Pour ceux qui auraient une mémoire sélective: Sabra et Chatila, on n'oublie pas!
L’insoutenable massacre de Sabra et Chatila: 40 ans déjà...
C’était il y a 40 ans jour pour jour, et nous n’avons pas oublié qu’entre 3500 et 5000 réfugiés palestiniens, civils sans défense, ont été massacrés pendant plus de 48 heures par les milices fascistes libanaises et par l’armée israélienne. Un crime contre l’humanité qui reste impuni.
A la fin de l’été 1982, l’armée israélienne a ravagé le Liban, faisant en deux mois plus de 15.000 tués dans la population de ce petit pays qui accueille aussi des centaines de milliers de réfugiés palestiniens.
Encerclés dans Beyrouth-Ouest après avoir opposé une résistance farouche à l’envahisseur, les combattants palestiniens avaient quitté la ville par la mer, sous protection des Nations-Unies.
L’OLP de Yasser Arafat avait accepté cette option, non seulement parce qu’il n’y avait aucune issue militaire pour elle face à un ennemi aussi puissant, mais aussi pour tenter d’éviter l’énorme bain de sang que provoquerait, dans la population civile de Beyrouth-Ouest, un assaut israélien sur la ville.
Le bain de sang a quand même lieu. Du 16 au 18 septembre 1982, à Beyrouth, l’horreur absolue s’est abattue sur les camps de réfugiés palestiniens de Sabra et Chatila.
Durant plus de 48 heures, des milliers de Palestiniens – hommes, femmes et enfants – ont été froidement et méthodiquement abattus par des miliciens phalangistes chrétiens libanais, armés et protégés par les forces d’occupation israéliennes.
Un bain de sang planifié, orchestré et mis en œuvre par l’état major de l’armée israélienne, qui épouvanta le monde entier.
Le Yediot Aharonot, quotidien à grand tirage en Israël, a publié vendredi dernier un rapport établi par un journaliste d’investigation israélien, Ronen Bergman, dans lequel le rôle de l’État hébreu est une fois de plus pointé du doigt, deux jours après l’assassinat du président élu Bachir Gemayel (14 septembre 1982) dans un attentat à Achrafieh.
Du 16 au 18 septembre, dans Beyrouth occupée, et alors qu’il n’y a plus de présence armée palestinienne, des milices libanaises alliées d’Israël massacrent la population sans défense des camps de Sabra et Chatila.
En deux jours, plus de 3.500 hommes, femmes et enfants sont torturés, violés, assassinés, par balles, à la hache et au couteau, brûlés vifs ou écrasés par des bulldozers.
Israël se trouve vite incapable de nier l’évidence, à savoir que la boucherie n’a pu avoir lieu ni à l’insu de son armée, ni sans sa participation, car des preuves irréfutables de la présence de «Tsahal» - l'armée 'la plus morale du monde', selon ses défenseurs! - autour des deux camps sont immédiatement produites.
Il a été prouvé, depuis*, que la participation israélienne à Sabra et Chatila a en fait été directe, planifiée de bout en bout aux plus hauts échelons de l’armée (général Rafael Eytan) et du gouvernement (général Ariel Sharon, ministre de la Défense).
Il est ainsi avéré qu’une unité de tueurs israéliens a pénétré dans le camp, pour assassiner des dizaines d’infirmiers, médecins, et professeurs figurant sur des listes préparées à l’avance.
Une commission d’enquête conclura scandaleusement à des «négligences» de gradés, coupables seulement de n’avoir «pas fait le maximum» pour prévenir le massacre.
*Lire le livre des deux grands reporters, Jacques-Marie Bourget et Marc Simon, qui étaient sur les lieux à l’époque: «Sabra et Chatila, au coeur du massacre», avec des témoignages et images inédits.
Rédaction CAPJPO-Europalestine & Oumma -
16.09.22
Source: europalestine.com & oumma.com