!!Génocide à Gaza: J 729!! La Belgique face à l’interception criminelle de la flottille Global Sumud
Nous n’accepterons plus !
Nous, organisations, collectifs et citoyen·ne·s antiracistes et décoloniaux, adressons ce communiqué à la population belge, aux responsables politiques et aux institutions diplomatiques nationales. Nous nous exprimons aujourd’hui non pas comme des observateur·rice·s lointain·e·s mais comme des acteurs et actrices politiques solidaires des vies humaines menacées à Gaza, et des citoyen·ne·s belges présent·e·s sur la flottille Global Sumud. Ce qui se joue en mer aujourd’hui — l’interception, le harcèlement, la privation de secours humanitaire — n’est pas un simple épisode militaire: c’est l’illustration tragique d’une politique de blocus et de déni qui porte atteinte à la dignité, à la vie et au droit international.
Au cours des dernières heures, la flottille internationale Global Sumud — composée d’une quarantaine de navires et d’environ 500 personnes issues de plus de quarante pays — a fait état d’actions d’intimidation et d’interception par des bâtiments non identifiés que des témoins et des images attribuent aux forces navales israéliennes. Les participants rapportent des manœuvres dangereuses, des perturbations de leurs communications, et des tentatives de prise en charge de certains navires, mettant en danger des civils et humanitaires présents à bord. Parmi les personnes sur la flottille figurent des parlementaires, des journalistes et des citoyen·ne·s européen·ne·s — y compris des ressortissant·e·s belges — pour lesquels des gouvernements européens, dont la Belgique, ont été sollicités pour protection et assistance consulaire.
Ce 01 octobre, vers 20h30, plusieurs navires de la flottille Global Sumud, notamment l’Alma, le Sirius et l’Adara, ont été illégalement interceptés et abordés par les forces d’occupation israéliennes dans les eaux internationales. Outre les bateaux dont l’interception est confirmée, la retransmission en direct et les communications avec plusieurs autres navires ont été brutalement interrompues. La flottille a publié un communiqué intitulé: «La flottille mondiale Sumud interceptée» pour alerter l’opinion internationale.
Ces bateaux transportent des civils, des humanitaires, des élu·e·s et des journalistes, dont des ressortissant·e·s belges. Ils ne transportaient pas des armes mais une cargaison politique: celle de la solidarité internationale avec Gaza, prison hermétique soumise à un blocus génocidaire. Leur seul crime est d’avoir voulu briser ce mur d’apartheid maritime.
Sur le plan du droit international, la situation s’inscrit dans un cadre clair: la Convention de 1948 sur le génocide définit le «génocide» et impose aux États la prévention et la répression de ce crime, tandis que le corpus du droit international humanitaire — conventions de Genève et jurisprudence pertinente — protège la population civile et interdit les mesures qui infligent des privations de moyens de subsistance, qui causent une déportation forcée, ou qui établissent des conditions de vie destinées à détruire un groupe en tout ou en partie. Des organismes académiques de référence, dont l’International Association of Genocide Scholars (IAGS), ont déclaré que les actes commis à Gaza depuis octobre 2023 répondent aux critères juridiques du génocide, appelant à un arrêt immédiat des pratiques qui produisent la famine, la destruction des moyens de survie et la déportation de masse. La reconnaissance et l’action politique ne sont pas des discours abstraits: elles relèvent d’obligations juridiques et morales.
Pourquoi la Belgique est-elle politiquement et moralement complice si elle n’agit pas?
La Belgique dispose d’outils juridiques, diplomatiques et économiques pour agir: protection consulaire effective, sanctions ciblées, suspension des coopérations militaires et académico-culturelles, et reconnaissance politique. Le fait qu’une flottille internationale avec des citoyen·ne·s belges se fasse intercepter à quelques centaines de milles marins de Gaza — dans des eaux où le droit de la mer prévoit des protections pour les civils et le transport humanitaire — exige une réaction belge proactive. L’inaction ou les déclarations molles face à des violations potentielles du droit international ne sont pas indifférence neutre: elles sont complicité par omission. Plusieurs centaines de personnalités et figures publiques en France et en Belgique ont déjà demandé la protection consulaire et l’intervention des gouvernements concernés; ces demandes doivent être entendues et suivies d’actes.
Nous formulons ici des demandes politiques, précises, claires et immédiatement exécutables. Elles visent à traduire la solidarité en actes et à rompre la connivence qui permet l’impunité.
