FREE PALESTINE
4 mai 2025

!!Génocide à Gaza: J 576!! Le régime terroriste israélien pousse à ses limites la crise de l’eau à Gaza

 

 

Depuis mars, le ciblage intensifié de l’infrastructure de l’eau par l’armée n’a laissé aux Gazaouis d’autre choix que de boire de l’eau de mer et de rationner des approvisionnements contaminés

 

 

Wissam Badawi passe ses jours à attendre et à écouter, dans l’espoir d’entendre le klaxon caractéristique du camion d’eau entrant dans son quartier. Ces camions, conduits par des bénévoles locaux, sont devenus la dernière bouée de sauvetage de cette mère de 8 enfants, âgée de 49 ans, comme pour des milliers de Palestiniens de la ville de Gaza, plongés dans une crise de l’eau de plus en plus grave, provoquée par l’attaque continuelle d’'Israël' contre la Bande de Gaza.

 

''La plupart des canalisations d’eau ont été détruites par des bulldozers de l’armée israélienne et la municipalité ne peut les réparer", a dit à +972 W. Badawi, qui vit dans le quartier de Tel Al-Hawa. "Il n’y a pas de puits à proximité, donc je dois envoyer mes enfants à la mer récupérer de l’eau pour l’usage quotidien. Ensuite j’attends l’arrivée du camion pour pouvoir mélanger l’eau potable avec de l’eau de mer afin de réduire la salinité et de la rendre buvable."

 

À cause de l’extrême pénurie, le prix de l’eau sur les marchés de Gaza s’est envolé. "Le coût d’un gallon [3,78 litres] est de 5 à 8 shekels [1, 2 – 2 euros]. Nous avons besoin d’environ cinq gallons par jour pour la boisson et la cuisine, et c’est difficile de pouvoir me le permettre. En plus, personne ne vend de l’eau dans notre zone — donc si aucun camion n’arrive, je dois marcher une longue distance pour l’acheter".

 

Dans des zones où il n’y a aucun camion pour apporter de l’eau, beaucoup de Gazaouis sont forcés de marcher plusieurs kilomètres et de faire la queue pendant des heures pour remplir un seul récipient à un puits. Mais même ceux-ci sont de plus en plus rares, car ils ont été soit bombardés soit rendus inaccessibles par les arrêtés d’évacuation israéliens. L’UNICEF a alerté sur «les niveaux critiques» atteints par la crise de l’eau dans la Bande de Gaza, notant que seulement une personne sur 10 a accès à de l’eau potable pure.

 

Cette crise n’est pas un effet secondaire de l’agression d’'Israël', c’en est plutôt un aspect délibéré. Selon les données du Bureau des médias du gouvernement de Gaza, l’armée israélienne a détruit 719 puits d’eau depuis le 7 octobre. Le 10 mars, 'Israël' a coupé l’approvisionnement en électricité qui restait à Gaza, forçant la plus grande installation de désalinisation de la Bande de Gaza à réduire ses opérations. Quelques jours plus tard, la deuxième plus grande installation a été mise hors service à cause de pénuries de combustibles résultant du blocus complet de l’enclave par 'Israël'

 

Une autre installation, l’usine Ghabayen dans la ville de Gaza, a été bombardée début avril. Et le 5 avril, 'Israël' a arrêté l’approvisionnement en eau de Gaza par l’entreprise israélienne Mekorot, qui fournissait près de 70% de l’eau potable de la Bande de Gaza. 

 

Ahmad Al-Buhaisi, un vendeur d’eau de 22 ans de Deir Al-Balah, au centre de Gaza, dont l’approvisionnement venait de l’usine de désalinisation Aquamatch, a dit à +972: "La fermeture de l’usine n’a pas seulement mis fin à mon gagne-pain — elle a aussi privé beaucoup de citoyens de la chance d’accéder à de l’eau potable".

