FREE PALESTINE
10 octobre 2025

!!Génocide à Gaza: J 735!! 7 octobre 2023 — Le jour où le monde a changé à jamais

 

 

Le 7 octobre 2023, à l’aube, un bruit a traversé les murs du monde. Ce n’était pas seulement le fracas des armes ni la sirène des colons pris de panique: c’était la voix de l’histoire qui revenait, brutale, indomptable, irrésistible

 
 
 
Ce jour-là, le peuple palestinien a brisé l’ordre de la colonisation du XXIè siècle, cet ordre qui s’était installé dans nos têtes comme une fatalité: celui d’un monde où les colonisés devaient mourir en silence, sous les drones, sous les blocus, sous l’indifférence.
 
 
 I. Un monde fissuré dans son hypocrisie
 
 
Le 7 octobre est événement historique, c’est une faille dans l’édifice impérial qui a été percé ce jour là. Il révèle, comme le dirait Frantz Fanon  que «la violence du colonisé est la réponse à la violence du colon».
 
 
Depuis 75 ans, le monde occidental, États-Unis, Union européenne, OTAN,  a financé, armé, protégé, et blanchi un projet d’apartheid racial: le sionisme d’État. Mais ce matin-là, les barbelés de Gaza se sont transformés en symbole de désobéissance mondiale. Les dominés, les humiliés, les déshumanisés ont vu qu’un peuple encerclé, affamé, bombardé, pouvait encore se lever et dire: “Nous existons, donc nous résistons.”
 
 
Les médias coloniaux ont immédiatement crié à la barbarie. Mais l’histoire n’est pas écrite depuis les rédactions de CNN, de la RTBF ou du Monde; elle s’écrit depuis les ruines, depuis les camps, depuis les ghettos du Sud global. Là où le monde impérial voit une attaque, les peuples voient une rupture. Là où l’Occident voit une “menace terroriste”, les opprimés voient un moment d’émancipation. Parce que chaque système colonial s’effondre le jour où les colonisés n’ont plus peur.
 
 
II. La géographie de la dignité
 
 
De Gaza à Goma, du Niger au Yémen, du Chiapas à la Nouvelle-Calédonie, les peuples en lutte ont reconnu dans ce 7 octobre leur propre cri. Les bombes sur Rafah, les enfants asphyxiés dans les tunnels, les hôpitaux détruits, tout cela n’a fait que confirmer que nous sommes face à un système de domination planétaire, racial, économique, capitaliste, militarisé. Ce système se nourrit de l’extraction et de l’extermination: extraction du cobalt au Congo, extermination à Gaza. C’est le même modèle, la même logique de prédation: extraire les richesses, exterminer les résistances.
 
 
Le 7 octobre a brisé le mythe d’un monde unifié autour de “valeurs démocratiques”. Il a révélé que ces valeurs sont à géométrie coloniale: la liberté pour l’Occident, la mort pour le reste. Mais ce jour-là, Gaza a refusé de mourir selon le calendrier du colon.
 
 
III. La politique de la terre debout
 
 
Ce que le 7 octobre a ouvert, c’est une nouvelle ère politique mondiale. L’empire occidental, déjà fissuré par ses propres contradictions, inégalités, racisme structurel, écocide, a vu s’effondrer son autorité morale. Car comment parler de droits humains quand on couvre un génocide en direct, diffusé 24h sur 24, où chaque bombe est justifiée au nom du “droit d’Israël à se défendre”? Ce droit-là n’est rien d’autre que le droit du colon à perpétuer la dépossession.
 
 
Mais la résistance palestinienne, qu’elle soit armée, culturelle, populaire, symbolique  a ouvert une brèche.
Comme le disait Amílcar Cabral, “dire la vérité est un acte révolutionnaire”. Et la vérité est celle-ci: la Palestine n’est pas seule. Sa résistance a réveillé les mémoires enfouies, celles des maquis algériens, des partisans vietnamiens, des combattants sud-africains. Elle a remis Fanon au centre du monde: «Chaque génération, dans une relative opacité, doit découvrir sa mission, la remplir ou la trahir.» Le 7 octobre, une génération a décidé de la remplir.
 
