Le régime colonial israélien: une machine à broyer les enfants
Ahmad Manasrat: une victime de plus de ce dont «le peuple de l’holocauste» est capable de faire
Nouvel exemple des horreurs interminables commises par ‘Israël’ contre le peuple palestinien: le supplice infligé au détenu palestinien Ahmad Manasrat, arrêté depuis plus de 7 années, alors qu’il n’avait que 13 ans. Il avait été accusé d’avoir poignardé deux colons israéliens dans la colonie illégitime Besgat Zaiv, érigée dans les vieux quartiers arabes de la ville sainte d’al-Quds occupée.
Le 12 octobre 2015, les soldats de l’occupation israélienne avaient ouvert le feu sur lui et son cousin Hassan. Puis une horde de colons les ont percutés et écrasés avec leur véhicule. Hassan, âgé de 15 ans a été tué sur le champ.
Le crâne défoncé et ensanglanté et le bras blessé, Ahmad a été emmené à l’hôpital. On avait cru qu’il allait lui aussi succomber. Une vidéo devenue virale a montré un colon braquant son arme sur lui en disant: "Meurs, meurs!".
Après son rétablissement, il a subi un interrogatoire féroce de la part de ses geôliers israéliens, en l’absence d’un avocat. Une vidéo de cet interrogatoire avait été postée sur la Toile. Ses geôliers hurlants et lui en train de pleurer en disant: "Je ne sais pas… je ne me souviens pas". Elle est devenue virale et a suscité un mouvement de solidarité avec lui.
"La lumière me manque, cela fait longtemps que je n’ai pas vu la lumière", avait-il dit, tête baissée, la voix brisée, pour la télévision qatarie al-Jazeera, peu de temps après son arrestation.
"Ils ont fait pression sur moi. Il (un soldat israélien) m’a dit qu’il était dans la région et qu’il m’a vu. Je lui ai dit si tu m’as vu pourquoi tu m’interroges alors. Il m’a dit je sais que c’est toi qui as poignardé. Je lui ai dit je n’ai pas poignardé", a-t-il ajouté.
Son avocat dit avoir tenté de faire passer son verdict avant qu’il n’atteigne les 14 ans, pour ne pas avoir à purger une peine maximale, mais le tribunal israélien a laissé trainer l’affaire.
Les juifs opprimés de ''l’holocauste''!
Condamné à 12 années de prison, les autorités d’occupation l’ont transféré dans des centres de détention pour criminels, où il a été soumis à des tentatives de lavage de cerveau, arguant entre autres qu’il n’y a pas d'occupation israélienne, ni de cause palestinienne, et que les juifs sont opprimés à cause de l’holocauste.
L’exposant à une énorme pression psychologique, selon le président du Comité des parents des détenus jérusalémites, Amjad Abu Asab. Ceci a été soigné plus tard, après l’avoir transféré pour vivre avec des prisonniers palestiniens, ce qui a clairement contribué à améliorer son état.
Selon Bilal Awdat, du Réseau palestinien mondial pour la santé mentale, les geôliers israéliens ligotent une de ses mains et une de ses jambes, au mur de sa cellule, pendant plus de 24 heures, ce qui l’oblige à faire ses besoins sur place, ce qui a aggravé sa santé et son état psychologique.
Les autorités pénitentiaires israéliennes refusent les demandes et les appels de ses avocats de le faire soigner en-dehors du milieu carcéral sous prétexte qu’ils le soignent. Mais ils lui administrent un traitement qui n’a fait qu’empirer sa situation.
Schizophrénie, délires, et idées suicidaires
Régulièrement, il est placé en isolement au motif qu’il agresse les autres prisonniers. Il s’y trouve depuis début novembre 2021. Et son état de santé psychique ne cesse de se détériorer. Selon al-Jazeera, il a reçu un diagnostic de schizophrénie et souffre de délires et d’une dépression sévère accompagnée d’idées suicidaires.
Le vendredi 17 juin, il a été transféré à la prison israélienne de Ramleh en raison d’une nouvelle détérioration de son état de santé mentale.
"Je ne sens pas que mon fils a grandi. Il est encore un enfant. Il veut savoir ce que sont devenus ses jouets, sa voiture, il me demande si sa voiture n’a pas été abîmée par les enfants. Mon fils est resté un enfant", a dit sa mère dans une récente interview avec la télévision qatarie, les larmes aux yeux.
Selon Hiba Marayef, la directrice du bureau régional pour le MO et l’Afrique du nord d’Amnesty international «les autorités israéliennes ont fait subir à Ahmad Manasrat toutes sortes de supplices. Un retard de son évolution mentale fait partie des séquelles qui ont découlé de son incarcération et de son isolement».
Il croit qu’il va mourir en prison
Ahmad a aujourd’hui près de 21 ans, à chaque apparition il semble plus abattu.
Une tentative juridique de lui décrocher une baisse d’un tiers de la durée de son incarcération se balance entre Le Comité de libération de l’Autorité carcérale de l’occupation israélienne et le Tribunal israélien.
Ce mercredi 22 juin, le premier a décrété que son affaire est classée dans le cadre des dossiers de «l’action terroriste». Ce qui veut dire que sa libération anticipée est hors de question, selon l’équipe de sa défense.
Pourtant, le mois d’avril dernier, le tribunal israélien avait invalidé un décret similaire recusant à son dossier la qualité de terrorisme.
Son avocat qui l’a rencontré la semaine passée rapporte avoir vu des traces de blessures sur son bras gauche jusqu’au poignet, ainsi que sur son bras droit.
"Il est triste. Il est tout seul. Il pense qu’il ne sortira plus jamais de prison, qu’il va mourir en prison", a raconté son père pour al-Jazeera. "Ils sont en train de leur détruire psychiquement", a déploré son oncle.
Selon M. Abu Asab, le supplice que les israéliens infligent à Ahmad Manasrat est dû au fait qu’il était devenu une icône pour les jeunes palestiniens. Question de montrer de quoi ils sont capables de leur faire.
Plus que tous les autres, les Palestiniens savent de quoi ‘le peuple de "l’holocauste"’ est capable. Cela fait 80 ans qu’ils en souffrent. C’est pour cela qu’ils résistent!
Rédaction Almanar -
22.06.22
Source: almanar.lb