En mars 2016, le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies (ONU) avait chargé le Haut-Commissaire aux droits de l’homme, fonction alors occupée par le Jordanien Zeid Ra’ad Zeid Al-Hussein, de créer une base de données des entreprises impliquées dans les colonies israéliennes situées dans le territoire palestinien occupé.
L’objectif de cette base de données est d’accroître la transparence sur les activités économiques liées à la colonisation et d’aider les États et les entreprises à se conformer à leurs obligations et responsabilités légales en vertu du droit international.
Le Conseil des droits de l’homme avait mandaté le Haut-Commissariat pour publier cette base de données avant mars 2017 et la mettre à jour chaque année. Mais depuis lors, sa publication était systématiquement reportée.
Arrivée en fonction en septembre 2018, la nouvelle Haute-Commissaire Michèle Bachelet avait clôturé le travail entamé par son prédécesseur. Mais alors que la base de données était prête depuis fin 2018, la publication avait encore été reportée lors des trois sessions du Conseil des droits de l’homme tenues en 2019.
D’importantes pressions étaient en effet exercées sur la Haute-Commissaire par les Etats-Unis et Israël, les deux pays comptant le plus d’entreprises reprises dans la base de données, afin que celle-ci ne voie pas le jour.
«A l’heure où le soi-disant ‘plan de paix’ de Trump occupe le centre des débats, la publication de cette base de données est une victoire pour le droit international, pour la lutte contre l’impunité, l’annexion et l’occupation israéliennes et pour les droits des Palestiniens», souligne Nathalie Janne d’Othée, chargée de recherche au CNCD-11.11.11.
«La colonisation israélienne entraine en effet de multiples violations des droits humains et constitue le principal obstacle au développement économique palestinien. Cette base de données représente donc un outil pour sensibiliser le monde économique au respect des droits humains et l’encourager dans ses efforts en la matière».
Parmi les entreprises reprises dans la base de données se retrouvent les géants du tourisme en ligne Airbnb, Opodo, TripAdvisor et Booking.com.
En novembre 2018, Airbnb avait annoncé retirer de son offre les logements situés dans les colonies. Mais suite à des pressions et des poursuites judiciaires encourues aux Etats-Unis, l’entreprise était revenue sur sa décision en avril 2019.
Les principales banques israéliennes, dont un rapport publié par le CNCD-11.11.11 en mai 2018 avait souligné l’importance pour le financement de la colonisation israélienne, sont également reprises dans la base de données.
Depuis mars 2018 et la revente de Dexia Israel Ltd, la Belgique n’a plus d’entreprise listée dans la base de données.
La Belgique avait été le premier pays à soutenir publiquement la publication de la base de données en octobre 2018. Depuis lors, la représentation diplomatique belge à Genève a également joué un rôle très constructif sur le sujet.
Voir la liste de ces entreprises: http://www.ism-france.org/communiques/Liste-des-112-entreprises-impliquees-dans-les-colonies-israeliennes-article-21056
Communiqué du CNDC-11.11.11 -
13.02.20
Source: cncd.be