 

Il a expliqué que les gens le contactent constamment pour lui demander d’apporter de l’eau dans leurs maisons et tout ce qu’il peut faire est de s’excuser et de leur dire qu’il n’y a pas d’installation de désalinisation encore opérationnelle. "Je continue à chercher un puits en fonctionnement où je peux acheter de l’eau potable, mais les prix ont augmenté d’une manière dramatique et cela devient difficile pour nous d’en acheter pour la revendre ensuite au public", a-t-il dit.

 

«Ils sont en train d’effacer toutes les lignes de vie»

 

L’usine de désalinisation de Ghabayen —un établissement privé approvisionnant des parties de la ville de Gaza et de Jabaliya — était l’une des sources d’eau vitales du nord de Gaza. Le 4 avril, l’armée israélienne l’a bombardée pour la troisième fois pendant la guerre actuelle, tuant Majd Ghabayen, le fils de l’un de ses propriétaires. Il se trouvait à l’intérieur de l’usine et son corps a été déchiqueté avec les canalisations et les réservoirs.

 

"Chaque fois que l’armée a bombardé l’installation, cela a causé une destruction massive", a dit Ahmad Ghabyen, le jeune frère de Majd, à +972. "Pourtant nous sommes toujours revenus et nous avons réparé ce que nous pouvions avec l’argent et les ressources que nous avions, simplement pour fournir de l’eau aux gens." Mais la dernière frappe était différente. "Cette fois, le puits lui-même a été ciblé par un très gros missile, qui l’a complètement détruit. On nous a dit qu’il serait difficile de creuser un nouveau puits parce que la contamination par la frappe du missile l’avait rendu inutilisable", a-t-il ajouté.

 

"'Israël' n’a pas seulement ciblé une installation de distribution d’eau; ils ont détruit une partie de la vie de ma famille et ont privé d’eau des milliers de personnes", a continué Ghabayen. "L’usine desservait de larges zones d’Al-Tuffah, de Shuja’iyyah, d’Al-Daraj, de Sheikh Radwan et de Jabaliya. Les gens venaient de très loin pour remplir des récipients d’eau. Ils sont en train d’effacer tout ce que nous considérons comme une ligne de vie".

 

Le bombardement de l’usine Ghabayen fait partie de la politique systématique qu’'Israël' a suivie depuis le commencement de la guerre: cibler délibérément les puits d’eau et l’infrastructure liée, et couper les approvisionnements en eau qui arrivaient jadis à Gaza par des canalisations israéliennes.

 

Wael Abu Amsha, un père de sept enfants de 51 ans et l’un des bénéficiaires de l’usine, a dit que son ciblage représentait «un coup sévère» à des centaines de familles qui dépendaient d’elle en tant que source principale d’eau. "Après le bombardement, nous avons commencé à chercher une source alternative", a-t-il dit. "Nous avons trouvé une autre centrale, mais elle est loin — environ une demi-heure de marche — et son eau n’est pas vraiment propre. Mais nous sommes forcés de la boire."

 

"Nous profitions de l’usine en achetant l’eau potable à un prix qui n’avait pas changé depuis la période avant la guerre — et très souvent, elle était distribuée gratuitement", a-t-il continué. "L’eau salée était aussi distribuée gratuitement tous les jours, ce qui nous a aidés après que l’armée israélienne a détruit les canalisations d’eau qui avaient fourni l’eau à la municipalité. Maintenant nous avons perdu tous les types d’eau."

 

"Les gens souffrent", a continué Abu Amsha. "Je marche de longues distances et j’attends des heures, juste pour remplir un gallon d’eau pour ma famille — ce qui n’est même pas assez. Nous finissons par la mélanger avec de l’eau d’une autre usine, dont l’eau n’est pas bonne à boire mais qui est plus près que la première. Nous n’avons pas d’autre solution".