1. Fermeture immédiate de l’ambassade d’'Israël' à Bruxelles.
L’ambassade d’un État accusé de crimes contre l’humanité ne peut continuer à faire fonction de représentation normale tant que ces crimes persistent et que l’État concerné refuse toute enquête indépendante et toute suspension de ses pratiques militaires qui portent atteinte aux civils. Cette mesure vise à rompre la légitimation diplomatique et à envoyer un signal politique fort.
2. Convocation et blâme public de l’ambassadeur d’'Israël'.
L’ambassadeur doit être convoqué au ministère des Affaires étrangères, publiquement interpellé et sanctionné diplomatico-politiquement pour toute déclaration officielle qui relativiserait ou justifierait l’usage de la force contre des civils et des humanitaires. La parole publique d’un représentant étranger a une responsabilité: la Belgique doit exiger qu’elle respecte les normes internationales.
3. Suspension immédiate et complète de toute coopération militaire, policière et de renseignement avec 'Israël'.
Aucune coopération qui pourrait faciliter des opérations navales, des interceptions ou des transferts d’information permettant la répression de civils ne peut être tolérée tant que des garanties indépendantes et vérifiables d’absence de violations ne sont pas mises en place.
4. Suspension de toute coopération économique, académique et culturelle permettant la légitimation diplomatique.
Les relations institutionnelles (programmes universitaires, échanges culturels, aides bilatérales, projets de recherche) deviennent des vecteurs de normalisation. La Belgique doit rompre ces coopérations.
5. Reconnaissance politique immédiate du génocide en cours et mobilisation de tous les leviers (juridiques, diplomatiques, économiques).
La Belgique doit utiliser ses voies diplomatiques pour demander et soutenir devant les institutions internationales: enquêtes indépendantes, saisine du Conseil de sécurité, soutien aux procédures à la Cour pénale internationale et au rôle du procureur, sanctions ciblées contre les responsables civils et militaires identifiés.
6. Sanctions concrètes, y compris unilatérales si nécessaire, ciblant les individus et entités responsables.
Les sanctions doivent être graduées, sectorielles et viser les décideurs, les fournisseurs d’équipements militaires, les entreprises impliquées dans l’occupation, et les entités bancaires facilitant les transferts liés aux opérations militaires.
Ces mesures ne sont pas des caprices rhétoriques: elles s’inscrivent dans une stratégie politique et juridique cohérente visant à protéger la vie humaine et à restaurer un minimum de droit et de dignité. Elles répondent à l’urgence de la situation et à l’obligation de prévenir les crimes internationaux.
Au-delà des mesures immédiates, nous demandons une stratégie publique et durable:
Mise en place d’un comité parlementaire d’enquête sur les relations bilatérales Belgique-'Israël' depuis 2000, portant sur la coopération militaire, les ventes d’armes, les formations policières et les projets universitaires cofinancés.
Création d’un fonds d’aide d’urgence pour les Palestinien·nes vivants en Belgique, accessible sans condition administrative.
Ces propositions s’inscrivent dans une logique d’État de droit et de responsabilité démocratique: la politique étrangère doit être soumise à des contrôles et à la transparence, surtout lorsque des vies sont en jeu.
Appel à la société civile belge
Nous appelons l’ensemble des forces sociales, syndicats, organisations étudiantes, associations des droits humains, et citoyen·ne·s à:
Exiger de nos parlementaires des prises de position publiques et l’ouverture de motions contraignantes.
Soutenir juridiquement les victimes et les témoins, et documenter les violations par des collectifs d’enquête indépendants.
La Belgique peut et doit reprendre la main sur sa politique étrangère: elle n’a pas à se contenter d’être spectatrice quand ses citoyen·ne·s sont menacé·e·s et quand l’ordre international est bafoué.
Nous pouvons pointer la responsabilité des dirigeants. Mais soyons honnêtes: le silence, c’est aussi le nôtre.
Chaque fois que nous détournons le regard, que nous nous contentons de déclarations indignées sans exiger d’actes, que nous laissons nos responsables politiques agir comme si de rien n’était, nous renforçons cette complicité.
Le problème n’est pas seulement «là-bas», il est ici. Dans nos choix, nos votes, notre passivité. Sommes-nous prêts à accepter d’être les spectateurs d’un génocide?
Que peut vouloir dire agir ?
Agir, ce n’est pas seulement descendre dans la rue une fois. C’est se demander ce que chacun·e peut faire pour interrompre la normalité de cette complicité.
