d’un processus décolonial pour des réparations politiques et collectives des crimes commis durant la colonisation, la mise en esclavage et pour les conséquences innombrables vécues par les personnes d’ascendance africaine et les Africains.

Si la Fondation Frantz Fanon devait souhaiter des vœux, ils porteraient sur l’urgence pour les damnés de se mobiliser pour construire un processus décolonial collectif pour les réparations. Ce n’est que par nous-mêmes et pour nous-mêmes, damnés d’entre les damnés, que nous pourrons exiger de ce monde qui nous hait qu’il change son paradigme de la domination. Une voix, une voie pour la Palestine. 

Note:

[1] Dans une conférence sur le terrorisme tenue en 1984 à Washington D.C., Bension Netanyahu affirme: "Le terroriste représente une nouvelle espèce d’homme qui régresse jusqu’à l’époque préhistorique, une époque où la morale n’existait pas encore. Dépourvu de tout principe moral, il n’a aucun sens moral, aucun contrôle moral, et est donc capable de commettre n’importe quel crime, à la manière d’une machine à tuer, sans honte ni remords. Mais il est également rusé, menteur invétéré, et donc beaucoup plus dangereux que les nazis, qui avaient l’habitude de proclamer ouvertement leurs objectifs. En fait, il est le parfait nihiliste."

Fondation Frantz Fanon -

14.01.24

Source: fondation-frantzfanon.com

Commentaires
Derniers commentaires
Recevez nos infos gratuites
Visiteurs
Depuis la création 875 545
Archives