FREE PALESTINE
17 septembre 2021

'Israël'... colonie européenne implantée en Palestine

Source: Externe

Le sionisme n’a pas de place pour une juive arabe comme moi

 

L’Etat d’Israël nous a conditionnés à voir comme impossible l’intersection de «juif» et «arabe» — alors même que ma famille maintient cette identité depuis des générations.

A chaque fois que je me retrouve dans une manifestation de gauche contre l’occupation, il y a toujours quelqu’un tenant une pancarte qui dit: «Les juifs et les Arabes refusent d’être ennemis».

Cette phrase est devenue, d’une certaine façon, le socle de l’idéologie de gauche promouvant la coexistence en Israël/Palestine. Mais quand je vois cette phrase, je me sens immédiatement désorientée. De quel côté suis-je?

Si je suis sur le côté juif», est-ce que je perds l’identité arabe à l’intérieur de moi ? Est-ce que je peux m’identifier comme une Arabe, alors même que je jouis des privilèges d’une citoyenne juive israélienne? Qui a décidé d’opposer une ethnie à une religion?

La colonisation agit sur nos esprits pour déformer notre compréhension de l’identité et perpétuer son agenda propre. A cause de cela, mon identité a été une grande source de confusion interne, qu’il m’a pris des années à déballer et à démêler.

Récemment, j’ai commencé à comprendre comment ce dialogue interne avec moi-même représente un dilemne politique né dans la colonisation de la Palestine.

Je m’identifie comme juive arabe. Ma famille a vécu à Jérusalem pendant plus de 10 générations et les autres cités de mes ancêtres incluent Alep en Syrie, Baghdad en Iraq et Shiraz en Iran, ainsi qu’un petit village dans le Kurdistan.

Source: Externe

J’ai grandi dans des traditions et des cultures principalement syro-palestiniennes. Ma grand-mère était une peintre féministe, passionnée de cinéma et de littérature. Mon grand-père était un imam, expert dans l’art du maqamat, un cadre mélodique arabe unique, et qui récitait les prières dans la tradition syro-hiérosolymitaine.

Ma famille priait en hébreu et en arabe, avec un fort accent qui roulait sur nos langues quand nous prononcions les bénédictions juives. J’ai grandi avec [le chanteur arabe] Mohamed Abdel Wahab et avec les piyyouts du Shabbat, les poèmes liturgiques juifs, chantés ensemble. Jusqu’à la génération de mes parents, l’arabe était le langage dominant dans ma famille.

Dans notre foyer juif traditionnel, observer notre héritage et notre culture syro-palestiniens se faisait facilement. La judéité et l’arabité s’accordaient parfaitement — il n’y avait pas de contradiction. Mais hors de notre maison, ma religion et ma culture étaient en conflit.

L’Etat d’Israël m’a conditionnée à voir l’intersection de «juive» et «arabe» comme non-existante, ou impossible, même alors que les juifs arabes ont vécu pendant des années à cette intersection. J’ai appris que pour appartenir à la société israélienne et participer au projet sioniste, j’avais à rejeter des parties de moi-même — les parties arabes.

Le sionisme enseigne que les «Arabes» sont les ennemis des juifs, et ce faisant, il a complètement fragmenté mon identité. Ces subtils changements se sont accumulés graduellement pour subvertir mon identité originelle. Cela a créé une dissonnance entre la réalité que je vivais intérieurement et le narratif attendu du projet colonial, à l’extérieur.

Je me retrouve constamment à devoir choisir entre ma judéité et mon arabité. Est-ce que je fais partie de la vaste communauté juive, étant donné que je suis sa foi et ses coutumes? Ou est-ce que j’appartiens à la communauté arabe, dont les traditions culturelles et les styles de vie sont plus en résonnance avec les miennes?

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Le sionisme a créé un système de castes raciales, plaçant les juifs d’origine européenne, connus sous la dénomination d’ashkenazes, au-dessus de tous les autres. Les communautés juives qui étaient arabes ou ressemblaient aux communautés arabes étaient catégorisées comme des Mizrahim, juifs orientaux, et traitées comme inférieures.

