FREE PALESTINE
14 octobre 2025

!!Génocide à Gaza: J 739!! Il y a les discours ronflants et leur écho dans les médias... mais en face, il y a la réalité, incontournable

 

 

 

Nous avons essayé de rester à Gaza, mais pour nous, il n’y a plus aucun moyen d’y survivre

 

 

La semaine dernière, j’étais avec plusieurs de mes voisins dans notre campement de tentes à l’ouest de Gaza-ville. Nous discutions de l’importance de rester fermes et de rester dans la ville, malgré le projet israélien d’en prendre le contrôle et de la vider de ses habitants.

 

C’est alors qu’une frappe aérienne israélienne s’est abattue à proximité avec une force assourdissante, transformant notre réunion en une scène de panique et de peur accablantes. Ma fille de 6 ans, Hour, jouait devant notre tente, mais lorsque j’ai regardé, elle avait été touchée par un éclat d’obus et son visage saignait. Terrifiée, je me suis précipitée vers elle pour évaluer l’étendue de ses blessures. Son état semblait stable, mais elle était blessée au nez.

 

Mon mari a décidé de l’emmener à l’hôpital Al-Shifa, autrefois le plus grand hôpital de Palestine. Après avoir été attaqué et perquisitionné à plusieurs reprises par l’armée israélienne, il n’est plus que l’ombre de son ancienne stature, avec seulement quelques bâtiments partiellement debout.

 

À leur arrivée, mon mari a trouvé l’hôpital bondé de blessés suite aux bombardements incessants d’'Israël' sur la ville. Des patients s’entassaient dans les couloirs et débordaient à l’extérieur. Il a attendu quatre heures avant de pouvoir voir un médecin, tenant un morceau de tissu sur le nez de notre fille. Après cette longue attente, le médecin a annoncé que Hour aurait besoin de points de suture pour refermer la plaie. Puis la nouvelle, bouleversante, est tombée: le médecin a annoncé à mon mari qu’il devait aller chercher du fil à suture, de l’iode et de la gaze dans une pharmacie, car l’hôpital ne disposait pas de ces fournitures médicales de base.

 

Ce fut le tournant. Nous étions fermement décidés à ne pas quitter la ville. Mais si l’hôpital principal de Gaza ne pouvait pas fournir de points de suture et de compresses pour soigner une petite blessure, comment ferions-nous si l’un de nous était grièvement blessé? C’est alors que mon mari et moi avons réalisé que rester dans cette ville n’était plus viable. Nous devions nous déplacer vers le sud; il n’y avait plus aucun moyen de survivre à Gaza avec nos cinq enfants.

 

Plus tard dans la soirée, alors que je préparais le couchage de mes enfants, j’ai entendu une grande agitation à l’extérieur de la tente. Les familles du quartier couraient et tentaient de se cacher des drones quadricoptères israéliens, qui tiraient au hasard sur tout ce qui bougeait. Tout le monde dans le quartier a commencé à démonter ses tentes pour fuir vers le sud. Rester ici n’était plus une option et il ne restait plus beaucoup de temps.

 

Nous avons passé notre dernier jour à Gaza dans une maison abandonnée en face de notre tente qui avait été touchée par plusieurs balles de quadricoptères. Puis à 16h, une fois la chaleur accablante retombée, nous avons entamé notre route vers le sud. Nous n’avons pas pu emporter la plupart de nos affaires, faute de moyens de transport. Nous avons essayé à maintes reprises d'en trouver, mais les chauffeurs ont refusé d’entrer dans l’ouest de Gaza en raison de l’intensité des bombardements.

 

Le pire, c’est que même si nous trouvions un moyen de transport, nous n’en avions pas les moyens. Le trajet pour une famille vers le sud coûte aujourd’hui au moins 1.500 dollars; il coûtait au maximum 50 dollars avant la guerre. Nous n’avons eu d’autre choix que de fuir à pied. Mes enfants portaient des sacs à dos contenant de l’eau, de la nourriture et quelques vêtements, tandis que mon mari et moi emportions quelques couvertures et matelas, ainsi que notre tente usée, devenue notre abri mobile.

 

Le voyage a été extrêmement difficile. Destructions et décombres bordaient la route des deux côtés, tandis que des camions chargés de biens et de familles déplacées encombraient le milieu. Nous avons marché pendant sept heures sur 15 kilomètres.

 

Nous nous arrêtions toutes les heures pour une courte pause, manger des biscuits et boire de l’eau. Des chiens errants rôdaient sur la route, nous bloquant parfois le passage et effrayant les enfants. Les hommes les chassaient et dégageaient le passage. Des centaines de familles comme nous faisaient le même voyage vers le sud. Ma fille aînée Saida, 13 ans, m’a demandé: ''Maman, est-ce qu’on reviendra à Gaza-ville?'' Je lui ai répondu: ''Bien sûr qu’on y reviendra'', même si je n’en savais absolument rien.

 

Nous sommes arrivés dans la partie ouest de Nuseirat, dans le centre de Gaza. Les frappes aériennes israéliennes en cours semblaient relativement lointaines. Nous avons essayé de trouver un espace libre pour installer notre tente pour dormir et nous reposer, mais il n’y avait aucune place dans les centres d’hébergement. Nous n’avons eu d’autre choix que de planter notre tente dans une rue adjacente à un centre d’hébergement.

 

Je me suis retrouvée à vivre comme une sans-abri dans la rue, avec des véhicules passant à proximité et crachant des gaz d’échappement suffocants à quelques mètres de moi. Tout cela m’était égal. Tout ce que je voulais, à ce moment-là, c’était dormir un peu, me reposer un peu après notre voyage épuisant...

 

Rasha Abu Jalal -

09.10.25

Source: arretsurinfo.ch

Commentaires
P
Cette souffrance est inqualifiable et le coeur se serre de plus en plus quand on la lit .<br /> <br /> On en serait certainement pas arrivé là si plus de citoyens "ordinaires" européens, davantage motivés par les problèmes de société que par le foot et autres, avaient été didactiquement objectivement bien informés au moins déjà sur la réalité historique pour les Palestiniens de la période Février 1947/ Mai 1949.<br /> <br /> Sans oublier de leur parler des Loubavitch et des Khazars dont la majorité des cadres civils et militaires du pseudo-état pseudo-hébreu sont des descendants, souvent athées, ayant "hébreuïsé" leur patronyme est-européen. "pour faire juifs".
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