 
IV. Le retour du Sud
 
 
Le Sud global s’est redressé. Dans les rues de Johannesburg, de Caracas, d’Alger, de Bruxelles même, les drapeaux palestiniens ont reconstitué une Internationale de la dignité. La colonisation sioniste a voulu isoler Gaza comme une anomalie; elle en a fait l’épicentre moral du monde. Car dans chaque cri d’enfant palestinien, il y a l’écho des luttes des peuples Noirs, Arabes, Indigènes, Musulmans, opprimés. Et dans chaque bombe qui tombe sur Gaza, c’est l’humanité tout entière qui est mise à l’épreuve.
 
 
Le 7 octobre 2023, l’Occident s’est regardé dans le miroir et a vu ce qu’il est: un empire sans conscience. Et les peuples ont compris qu’il n’y a plus de neutralité possible. Soit on est du côté de l’oppresseur, soit on est du côté de la vie. Il n’y a plus de zone grise.
 
 
V. Pour une lecture décoloniale du monde
 
 
Le sociologue Ramón Grosfoguel parle de la «zone d’être» et de la «zone de non-être». Depuis 1948, la Palestine est la zone de non-être absolue: celle où l’humain n’a pas droit à la compassion, où la mort est administrée comme une politique publique. Mais le 7 octobre, la zone de non-être a parlé  et le monde a entendu. Non pas parce qu’elle voulait choquer, mais parce qu’elle voulait exister. Exister hors du regard du colon, hors du récit de l’oppresseur. Exister comme un peuple, non comme une victime.
 
 
Le philosophe Achille Mbembe l’avait pressenti: la modernité occidentale est une nécro-politique,  un pouvoir de décider qui peut vivre et qui doit mourir. Gaza, c’est le laboratoire de cette nécro-politique. Mais Gaza, le 7 octobre, a refusé de mourir dans le silence. Et ce refus, c’est déjà une victoire spirituelle, politique, historique.
 
 
VI. De la résistance à la libération
 
 
Soutenir la résistance palestinienne, ce n’est pas soutenir une idéologie, un parti ou une faction. C’est soutenir le droit des peuples à se libérer. C’est affirmer que la colonisation est un crime permanent, et que la résistance est un droit inaliénable reconnu par le droit international lui-même. C’est aussi refuser la hiérarchie des morts et la blanchité morale qui trie les victimes selon leur passeport ou leur religion.
 
 
Le 7 octobre a donc changé le monde à jamais parce qu’il a rendu au mot “résistance” son poids historique. Ce jour-là, un peuple a dit non  et ce non a résonné jusqu’aux camps de réfugiés, jusqu’aux banlieues d’Europe, jusqu’aux cœurs des damnés de la terre.
 
 
Le monde d’après commencera à Gaza. Le 7 octobre 2023 restera inscrit dans la mémoire collective non comme le début d’un génocide, mais comme le retour du réel.
 
 
Le réel de la colonisation, du racisme d’État, du silence des complices. Mais aussi le réel d’un peuple qui refuse de disparaître. Ce jour-là, Gaza a parlé au monde entier: “Vous nous avez enfermés, mais vous ne pouvez pas enfermer notre dignité.”
 
 
Et si ce jour a changé le monde, c’est parce qu’il a rappelé à l’humanité entière que la liberté ne se négocie pas: elle s’arrache. Et qu’au bout de cette lutte, ce n’est pas seulement la Palestine qui sera libre — c’est le monde tout entier qui retrouvera sa conscience.
 
 
Nordine Saïdi -
07.10.25
Commentaires
Derniers commentaires
Recevez nos infos gratuites
Archives