Non seulement nous avons été dépouillés des foyers de nos ancêtres depuis des milliers d’années, mais à l’avénement de l’Etat nouvellement fondé d’Israël, les immigrants miszrahim ont fait l’expérience d’un racisme brutal et ont été placés dans les ma’abarot, les camps de transit.

Il y a d’innombrables exemples du racisme continu de l’Etat d’Israël envers les Mizrahim. Dans les années 1950, les autorités israéliennes ont kidnappé des milliers de bébés mizrahim, et les ont placés illégalement en vue d’une adoption dans des familles ashkénazes sans enfants. On a dit aux parents que leurs enfants étaient morts.

A peu près au même moment, un médecin israélien confirmé a soumis à des radiations expérimentales des milliers d’enfants juifs arabes, contre la teigne, une infection de la peau non mortelle, et on a découvert plus tard que ce traitement provoque des cancers et d’autres maladies.

La vision d’une «libération juive» sous le sionisme n’incluait clairement pas tous les juifs, et ne traitait pas tous les juifs en égaux. Le sionisme européen était ancré dans une attitude impérialiste coloniale qui visait à créer un pays européen en Palestine.

Cela ne signifiait pas seulement une guerre contre les communautés palestiniennes autochtones sur ces terres, mais aussi une guerre culturelle contre les identités et les traditions des juifs arabes. L’arabité elle-même est devenue ennemie de l’Etat, et tout ce qui ressemblait à l’arabité devait être rabaissé, masqué ou détruit.

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C’est une identité compliquée à maintenir parce que, d’un côté, je jouis des privilèges juifs de la part de l’Etat; de l’autre côté, je dois haïr ma part arabe pour devenir une part intégrante de la société israélienne.

Il n’y a pas de place pour l’arabité dans le sionisme. Je dois réprimer, effacer et cacher mon style de vie arabe et m’assimiler aux notions européennes de judéité. Sous un tel système de castes raciales, vous ne pouvez jamais vous intégrer, peu importe à quel point vous vous assimilez.

Il y a quelques semaines, j’ai décidé de partager l’histoire de ma famille sur Instagram. J’ai posté des photos de famille et des anecdotes sur la lignée de mes ancêtres — mais aussi sur mes façons de lutter avec mon identité.

Le post d’origine s’est depuis multiplié dans sa propre communauté internationale, intersectionnelle. Des milliers de followers de diverses identités et de différentes ethnies ont partagé leurs histoires et leurs luttes avec leurs propres identités. C’est devenu un lieu de solidarité et d’avancée en commun vers la guérison.

J’ai été particulièrement émue par les histoires de musulmans des pays arabes partageant leur sentiment de perte et leur chagrin après le départ des communautés juives de leur pays d’origine.

L’étymologie sémitique du mot «arabe» est «mixte», étant donné que pour la plus grande partie de son histoire, la région arabe a été un lieu où les peuples de différents continents venaient vivre ensemble. C’est en partie pourquoi la culture arabe est centrée sur l’hospitalité et l’accueil des étrangers. Nous étions un lieu de bras ouverts, acceptant les voyageurs et les réfugiés avec amour et attention.

Pourtant avec les puissances impérialistes européennes qui ont construit des frontières et des murs pour séparer les pays et les communautés, nous avons perdu notre chemin.

Je choisis de m’identifier comme juive arabe parce que cela met à bas les murs qui entourent l’identité que le sionisme a créée. Cela brise le cadre colonial et crée la possibilité d’un narratif différent. Pour moi, c’est essentiel dans l’évolution du discours.

