!! 'Israël' a-t-il trouvé son harki? !! + !Infos du jour - Attention!
Des miettes de pouvoir à tout prix: comment l’opportuniste Mansour Abbas s’est associé à des «tueurs d’arabes» déclarés
Nous sommes incités à croire que l’histoire est en train de se faire en Israël après la formation d’une coalition gouvernementale idéologiquement composite qui, pour la première fois, comprend un parti arabe, 'Ra’am'.
Si l’on suit cette logique, le chef de Ra’am, Mansour Abbas, est un acteur et un stimulant pour l’histoire, au même titre que Naftali Bennett du parti fascisant 'Yamina', et Yair Lapid, le supposé «centriste» de 'Yesh Atid', seraient aussi des acteurs de l’histoire. Quelle logique tordue!
Mis à part les gros titres des médias et les répétitions en boucle, le nouveau gouvernement n’est qu’une énième tentative désespérée des politiciens israéliens pour déloger du pouvoir B.Netanyahu, le Premier ministre qui est resté le plus longtemps en fonction dans l’histoire du pays.
Alors que Lapid est relativement nouveau dans la politique israélienne, Bennett et Abbas sont des opportunistes par excellence. Lapid est un ancien présentateur de télévision. Malgré ses prétentions à un positionnement centriste, ses opinions politiques sont aussi «à droite» qu’elles l’ont toujours été.
Le problème est que des individus tels que N.Bennett, A.Shaked, également de 'Yamina', et Netanyahu, bien sûr et parmi d’autres, ont déplacé le centre du spectre politique israélien de plus en plus à droite, au point que la droite classique est devenue le centre et la droite fascisante est devenu la droite…
C’est ainsi que les politiciens néofascistes et extrémistes d’Israël ont réussi à devenir des “faiseurs de rois” dans la politique israélienne. Bennett, par exemple, qui en 2013 s’est vanté d’avoir «tué beaucoup d’Arabes» dans sa vie, devrait être nommé Premier ministre d’Israël.
C’est dans ce contexte tordu qu’il faut interpréter la position de Mansour Abbas. Ses malheureux quatre sièges à la Knesset israélienne ont donné à son parti une place critique dans la formation de la coalition dont le but est d’évincer Netanyahu.
'Ra’am' ne représente en rien les communautés arabes palestiniennes d’Israël et, en rejoignant le gouvernement, Abbas n’entre certainement pas dans l’histoire du point de vue de la recherche d’un terrain d’entente entre Arabes et juifs dans un pays qui est à juste titre reconnu comme un État d’apartheid par les groupes israéliens et internationaux de défense des droits de l’homme.
Au contraire, Abbas est contre-courant de l’histoire
À un moment où les Palestiniens de toute la Palestine historique – les territoires palestiniens occupés et celle de 48 [Israël aujourd’hui] – s’unissent enfin autour d’une vision nationale commune, Abbas persiste plus que jamais à s’assurer une position dans la politique israélienne – pour prétendument "faire l’histoire".
Même avant qu’Abbas ne serre la main de Bennett et d’autres fascistes israéliens qui préconisent le meurtre de Palestiniens comme quelque chose de naturel, il avait clairement indiqué qu’il était prêt à se joindre à un gouvernement dirigé par Netanyahu.
C’est l’une des raisons de l’éclatement de la coalition politique arabe autrefois unifiée, connue sous le nom de Liste arabe unie. À la suite de sa rencontre avec Netanyahu en février, Abbas a justifié son revirement brutal par des platitudes politiques peu convaincantes du genre «il faut pouvoir regarder vers l’avenir et construire un avenir meilleur pour tout le monde», et autres formules toutes faites.
Le fait que Netanyahu soit en grande partie responsable de la situation désespérée des communautés palestiniennes d’Israël ne semblait absolument pas pertinent pour Abbas, qui était inexplicablement désireux de rejoindre toute future alliance politique, même si elle comprenait les éléments les plus chauvins d’Israël. Malheureusement, mais sans surprise, cela s’est confirmé.
La position d’Abbas est devenue intenable en mai pendant l’agression militaire israélienne contre Gaza et les attaques racistes contre les communautés palestiniennes à Jérusalem, en Cisjordanie occupée et dans toute la Palestine de '48.
Même alors, lorsque les Palestiniens ont finalement trouvé un langage commun liant l’occupation, le blocus, le racisme et l’apartheid à Jérusalem, en Cisjordanie, à Gaza et en Israël, Abbas a choisi ce moment pour prendre une position isolée mais qui lui permettrait de maintenir ses chances d’accéder au pouvoir, et ce à n’importe quel prix.
Bien que ce soient les communautés arabes palestiniennes qui faisaient l’objet d’attaques systématiques par des foules et des policiers juifs israéliens, Abbas a appelé sa communauté à «être responsable et à se comporter avec sagesse», et à «maintenir l’ordre public et respecter la loi».
