Un peu de nausée... illustrant la caste 'décomplexée' au pouvoir + Infos du jour
Des élus français en visite en Israël sous la houlette de l’extrême-droite sioniste
Du 18 au 21 juillet 2021, plusieurs dizaines de parlementaires français ont participé à une «mission d’information et d’amitié» en Israël organisée par le lobby pro-israélien Elnet France.
Accueillie par l’ambassadeur français Eric Danon, la délégation a rencontré des personnalités de premier plan de l’extrême-droite sioniste en particulier le nouveau premier ministre Naftali Bennett ou encore Benjamin Netanyahu.
À ce jeu, les élus ne s’encombrent pas d’un habituel discours de façade évoquant la «paix» et/ou «les droits pour les Palestiniens». Les objectifs de cette délégation sont clairement affichés: il s’agit là d’une «occasion exceptionnelle de rencontrer des membres du nouveau gouvernement et de renforcer les liens entre nos 2 pays».
Le ton est donné par une première rencontre avec des représentants de l’armée israélienne aux abords de la bande de Gaza qui, rappelons-le, est sous un blocus illégal. L’obscénité ne tue pas: quelques mois seulement après une terrible offensive meurtrière contre l’enclave palestinienne, l’objectif est de faire la promotion des opérations et dispositifs militaires israéliens alors que ceux-ci ont été largement décriés.
Au sein de cette délégation, on retrouve l’actuel sénateur socialiste de Haute-Garonne Claude Raynal, farouche partisan de l’apartheid israélien comme en témoigne ses prises de position contre le boycott d’Israël. Ou encore lorsqu’il décide de censurer une exposition d’Amnesty International sur la situation en Cisjordanie quand il était maire de Tournefeuille (près de Toulouse) en 2009.
À l’époque, il déclarait que présenter cette exposition «juste après les événements de Gaza et au moment où un certain nombre de manifestations pro-palestiniennes et pro-israéliennes ont lieu, est trop récent. Le climat ne s’y prête pas car l’exposition défend un point de vue sur la Cisjordanie».
L’élu est visiblement moins soucieux du climat politique lorsqu’il s’agit de rendre visite à un 1er ministre qui revendique fièrement son tableau de chasse («j’ai tué beaucoup d’Arabes»), quelques mois après une offensive militaire à Gaza.
Cette opération politicienne de promotion de l’apartheid israélien est organisée par Elnet France. Dans une excellente enquête dans Orient XXI, le journaliste Jean Stern souligne que «son activité consiste à vendre le produit Israël, ses start-up comme ses colonies, sur la scène française, en créant et en entretenant un maillage de décideurs pro-israéliens.»
Cette structure est dirigée en France par Arié Bensemhoun, ancien président du CRIF Midi-Pyrénées et farouche défenseur de l’extrême droite sioniste. Coutumier des sorties outrancières, il déclare publiquement sur Facebook en décembre 2019: «La cause palestinienne est une imposture idéologique et politique. […] La Palestine comme État est une chimère et le ‘peuple’ palestinien n’a jamais existé.»
Le 10 janvier 2021, il rend hommage à Jacques Kupfer, un militant ultra-sioniste français qui défend qu’Israël a comme frontières légitimes le Nil et l’Euphrate. Voilà le vrai visage de ce lobbyiste proche de personnalités françaises de premier plan, en témoigne cette photo sur laquelle il est hilare aux côtés du maire de Toulouse Jean-Luc Moudenc et de Christian Estrosi.
Son objectif est clair: aligner les positions françaises jugées trop timorées sur celles de l’extrême-droite sioniste au pouvoir. D’ailleurs, c’est aussi le but premier de l’organisation de cette délégation de parlementaires français.
Selon le site officiel de la Chambre de Commerce France-Israël: «Afin de booster les relations Israël et l’Europe et se battre contre la désinformation dont est victime Israël dans les réseaux sociaux, des hommes d’affaires français et européens, des membres de la Knesset, des parlementaires français, israéliens et européens, sont en train de créer une ONG (organisation apolitique) et non sectaire de lobby. […] Le nom (temporaire) du projet: ‘GOOD4ISRAEL’.»
Le ton est donné.
Dans le document que nous nous sommes procurés, nous apprenons que la délégation est composée de 36 personnes dont 21 députés, 13 sénateurs, une membre du Conseil de Paris et la secrétaire générale de la DILCRAH (Délégation Interministérielle à la Lutte Contre le Racisme, l’Antisémitisme et la Haine anti-LGBT).
Les partis politiques représentés sont essentiellement de droite et centre-droit avec 4 membres du MODEM, 6 membres de l’UDI, 1 membre du Parti Socialiste, 7 membres de LREM et 16 membres Les Républicains.
