Khader Adnan, figure de la résistance déterminée des Palestiniens contre l'oppresseur colonial (+vidéo)

Khader Adnan, arrêté par les forces de l'occupation est incarcéré dans des conditions abjectes et est de nouveau en grève de la faim depuis plus de 50 jours

Il a entamé sa grève de la faim immédiatement après son arrestation le 5 février. Depuis 50 jours, en représailles, l'administration pénitentiaire le maintient en isolement dans des conditions difficiles et froides, sans couverture pour le protéger des intempéries et de la saison hivernale, lui refusant la fourniture de vêtements, portant toujours les mêmes dans lesquels il a été arrêté.

De même, il n'a pas pu se doucher depuis le jour de son arrestation. L'administration pénitentiaire le détient dans une cellule grouillant d'insectes, où il fait très froid, laissant délibérément la fenêtre de sa cellule ouverte tout le temps.

Pendant environ un mois, avant d'être transféré à la prison de Ramleh, il a été détenu dans les cellules de la prison d'Al-Jalama dans des conditions tragiques, et les autorités d'occupation ont exercé de fortes pressions sur lui, multipliant les abus à son encontre.

Le 'Captive Club' a déclaré, dans un communiqué, qu'il avait commencé à vomir du sang et qu'il souffrait de douleurs intenses dans tout le corps, en plus de difficultés d'élocution et de concentration.

Le 'Prisoner's Club' a souligné que le prisonnier Khader Adnan est considéré comme le plus important des prisonniers qui ont été arrêtés, à travers la lutte avec son estomac vide. Il a déjà effectué cinq grèves de la faim auparavant, et c'est la sixième grève qu'il mène au fil des ans de sa détention.

Le nombre total de jours pendant lesquels il s'est mis en grève, dont la plupart étaient contre la détention administrative, a atteint 280 jours, et à travers cette confrontation répétée, il a pu obtenir sa liberté et faire face à ses arrestations arbitraires répétées.

Il convient de noter que le prisonnier Adnan a été arrêté 12 fois et qu'il a passé au total environ 8 ans dans les prisons d'occupation, dont la plupart étaient en détention administrative. Des emprisonnements sans charge ni procès, sinon d’appartenir au Mouvement du Jihad islamique palestinien.

Il est à noter que le prisonnier Adnan est titulaire d'un baccalauréat en mathématiques économiques, est marié et père de neuf fils et filles, dont le plus jeune a un an et demi et le plus âgé a 14 ans.

Il a lancé cinq grèves de la faim, dont quatre contre la détention administrative, et a participé à des grèves de la faim collectives. Sa première grève de la faim remonte à 2004, qui a duré 25 jours pour protester contre son isolement. Huit ans plus tard, en 2012, sa grève de la faim de 66 jours a attiré l’attention en Palestine et dans le monde entier, car il a contesté sa détention administrative et a gagné sa libération.

La grève de la faim d’Adnan a contribué à donner le coup d’envoi d’une vague de grèves de la faim individuelles et collectives, en particulier celles qui contestent la détention administrative. Il y a actuellement environ 900 Palestiniens emprisonnés en détention administrative sur un total d'~ 5.000 prisonniers palestiniens.

En 2015, il a de nouveau fait grève pendant 56 jours contre sa détention, puis en 2018 durant 58 jours. En 2021, il a de nouveau été arrêté et placé en détention administrative, et il a fait une grève de la faim de 25 jours. À chacune de ces occasions, il a pu obtenir sa liberté et affronter ses geôliers.

Jamil Elayan, de la 'Fondation Muhja al-Quds' pour les martyrs et les prisonniers, a répondu aux déclarations des responsables de l’occupation selon lesquelles ils prévoient d’inculper Adnan devant les tribunaux militaires, en disant qu’il s’agit d’une tentative de saper sa grève de la faim.

Au contraire, Elayan a souligné que le mouvement des prisonniers s’oriente vers une nouvelle confrontation: “Nous nous attendons à ce que la grève des prisonniers palestiniens au cours du prochain mois de Ramadan, en plus de la poursuite de la grève du Cheikh Khader Adnan, éclate dans l’arène palestinienne et conduise à une plus grande unité et force pour la cause palestinienne.” Il a insisté sur le fait que tous les outils et mécanismes dont dispose le peuple palestinien doivent être mis au service des prisonniers et de leur lutte.

Le réseau de solidarité avec les prisonniers palestiniens 'Samidoun' exprime sa plus grande solidarité avec Khader Adnan et tous les prisonniers palestiniens qui luttent pour leur liberté. Nous appelons à sa libération immédiate et à la libération de tous les Palestiniens emprisonnés dans les prisons sionistes, de l’Autorité palestinienne et impérialistes.

Khader Adnan est un symbole du courage, de la fermeté et de l’engagement des Palestiniens dans la lutte pour la liberté. Il est devenu un symbole international de la résistance des prisonniers. Nous nous organiserons jusqu’à ce que les prisonniers soient libres – et jusqu’à ce que la Palestine soit libre, de la mer au Jourdain! Voici un extrait d'un échange avec Khader lors de sa grève en 2015.

Un message de sa femme :

Mon message aux peuples du monde et aux Nations-unies est d'agir et de faire pression sur l'occupation pour l'obliger à respecter les droits de l'homme, à mettre fin au traitement inhumain des détenus palestiniens et à sauver la vie de mon mari Khader Adnan de la mort lente qu'il subit, de le libérer avant qu'il ne soit trop tard et d'œuvrer pour la liberté de tous les prisonniers dans les geôles de l'occupation.

Je remercie tous ceux qui ont soutenu mon mari depuis le premier moment de sa grève de la faim, et j'affirme que mon mari Khader Adnan représente le message d'une nation et qu'il mène cette lutte au nom de son peuple. Il n'aime ni la faim ni la mort, mais il refuse une vie d'humiliation et se bat pour la liberté et la dignité.

Ramadan moubarak... et que les luttes des peuples contre les tyrans soit victorieuses.

Samidoun - A. Dols - D.Vanhove -

01.04.23

Sources: divers