FREE PALESTINE
19 mai 2020

Même libérés, le régime israélien veut asphyxier les prisonniers palestiniens

Source: Externe

Des coups de feu ont été tirés contre une banque palestinienne qui avait fermé les comptes de prisonniers libérés, sous pression d’Israël

 

Ce geste fait suite à une nouvelle règle israélienne empêchant l’Autorité Palestinienne de donner des allocations à des Palestiniens condamnés par des tribunaux israéliens et les Palestiniens s’inquiètent à l’idée que d’autres banques suivent.

Une banque de Cisjordanie a récemment dit à des Palestiniens libérés de prisons israéliennes et à leurs familles qu’ils devraient fermer leurs comptes bancaires là où l’Autorité Palestinienne dépose leurs allocations mensuelles.

Ces notifications ont été envoyées en raison d’une nouvelle règle récemment mise en œuvre qui établit que «utiliser des avoirs» dans le but d’encourager, de promouvoir, de financer ou de récompenser des actes terroristes peut exposer à des peines allant jusqu’à sept ans de prison.

Suite à cette annonce, la 'Cairo Amman Bank' de Jénine a essuyé des coups de feu jeudi soir, causant certains dommages au bâtiment. Des cocktails Molotov ont aussi été lancés contre la succursale de Bethléem.

En vertu de cette nouvelle règle, la gestion des fonds que l’AP transfère aux prisonniers et à leurs familles n’impacte pas que les bénéficiaires mais aussi les banques qui reçoivent les fonds et leurs employés. Elle permet également à Israël de confisquer les allocations déposées sur ces comptes.

Jusqu’à présent, Israël n’a jamais engagé d’action contre une banque au motif que les Palestiniens condamnés en Israël pour des infractions liées au terrorisme y ont des comptes. Nafatali Bennett, le ministre de la défense à signé son premier ordre de confiscation d’argent transféré par l’AP à des citoyens israéliens en situation similaire, mais cet ordre a visé des détenteurs de comptes, et non les banques.

Peu avant que la réglementation ne prenne effet, le fondateur du Media Watch palestinien, Itamar Marcus et l’un des ses employés, Maurice Hirsch, un ancien procureur militaire en chef en Cisjordanie, ont envoyé des lettres à chaque banque de Cisjordanie les avertissant des conséquences possibles si elles continuaient à gérer ces allocations.

Hirsch et Marcus maintiennent que si les banques continuent à avoir les comptes de Palestiniens condamnés par Israël pour terrorisme, eux et leurs employés seraient associés à un délit et que les familles des victimes seraient habilitées à demander réparation.

Hirsch a dit à 'Haaretz' que Media Watch palestinien, une ONG israélienne qui se présente comme chargée de la surveillance des medias, essaie aussi de persuader des gouvernements dans le monde entier de ne pas fournir d’aide financière à l’AP tant que celle-ci continue à payer des «terroristes».

Source: Externe

Un prisonnier de Bethléem libéré a dit qu’il avait essayé de retirer de l’argent de son compte à la Cairo Amman Bank après que ses allocations aient été payées mardi, mais qu’il lui avait été dit que c’était impossible.

«J’ai contacté l’agence» a-t-il dit. «Pour je ne sais quelle raison, ils m’ont dit de chercher une autre banque et de transférer mon compte; et que le mois prochain je ne pourrais pas recevoir mes allocations dans cette banque, je ne sais pas pourquoi».

D’autres prisonniers libérés ont reçu des avis similaires. Qadura Fares, le responsable du Club des Prisonniers Palestiniens, a dit qu’il avait reçu de nombreuses plaintes de ce genre.

Fares a dit que la fermeture de comptes était une mesure extrême qui allait nuire à des milliers de familles palestiniennes. «Selon nos informations, il y a 11.000 titulaires d’allocations qui reçoivent plusieurs milliers de shekels par mois», a-t-il dit. «Cette mesure draconienne sera une sentence de mort pour de nombreuses familles pour lesquelles cette allocation est la seule ressource économique».

Il a aussi accusé la fermeture de comptes d’être une vengeance. «Un prisonnier libéré a déjà accompli sa peine, même selon les lois et le système judiciaire israéliens », a-t-il dit. « Alors, pourquoi avoir besoin de le priver d’une allocation?»

Fares a dit qu’il craignait que d’autres banques prennent de semblables mesures sous pression israélienne et qu’il incombe à l’Autorité Palestinienne de l’empêcher.

«Il existe visiblement un système bancaire et financier indépendant, mais soudain il s’avère qu’une lettre d’un représentant officiel ou d’un général d’Israël peut exercer une pression sur les banques. Cela nécessite une réponse appropriée».

Parmi les 13 banques de l’AP, sept appartiennent à des Palestiniens. Cinq, dont la Cairo Amman Bank, sont jordaniennes et une égyptienne.

Dans sa réponse officielle à la nouvelle politique, l’Autorité Palestinienne a annoncé qu’elle allait créer un comité spécial présidé par le directeur de l’Autorité Financière Palestinienne qui comprendrait des représentants des prisonniers et des banques, pour étudier ce qu’elle a défini comme les menaces israéliennes sur les banques et sur les familles de prisonniers.

«Le gouvernement palestinien rejette fermement les pressions israéliennes et restera loyal envers ses prisonniers et leurs familles; il maintiendra leurs droits en dépit des pressions israéliennes». Ibrahim Melhem, le porte-parole du gouvernement a insisté sur le fait que «la solution repose sur une solution d’ensemble pour toutes les banques».

Jack Khoury & Hagar Shezaf -

09.05.20

Source: Aurdip

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