Notons en particulier la présence de Claude Raynal, sénateur socialiste de la Haute-Garonne, et de Jean-Luc Lagleize, député de la deuxième circonscription de la Haute-Garonne. Par ailleurs, 9 d’entre eux ont co-signé la résolution Maillard qui a été adoptée à l’Assemblée Nationale en décembre 2019 et assimile l’antisémitisme à l’antisionisme.
Députés
- François Pupponi: député du Val d’Oise–MODEM
- Meyer Habib: député des Français établis hors de France–UDI
- Philippe Latombe: député de Vendée–MODEM
- Constance Le Grip: députée des Hauts-de-Seine–LR
- Jean-Luc Lagleize: député de la Haute-Garonne–MODEM
- Perrine Goulet: députée de La Nièvre–LREM
- Didier Quentin: député de Charente-Maritime–LR
- Jean-Luc Bouchet: député du Vaucluse–LR
- Sandrine Boëlle: députée de Paris–LR
- Jean-Michel Mis: député de la Loire–LREM
- Pierre-Henri Dumont: député du Pas-de-Calais–LR
- Olivier Marleix: député d’Eure-et-Loir–LR
- Emilie Bonnivard: députée de Savoie–LR
- Laurence Trastour-Isnart: députée des Alpes Maritimes–LR
- Agnès Thill: députée de l’Oise–UDI
- David Corceiro: député du Val d’Oise–MODEM
- Anissa Kheder: députée du Rhône–LREM
- Valérie Bauvais: députée de la Marne–LR
- Liliana Tanguy: députée du Finistère–LREM
- Belkhir Belhaddad: député de Moselle–LREM
- Florence Morlighem: députée du Nord–LREM
Sénateurs
- Claude Raynal: sénateur de la Haute-Garonne–PS
- Jacque Le Nay: sénateur du Morbihan–UDI
- Pierre Antoine Levi: sénateur du Tarn-et-Garonne–LR
- Nicole Duranton: sénatrice de l’Eure–LREM
- Pierre-Jean Verzelen: sénateur de l’Aisne–Les Indépendants République & Territoires
- François Bonneau: sénateur de Charente–UDI
- Catherine Belrhiti: sénatrice de la Moselle–LR
- Christine Bonfanti-Dossat: sénatrice du Lot-et-Garonne–LR
- Annick Billon: sénatrice de Vendée–UDI
- Vincent Ségouin: sénateur de l’Orne–LR
- Sabine Drexler: sénatrice du Haut-Rhin–LR
- Jean Hingray: sénateur des Vosges–UDI
- François Bonhomme: sénateur du Tarn-et-Garonne–LR
Autres
- Elise Fajgeles: secrétaire générale de la DILCRAH
- Aurélie Pirillo: membre du Conseil de Paris–LR
Rédaction de Palestine Vaincra -
20.07.21
Source: PalestineVaincra
INFOS DU JOUR:
- selon Palinfo, les forces d’occupation israéliennes ont arrêté jeudi soir un jeune palestinien de la ville de Beita, au sud de Naplouse, dans la foulée des affrontements aux alentours du mont Jbel Sabeeh. Elles ont utilisé bombes lacrymogènes et balles en caoutchouc en direction des dizaines des jeunes de Beita qui se sont rassemblés pour défendre la région menacée d’être expropriée par les colons israéliens pour y installer un nouvel avant-poste au sommet de la montagne. Selon un rapport publié par la direction d’information du Hamas, les résistants palestiniens ont mené durant le mois de juin dernier 748 opérations militantes contre les forces d’occupation et leurs colons extrémistes, l’agglomération de Naplouse a connu 26 opérations d’«agitations nocturnes» contre les soldats israéliens. Depuis environ 2 mois, les jeunes de Beita sortent chaque nuit pour manifester et perturber les forces israéliennes et les colons qui cherchent à s’installer sur le mont stratégique de Sabeeh. 4 jeunes ont été tués par les tirs des soldats israéliens alors que des dizaines d’autres ont été blessés par les balles réelles et en caoutchouc;
- selon Palinfo toujours, des dizaines de personnes ont participé jeudi, à un sit-in devant la maison de l'opposant politique Nizar Banat, assassiné par la sécurité de l'Autorité palestinienne (AP), après son arrestation dans sa maison à Hébron, dans le sud de la Cisjordanie occupée, il y a un mois. Dans un discours à des dizaines de militants et de solidarité avec la famille, la mère de Nizar a renouvelé son vœu de se venger de son fils. L'éminent leader du mouvement Jihad islamique en Cisjordanie occupée, le prisonnier libéré Khader Adnan a participé au sit-in. Il est à noter que l'éminent activiste Banat s'était récemment présenté sur la "Liste de la dignité" pour les élections du Conseil législatif, qui ont été suspendues par le président de l'AP, Mahmoud Abbas. Il a été actif dans la critique et la dénonciation de la corruption de l'AP.
Rédaction du MCP -
23.07.21