Le ministre sioniste Ben-Gvir ou le fascisme décomplexé
Le candidat de Ben-Gvir à la tête de sa milice kahaniste privée: tout un programme!
Appelé 'Smile-kill-enjoy' (souris,tue et régale-toi) le candidat favori du ministre fasciste Ben-Gvir à la tête de la milice privée qu’il a réclamée s’appelle Avinoam Emunah, annonce Haaretz.
Emunah est un colonel à la retraite connu pour encourager les soldats à prendre plaisir à tuer des Palestiniens. "La plupart du temps, vous les verrez fuir… Tuez-les pendant qu’ils fuient."
Emunah a puni ses soldats qui n’ont pas utilisé suffisamment de violence dans la bande de Gaza. Une vidéo filmée pendant la guerre de Gaza en 2014 le montre en train de dire à ses soldats que ça va être "beaucoup moins agréable" d’être un Arabe, et "Souriez, les gars. Vous devriez en profiter. Essayez d’en profiter."
Il est également connu pour son utilisation du mot «rats» pour les résistants palestiniens.
Ce mercenaire a notamment servi dans la tristement célèbre unité de parachutistes d’élite 101, créée en 1953 et dirigée pour la première fois par l’ancien général et premier ministre Ariel Sharon, qui lui a ordonné de terroriser les communautés civiles palestiniennes, jordaniennes et égyptiennes au-delà des frontières d’Israël. Cette unité a mené des frappes punitives impromptues contre des civils et a été fréquemment accusée d’inventer ses propres missions, souligne le site Middle East Eye.
Emunah a commandé cette unité 101 pendant la 2è Intifada, l’invasion du Liban en 2006 et la guerre contre Gaza en 2014, avant qu’il devienne le commandant de l’école de commandement tactique de l’armée israélienne et de la division 'Hermon' dans les hauteurs du Golan syrien occupé.
Misogyne de surcroit, il a refusé d’accepter une femme comme porte-parole, lors de son commandement d’une garnison dans les hauteurs du Golan syrien occupé, invoquant des raisons religieuses, ajoute Middle East Eye.
Les précisions données par Hanin Majadli dans Haaretz mardi sont également intéressantes, dans la mesure où elle soulignent que la fameuse «garde nationale» de Ben-Gvir aura vocation de pourchasser les Palestiniens, notamment ceux qui sont citoyens israéliens (la «5è colonne»), et non se s’attaquer aux opposants juifs, y compris quand ils manifestent contre le gouvernement.
Citant le ministre des Affaires et du Patrimoine de Jérusalem, Amichai Eliyahu, (fils du rabbin Shmuel, celui qui a donné l’ordre «Il est interdit de louer des appartements aux Arabes»), il souligne les propos du ministre sur twitter: «La répartition des pouvoirs doit être telle que la police s’occupera des crimes ordinaires et des questions d’ordre public parmi les citoyens de base, tandis que la Garde nationale s’occupera des crimes nationalistes. De cette façon, nous n’arriverons pas à des situations dans lesquelles nous verrons un commissaire de police accuser le public juif d’émeutes.»
L’auteur de l’article commente ironiquement: Tout d’abord, merci d’avoir dissipé toute confusion possible sur son objectif. Parce que le report de la législation de refonte judiciaire le mois dernier avait été conditionné par le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir, à la création d’une garde nationale, de nombreux opposants à la refonte avaient cru à tort que la garde nationale allait les cibler. Nous avons appris que la loi et l’ordre sont maintenus comme ils l’ont toujours été, que les bons et les méchants restent les mêmes. Bien que les juifs commencent aussi à découvrir que leur 'pays démocratique' est un bluff et que l’État est toujours fondé sur la race.
Autrement dit, explique-t-il, le ministre dit en fait que les juifs sont les seuls vrais citoyens, les Arabes sont des sujets, des gens qui s’identifient à l’ennemi, qui pour l’instant sont considérés comme des citoyens (et en tout cas n’ont pas les mêmes droits, donc la citoyenneté n’est que sur papier) mais plus pour très longtemps. Tout au plus les juifs protestent, manifestent, crient la vérité honnête. 'Émeutes', c’est quelque chose pour les Arabes.
Et qu’est-ce, en fait, qu’un «crime nationaliste», et en quoi diffère-t-il du «crime ordinaire»?, se déchaîne l’auteur. «L’héroïne vendue par un trafiquant de drogue juif est-elle moins dangereuse que celle d’un trafiquant de drogue arabe? Un braqueur de banque juif ne veut-il que voler de l’argent alors qu’un braqueur de banque arabe a d’autres motifs? Et s’il y a un gang mixte de voleurs, comment décidons-nous du motif? L’évasion fiscale d’un Arabe, est-ce nationaliste? Construction illégale? Conduite dangereuse? L’argent de la protection et le trafic d’armes? Est-ce sous l’autorité de la garde nationale ou de la police régulière? Et qu’en est-il des crimes commis par des citoyens arabes contre d’autres Arabes?
Ben-Gvir et Eliyahu veulent une milice juive avec des pouvoirs légaux qui n’opèrent que contre les Arabes. La prochaine étape pourrait bien être de décider que chaque affaire pénale qui parvient aux tribunaux via la Garde nationale nécessitera une peine double de celle d’une affaire qui émane de la police régulière. Ou peut-être faudra-t-il moins de preuves pour obtenir une condamnation. Ils n’auront même pas à travailler dur. Il suffira à un juge de voir que le détenu est conduit au tribunal par des agents portant des uniformes différents (des chemises brunes seraient appropriées) et la peine peut être prononcée sans devoir entendre des témoignages. Un système juridique séparé basé sur l’origine et la race, où ai-je déjà entendu cela?
Dans un développement potentiellement lié, cette semaine, il a été signalé que Tel-Aviv et Berlin étaient sur le point de devenir des villes sœurs. Je me demande si, dans ce contexte, nous enverrons des policiers en Allemagne pour une formation professionnelle...
Shir Hever -
12.04.23
Source: europalestine.com