!!Génocide à Gaza: J 743!! Le faux plan de paix de Trump
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C’est un jeu sadique. Un manège mortel. Ce cessez-le-feu, comme ceux qui l’ont précédé, n’est qu’une pause de façade. Telle la cigarette du condamné avant d’être abattu sous une pluie de balles.
Une fois les otages israéliens libérés, le génocide continuera. Je ne sais pas combien de temps cela prendra. Espérons que le massacre de masse sera retardé d’au moins quelques semaines. Mais une pause dans le génocide est le maximum que nous puissions espérer. 'Israël' est sur le point de vider Gaza, qui est pratiquement rayée de la carte après deux ans de bombardements incessants. Il n’est pas question de changer de cap. C’est l’aboutissement du rêve sioniste. Les États-Unis, qui ont accordé à 'Israël' une aide militaire colossale de 22 milliards de dollars depuis le 7 octobre 2023, ne fermeront pas le robinet, pourtant l’unique levier susceptible de mettre fin au génocide.
Comme toujours, 'Israël' accusera le Hamas et les Palestiniens de ne pas respecter l’accord, très probablement en refusant – à tort ou à raison – de désarmer, comme l’exige le plan. Washington, condamnant la violation présumée du Hamas, donnera le feu vert à 'Israël' pour poursuivre son génocide et exaucer le fantasme de Trump d’une Riviera de Gaza et d’une “zone économique spéciale” avec la réinstallation “volontaire” des Palestiniens en échange de jetons numériques.
Parmi les innombrables accords de paix élaborés ces dernières décennies, celui-ci est le moins crédible. Outre l’exigence que le Hamas libère les otages dans les 72 heures suivant le début du cessez-le-feu, ce plan n’aborde aucun détail ni calendrier précis. Il est truffé de clauses permettant à 'Israël' de dénoncer l’accord. Et c’est précisément là tout l’intérêt. Il n’est pas conçu pour être une voie viable vers la paix, ce que la plupart des dirigeants israéliens ont compris. Le quotidien le plus diffusé en 'Israël', Israel Hayom, fondé par le défunt magnat des casinos Sheldon Adelson pour servir de tribune au 1er ministre B. Netanyahu et défendre le sionisme messianique, a conseillé à ses lecteurs de ne pas prendre au sérieux le plan Trump, car il ne s’agit que de “rhétorique”.
Selon un passage du plan, 'Israël' “ne retournera pas dans les zones qu’il a évacuées, tant que le Hamas n’aura pas pleinement honoré l’accord”.
Qui va décider si le Hamas a “pleinement honoré” l’accord? 'Israël'. Qui peut croire en la bonne foi d’'Israël'? Peut-on faire confiance à 'Israël' en tant qu’arbitre objectif de l’accord? Si le Hamas, diabolisé en tant que groupe terroriste, s’y oppose, qui l’écoutera?
Comment une proposition de paix peut-elle ignorer l’avis consultatif rendu en juillet 2024 par la Cour internationale de justice, selon lequel l’occupation israélienne est illégale et doit prendre fin? Comment peut-elle omettre de mentionner le droit des Palestiniens à l’autodétermination?
Pourquoi les Palestiniens, qui sont en en droit, en vertu du droit international, de mener une lutte armée contre une puissance occupante en vertu du droit international, devraient-ils déposer les armes, alors qu’'Israël', puissance occupante illégale, n’y est pas tenu?
Comment les États-Unis ont-ils pu mettre en place un “gouvernement de transition temporaire” — le soi-disant “Conseil de paix” de Trump et Tony Blair — qui bafoue le droit des Palestiniens à l’autodétermination?
De quel droit les États-Unis déploient-ils une “force internationale de stabilisation” à Gaza, un euphémisme pour désigner une occupation étrangère?
Comment les Palestiniens sont-ils censés accepter une “barrière de sécurité” israélienne à la frontière de Gaza, qui confirme que l’occupation va se poursuivre?
Comment une telle initiative peut-elle ignorer le génocide en cours et l’annexion de la Cisjordanie?
Pourquoi 'Israël', qui a détruit Gaza, n’est-il pas tenu de payer des réparations?
Que peut bien inspirer aux Palestiniens la demande formulée dans la proposition visant à “déradicaliser” la population de Gaza? Comment cette “déradicalisation” pourrait-elle être réalisée? Grâce à des camps de rééducation? Une censure généralisée? La réécriture des programmes scolaires? L’arrestation des imams coupables dans les mosquées?