 

Une catastrophe sanitaire publique

 

La crise de l’eau ne conduit pas seulement à la soif; elle impacte aussi directement la santé de ceux et celles souffrant de maladies. Samar Zaarab, une patiente atteinte de cancer de 45 ans, originaire de Khan Younis, qui vit actuellement dans une tente à Al-Mawasi, a dit que la pénurie d’eau exacerbe sa douleur quotidienne. "Mon corps est frêle et a désespérément besoin d’eau potable propre", explique-t-elle.

 

"Depuis que j’ai été déplacée, il y a quelques jours, ma douleur a augmenté", a continué Zaarab. "Les camions d’eau ne nous atteignent pas et la petite quantité d’eau que nous obtenons n’est même pas suffisante pour les besoins quotidiens les plus basiques comme se laver et nettoyer. Sans hygiène, ma maladie s’aggrave. Si je ne meurs pas de la maladie, ce sera du manque d’eau pure."

 

Zuhd Al-Aziz, conseiller au vice-ministre du gouvernement local de Gaza, a dit à +972 qu’après qu’'Israël' ait coupé l’électricité dans la Bande de Gaza et ait forcé la plupart des centrales de désalinisation et de traitement de l’eau à fermer, la population entière est confrontée à «une crise humanitaire catastrophique».

 

Selon Al-Aziz, l’armée israélienne a directement ciblé les générateurs de secours, rendant extrêmement difficile de maintenir ouverts les installations. "85% des sources d’eau fraîche de Gaza ont été détruites, ce qui oblige les résidents à utiliser de l’eau polluée et non potable", a-t-il expliqué. "Environ 90% des usines de désalinisation privées et publiques — 296 au total — ont cessé d’opérer, soit parce qu’elles ont été ciblées directement, ou à cause de pénuries de combustibles. Cinq installations majeures de traitement des eaux usées ont aussi cessé de fonctionner, ce qui a augmenté les risques de pollution environnementale et d’épidémies."

 

Assem Al-Nabeeh, porte-parole pour la municipalité de la ville de Gaza, a décrit la crise dans des termes également sombres. "L’occupation israélienne a détruit plus de 64 puits d’eau rien que dans la ville de Gaza, ainsi que plus de 110.000 mètres de réseaux d’eau, ce qui a conduit à une chute sévère de l’approvisionnement en eau disponible", a-t-il expliqué. "Actuellement, seuls 30 puits sont opérationnels, et ils ne peuvent satisfaire ne serait-ce qu’une fraction des besoins de la population — particulièrement avec le flot de personnes déplacées venant des districts du nord."

 

"La municipalité travaille dur pour trouver des alternatives malgré des ressources extrêmement limitées, mais le dommage est énorme et ne peut être compensé avec le siège et les bombardements actuels", a continué Al-Nabeeh. "Il n’y a pas de combustible ni de pièces détachées — ni pour les générateurs, ni pour les pompes des puits. Les puits ne peuvent opérer 24h continûment. Environ 61% des foyers dépendent maintenant de l’achat d’eau potable à des sources privées coûteuses, ce qui est un indicateur dangereux de l’effondrement du système d’eau public".

 

Al-Nabeeh a fait remarquer que la crise de l’eau coïncide avec une famine qui s’aggrave, un siège continu, des températures en hausse et une situation sanitaire et environnementale qui se détériore à cause d’une accumulation des déchets et de fuites des eaux usées — tout ce qui pose une menace directe aux vies des résidents, particulièrement sans accès à l’eau pour la stérilisation, l’hygiène ou la cuisine.

 

S’il est impossible d’obtenir des chiffres exacts, Al-Nabeeh estime que l’approvisionnement quotidien moyen en eau est tombé à 3-5 litres par personne et par jour — nettement plus bas que les 15 litres considérés comme le minimum critique (couvrant la boisson, la cuisine et l’hygiène) pour protéger la santé publique dans des situations d’urgence.

 

Ibtisam Mahdi -

29.04.25

Source: aurdip.org

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