Les syndicats doivent réfléchir: peut-on travailler comme si de rien n’était, quand nos impôts financent des armes, quand nos ports et aéroports servent à la logistique de la guerre?
Les universités doivent s’interroger: à quoi servent nos savoirs, si nous collaborons encore à des recherches avec ceux qui fabriquent des bombes?
Les citoyen·ne·s doivent se demander: quelle est la valeur de nos vies confortables si elles reposent sur l’indifférence au massacre d’autres vies?
Nous ne donnons pas de recettes toutes faites. Nous ne disons pas: «faites ceci, faites cela». Nous disons: ouvrez les yeux, interrogez vos vies, vos choix, vos institutions.
Car un bateau intercepté dans les eaux internationales, ce n’est pas seulement une attaque contre des passager·e·s. C’est une mise en accusation de notre monde, de nos États, de nos consciences. Et la question, celle qui reste suspendue, est simple: jusqu’où accepterons-nous de regarder ailleurs?
La dignité avant la realpolitik
Nous n’acceptons plus qu’on normalise l’inacceptable. Il ne s’agit pas de jouer la surenchère: il s’agit de poser des actes conformes au droit, à l’éthique et à l’humanité. La fermeture d’une ambassade, la suspension de coopérations, la reconnaissance politique d’un crime ne sont pas des gestes symboliques vides; ce sont des leviers matériels et juridiques qui peuvent faire la différence entre la vie et la mort, entre l’impunité et la responsabilité. La Belgique a des obligations internationales et des marges de manœuvre. Qu’elle les utilise, maintenant!
Premiers signataires :
Saidi Nordine, Bruxelles Panthères & Mouvement Citoyen Palestine
Mouhad Reghif, Bruxelles Panthères & Mouvement Citoyen Palestine
Daniel Vanhove, Observateur, Auteur, Mouvement Citoyen Palestine
Malika Hamri, citoyenne, Tayyâr Magazine
Julia Galaski, membre du Collectif des Madrés et de l’UPJB
Ait Ahmed Lahcen, citoyen
Milady Renoir, poétesse anti-impérialiste
Marianne VL Koplewicz, Éditrice
Issam Matchikh, Psychiatre
Nathalie Preudhomme, Mouvement Citoyen Palestine
Khalid Derouich, Mouvement Citoyen Palestine
Ylva Berg, citoyenne, Resilience Movement
Olivier Martin, citoyen de Saint-Gilles
François Clarinval, Dramaturge
Lucie Cauwe, journaliste
William Donni, travailleur social et citoyen engagé
Hicorne Michèle, signataire en tant que citoyenne belge
Abdoulaye Hama Aminata
Viejo Zapico Nadia, je signe en tant que citoyenne
Amélie Daems, citoyenne
Marianne Stasse
Marie Darah citoyen•ne engagé•e
Hélène Giustizia citoyenne engagée
Laetitia Gruau
Elias Preszow, membre de l’Union des Progressistes Juifs de Belgique (UPJB)
Camille Weale, citoyenne
Paola Stévenne, Réalisatrice
Laurence Nazé, citoyenne engagée et militante du droit à une vie digne pour toustes
Dorothée Van Biesen, plasticienne et enseignante
Cherifi Toufik, citoyen
Julie Menuge, Artiste / Designer / Textile / Mode
Camille Bakkali
Jenifer Rodriguez, citoyenne (dégoûtée et effrayée)
Faïza Hirach, militante syndicale antiraciste
Jeanne Dandoy, citoyenne engagée
Alexis Julémont, citoyen
Audrey Marsin, citoyenne
Zoubida Mouhssin, citoyenne
Camille de monge, citoyenne
Eve Jadot, citoyenne
Sara Selma Dolorès, metteuse en scène et comédienne
Olivier Bony, acteur
Didier Devriese, thérapeute et chercheur à l’ULB
Véronique Clette-Gakuba, Docteure en sociologie UMons-ULB
Milou Carlier, citoyenne
Nicha Mbuli, citoyenne antiraciste
Céline Beigbeder, citoyenne
Silvia Guerra, citoyenne
Anne Piccin, citoyenne
Cécile Goossens, citoyenne
Nadia Echadi, enseignante et citoyenne solidaire
