FREE PALESTINE
1 mai 2025

!!Génocide à Gaza: J 573!! Les familles de Gaza condamnées à mourir de faim

Des Palestiniens désespérés survivent avec un seul et médiocre repas par jour alors que la «malnutrition silencieuse» se propage parmi les enfants

 

 

Après le bouclage des frontières de Gaza par ‘Israël’ le mois dernier, Ibrahim al-Madhoun a réussi à rassembler quelques boîtes de conserve.

 

’’Tout le monde s’est précipité au marché. Nous achetons généralement des conserves – des haricots, du thon, du riz, des céréales – des aliments qui se conservent longtemps. Le fromage et les autres produits périssables sont trop chers et se gâtent rapidement’’, a déclaré ce père de famille palestinien à Middle East Eye (MEE).

 

Mais ces maigres réserves sont épuisées depuis deux semaines. Désormais, il nourrit sa famille une fois par jour avec du manakeesh, une galette levantine garnie de thym.

 

’’Même le manakeesh va bientôt disparaître’’, a déclaré cet homme de 46 ans, qui vit avec sa mère âgée et ses cinq enfants. ’’Le peu de farine de blé qui nous reste est en train de s’épuiser.’’

 

Depuis qu’’Israël’ a bouclé les frontières de Gaza début mars, au moins 95% des agences d’aide humanitaire de l’ONU et internationales ont suspendu leurs distributions, leurs entrepôts étant désormais vides.

 

L’aide humanitaire était devenue vitale pour la quasi-totalité des 2,3 millions d’habitants de Gaza, soumis à des bombardements intensifs et à un blocus israélien depuis octobre 2023.

 

Même ceux qui étaient autrefois financièrement stables sont devenus dépendants de l’aide, car des produits essentiels tels que la farine de blé ne sont plus disponibles que par le biais de l’aide humanitaire, et non plus par le commerce.

 

’’Je n’avais jamais dépendu de l’aide internationale avant la guerre. Je travaillais comme chauffeur de taxi et subvenais à ma famille’’, explique Madhoun. ’’Mais depuis le début de la guerre et l’occupation, qui a entraîné la fermeture des frontières et l’imposition de restrictions sur les marchandises commerciales, il y a des produits que les commerçants ne peuvent plus importer’’, explique-t-il.
 

’’Aujourd’hui, avec l’arrêt de l’aide humanitaire, les organisations internationales ne peuvent même plus fournir des produits de première nécessité comme la farine de blé.’’

 

 

Une malnutrition invisible

 

Le 1er avril, les 25 boulangeries soutenues par le Programme alimentaire mondial (PAM) dans la bande de Gaza ont fermé leurs portes en raison du manque de farine de blé et de carburant.

 

Aujourd’hui, les familles utilisent les derniers sacs de farine de blé qu’elles ont reçus du PAM avant la suspension de l’aide pour cuire leur pain dans des fours rudimentaires faits à la main, alimentés au bois de chauffage.

 

’’La plupart du temps, nous mourons de faim, mais nous ne pouvons pas prendre plus d’un repas par jour’’, a déclaré Madhoun, un habitant du quartier de Jalaa, dans la ville de Gaza. ’’On peut dire que tout ce que nous mangeons maintenant, c’est du pain avec un peu de thym, juste assez pour rester en vie, mais pas pour être en bonne santé.’’

 

Le mois dernier, il a emmené son plus jeune fils, âgé de deux ans, dans une clinique des Nations-Unies qui examine les enfants souffrant de malnutrition. Là-bas, il a été choqué d’apprendre que son fils souffrait de malnutrition sévère. ’’Il n’est pas extrêmement maigre, mais les médecins m’ont expliqué que la malnutrition n’est pas toujours visible’’, a déclaré Madhoun. ’’Son corps manque de vitamines et de protéines essentielles, qui ne se trouvent pas dans les conserves ou le pain.’’

 

Les médecins ont dit à Madhoun que la majorité des enfants qu’ils examinent souffrent d’une forme de malnutrition, la plupart du temps «invisible».

 

Mais il se considère «chanceux» d’avoir encore de quoi nourrir ses enfants chaque jour, même si ses réserves ne dureront pas longtemps. ’’Lorsque les réserves alimentaires seront épuisées, je n’ai pas de plan B. Nous vivons simplement dans l’espoir que l’aide sera bientôt autorisée. C’est la seule option qui s’offre à nous.’’

 

Effondrement du panier alimentaire

 

Israël’ impose un blocus strict sur Gaza depuis 2007, fermant souvent ses frontières. Mais les habitants avaient réussi à s’en sortir en comptant sur l’agriculture locale pour s’approvisionner en denrées alimentaires de base, en quantité suffisante pour alimenter les marchés locaux et, lorsque les frontières s’ouvraient brièvement.

 

Aujourd’hui, plus de 80% des terres agricoles de Gaza sont inutilisables, endommagées par les bombardements israéliens, rasées, privées d’eau et d’infrastructures agricoles, ou englouties dans de nouvelles «zones tampons» militaires.

 

En conséquence, le panier alimentaire de Gaza a été presque entièrement détruit. ’’Outre les dégâts causés à ces terres agricoles, de nombreuses zones agricoles ont été transformées en camps pour personnes déplacées’’, explique Israa Abushaban, ingénieure en environnement et membre du Comité de gestion de la crise de l’eau auprès de l’Autorité de l’eau.



’’L’exemple le plus frappant est peut-être celui de la région d’al-Mawasi, à Khan Younis, qui était autrefois l’une des principales sources d’approvisionnement alimentaire de Gaza’’, a-t-elle déclaré à MEE.
 


La zone a été presque entièrement transformée, passant de terres agricoles à un camp de déplacés improvisé pour ceux qui ont été chassés de leurs maisons par les attaques israéliennes. ’’La présence de ces camps a également eu un impact sur la principale source d’eau de la région, l’aquifère souterrain utilisé pour l’agriculture’’, a déclaré Mme Abushaban.

 

’’Chaque camp installé ici a conduit au creusement de fosses septiques pour l’évacuation des eaux usées. Ces eaux usées s’infiltrent ensuite directement dans l’aquifère souterrain et le contaminent.’’

 

Les rares terres agricoles encore accessibles et exploitables ne produisent désormais qu’une quantité limitée de légumes, dont le prix est bien supérieur à ce que la plupart des Palestiniens de Gaza peuvent se permettre.
 


Des produits de base tels que les tomates et les concombres, qui se vendaient autrefois environ trois shekels israéliens (moins d’un dollar) le kilo, sont désormais rares et atteignent jusqu’à 35 shekels (environ 10 dollars). D’autres fruits ont quant à eux complètement disparu des marchés locaux.

 

’’Outre Al-Mawasi, de nombreuses autres zones agricoles qui constituaient autrefois une part importante du panier alimentaire de Gaza ont été annexées à la zone tampon, notamment celles situées dans l’est et le nord de Gaza, ainsi qu’à Rafah, dans le sud’’, a poursuivi M. Abushaaban.
 


’’En d’autres termes, l’accès à ces zones est devenu totalement impossible. Nous parlons de la destruction des puits agricoles, des infrastructures et de l’effondrement de l’ensemble du panier alimentaire de Gaza.’’
 

Maha Hussaini -

29.0425

Source: Agence Medias Palestine

 

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