Sheikh Jarrah: la Cour suprême israélienne reporte son verdict final "par crainte du Hamas" + Infos du jour
A Jérusalem occupée, le quartier Sheikh Jarrah est de nouveau au-devant de la scène
La Cour suprême israélienne a reporté une fois de plus son verdict sur le sort de 4 familles palestiniennes dont elle avait ordonné l’expulsion le mois de mai dernier, avant de la suspendre en raison du tollé local et international qu’elle avait causé.
De nouveaux appels ont été lancés ce lundi pour que les Palestiniens affluent et manifestent devant la Cour suprême israélienne en solidarité avec les familles menacées d’expulsion et de déplacement forcé de ce quartier situé aux confins avec la frontière qui sépare les territoires palestiniens de 1967 de ceux de 1948.
Selon les médias israéliens, la Cour suprême a de nouveau reporté son verdict d’expulser les familles palestiniennes de leurs maisons «par crainte de la détérioration de la situation sécuritaire avec le mouvement Hamas», selon son communiqué.
Durant la séance a été proposé un compromis qui stipule que les habitants palestiniens pourraient rester dans leurs maisons en tant que «locataires protégés», ce que les Palestiniens ont rejeté catégoriquement.
Leur avocat a pour sa part refusé la requête des colons qui exigent une reconnaissance palestinienne qu’ils sont les propriétaires de leurs maisons. Dans la nuit de dimanche à lundi, les forces d’occupation israéliennes ont attaqué un sit-in organisé en solidarité avec ces habitants.
Le samedi 31 juillet, elles avaient fermé entièrement le quartier, interdisant son accès à ceux qui ne l’habitent pas. Elles ont perquisitionné la maison de la famille al-Kurd qui a reçu un avis d’évacuation sous prétexte que sa maison appartient à des organisations de colons qui l’auraient achetée depuis la fin du 19è siècle.
Sachant que les maisons concernées par les avis d’évacuations avaient été construites dans les années 50 du siècle dernier, par le gouvernement jordanien qui contrôlait la province d’al-Quds, de concert avec l’ONU, pour les donner aux réfugiés palestiniens ayant été chassés de leurs localités dans les territoires palestiniens occupés en 1948, de Yaffa et Haïfa entre autres.
Un sort similaire à celui de Sheikh Jarrah est en cours d’exécution dans la localité palestinienne de Silwan, situé au sud de la mosquée al-Aqsa et dont les habitants ont reçu des avis de démolition de leurs maisons.
Autre façon de déloger ces Palestiniens en les accusant de construire sans autorisation ces maisons, alors que les autorités municipales de l’occupation israélienne refusent de la leur accorder, pour les pousser à partir.
Le processus de judaïsation des quartiers Est de la ville sainte d’al-Quds s’est accéléré depuis la reconnaissance par les Etats-Unis de Jérusalem comme capitale de l’entité sioniste et la normalisation entre l’entité sioniste et quatre pays arabes: les Emirats, le Bahreïn, le Maroc et le Soudan.
Plan de délabrement et d’effondrement de la mosquée al-Aqsa
De même pour l’esplanade des mosquées, presque quotidiennement envahie par les colons sionistes qui affichent de plus en plus ouvertement leur velléité de la remplacer par la Temple de Salomon. Leurs visites sont devenues plus fréquentes et plus longues pour réciter leurs prières talmudiques. «40 minutes de plus», constate l’orateur de la mosquée al-Aqsa cheikh Sabri Akramat .
Plusieurs mesures sournoises sont mises en œuvre pour favoriser le délabrement de ce troisième lieu saint de l’islam et par la suite son effondrement.
Son souterrain fait l’objet de travaux sous prétexte de chercher les vestiges du présumé temple de Salomon. Ils menacent l’écroulement de l’esplanade.
En surface, les autorités d’occupation empêchent tous les travaux de restauration voire même de nettoyage de ce lieu saint. Elles interdisent l’évacuation des sacs de sables et autres résidus causés par l’ouverture en l’an 2000 des portes énormes de la salle de prière al-Marwani. Ils ont été entassés sur les zones cultivées d’oliviers à l’Est de l’esplanade et n’ont jamais été balayés malgré les multiples tentatives palestiniennes.
Depuis 1996, ces autorités d’occupation se sont mises à planifier la confiscation des prérogatives de restauration et de construction des mains du Waqf islamique (le Leg islamique), a accusé cheikh Akramat.
En 2019, elles lui ont confisqué le droit de restaurer le mur sud-ouest de la mosquée al-Aqsa. Le religieux palestinien a en outre mis en garde contre le projet destiné à édifier une école talmudique sur la partie Est de l’esplanade, dans ce qui semble être la première étape de la judaïsation de ce lieu sacro-saint islamique.