Il a même repris des formules utilisées par les politiciens juifs israéliens d’extrême-droite, en affirmant que les «protestations populaires pacifiques» des communautés palestiniennes à l’intérieur d’Israël sont devenues «conflictuelles», créant ainsi un équilibre moral où les victimes du racisme, d’une certaine manière, seraient devenues responsables de leur propre sort.
La position d’Abbas n’a pas changé depuis la signature de l’accord de coalition le 2 juin. Son discours politique est presque apolitique car il insiste pour réduire la lutte nationale du peuple palestinien au simple besoin de développement économique – pas fondamentalement différent de la propre proposition de 'paix économique' de Netanyahu dans le passé.
Pire encore, Abbas dissocie intentionnellement l’état de pauvreté et de sous-développement dans les communautés palestiniennes de la discrimination raciale défendue par l’État, qui sous-finance constamment les communautés arabes tout en dépensant des sommes exubérantes dans des colonies juives illégales construites sur des terres palestiniennes volées et vidées de leur population autochtone.
“Nous avons atteint une masse critique d’accords dans divers domaines qui servent les intérêts de la société arabe et qui apportent des solutions aux problèmes brûlants de la société arabe – la planification, la crise du logement et, bien sûr, la lutte contre la violence et le crime organisé”, a déclaré triomphalement Abbas le 2 juin, comme si les inégalités enracinées, y compris la violence communautaire et le crime organisé, n’étaient pas le résultat direct du racisme, des inégalités socio-économiques, de l’aliénation politique et de la marginalisation.
Abbas n’a rien à voir avec l’histoire. Il n’est qu’un exemple de politicien égoïste et l’expression abrupte de la désunion endémique dans le corps politique arabe palestinien à l’intérieur d’Israël.
Malheureusement, le succès sans précédent de la 'Liste arabe unie' à la suite des élections de mars 2020 a maintenant abouti à une fin tragique, où des gens comme Abbas deviennent le «représentant» très mal approprié d’une communauté politiquement consciente et éveillée.
En vérité, Mansour Abbas, un politicien arabe palestinien qui est prêt à trouver un terrain d’entente avec les pires extrémistes fiers d’être des «tueurs d’arabes», ne représente que lui-même. Il finira dans les poubelles de l’histoire.
Ramzy Baroud -
09.06.21
Source: Chronique de Palestine
! INFOS DU JOUR ! ATTENTION ! :
- 14 Palestiniens ont été arrêtés à Al-Quds occupée, pour avoir insulté le député extrémiste Ben Gvir voulant profaner la mosquée d’Al-Aqsa. Celui-ci s’est rendu devant la Porte de Damas pour dénoncer la décision prise par la police d’occupation d’interdire la 'marche des drapeux' controversée de juifs extrémistes, prévue à l’appel de plusieurs figures de l’extrême-droite israélienne.
Cette décision est intervenue alors que, le même jour, le Hamas, au pouvoir à Gaza, avait menacé d’une nouvelle escalade si la 'marche' était maintenue. La police d’occupation avait notamment interdit à M. Ben Gvir de se rendre dans la Vieille ville pour éviter des émeutes, ce que le député a dénoncé.
«Décider qu’un député israélien ne peut pas se promener librement dans la vielle ville de Jérusalem, c’est offrir une victoire au Hamas», a affirmé M. Ben Gvir, qui portait un drapeau israélien et était entouré de gardes du corps. La 'marche des drapeaux' a été reportée au 15 juin, à condition que son tracé soit différent de celui annoncé par ses organisateurs aux alentours de la mosquée d’Al-Aqsa.
Le Hamas et le Jihad mettent en garde contre un effondrement du cessez-le-feu
Entre-temps, les mouvements de la résistance palestinienne le Hamas et le Jihad ont mis en garde contre un effondrement du cessez-le-feu, si les pratiques israéliennes à Al-Quds persistent. Le vice-président du Hamas, Khalil al-Hayya a affirmé: «Si les forces d’occupation ne mettent pas de terme à l’extrémisme des colons à Al-Quds et dans la mosquée d’Al-Aqsa, la situation explosera de nouveau».
De son côté, le porte-parole des Brigades Ezzeddine al-Qassam, Abu Obeida a mis en garde les Israéliens contre «toute atteinte à la mosquée d’Al-Aqsa». Et d’ajouter: «Le commandement de la résistance suit de près les tentatives provocatrices et agressives des colons et de leurs dirigeants dans la ville d’Al-Quds et la mosquée d’Al-Aqsa».
Pour sa part, le membre du bureau politique du Jihad islamique Khaled al-Batch, a déclaré que le 1er ministre sortant B.Netanyahu «tente d’exporter et de résoudre ses crises aux dépens du peuple palestinien à Al-Quds».
Et puis, sur le terrain les médias israéliens ont fait état d’un test de missile lancé par le Hamas vers la mer de Gaza, et ce dans le cadre de l’amélioration de ses capacités militaires. Il s’agit du premier test de missile organisé par le Hamas depuis la conclusion du cessez-le-feu entre l’entité sioniste et les factions de la résistance palestinienne, sous médiation égyptienne le 21 mai.
11.06.21
Source: Almanar