Cela bouge (un peu) en Europe, démontrant que les citoyens ne suivent pas la politique complice de l'UE
La résolution adoptée par le Parlement régional de Catalogne invite les gouvernements catalan et espagnol à demander des comptes à Israël.
Le Parlement régional de Catalogne a adopté jeudi une résolution reconnaissant qu’Israël commet un crime d’apartheid à l’encontre du peuple palestinien, devenant ainsi le premier Parlement européen à prendre cette décision.
La résolution accuse Israël d’appliquer un système «contraire au droit international [qui] équivaut au crime d’apartheid tel que défini à l’article 7, paragraphe 2, alinéa h) du Statut de Rome de la Cour pénale internationale».
Dans un tweet célébrant cette reconnaissance, le parti de gauche 'En Comú Podem' a indiqué: «Le Parlement, première institution européenne à reconnaître qu’Israël commet un crime d’apartheid contre le peuple palestinien, comme l’ont constaté Amnesty International et Human Rights Watch.»
Le tweet cite la députée Susana Segovia Sánchez, qui a déclaré: «C’est un moment historique. Aujourd’hui, nous appelons par son nom la violation des droits de l’homme en Palestine.»
Adoptée en mars par des partis de gauche, la résolution appelle le gouvernement semi-autonome de Catalogne et le gouvernement central espagnol à demander des comptes à Israël, conformément aux recommandations des groupes de défense des droits de l’homme Amnesty International et Human Rights Watch.
Les deux organisations de premier plan ont rejoint respectivement en février 2022 et en avril 2021 plusieurs groupes palestiniens et israéliens de défense des droits de l’homme qui considèrent Israël comme un État d’apartheid.
L’apartheid est un terme juridique défini par le droit international qui désigne une oppression systématique pratiquée par un groupe racial contre un autre.
Dans son rapport, Amnesty a appelé le Conseil de sécurité de l’ONU à «imposer des sanctions ciblées (telles que les gels d’actifs) à l’égard des responsables israéliens les plus impliqués dans le crime d’apartheid ainsi qu’un embargo total sur les armes à destination d’Israël».
Israël rejette catégoriquement cette accusation, qualifiant le rapport de 280 pages établi par Amnesty de «fallacieux, partial et antisémite».
Malgré le nombre croissant de groupes de défense des droits de l’homme qui assimilent les politiques israéliennes à un apartheid, les États-Unis et les autres alliés européens d’Israël s’abstiennent de faire de telles déclarations.
Le gouvernement social-démocrate du pays a annoncé sa nouvelle politique vendredi, estimant qu’il ne suffisait pas d’étiqueter les produits provenant des territoires occupés comme étant israéliens.
La mesure fait suite à un 'conseil' de la Commission européenne en 2015, qui recommandait à ses États membres de suivre cette pratique, une décision confirmée en 2019 par la Cour de justice de l’Union européenne.
La mesure concerne principalement les importations de vin, d’huile d’olive, de fruits et de légumes, et s’appliquera aux produits provenant de la Cisjordanie occupée, y compris Jérusalem-Est, et des zones occupées du plateau du Golan syrien, a précisé Oslo.
'Les denrées alimentaires originaires des zones occupées par Israël doivent être marquées de la zone d’où provient le produit, et qu’il provient d’une colonie israélienne si tel est le cas’, a déclaré un communiqué du ministère norvégien des Affaires étrangères, selon un rapport du Times of Israel.
La ministre des affaires étrangères, Anniken Huitfeldt, a souligné dans une interview accordée à l’agence de presse norvégienne NTB que cela ne constituait en aucun cas un boycott d’Israël.
"La Norvège a de bonnes relations avec Israël", a-t-elle ajouté. "Cela doit continuer."
Cependant, Israël a fortement critiqué cette décision, le ministère des affaires étrangères du pays ayant déclaré samedi qu’elle ’affecterait négativement les relations bilatérales entre Israël et la Norvège, ainsi que la pertinence de la Norvège pour promouvoir les relations entre Israël et les Palestiniens’.