Et qu’en est-il de la rhétorique incendiaire régulièrement employée par les dirigeants israéliens qui qualifient les Palestiniens d’“animaux humains” et leurs enfants comme des “petits serpents''? “Tout Gaza et tous les enfants de Gaza devraient mourir de faim”, a déclaré le rabbin israélien Ronen Shaulov. “Je n’éprouve pas la moindre pitié pour ceux qui, dans quelques années, grandiront et n’auront pas de pitié pour nous. Seule une cinquième colonne stupide, qui déteste 'Israël', exprime de la pitié pour les futurs terroristes, même s’ils sont aujourd’hui encore jeunes et affamés. J’espère qu’ils mourront de faim, et si quelqu’un a un problème avec ce que j’en dis, c’est son problème”.
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Les violations des accords de paix par 'Israël' ont des précédents historiques
Les accords de Camp David, signés en 1978 par le président égyptien Anwar Sadat et le 1er ministre israélien Menachem Begin — sans la participation de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) — ont conduit au traité de paix égypto-israélien de 1979, qui a normalisé les relations diplomatiques entre 'Israël' et l’Égypte.
Les phases suivantes des accords de Camp David, qui comprenaient la promesse d’'Israël' de résoudre la question palestinienne avec la Jordanie et l’Égypte, d’autoriser l’autonomie palestinienne en Cisjordanie et à Gaza dans un délai de cinq ans et de mettre fin à la construction de colonies israéliennes en Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est, n’ont jamais été mises en œuvre.
Les accords d’Oslo de 1993, signés en 1993, ont vu l’OLP reconnaître le droit d’'Israël' à exister et 'Israël' reconnaître l’OLP comme représentante légitime du peuple palestinien. Cependant, l’OLP a perdu de son pouvoir et s’est muée en une force de police coloniale. Oslo II, signé en 1995, détaillait le processus menant à la paix et à la création d’un État palestinien. Mais lui aussi fut mort-né. Il stipulait que tout débat sur les “colonies” juives illégales est reporté jusqu’aux négociations sur le statut “final”. À cette date, le retrait militaire israélien de la Cisjordanie occupée aurait dû être achevé, et le pouvoir transféré d’'Israël' à l’Autorité palestinienne, censée être temporaire. Au lieu de cela, la Cisjordanie a été divisée en zones A, B et C. L’Autorité palestinienne n’a qu’un pouvoir limité dans les zones A et B, tandis qu’'Israël' contrôle l’ensemble de la zone C, soit plus de 60% de la Cisjordanie.
Le droit des réfugiés palestiniens à retourner sur les terres historiques que les colons juifs leur avaient arrachées en 1948 lors de la création d’'Israël' – un droit inscrit dans le droit international – a été abandonné par le leader de l’OLP, Yasser Arafat. Cette décision a immédiatement déçu de nombreux Palestiniens, en particulier ceux de Gaza, où 75% de la population est composée de réfugiés ou de leurs descendants. En conséquence, de nombreux Palestiniens ont abandonné l’OLP pour rejoindre le Hamas. Edward Said a qualifié les accords d’Oslo d’“instrument de capitulation palestinienne, de Versailles palestinien”, et a vivement critiqué Arafat en le comparant à Pétain.
Les retraits militaires israéliens prévus dans le cadre de ces accords n’ont jamais eu lieu. Environ 250.000 colons juifs vivaient en Cisjordanie lorsque les accords d’Oslo ont été signés. Leur nombre est aujourd’hui passé à au moins 700.000.
Le journaliste Robert Fisk a qualifié les accords d’Oslo de “simulacre, de mensonge, de stratagème visant à piéger Arafat et l’OLP pour qu’ils renoncent à tout ce qu’ils ont défendu et combattu pendant plus d’un quart de siècle, une technique consistant à créer de faux espoirs pour museler l’aspiration à la création d’un État”.
Le 18 mars dernier, 'Israël' a unilatéralement violé le dernier cessez-le-feu de deux mois en lançant des frappes aériennes surprises sur Gaza. Selon le bureau de Netanyahu, cette décision a été justifiée par le refus du Hamas de libérer les otages, son rejet des propositions de prolongation du cessez-le-feu et ses manœuvres pour se reconstituer un arsenal. L’assaut initial nocturne a fait plus de 400 morts et plus de 500 blessés, tuant et blessant des civils pendant leur sommeil. Cette attaque a fait échouer la deuxième phase de l’accord, qui prévoyait la libération des otages masculins encore en vie, civils et soldats, en échange de prisonniers palestiniens, ainsi que la mise en œuvre d’un cessez-le-feu permanent et la levée du blocus israélien de Gaza.
'Israël' mène des attaques meurtrières contre Gaza depuis des décennies, qualifiant cyniquement les bombardements de “tonte de la pelouse”. Aucun accord de paix ou de cessez-le-feu n’a jamais pu y faire obstacle. Celui-ci ne fera pas exception.
Cette saga sanglante n’est pas terminée. Les objectifs d’'Israël' restent inchangés: la spoliation et l’effacement des Palestiniens de leur terre. L’unique paix qu’'Israël' entend offrir aux Palestiniens est celle de la tombe.
Chris Hedge -
13.10.25
Source: substack.com