Hadar Cohen -

12.09.21

Source: Aurdip

Commentaires
S
Le règne de l’anomie عهد الشذوذ<br /> <br /> Le wahhabisme tout comme le protestantisme s’inscrit sans doute dans ces soubresauts que connaît l’humanité à chaque fois qu’elle se trouve confrontée à une crise de sens. <br /> <br /> L’idéologie wahhabite, loin d’être une radicalisation de l’Islam, en est au contraire la négation.<br /> <br /> L’idéologie wahhabite, ce violent mouvement nihiliste religieux a été instrumentalisé par les Britanniques pour mener une guerre d’usure contre un Empire ottoman à l’agonie. <br /> <br /> Les wahhabites passeront ensuite sous contrôle étasunien avec la création de l’État arabe saoudien (Al Aoud de souche juif) le wali (préfet) de la ville sainte la Mecque Moulay Ali El-hachimi a était expulsé vers la Jordanie, puisque c’est un descendant du prophète Mohamed صلى الله عليه و سلام الله عليه ألف سلام كم صلى على سيدنا إبراهيم<br /> <br /> On est en réalité en présence d’une sorte de front uni sioniste-wahhabite-néo-fasciste qui vise tout simplement la dislocation du monde musulman. <br /> <br /> Les évangéliques, qui s’inscrivent dans le mouvement des chrétiens sionistes, prétendent que la création d’Israël est l’accomplissement de la prophétie biblique annonçons le retour du messie. Ils se donnent ainsi pour mission l’épuration ethno confessionnelle de la Palestine historique pour la repeupler de juifs ramenés des quatre coins de la planète à coups de milliards de dollars<br /> <br /> Djihadistes, c’est avec ce qualificatif que les Occidentaux gratifiant les wahhabites pendant la guerre soviet-afghane. Aujourd’hui, ces mêmes wahhabites sont chargés d’une toute autre mission. Celle de dévaster à la fois le monde musulman et de pervertir l’image de l’Islam que le monde occidental se fait de l’Islam, une image déjà suffisamment ternie par plus d’un siècle de colonisation. C’est ainsi les preux Djihadistes se sont subitement métamorphosés en criminels pervers: lapidation, décapitations, immolations, égorgements… autant de raffinements puisés dans leur livre de chevet, « la gestion de la barbarie »
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L
Qu’est Israël à part une grande base militaire au Moyen Orient ? Où est ce pays où coule le lait et le miel ? Je n’y ai vu coulé que du sang, normal !<br /> <br /> Les déracinés se sont fait avoir jusqu’au trognon, dommage pour eux, peu sont ceux qui n’ont pas regretté de s’être fait entraîné (souvent par la peur ou le chantage) dans ce nouvel Eldorado ! Bref, on ne peut rien pour eux, à eux de dégager ces sionistes de là-bas (la grande majorité sont tout, sauf croyants). Bon courage !!!
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A
Israël pour le Grand Rabbin Jonathan Eybeschutz (1690 - 1764) :<br /> <br /> « C'est qu'il y a deux terres qui portent le nom d’Israël : Il y a la terre d’Israël d’En Haut, et il y a la terre d’Israël d’en bas. La première est appelée « Adama », la seconde est nommée « Eretz ». La terre Sainte est la Terre Céleste où il y a le Palais divin, d’où se déversent les sources de la Sagesse. C’est cette terre spirituelle qui a été promise et donnée à nos ancêtres, et non la terre matérielle. »<br /> <br /> Les « matérialistes » et autres marchands du Temple, sûrs d'eux-mêmes et dominateurs, sont ce qu'on appelle généralement des « hommes sans Thorah ».<br /> <br /> Lien : https://livresdefemmeslivresdeverites.blogspot.com/2017/07/delisraelismeaujudaisme.html
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H
La formulation la plus correcte est colonie sioniste européenne implantée en Palestine. C’est bien d’avoir mis « is » entre guillemets, car ce nom fait allusion à Yisroel (autre nom de Yacov), le Peuple Juif appelé aussi Benei-Yisroel, les Juifs, ce que les sionistes ne sont pas. Les sionistes sont un mouvement politique nationaliste sioniste né en Europe de l’Est, ils ne sont pas le Peuple Juif. Quand on adhère au sionisme, on rejette automatiquement la Thora ; sionisme et à l’inverse la Thora sont incompatibles. Les Juifs européens sont les descendants des Juifs en Palestine qui furent chassés et dispersés lors de la Destruction du Deuxième Temple. Malheureusement, à cause de la propagande sioniste, il y a des Juifs qui sont devenus sionistes, c’est la raison pour laquelle il y a confusion ; beaucoup de gens ne distinguent pas le Juif du sioniste, car une partie des sionistes ont pris l’aspect religieux.
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