FREE PALESTINE
7 avril 2025

!!Génocide à Gaza: J 549!! Adieu Jenin, symbole de la lutte contre l’occupation israélienne 23 ans plus tard, la “solution finale”

 

A la suite d'un acharnement de 75 jours, non-stop, l'armée du régime terroriste israélien a éradiqué le camp de réfugiés de Jenin

 

 

Le camp de réfugiés de Jenin est détruit et ses 21.000 résidents ont été expulsés par les forces de défense israéliennes (FDI).

 

De plus, 600 maisons sont inhabitables, et 3250 logements ont été impactés. Les bulldozers de démolition poursuivent leur travail de destruction alors que le camp est déjà devenu le “nounours” promis par le conducteur de bulldozer des FDI, “Kurdi Doubi” [“nounours kurde”], qui s’est vanté de ses actions (chiffres actualisés au 04.04.25-ndlr.MCP).

 

C’était en 2002. En 2025, le camp de Jenin est encore plus fantôme qu’à l’époque; ses maisons et ses rues ne sont plus qu’un amas de ruines traversées par les eaux usées. Plus personne ne vit dans le camp de Jenin. Les FDI tirent sur tout ce qui bouge et personne n’ose s’approcher des champs de bataille. [Il y a au 04.04.25 38 martyrs et des centaines de blessés, d'après le Centre palestinien d'information, Palinfo)

 

Le camp est mort et ses habitants en ont été exilés à jamais. L’armée a annoncé qu’elle n’autoriserait pas la reconstruction des maisons et des routes.

 

Pour de nombreux Israéliens, il s’agit d’une bonne nouvelle. Beaucoup d’autres, probablement la majorité, hausseront les épaules. Depuis des années, ils nous disent que le camp de Jenin est un “nid de vipères”. Vous pouvez vous réjouir de la destruction de ce nid [si vous voulez]. Mais la destruction de ce camp est un crime de guerre particulièrement odieux. Ceux qui connaissent le camp, et ses habitants en particulier, ne peuvent que pleurer cette semaine.

 

Il serait utile de prendre un moment pour examiner le récit des FDI, tel qu’il a été diffusé cette semaine par ses porte-parole, ceux qui n’ont jamais mis les pieds dans un camp, sauf à l’intérieur de l’un des véhicules blindés de l’armée.

 

La destruction du camp visait à «assurer la liberté d’action de l’armée», expliquent les journalistes. «L’opération se concentre désormais sur les aspects liés à l’infrastructure et à l’ingénierie». «Les terroristes [!] ont construit le camp de manière dense et ont rétréci les routes de manière à ce que seuls de petits véhicules puissent y circuler» et «les maisons qui ont été détruites étaient le minimum nécessaire».

 

Le minimum de Tsahal est le plus grand au monde. Ce ne sont pas des “terroristes” qui ont construit le camp, mais les Émirats arabes unis, qui ont contribué à sa reconstruction après sa destruction en 2002. Ironiquement, les planificateurs ont veillé à ce que les rues soient aussi larges qu’un char d’assaut, de sorte que la prochaine fois que l’armée de destruction envahirait le camp, les chars ne détruiraient pas tout sur leur passage. Et quels mots raffinés et diaboliques que «les aspects d’infrastructure et d’ingénierie» pour justifier la destruction totale.

 

Jenin était un camp combattant, un symbole de la lutte contre l’occupation. Ces dernières années, de nombreux hommes armés ont été aperçus dans ses rues – il était impossible de ne pas les rencontrer. Il s’agissait de jeunes gens très motivés. Ils travaillaient dans des laboratoires de fortune à l’assemblage d’explosifs destinés à empêcher les incursions des FDI dans le camp, comme en 2002.

 

Le camp de Jenin n’a jamais cédé à l’occupation. S’il s’était agi d’une lutte pour la liberté ailleurs, le camp serait devenu légendaire. Des films avec de jeunes héros auraient été tournés à ce sujet.

 

Aussi difficile à croire que cela puisse paraître, le camp était un lieu de vie ordinaire. Il disposait d’un magnifique théâtre qui présentait des productions pour les enfants et les adultes. Il y avait une vie sociale et culturelle, autant que cela est possible dans la dure réalité d’un camp de réfugiés. Lors des mariages pauvres, généralement célébrés dans la rue, les invités jetaient des pièces de monnaie dans un sac, sans que personne ne connaisse le montant du cadeau offert au jeune couple, afin de ne gêner personne. Il y avait un esprit de solidarité.

 

Tous ses habitants étaient des réfugiés et des enfants de réfugiés qu’'Israël' avait expulsés de leur terre en 1948. Les habitants vivaient pour un passé longtemps désiré. Une société enracinée dans son passé et ses souffrances, comme la société israélienne, devrait pouvoir l’apprécier. 

 

Lorsque nous venons détruire leur camp pour la deuxième fois en 25 ans, 77 ans après avoir été expulsés de leur terre, comment peut-on s’attendre à ce qu’ils ignorent l’histoire.

 

Le camp de Jenin est un camp pilote. Les camps de Nur al-Shams et de Tulkarem sont les suivants. L’armée a des projets pour les 18 camps. 

 

Lorsque l’on ferme un zoo, on s’assure de mettre les animaux en lieu sûr. Lorsque vous fermez un camp de réfugiés palestiniens, ses habitants sont jetés sans défense sur le bord de la route – pour la deuxième ou la troisième fois de leur vie. C’est ainsi que nous résoudrons le problème des réfugiés: nous les transformerons en réfugiés désespérés.

 

Gidéon Levy -

26.03.25

Source: arretsurinfo.ch

Commentaires
Derniers commentaires
Recevez nos infos gratuites
Visiteurs
Depuis la création 876 520
Archives