Le ministère faisait référence au rôle de médiateur joué depuis longtemps par la Norvège entre les Israéliens et les Palestiniens.
La Norvège a déclaré que sa décision était sous tendue par l’idée que, telle qu’énoncée dans la décision de 2019, les consommateurs ne devraient pas être trompés par un étiquetage trompeur sur l’origine des produits.
Sous l’administration Trump, les États-Unis avaient annoncé que les produits fabriqués dans les colonies israéliennes dans les territoires occupés pouvaient être étiquetés israéliens.
Les colonies dans les territoires occupés sont illégales au regard du droit international, mais se sont poursuivies sous les gouvernements israéliens successifs depuis 1967.
Le congrès de la Confédération Norvégienne des syndicats (LO, Landsorganisasjonen i Norge) a décidé le 2 juin 2022, à une large majorité, que LO soutiendrait un boycott international d’Israël. Cette déclaration fixe la politique de LO vis-à-vis d’Israël et des Palestiniens pour les trois prochaines années.
Le président de LO: Nous ne souhaitions pas cela. La direction de LO ne souhaitait pas un boycott international d’Israël, dit le président de LO, mais affirme en même temps:
'Si la majorité du congrès le veut, c’est cela qui sera notre politique, a dit le président de LO, Peggy Hessen Foelvik, lors d’une conférence de presse au Palais des Congrès d’Oslo'
Voici les mesures qu’exige le congrès LO pour contraindre Israël à respecter les droits de l’homme:
- Interdiction de commercer des armes avec Israël. Cela inclus l’interdiction de vendre des armes, de l’équipement militaire ou de l’équipement multiusage, de même que l’interdiction de fournir les services associés
- La Norvège doit légiférer pour interdire le commerce des biens et des services avec des sociétés qui contribuent aux violations des droits des gens et des populations dans les territoires occupés, en conformité avec la résolution 2334 du Conseil de Sécurité
- LO exige des autorités norvégiennes qu’elles s’assurent que la résolution 2334 soit suivie de mesures ciblées et de sanctions en réponse aux violations par Israël du droit international et à son indifférence aux résolutions de l’ONU
- LO exige que les autorités norvégiennes ainsi que les acteurs économiques renforcent la mise en œuvre des droits de l’homme dans les zones de conflit
- Le fonds souverain norvégien ainsi que les institutions financières doivent se conformer aux principes fondamentaux de l’ONU pour la vie économique et les droits de l’homme, qui exigent une vigilance accrue dans les zones de conflit
- Le fonds souverain norvégien ainsi que les institutions financières doivent retirer leurs investissements des compagnies qui contribuent au maintien des colonies et à l’économie de l’occupation
- Le fonds souverain norvégien ainsi que les institutions financières doivent s’abstenir de commercer avec et d’investir dans les compagnies qui exercent une activité ou y contribuent dans les territoires palestiniens occupés
- LO soutient un boycott international d’Israël
- La pression internationale sur Israël doit être renforcée, en combinant des moyens de pression stratégiques avec l’exigence d’un dialogue et de pourparlers de paix
- La Norvège doit agir pour que les personnes suspectées du crime d’apartheid soient l’objet d’enquêtes et poursuivies
- La Norvège doit agir pour que les personnes victimes d’atteintes aux droits de l’homme et de crimes contre l’humanité soient pleinement indemnisées
- LO exige que la Norvège demande aux Nations-Unies de mener une enquête sur les crimes d’apartheid commis par Israël afin que l’état d’Israël puisse être tenu pour responsable
- LO pense que le gouvernement norvégien doit jouer un rôle actif pour qu’Israël soit tenu pour responsable économiquement des destructions massives infligées aux civils, aux infrastructures et aux services publics durant les guerres menées contre Gaza
- La Norvège et les compagnies norvégiennes doivent s’abstenir de collaborer avec Israël pour les projets pétroliers et gaziers dans les régions de statut non éclairci ou disputé.
Rédactions diverses -
13.06.22
Source: Aurdip