Le mois de mai dernier, pendant la dernière semaine du mois de ramadan, les décisions d’expulsion des familles palestiniennes du quartier Sheikh Jarrah, ainsi que les mesures répressives contre les fidèles palestiniens qui se rendaient vers la mosquée ont provoqué le déclenchement de la bataille 'Épée d’al-Quds' par les factions de la résistance de la bande de Gaza.
Rédaction Almanar -
02.08.21
Source: Almanar
INFOS DU JOUR:
- selon Palinfo, des dizaines de colons israéliens ont envahi ce jeudi la région archéologique de Sebastia au nord de Naplouse. Le maire de Sebastia, Mohammad Azem, a précisé que les envahisseurs étaient hyper protégés par les soldats israéliens qui ont fermé tous les accès menant au site. Les autorités d’occupation avaient entravé mardi dernier les travaux d’aménagement de l’entrée de Sebastia et ont arrêté le promoteur du projet et confisqué les matériaux des travaux tout en menaçant d’arracher le mât du drapeau palestinien installé dans la place d’al-Bayader. Bien que Sebastia a été divisée lors des accords d’Oslo en zone B et C, les autorités d’occupation ne cessent d’envahir ce village et son site archéologique en vue de l’inclure dans le projet des «jardins publics israéliens» tout en empêchant les Palestiniens de restaurer le site ou faire des fouilles afin de le mettre en valeur;
- toujours selon Palinfo, les factions palestiniennes et les instances nationales ont vivement condamné la réunion de 'normalisation' organisée par l'Organisation de libération de la Palestine(OLP) dans la ville de Ramallah, avec un groupe de journalistes israéliens. Le Hamas a fermement condamné la sérieuse déviation dans le comportement des membres du comité exécutif de l'OLP, des ministres et des responsables de l'AP et leur tenue de réunions de 'normalisation' avec l'occupant sioniste, au siège de l'OLP et en son nom à Ramallah, défiant toutes les valeurs et sentiments nationaux, les fils du peuple, les prisonniers, les familles des martyrs et des blessés, ignorant la longue marche et les sacrifices du peuple, le parcours de la révolution et la vaillante résistance contre l'ennemi sioniste et ses plans de liquidation. Pour sa part, le bureau de presse du Front démocratique pour la Libération de la Palestine a affirmé son refus de tenir des réunions avec des journalistes israéliens, alors que les journalistes palestiniens sont victimes de meurtres, de répression, de terrorisme et d'agressions, et que les institutions de presse ont été fermées, entravées et empêchées de faire des reportages ou de poursuivre leur mission à couvrir la réalité et dévoiler les violations et crimes de l'ennemi dans les territoires palestiniens. De son côté, le Front populaire pour la Libération de la Palestine a condamné la participation de Nada Majdalani, directrice de la section palestinienne à un atelier de 'normalisation' à l'invitation du Comité de la Chambre des représentants des États-Unis, à organiser des activités qui promeuvent la 'normalisation' et la soi-disant paix entre les côtés palestinien et sioniste. Dans le même contexte, l'Union générale des écrivains palestiniens, le Comité national palestinien pour le boycott d'Israël (BDS), le Syndicat des journalistes ont condamné la réunion de 'normalisation' des médias. Ils ont rejeté de telles réunions de 'normalisation' avec les occupants israéliens, confirmant qu'un grand nombre des journalistes de l'occupation sont des colons, des militaires et des hommes de la sécurité qui ont participé aux crimes commis contre les journalistes palestiniens et les médias, ou ont couvert ces crimes et justifié leur commission;
- Almanar signale que le représentant permanent d’Israël auprès des Nations-Unies, Gilad Erdan a appelé le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, à licencier un certain nombre d’employés de l’UNRWA, prétendant qu’ils incitaient «au terrorisme et à l’antisémitisme». Erdan a déclaré se fonder sur un rapport publié par une organisation indépendante de défense des droits de l’homme basée à Genève baptisée «United Nations Monitoring Mechanism (UNMM)», prétendant que certains employés de l’UNRWA, via leurs comptes sur les réseaux sociaux, ont violé les règles de l’Organisation et ses valeurs telles que sa tolérance zéro envers le racisme, la discrimination et l’antisémitisme. Il a indiqué que le rapport de l’organisation de défense des droits humains «contenait une description du comportement de dizaines d’employés de l’UNRWA dans plus de 100 cas dans lesquels ils se sont exprimés sur les réseaux sociaux d’une manière incitant au terrorisme ou soutenant l’antisémitisme». Il a également demandé qu’une commission d’enquête soit établie et que tous les pays qui financent l’UNRWA cessent de lui fournir des fonds. L’UNRWA a été créée par une résolution de l’Assemblée générale des Nations unies en 1949 pour apporter assistance et protection aux réfugiés palestiniens dans cinq zones d’opérations, en Jordanie, en Syrie, au Liban, en Cisjordanie et dans la Bande de Gaza.
Rédaction du MCP -
06.08.21