Sébastien Bury, citoyen
Anne-Cécile Vandalem, directrice artistique DAS FRAULEIN KOMPANIE
Julie Goldsteinas, citoyenne
Tatiana Bohm, citoyenne
Virginie Dubois, collectif citoyen de l’Entre Sambre et Meuse : Esem4Palestine
Pierrick De Luca, citoyen
Gabor Tverdota, citoyen engagé
Cecile Guypen, citoyenne solidaire
Pascale Assoignon, citoyenne ordinaire, membre du Gang des vieux en colère de Couvin et du collectif ESEM4Palestine
Anne Marsaleix, citoyenne engagée
Marie-Laurence Squevin, citoyenne engagée et membre du Gang des Vieux en colère de l’Entre-Sambre et Meuse
Pascale Corbeel, citoyenne
Céline Laffineur, citoyenne engagée
Nancy Stauft, citoyenne
Laurence Meessen, citoyenne engagée
Leila, collectif « La Bonne Poire » (collectif anti-patriarcal bruxellois)
Alice Lopez, citoyenne
Gilles Delfosse, citoyen
Laïla Boulbayem, citoyenne
Benoît Hale, citoyen
Solenne Fierens, citoyenne
Laurence Vielle, citoyenne
Valter Lurlaro, citoyen
Carline ALBERT, citoyenne
Saleha Ammi, Plateforme Charleroi Palestine
Stéphanie Marlière, citoyenne et assistante sociale
Luc Malghem, auteur
Alice Michelle, citoyenne engagée
Franceschi Sandrine, citoyenne engagée
Vella Marie-Rose, Réalisatrice, animatrice 2D/3D, artiste vidéo, infographiste multimédia, citoyenne engagée contre le génocide palestinien
Aline Fernande, citoyenne
Ghislaine Weissgerber, citoyenne
Walgraeve Corinne, citoyenne
Isabelle Stengers, philosophe
Brigitte Challande citoyenne engagée, autrice depuis Octobre 2023 des chroniques quotidiennes « Gaza Urgence Déplacé.e.s »
Suzanna Bauer, citoyenne
Ludovic Barth pour la Clinic 0rg@sm Society
Etienne Mathot, citoyen
Alain Loriaux, citoyenne
Jules Ernoux, citoyen
Sarah Avril, citoyenne
Laila Errahmouni, citoyenne
Laurette Vankeerberghen, citoyenne
Guillermo Kozlowski, Philosophe
Pauline Fonsny, réalisatrice
Maroussia Toungouz Névessignsky, membre de l’UPJB
Thierry Müller, retraité activiste, ex-comédien et acteur du secteur culturel
Cécile Rugira, militante féministe et anti raciste
Sève I.V. Janssen, Auteure et directrice de BNA-BBOT
Céline Squevin, citoyenne
Marolito, artiste
Laurie-Anne Vanbléricq, Coordinatrice de la CCTA, chambre des compagnies de théâtre adulte
Natalie Rigaux, Professeure émérite UNamur
Nolwenn De Couesnongle, citoyen
David Jamar, sociologue UMons
Renaud-Selim Sanli est éditeur et libraire chez Météores
Léïla Duquaine, citoyenne
Doulo Kandé, citoyen
Coline Geisen, citoyenne
Florent, Le Collectif Wow !
Florent Barat, citoyen engagé
Frederique Dolphijn, citoyen
Ayoub Matchchikh, étudiant
Marge Fauvelle, démographe
Nicole Grégoire, collaboratrice scientifique ULB
Julien Vanhove
Micheline Cleeremans
Nikita Imambajev, fondateur d’Alohanews
Benjamin Grognard, bénévole chez Alohanew
Sandrine Thonon, Agent d’accueil CPAS et citoyenne engagée
Samantha Smith Vicat, citoyenne
Esther Kouablan, militante
Pierre Huyghebaert, enseignant, graphiste
Sara Tassi, citoyenne
Louisa Kara, citoyenne
Raphaëlle Bruneau, comédienne
Marie-Chantal Misson, Gang de l’Entre Sambre et Meuse
Vincent Liben, musicien
Nathalie Vanderlinden, citoyenne
Azhar Reghif, citoyenne et juriste
Thierry Decuypere, enseignant Faculté d’architecture de l’ULB
Clara Gatugu, citoyenne engagée
Mirko Drag Popovitch
Eve Giordani, citoyenne engagée
Géraldine Brausch, enseignante et citoyenne
Bilal.Robin Meerbergen, citoyen
Bernard Dutrieux, Travailleur social – Conseiller CPAS
Ahmed Frassini, journaliste – PAL CLUB – BELGIQUE
Christine Pierard, citoyenne défendant les droits humains