FREE PALESTINE
28 octobre 2021

Le "poison colonial" annuel, lors des récoltes d'olives

Source: Externe

Les «pommes pourries» de Cisjordanie

 

Pendant la saison de la récolte des olives, les fontaines de la méchanceté, de la cruauté et de la 'chutzpah' israéliennes (en hébreu, le mot chutzpah marque une indignation envers quelqu'un qui a dépassé outrageusement et sans vergogne les bornes du comportement acceptable-Wikipédia) jaillissent dans leur forme la plus concentrée.

La source de cette violence qui craint Dieu ne fait pas de distinction entre les jeunes et les vieux, l’homme et l’arbre, entre la destruction, le sabotage et le vol des récoltes.

C’est une violence qui connaît l’âme de son gouvernement. Après tout, la Cisjordanie est parsemée de caméras de surveillance, de miradors et de postes d’observation des forces de défense israéliennes, de patrouilles armées de l’armée et de la police.

Malgré tout cela, nos forces de destruction et de sabotage dans les oliveraies rentrent toujours chez elles saines et sauves. Des mêmes arènes. Vers les mêmes bases d’attache.

En l’espace de deux semaines, du 3 au 16 octobre, il y a eu au moins 18 agressions israéliennes contre des cueilleurs et leurs arbres. La liste compilée par le groupe de défense des droits de l’Homme 'Yesh Din': volontaires pour les droits de l’Homme est difficile à lire.

Le 3 octobre, nos forces ont frappé à cinq reprises: elles ont agressé un agriculteur, abattu des arbres, empêché des cueilleurs de récolter des olives et, à deux reprises, ont volé des olives. Le 11 octobre, quatre cas similaires de sabotage des arbres et de la récolte ont été enregistrés.

Source: Externe

Tous les incidents se sont produits à proximité de colonies et d’avant-postes de colonies connus pour leurs frictions avec les villages sur les terres desquels ils sont situés: Yitzhar, encore et encore; Maon, Beit El, Shiloh, Ariel, Havat Gilad, Avigayil.

Depuis le début de l’année, des individus anonymes parmi nous, les juifs, ont endommagé environ 8000 arbres appartenant à des Palestiniens, selon les chiffres des Nations-unies.

Dites que ce sont quelques pommes pourries. Des ados à problèmes. «Les mauvaises herbes sauvages». Des drogués et des marginaux. Nous entendons ce refrain depuis qu’il est devenu évident qu’il s’agit d’un phénomène organisé et calculé – dans la seconde moitié des années 1990, avant et après qu’Ariel Sharon ait appelé à la colonisation de chaque colline de Cisjordanie.

À l’époque, comme aujourd’hui: les abatteurs d’arbres, les voleurs et les agresseurs sont les messagers du système et ses chers fils, frères dans la cause sacrée de la dépossession des Palestiniens indigènes de cette terre.

La communauté immédiate et chaleureuse des assaillants ne les fuit pas, les rabbins ne les réprimandent pas et le silence de ses dirigeants est un consentement.

Les soldats les soutiennent parce que les FDI ont le devoir de protéger les citoyens/colons juifs. La police clôt les enquêtes (les rares qui ont été ouvertes en premier lieu) avec une efficacité qui rendrait jalouse la police blanche raciste du Sud américain dans les années 1950. Les guerriers du clavier de l’État de Tel-Aviv expriment leur dégoût. Et alors?

Source: Externe

Cette violence «privée» toujours plus importante, vieille de plusieurs décennies, atteint ses objectifs. Afin de «prévenir les tensions» avec les résidents des avant-postes qui poussent comme des champignons vénéneux autour des colonies bourgeoises, Tsahal interdit aux Palestiniens l’accès à leurs terres.

Les colonies elles-mêmes ont été construites sur des terres palestiniennes dans le cadre du vol organisé et officiel que l’on appelle, pour plaire aux oreilles des membres de la Haute Cour de justice, «Déclaration de terre d’État», «Terre d’enquête» ou appropriation et fermeture pour des besoins sécuritaires et militaires.

De cette manière, dans un savant tissu de droit militaire qui dédaigne le Droit international, associé à la violence des très sages mauvaises herbes, de grandes étendues de la Cisjordanie ont été rendues libres, ou presque, d’Arabes: le bloc Shiloh, le bloc Etzion, le bloc Talmonim, le bloc Ariel. Le bloc du nord de la vallée du Jourdain. Le bloc Meitarim. Le bloc Reihan. Le bloc Latrun. Le bloc Givat Ze’ev. Le bloc de la zone de jointure. Le bloc Adumim.

Les seuls Palestiniens autorisés dans ces zones sont les travailleurs. Dans sa grande générosité, l’armée permet à certains fermiers d’accéder à leurs terres deux ou trois fois par an, pour désherber et pulvériser. Pour labourer et semer. Pour récolter.

Trouvez-moi un seul kibboutznik ou moshavnik israélien qui accepterait de ne travailler la terre que quelques jours par an. Cette interdiction, appuyée par les baïonnettes des FDI et les ordres de l’administration civile, est bien plus violente et efficace que n’importe quelle agression physique.

Source: Externe

Et malgré tout, la violence privatisée des mauvaises herbes incorporées est instrumentalisée par les autorités, précisément là où la violence officielle n’a pas réussi à déloger complètement les Palestiniens de leurs terres.

C’est pourquoi les autorités ferment les yeux sur cette violence. C’est pourquoi les déracineurs d’arbres, les voleurs de récoltes et les agresseurs de bergers et de fermiers restent en sécurité dans leur anonymat.

Amira Hass -

22.10.21

Source: Agence Medias Palestine

Commentaires
Derniers commentaires
Recevez nos infos gratuites
Visiteurs
Depuis la création 865 225
Archives